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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 14 février 2024

Témoignage. Atteint de troubles bipolaires, Emmanuel a appris à apprivoiser sa maladie au fil des années

Écrit par Johann Pailloux et Rose Bisquay   Publié le 

Souffrant de troubles bipolaires, Emmanuel Urbu a vécu dix ans d’errance chaotique, puis quinze ans de traitement, dix-huit ans de suivi psychiatrique et douze ans de psychothérapie. Aujourd’hui, il se dit rétabli et vit sans médicament.

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"On est en France ici, vous savez la France ! ", une kiné porte plainte contre ses pairs pour propos racistes, sexistes, blessants et humiliants

Écrit par Catherine Léhé    Publié le 

Une kinésithérapeute toulousaine porte plainte contre ses pairs avec constitution de partie civile pour propos "racistes, sexistes, blessants et humiliants". Des propos qui auraient été tenus lors d'un entretien où elle était convoquée par le conseil de l'ordre des masseurs kinésithérapeutes de Haute-Garonne.

"Je suis sortie de là, je n'ai pas pu travailler, c'était humiliant. J'en ai pleuré".  Le 13 octobre 2023, Keyidi Myaro, ostéopathe kinésithérapeute, installée à Toulouse en Haute-Garonne est convoquée par le Conseil départemental de l'ordre des masseurs kinésithérapeutes au sujet d'une publication sur les réseaux sociaux. C'est suite à cet entretien de plus d'une heure qu'elle a décidé de porter plainte contre l'ordre pour "propos racistes, sexistes, blessants et humiliants"  auprès du procureur de la République, le vendredi 9 février 2024. 

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Traitements médicamenteux de la dépendance alcoolique, lequel privilégier ?

Agnès Lara     21 nov. 2023

À retenir

  • Avec un niveau de preuve élevé, la méta-analyse des résultats des essais contre placebo soutient l’utilisation de la naltrexone par voie orale à 50 mg/j, ainsi que celle de l’acamprosate en traitement médicamenteux de première ligne de la dépendance alcoolique.
  • À partir des seules données des 4 essais contrôlés randomisés ayant directement comparé ces deux molécules, il n’apparaît pas de supériorité d’efficacité d’une de ces molécules sur l’autre. Les auteurs indiquent cependant « qu’avec une seule prise par jour, la naltrexone apparaît d’usage plus aisé ».


Les infirmières puéricultrices appellent à l'action face à "des réalités alarmantes"




PUBLIÉ LE 13/02/2024

Dans une tribune, six organisations d'infirmiers puériculteurs (IPDE) alertent sur l'état de la pédiatrie en France. Pour elles, il y a urgence à mieux et plus former de professionnels et à reconnaître leurs compétences pour freiner une situation qui se dégrade.

La pédiatrie souffre. Plusieurs organisations représentants les infirmiers puériculteurs* ont profité de la nomination de Frédéric Valletoux au poste de ministre délégué à la Santé et de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, pour pousser un cri d’alarme. Dans une tribune, elles pointent « des réalités alarmantes qui ne peuvent plus être ignorées» au sein de ce secteur du soin.

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La notion d'épreuve


 



 Avec philosophie

Don Quichotte et Sancho Panza, City Art Museum - Honoré Daumier

À propos de la série

L'épreuve de la maladie, l'épreuve de l'engagement et de la responsabilité politique, l'épreuve comme nœud de l'intrigue romanesque : l'épreuve est au cœur de nos vies. Comment comprendre ces épreuves ? Que disent-elles de nous ?

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Suicide assisté : inséparables, un ancien Premier ministre des Pays-Bas et son épouse mettent fin à leurs jours

Le 12 février 2024

Dries van Agt et son épouse Eugénie van Agt-Krekelberg avaient 93 ans et étaient ensemble depuis environ sept décennies. Ils ont choisi de mourir ensemble le 5 février.

