Entretien avec Jean-Louis Touraine, député SRC de la troisième circonscription du Rhône
« L’hôpital public doit conserver une place centrale »
Invité de Décision Santé, dans le cadre des Asclépiades, le député de la troisième circonscription du Rhône, Jean-Louis Touraine a réaffirmé son attachement à la Sécurité sociale et à l’hôpital public. Deux piliers qui, selon cet hématologue lyonnais, font du système français un modèle envié à travers le monde entier.
« Il ne saurait être question de sacrifier la solidarité sur l’autel de la rigueur, alors même qu’au moment de la création de la sécurité sociale, en 1945, la situation de la France n’était guère brillante. » A l’heure où le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient en deuxième lecture à l’assemblée nationale, Jean-Louis Touraine, député socialiste, républicain et citoyen (SRC) du Rhône, a clairement affiché la couleur. Interviewé par la rédaction de Décision Santé, dans le cadre des Asclépiades, il a insisté sur la nécessité de réformer le système de santé pour mieux le préserver.
Une réforme que ce professeur de médecine ne voit pas comme une révolution, mais plutôt comme une succession de petites adaptations, à l’instar de certains transferts qu’il faudrait mettre en place pour les affections de longue durée (ALD). D’autant qu’« en période de fortes tensions budgétaires, il est toujours compliqué de mener des réformes en profondeur ». Convaincu qu’il est possible de « réunir une large majorité, qui transcende les clivages droite-gauche, à l’instar de ce qui se passe au sein de l’office parlementaire des choix scientifiques (OPECS), sur des questions scientifiques et techniques », Jean-Louis Touraine s’est donc déclaré confiant dans la capacité du gouvernement actuel – et en particulier de la ministre de la Santé - à adapter le système français de santé.
Envié par le monde entier
Une adaptation qui, pour ce spécialiste de l’immunologie, ne doit en aucun cas conduire à remettre en cause la place centrale de l’hôpital. Après avoir loué la réforme de 1958, Jean-Louis Touraine a en effet confirmé son attachement à l’hôpital public français qui est « envié par le monde entier et a toujours servi de références ». Pas question donc de le considérer comme une entreprise privée et de le soumettre à une obligation de rentabilité. « Ce serait contre-productif et antinomique avec les missions qui lui sont confiées ! » Pour autant, selon Jean-Louis Touraine le principe de l’autonomie des universités ne doit pas forcément être remis en cause, dans la mesure où il est jugé favorable par l’ensemble des acteurs impliqués.
Quand bien même la chronicisation des maladies aurait modifié nombre de paramètres, le président de France-Transplant considère ainsi que l’hôpital public demeure « le lieu où sont soignés les indigents, formés les professionnels de santé et menés les programmes de recherche ». Des programmes qui, sans présumer des prochaines conclusions des Assises de la recherche, devront impliquer de plus en plus de « petites équipes souples dans leur fonctionnement et actives dans leurs travaux de recherche. Une obligation qu’il juge « incontournable au moment où la médecine personnalisée commence à émerger ».
Stéphane Le Masson
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