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vendredi 5 septembre 2014

L’OMS déclare la guerre au suicide

04.09.2014

Une personne se suicide dans le monde toutes les 40 secondes, davantage que les victimes de guerre ou de catastrophes naturelles, selon l'OMS, qui juge « inacceptable » l'ampleur du phénomène.
Sur les 1,5 million de personnes meurent chaque année de mort violente, environ 800.000 se suicident. Dans son rapport, premier du genre à compiler 10 ans de données et de recherches sur le suicide émanant de pays du monde entier, l’OMS espère « accroître la prise de conscience du véritable enjeu de santé publique que représentent le suicide et les tentatives de suicide ».

Un taux de suicide plus élevé que la moyenne en Europe

La majorité des personnes qui se suicident ont plus de 50 ans et le suicide touche deux fois plus d'hommes que de femmes. L'absorption de pesticides, la pendaison et les armes à feu sont les méthodes de suicides les plus répandues. Le rapport souligne aussi que le suicide est la 2e cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Et il y aurait 20 fois plus de tentatives de suicide, que de suicides.
En France, en 2012, 10.093 personnes se sont suicidées, dont 7.475 hommes et 2.618 femmes. Le taux de suicide est de 12,3 pour 100.000 habitants, supérieur à la moyenne mondiale de 11,4. Le taux de suicide le plus élevé est en Asie du sud-est, avec un taux de suicide de 17,7 pour 100.000 habitants, supérieur à la moyenne mondiale de 11,4 pour 100.000. En Europe aussi, le taux de suicide (12%) est plus élevé que la moyenne mondiale, avec 35.000 victimes recensées. Six pays européens sont parmi les 20 pays les plus touchés par ce fléau. Le Guyana affiche le record mondial des suicides avec un taux de 44,2, suivi par la Corée du Nord (38,5). Le taux de suicide le plus bas a été relevé en Arabie saoudite (0,4).

Des facteurs de risque identifiables

L'OMS a également recensé des facteurs de risques qui, cumulés, peuvent accentuer la vulnérabilité d'une personne au comportement suicidaire. Il s'agit notamment de l'accès facile à des moyens de suicide, et la stigmatisation des personnes qui recherchent de l'aide. « Le tabou et la stigmatisation qui lui sont associés perdurent ; aussi les personnes concernées sont-elles souvent laissées à l’écart ou demandent rarement de l’aide », écrit dans l’éditorial Margaret Chan, directrice de l’OMS. Le suicide et ses tentatives sont encore considérés comme des actes criminels dans 25 pays dans le monde, notamment en Afrique et en Amérique latine.

Le sensationnalisme des médias mis en cause

L'OMS dénonce aussi les « descriptions inappropriées ou sensationnalistes du suicide dans les médias », qui ne font qu'accroître le risque de suicide mimétique. Les médias devraient avoir une « couverture responsable » des cas de suicide, selon l'OMS, et ne pas « décrire en détail les actes suicidaires, et éviter toute dramatisation ou glorification, minimiser l'importance des reportages consacrés au suicide et éviter les simplifications excessives ».
Selon l’institution genevoise, « les forums de discussion en ligne avec des professionnels consacrés aux personnes suicidaires, les programmes d'auto-assistance et la thérapie en ligne sont les meilleurs exemples de stratégie virtuelle de prévention du suicide ».
Selon l'OMS, « des interventions et un traitement efficaces et opportuns, peuvent contribuer à prévenir le suicide et les tentatives de suicide ». L'agence de l'ONU prône une stratégie globale de prévention du suicide, car beaucoup de personnes qui ont attenté à leur vie ne reçoivent pas l'aide dont ils auraient besoin. Son objectif est de réduire de 10% le taux de suicide dans l'ensemble des pays d'ici 2020.
(d’après AFP)

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