Dries van Agt et son épouse Eugénie van Agt-Krekelberg sont décédés à l'âge de 93 ans. Holder Niek Tönissen/Radboud University

Dries van Agt et son épouse Eugénie van Agt-Krekelberg sont décédés à l'âge de 93 ans. Holder Niek Tönissen/Radboud University

Une fin « main dans la main ». L’ancien Premier ministre des Pays-Bas Dries van Agt est décédé lundi 5 février à Nimègue (Pays-Bas) en même temps que son épouse Eugénie van Agt-Krekelberg dans le cadre d’une procédure de suicide assisté, rapporte le quotidien néerlandais De Telegraaf. Le couple était âgé de 93 ans, la nouvelle a été annoncée vendredi par The Rights Forum, l’organisation qu’il avait fondée en 2009 sur la question israélo-palestinienne.

Son état de santé s’était brutalement dégradé en 2019 après qu’il a été victime d’une hémorragie cérébrale. Eugénie van Agt souffrait également depuis plusieurs mois d’une santé en berne. Ils affichaient 70 ans de vie commune. Leurs funérailles ont été organisées dans l’intimité familiale, sans que ne soient communiqués davantage de détails sur leur décès. Le suicide assisté est légal depuis 2002 aux Pays-Bas.


mardi 13 février 2024

Les thérapies psychédéliques, la révolution en psychiatrie ?


 




Vendredi 16 février 2024

La thérapie psychédélique ©Getty - SEAN GLADWELL

Anxiété, syndrome de stress post-traumatique ou encore addictions, la psychothérapie assistée par les psychédéliques permettrait de régler efficacement ces troubles. Est ce vraiment une nouvelle révolution thérapeutique ?

La drogue peut-elle devenir un médicament ? La réponse est oui, mais pas encore en France. Lucie Berkovitch est psychiatre à l'hôpital de Saint-Anne où elle participe à la mise en place clinique de substances psychédéliques. "Les utilisations sont à l'essai pour des dépressions qui ne répondent pas aux traitements habituels", quand rien ne fonctionne plus finalement. D'autres indications pourraient être l'anxiété, notamment en fin de vie en soins palliatifs, et les addictions. Ces recherches se font surtout dans le domaine de la psychiatrie.

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Chronique «Aux petits soins» Au ministère de la Santé, les drôles de parcours des directeurs de cabinet

par Eric Favereau   publié le 6 février 2024 

En attendant la nomination des derniers membres du gouvernement, petit retour sur les choix des directeurs de cabinet des ministres de la Santé, qui en disent long sur l’incohérence des politiques ministérielles.

par Eric Favereau

publié le 6 février 2024 à 7h14

Faut-il y voir simplement une habitude à la française sur la carrière de nos hauts fonctionnaires ? Dans le monde de la santé, les nominations de Georges-François Leclerc au poste de directeur de cabinet de la ministre Catherine Vautrin, et quelques jours plus tard de Yann Bubien comme adjoint – mais aussi, semble-t-il, comme futur directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Santé –, sont néanmoins symptomatiques de la trajectoire de ces hauts fonctionnaires qui poursuivent leurs carrières quelles que soient leurs réussites – ou leurs échecs – à leurs postes précédents.

Commençons par Georges-François Leclerc. L’homme est réputé avoir de la poigne. Et des convictions. C’est un préfet. Directeur de cabinet de 2007 à 2009 de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, il va contribuer à l’élaboration et à l’adoption de la loi HPST (hôpital, patients, santé, et territoires), loi qui a certes créé les agences régionales de santé (ARS), mais qui va réformer l’hôpital public, l’entraînant dans une pente catastrophique. Petit retour en arrière pour nous souvenir du refrain qui présidait alors à la loi : «L’hôpital a besoin d’un patron.» L’histoire a retenu que c’est lors d’un déplacement à Neufchateau (Vosges), le 17 avril 2008, que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait lancé ladite réforme. «La gouvernance de l’hôpital public doit être réformée, avait-il expliqué. […] Il faut à l’hôpital public un patron et un seul. Ce patron, c’est le directeur. Cela ne veut pas dire qu’il agit seul. Cela ne signifie pas qu’il peut ignorer la réalité médicale dans ses décisions. Lui qui n’est pas un médecin, mais il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui décide et qui assume ses responsabilités. […] C’est ce que nous attendons d’un directeur d’hôpital.»

