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samedi 5 mai 2012

Plainte "symbolique" contre l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel

Le Monde.fr avec AFP | 

200 personnes étaient réunies samedi 5 mai devant le Conseil constitutionnel pour protester contre l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel.
200 personnes étaient réunies samedi 5 mai devant le Conseil constitutionnel pour protester contre l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel. | REUTERS/GONZALO FUENTES

A l'appel d'associations féministes, quelque 200 personnes se sont rassemblées samedi place Colette à Paris, à deux pas de la rue Montpensier, siège du Conseil constitutionnel. Les associations dénoncent l'annulation de toutes les procédures en cours après que les Sages ont décidé vendredi d'abroger avec effet immédiat la loi sur le harcèlement sexuel, jugeant sa formulation trop floue. Pour ces militants, il s'agit d'un "affront aux droits des femmes", qui nécessite une nouvelle loi.
L'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) a en outre porté plainte samedi de manière "symbolique"contre le Conseil constitutionnel. "Nous avons porté plainte contre le Conseil constitutionnel pour 'trouble à l'ordre public' et 'mise en danger délibérée des victimes du harcèlement sexuel' au commissariat du Ier arrondissement" de Paris, a indiqué Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'AVFT.
"En décidant d'abroger la loi, sans utiliser la faculté qu'il avait de différer cette abrogation, le Conseil constitutionnel a fait un choix politique qui doit être considéré comme un affront pour les droits des femmes", s'est-elle indignée.
"PERMIS DE CHASSER"
Plusieurs femmes victimes de harcèlement, et dont les plaintes sont annulées depuis la décision des neufs sages, se sont succédé à la tribune pour témoigner de leur expérience : "Cette abrogation est un véritable permis de chasser""on parle des sages du Conseil constitutionnel, qu'ont-ils de sages à part leur titre ?""tout est perdu, mon harceleur se pavane depuis ce matin".

Des victimes de harcèlement dénoncent ce "permis de chasser".

"Les responsabilités de cette abrogation doivent être posées, elles sont d'ordre politique", a insisté Mme Baldeck. Les associations féministes"réfléchissent à une procédure judiciaire mettant en cause la responsabilité de l'Etat pour que les préjudices des victimes dont les procédures sont aujourd'hui annulées soient intégralement indemnisés", a-t-elle dit.
La dirigeante féministe a appelé le "prochain gouvernement et l'Assemblée nouvellement élue" en juin à "faire du vote d'une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel son tout premier chantier". Ce nouveau texte, a-telle souligné, "devra répondre aux critères" fixés par les associations féministes.

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