La chronique de Cynthia Fleury
Psychanalyse dans la cité
Les palmes cannoises ont eu aussi leur vague de récompenses collectives : le prix Nobel de la paix (cela sonne toujours comme un oxymore) vient d’honorer trois femmes, Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee,
et Tawakkol Karman. Ce qui porte à quinze le nombre
de femmes désignées par le Nobel pour avoir œuvré pour la paix, après Wangari Maathai, Shirin Ebadi, Jody Williams, Rigoberta Menchu Tum, Aung San Suu Kyi, Alva Myrdal, Mère Teresa, Mairead Corrigan, Betty Williams, Emily Greene Balch, Jane Addams, Bertha von Suttner.
C’est une autre femme que les Journées de l’École de la cause freudienne ont célébrée, fêtant le 30e anniversaire de la mort de Lacan, ou comme le dit plus justement Judith Miller, le 110e anniversaire de la naissance de Lacan. Le flash mob, formé par la communauté analyste
et analysante, qui eut lieu
en début d’après-midi du dimanche du premier tour des primaires sur le parvis du Palais des congrès, finit par désigner le visage de Rafah Nached, psychanalyste syrienne, tout récemment emprisonnée par les autorités syriennes pour avoir simplement exercé son métier de psychanalyste dans un État qui nie la liberté des hommes comme celle des femmes, et qui ne donne droit de cité à aucun exercice de souci de soi.
La dénonciation de la psychanalyse est le symptôme du malaise contemporain, qu’il relève d’un État démocratique ou autoritaire, a remarqué Judith Miller. Julia Kristeva, quant à elle, a appelé de ses vœux l’organisation récurrente d’un forum portant sur la psychanalyse
dans la diversité culturelle, qui pourrait porter le nom, désormais emblématique, de forum Rafah Nached.
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