Cinq livres jeunesse pour rigoler un bon coup

Par  et    Publié le 09 février 2024

Envie d’une bonne tranche de rire avec son enfant ? Alors on s’amuse à inverser les rôles dans « La Journée des mamans », on monte avec Mamie Georges à bord du « Chocotrain » foldingue, ou on se délecte des malheurs facétieux qui s’abattent sur l’animal à grandes dents dans « Le Loup et le Voleur ».


Un humour de coccinelle

 

Si vous avez eu maille à partir avec la maréchaussée au volant récemment, il y a de bonnes chances pour que ce petit roman fasse rire vos enfants davantage que vous. Vibidia est une coccinelle à douze points, qui mène tranquillement sa vie quand, paf !, la coccinelledarmerie nationale lui écrit : « Hier, à 10 h 45, entre la feuille de vigne et la feuille de rosier, vous avez été flashée au volant largement au-dessus de la vitesse autorisée. Par conséquent, nous vous enlevons deux points. » Suivront un stop grillé (quatre points), un contresens (quatre points encore) et une accélération interdite (deux points). Voilà Vibidia clouée au sol, et contrainte de trouver une solution pour se déplacer. Un petit stage, peut-être ?

« Vibidia, la coccinelle super inquiète », de Pascal Parisot et Marc Boutavant (L’Ecole des loisirs, 40 p.). Dès 6 ans.

Justice sociale : quand les algorithmes de la CAF discriminent les plus précaires

Lundi 12 février 2024

Provenant du podcast

Le Biais d'Esther Duflo

Les algorithmes alimentés par les règles complexes d'attribution des allocations de la CAF mettent en avant une idéologie anti-pauvre ©AFP - Philippe Huguen

Pendant que le gouvernement simplifie les règles pour les agriculteurs, les familles les plus précaires sont toujours victimes des algorithmes de la CAF, alimentés par des règles complexes et opaques reflétant une idéologie anti-pauvre, nourrie de préjugés.

Aujourd’hui, je voudrais revenir sur la “France des tracas” évoquée par le président Macron. Le gouvernement a su entendre les agriculteurs qui demandaient une simplification des règles les concernant. Ainsi, les fameuses haies ne seront plus soumises qu’à un seul règlement, au lieu de quatorze. On peut espérer qu’il continue sur cette lancée pour faciliter la vie des plus pauvres et des plus précaires qui sont soumis à un univers de règles tout aussi ubuesques, assorties d’une application arbitraire et déshumanisée, souvent automatisée par des algorithmes.

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Lily, 15 ans, morte dans un hôtel : questions sur un « échec collectif » de la protection de l’enfance

Par  (Clermont-Ferrand, envoyé spécial)  Publié le 12 février 2024

Suivie par l’aide sociale à l’enfance depuis ses 3 ans, la jeune fille s’est suicidée dans un établissement qui accueillait plusieurs mineurs, en périphérie de Clermont-Ferrand.

La devanture est celle d’un hôtel lambda. Le genre d’établissement qui fait aussi brasserie, sur la place du marché dominical d’Aubière, commune de la banlieue de Clermont-Ferrand. A l’intérieur pourtant, ni touriste ni client. Les chambres de l’établissement sont occupées par vingt-trois jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance (ASE), dont plusieurs mineurs non accompagnés. Au rez-de-chaussée, une poignée d’entre eux déguste des lasagnes devant un écran branché sur Netflix. Le 25 janvier, Lily, 15 ans, s’est donné la mort dans sa chambre, qu’elle occupait depuis août 2023.

