Le fait de ne pas
avoir d'enfants ne concerne pas que les femmes. Certains hommes en sont
conscients et pallient les manques de la médecine actuelle pour répondre à
leurs préoccupations.
Unnouveau modèle contraceptif se dessinerait-il en France? C'est la question que
se pose un récent rapport de l'Ined et de l'Inserm. Depuis les controverses sur
les pilules de 3e et 4e génération, une femme sur cinq a changé de
contraception: moins de pilule, plus de stérilet. Plus de méthodes
contraceptives où l'homme a un rôle à jouer aussi, comme le préservatif (+3,2%)
et le retrait (+3,4%).
Autre
signe d'une réorganisation de la contraception en France, dont ne parle pas
l'enquête Inserm-Ined : un regain d'intérêt pour les autres méthodes de
contraception masculine. Ce phénomène –qui reste marginal mais n'est pas dénué
de force symbolique– se concrétise par une hausse des consultations chez les
rares spécialistes de contraception masculine et la renaissance de l'Ardecom.
L'Association
pour la recherche et le développement de la contraception masculine, active de
1979 à 1986, reliait alors des groupes d'hommes qui souhaitaient prendre en
main leur contraception. Or des groupes de ce type se sont récemment remontés à
Paris, Lyon, Toulouse, explique Pierre Colin, le président de l'association.
Une renaissance qui, selon lui, ne serait pas sans lien avec «la remise en
question des pilules féminines».
Alors
que l'on a tendance à voir dans la contraception masculine, et notamment la
«pilule pour homme», un serpent de mer que l'on nous annonce souvent mais qui
n'arrive jamais, des hommes n'ont pas attendu pour mettre au point des méthodes
de contraception.
L'option hormonale, thermique...
Dans
le contexte des années 1970, propice aux essais en tout genre, des groupes
d'hommes se forment pour évoquer sexualité, rapport au corps, fécondité, et de
fil en aiguille ils en viennent à expérimenter des contraceptions masculines
nouvelles. Cyril Desjeux, auteur d'une thèse sur les pratiques, les
représentations et les attentes contraceptives des hommes, recense à la fin des
années 1970 et aux débuts des années 1980 des groupes d'hommes en liaison avec
l'Ardecom à travers toute la France. Le sociologue écrit:
«Le début des années 1980 est une période très
dynamique: on voit rapidement se mettre en place des groupes d'expérimentation
de contraception masculine (hormonale ou thermique)... Les médecins et les
volontaires qui prennent part aux essais ont le sentiment d'écrire une page de
l'histoire en mettant au point le premier contraceptif masculin. Entre 1979 et
1983, la contraception masculine se trouve alors en pleine ébullition et un
sentiment d'excitation est encore palpable dans le discours des enquêtés. On
voit clairement se dessiner le début de la courbe en "S" qui annonce
la possibilité pour une méthode de devenir une innovation.»
La
principale méthode développée fut hormonale. Elle consistait en la prise de
cachets quotidiens de progestatif associée à l'application cutanée d'un gel à
base de testostérone. Mise au point par le Dr Soufir, cette méthode a
aujourd'hui évolué en une injection hebdomadaire de testostérone.
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