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samedi 5 mai 2012

États-Unis : premiers sur les dépenses de santé, pas sur la qualité

lequotidiendumedecin.fr 

Avec plus de 17 % du produit national brut consacré aux dépenses de soins médicaux, les États-Unis sont, de loin, le pays qui consacre le plus d’argent à la santé. En cause, la cherté des soins et des technologies. La qualité et l’accès universel aux soins ne sont, eux, pas au rendez-vous.
Pourquoi l’enveloppe des dépenses de santé est-elle si importante aux États-Unis ? 17,4 % du PNB y est consacré, selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), sur lesquels s’appuie une étude du Commonwealth fund*. La médaille d’argent revient aux Pays-Bas avec 12 % du PNB réservés aux soins, juste devant la France (11,8 %) - le Japon se situant en bas de l’échelle avec moins de 9 %. Concrètement, les États-Unis ont dépensé près de 8 000 dollars par personne en 2009 en soins de santé, contre plus de 5 000 dollars pour la Norvège et la Suisse, et 2 700 dollars au Japon et en Nouvelle-Zélande.
Une des raisons couramment avancées est le vieillissement de la population. Mais selon l’étude du Commonwealth fund, seulement 13 % des Américains avaient plus de 65 ans en 2009 contre 16 % en moyenne dans les autres pays riches. En outre, les Américains sont 16 % à fumer contre 21,5 % ailleurs dans l’OCDE.
Plus plausiblement, le taux d’obésité dans la population (1/3 des Américains sont concernés) joue sur les dépenses de soins jusqu’à en représenter 10 %. Ce n’est pourtant pas suffisant pour expliquer le fossé entre États-Unis et les autres pays à la population plus vieillissante et plus fumeuse, selon David Squires, le principal auteur de l’étude du Commonwealth fund.

40 % de renoncement aux soins

Ce budget santé conséquent serait-il alors le gage d’une excellente santé des Américains ? Rien ne l’indique. Les résultats des États-Unis sont bons pour le taux de survie des patients atteints d’un cancer du sein et du colon, mais médiocres si l’on analyse le taux de décès provoqués par l’asthme ou les amputations de membres inférieurs dues au diabète. Médiocre aussi est le taux de décès à l’hôpital suite à une crise cardiaque ou une attaque cérébrale.
« On a tendance à croire que les Américains bénéficient de plus de soins de santé que les populations des autres pays riches, mais en réalité nous allons moins souvent qu’elles chez le médecin ou à l’hôpital », observe David Squires. Selon lui, le prix élevé des soins et l’important usage de technologies médicales coûteuses (IRM, scanners) expliquent le niveau des dépenses de santé. « Malheureusement, il ne semble pas que nous disposions d’une meilleure qualité des soins pour autant » regrette-t-il.
Les Américains consultent peu. L’étude évalue à 3,9 le nombre de visites chez un professionnel par personne en 2009, fréquence la plus faible des 12 autres pays riches étudiés (à l’exception de la Suède). Les États-Unis sont également au bas de l’échelle en ce qui concerne la densité de médecins (2,4 pour 100 000 habitants en 2009), le nombre de lits d’hôpital (2,7 pour 1000) et la durée des séjours hospitaliers.
C’est bien leur coût qui fait gonfler l’enveloppe des soins, puisqu’un séjour s’élève en moyenne à 18 000 dollars en 2009, contre 13 000 au Canada et moins de 10 000 en Suède, Australie, Nouvelle-Zélande, France (5 204 dollars) et Allemagne. En outre, les prix des 30 médicaments les plus prescrits atteignent parfois le double des prix pratiqués ailleurs. Conséquence, 4 Américains sur 10 ont renoncé aux soins en 2010 pour raisons financières.
› COLINE GARRÉ
*Fondation américaine qui œuvre à la valorisation du système de soins

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