Situation alarmante de la santé mentale en France

Question orale n°1072S - 16e législature

Question de Mme BILLON Annick (Vendée - UC) publiée le 08/02/2024 

Mme Annick Billon appelle l'attention de Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités sur la situation alarmante de la santé mentale en France.
Le rapport d'information sénatorial « Situation de la psychiatrie des mineurs en France », paru en 2017, formulait 52 recommandations pour « sauver la pédopsychiatrie ». En 2021, un autre rapport appelait à réinvestir la santé mentale après le choc de la crise sanitaire.
Les maladies mentales et troubles psychiques concerneraient 13 millions de Français, soit un Français sur cinq. Leur prise en charge est le premier poste de dépenses de l'assurance maladie, devant la prise en charge des cancers, avec un coût annuel de 23 milliards d'euros. L'organisation mondiale de la santé (OMS) estime le coût économique et social à 109 milliards d'euros par an.

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lundi 12 février 2024

Les stéréotypes sexistes ont la vie dure, surtout chez les hommes, les inégalités aussi

Par Martin Duffaut, Victor Vasseur, Alice Kachaner  

Publié le jeudi 8 février 2024 

Une manifestation contre les violences sexistes (photo d'illustration)

Une étude publiée par la Drees montre que les stéréotypes de genre persistent dans la société française. Ils sont même partagés par au moins 1 Français sur 4, et participent à la persistance des inégalités dans les couples. Plus d'une femme sur deux déclare assurer seule les tâches ménagères.

"Dans l'idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants." C'est ce que pense toujours un Français sur cinq. Une étude de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) publiée jeudi 8 février 2024 pointe la persistance des stéréotypes et inégalités de genre au sein de la société française.

Cette étude se base sur les données de 2020 à 2022 du Baromètre d'opinion, enquête réalisée chaque année par la Drees, qui interroge en face à face 4000 Français de 18 ans ou plus, représentatifs de la population générale.

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Trisomie, une aventure scientifique controversée

Charles de Gaulle et sa jeune fille trisomique Anne de Gaulle en Bretagne, en 1933 ©Getty - Getty

À propos de la série

La découverte de l'origine chromosomique de la trisomie 21 fait la part belle à deux hommes, occultant le rôle crucial et technique de la scientifique Marthe Gautier.

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dimanche 11 février 2024

Daniel Zagury : "La haine de la France n'est pas un symptôme de maladie mentale"

Par Daniel Zagury  Publié le 

Après une journée en garde à vue, l'assaillant ayant blessé trois personnes à gare de Lyon, le 3 février dernier, a été pris en charge par la psychiatrie de police, en raison de sa santé mentale. Psychiatre des hôpitaux honoraire, Daniel Zagury explique que se poser la question de la folie des terroristes n'a souvent pas de sens.


[...] 

UNE MAUVAISE QUESTION

Terroriste ou malade mental ? La question est posée comme un préalable par les médias et la justice. Tout se passe comme si, avec le statut présumé de malade mental, la question du terrorisme se volatilisait. Il n’y aurait plus rien à comprendre puisque c’est dans la tête d’un « fou » qu’a surgi l’idée criminelle. « Il a été hospitalisé… Il prend des médicaments… Il dit être suivi… sa famille le confirme… » Les spécialistes se succèdent sur les plateaux pour deviser, à partir des quelques maigres informations dont on dispose dans les premiers temps.

« Les authentiques malades mentaux dont le geste criminel est en relation déterminante avec un délire et qui relèvent d’une irresponsabilité pénale, sont très minoritaires. »

On confond allègrement toute une gamme de personnalités : celui qui a un antécédent unique d’hospitalisation ; celui dont le parcours témoigne d’instabilité, d’impulsivité, d’addiction aux drogues ; celui qui traverse une phase d’errance identitaire ; celui dont l’esprit est polarisé par une thématique passionnelle ; celui qui veut sortir de son marasme dépressif par un geste héroïque ; celui qui cherche à se donner une deuxième vie purifiée après une période de délinquance et de toxicomanie désormais réprouvée ; celui qui télescope son désespoir avec la haine circulante… et bien d’autres encore.

