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mercredi 3 novembre 2010





Le début d’une télé-psychiatrie ?

Publié le 02/11/2010    

La pénurie de psychiatres dans certaines régions incite à proposer des solutions d’allure plutôt « exotique », telle cette expérience (innovante ou consternante, selon notre degré d’orthodoxie) expérimentée dans trois états ruraux des USA et analysée dans Archives of General Psychiatry.

Dans cet essai déroutant de « télémédecine contre la dépression », chaque site possède un système de « télécommunications interactives dédiées à la santé mentale », mais ne dispose d’aucun psychiatre ni psychologue exerçant à cet endroit. Les soignants (un psychiatre, un pharmacologue, et un infirmier) gèrent alors à distance les problématiques dépressives détectées, en communiquant avec les patients par téléphone et en s’appuyant sur l’assistance d’un « logiciel de soutien », en vue d’une aide à la décision thérapeutique, dans une sorte de « psychiatrie assistée par ordinateur ». Les critères d’efficacité retenus consistent notamment dans le nombre de jours sans dépression et les données d’un questionnaire simplifié (12-Item Short Form Health Survey) [1].

Si certains – trop décontenancés–  pousseront sûrement des cris d’orfraie devant cette (étrange ?) « évolution » du métier, on peut rappeler que lors d’une mission spatiale habitée, les médecins suivant les astronautes exercent aussi leur art à distance, dans des conditions assez semblables… Mais que les esprits chagrins se rassurent ! Les auteurs démontrent que si cette forme de télémédecine en milieu rural est (contre toute attente ?) « efficace » pour « télétraiter » une dépression, elle risque pourtant de demeurer anecdotique et confidentielle, car elle est aussi « coûteuse »! Aussi le divan du psy « traditionnel » ne doit-il pas encore redouter une concurrence rapide venue des logiciels, webcams, et autres téléphones portables…

[1] http://www.jstor.org/pss/3766749

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