L'histoire risque de relancer une fois de plus le débat sur la fin de vie. Et elle alimentera assurément les concertations qui s'engageront prochainement en faveur d'un nouveau texte de loi sur la fin de vie. Elle concerne Vincent Lambert, un patient trentenaire en état pauci-relationnel (c'est-à-dire qui présente des réactions comportementales minimales témoignant de la conscience que le patient a de lui-même ou de l’environnement) à la suite d'un accident de la route survenu en septembre 2008.
Souvenez-vous : le 10 avril dernier, l'équipe médicale de l'unité de soins palliatifs du CHU de Reims a décidé, à l'issue d'une procédure collégiale et en l’absence de la nomination d’une personne de confiance et de directives anticipées écrites, d'arrêter la nutrition par sonde et de limiter l'hydratation artificielle de Vincent Lambert (lire ci-contre). Si l'accord de l'épouse a été exprimé, les parents n'ont quant à eux pas été informés au préalable de la procédure et ont dès lors saisi le tribunal de Châlons-en-Champagne. Celui-ci, dans son jugement en référé daté du 11 mai, a alors enjoint le CHU de rétablir l'alimentation et l'hydratation du patient sans remettre en cause le fond de la décision prise par l'équipe médicale.
Ce 11 janvier, bis repetita : l'équipe médicale et soignante de l'unité spécialisée dans la prise en charge des personnes en état pauci-relationnel du CHU a informé "la famille" de ce patient de sa décision d'arrêter les traitements de nutrition et d'hydratation artificielles, indique l'établissement dans un communiqué. Mais une nouvelle fois, cette décision est discutée. L'établissement précise en effet qu'"une partie de la famille a fait part de son choix d'attaquer cette décision médicale en référé-liberté devant le Tribunal administratif". Un délai a été laissé jusqu'à ce 13 janvier dans la soirée, précise-t-on au CHU. Si la famille décide effectivement de renverser cette décision par la voie judiciaire, elle sera donc à nouveau stoppée.
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