Il n’y a pas d’incompatibilité entre psychanalyse et Islam
FOUZIA LIGET
Le combat pour la libération de Rafah, première psychanalyste à exercer en Syrie, résonne en moi en tant que femme de culture arabo-musulmane, engagée dans une analyse – engagée aussi pour la cause de la psychanalyse.
La religion, la culture, la tradition – tout cela ne dit rien de ce que c’est que d’être une femme. Elles répondent : être une femme, c’est être une épouse, fidèle à son mari, et une mère, dévouée à ses enfants – soit ce que Freud avait lui-même mis en avant, tout en ajoutant que cette réponse restait insatisfaisante. Impasse donc. Si les traditions étouffent la féminité, l’écrasent sous la loi phallique, la femme ne se laisse pas si aisément ranger sous un signifiant. Une femme, une jeune fille rangée, étouffe… Le prix à payer pour se conformer à une tradition phallique, c’est de céder sur son désir, son désir de femme. Mais c’est aussi par le biais du symptôme et de la souffrance qu’il y a chance pour la femme de se libérer du carcan traditionnel, en ayant recours à la psychanalyse, afin que puisse émerger pour elle un « devenir-femme » au-delà du regard de l’Autre.
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