Des travailleurs à protéger, de Michèle Descolonges
Le livre | LE MONDE ECONOMIE | 10.10.11
La sous-traitance est partie intégrante des organisations en réseau des multinationales. Aucun secteur n'est épargné : de l'agroalimentaire au Pakistan à la confection au Mexique en passant par les "nomades du nucléaire" en France, la sous-traitance éloigne ces salariés de l'entreprise donneur d'ordres, de ses syndicats et change le mode de relations professionnelles.
Une thèse qu'elle étaye de nombreux témoignages de salariés, de syndicalistes et de dirigeants de multinationales.
CONVENTIONS NON CONTRAIGNANTES
Les faiblesses des instruments de défense du droit du travail sont connues : les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) sont non contraignantes, les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s'appuient sur des points de contact nationaux inexistants aux Etats-Unis et en Allemagne, où siègent pourtant nombre de multinationales.
Enfin, les accords-cadres internationaux ne sont que des engagements volontaires de ces dernières. Ils constituent pourtant des réseaux d'alerte qui ont déjà fait leurs preuves dans l'action collective : des syndicats et des ONG se saisissent régulièrement des accords-cadres internationaux pour défendre les droits des salariés des sous-traitants, affirme l'auteur.
C'est là que réside l'intérêt de l'ouvrage, dans la démonstration qu'une action collective efficace pour les salariés des sous-traitants n'est pas un leurre, même dans des zones de quasi-"non-droits sociaux".
La sociologue raconte ainsi comment dans les conflits des années 2000 (Matamoros Garment-Puma, Renault-Dacia, etc.), une réorganisation de la protection sociale s'est opérée par l'action de ces réseaux d'alerte, de la mobilisation des médias, des confédérations syndicales internationales et des ONG.
Des travailleurs à protéger. L’action collective au sein de la sous-traitance, de Michèle Descolonges. Hermann
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