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"Il faut que la santé mentale cesse d’être ignorée" : une charte pour allier sport et soins dans le Gers

Propos recueillis par Marc Centene  Publié le 

Une charte unit désormais les acteurs de la Semaine d’information sur la santé mentale, ou SISM, dans le Gers. Le but est d’intensifier la communication à travers le sport.

Depuis 1990, l’UNAFAM* organise. Cette année, une charte lie les différents partenaires autour de la thématique du sport, pour les SISM 2024 en octobre. Entretien avec Elisabeth Dornelle, la déléguée gersoise de l’UNAFAM

À quoi servent les SISM ?

Ces semaines d’informations existent pour déstigmatiser la santé mentale. Il faut sensibiliser, informer, aider. Ce domaine de la santé concerne tout le monde, que ce soit à titre personnel ou pour des proches. On l’a vu avec le Covid, qui a entraîné une flambée des problèmes de santé mentale. Or, comme pour le reste des questions de santé, la prévention existe. Encore faut-il que la santé mentale soit prise en compte, qu’elle cesse d’être ignorée.

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Enquête Ce que la non-mixité à l’école fait aux enfants

Pierre Terraz publié le  

Alors que la question de la non-mixité a l’école est remise au devant du débat public par l’affaire Oudéa-Castéra — la ministre a été critiquée pour avoir fait le choix des classes non mixtes pour ses fils à l’école parisienne Stanislas —, qu’est-ce vraiment que cette chose : la non-mixité ? Une méthode pédagogique comme une autre, un mode de reproduction des stéréotypes sexistes, la manifestation d’une idéologie politique ou religieuse marquée comme conservatrice ? Pour comprendre comment elle se vit, comment elle influence le quotidien, la formation des jeunes et, au-delà, peut-être même un certain rapport à l’existence, nous sommes allés à la rencontre des principaux intéressés : élèves et professeurs d’établissements non mixtes.

Lors de mon réveillon du nouvel an, cette année, un ami qui a grandi dans un collège non mixte en région parisienne (nous l’appellerons Julien*) me tenait un discours élogieux sur cette méthode pédagogique que j’ai toujours trouvée étrange, pour ne pas dire complètement réac’. Au cours de notre discussion, pourtant, Julien continuait de démonter mes préjugés les uns après les autres avec une facilité alarmante.

L’être humain, faucon ou colombe ? Généalogie de la violence

Par   Publié le 09 février 2024

ENQUÊTE De la guerre en Ukraine à celle entre le Hamas et Israël, la spirale de la violence semble s’accélérer. Cet embrasement fait écho à des controverses récentes autour du lien entre la violence et l’espèce humaine qui, de l’éthologie à l’archéologie et à l’anthropologie, mettent aux prises deux conceptions opposées de notre humanité.

Les chimpanzés n’ont pas de drones, mais ils font aussi la guerre. L’Ouganda a connu, de 1999 à 2008, une vingtaine de raids meurtriers qui ne figureront dans aucun livre d’histoire. Ni armée régulière ni milice, les auteurs de ces attaques venaient d’une communauté de cent cinquante chimpanzés. L’objectif de ces assauts ? « Un lien de causalité entre les agressions mortelles et l’expansion territoriale peut être établi maintenant que les chimpanzés de Ngogo utilisent la zone autrefois occupée par certaines de leurs victimes », concluaient les trois auteurs de l’étude, parue dans la revue scientifique américaine Current Biology en juin 2010.

Le groupe a ainsi pu étendre son territoire de 22 %, confirmant une hypothèse déjà émise, notamment, par la célèbre primatologue Jane Goodall : les chimpanzés mèneraient bien des batailles territoriales. Des batailles ou des guerres ? L’article de Current Biology n’emploie pas ce mot, avançant seulement que « la question de savoir si l’agression intergroupe des chimpanzés peut être utilisée pour comprendre les origines et les causes de la guerre restera probablement sans réponse ».

Animations Anniversaires d’enfants : nos surenchères têtes blondes

par Marie-Eve Lacasse et collage Anne Horel   publié le 10 février 2024

Initiation à la peinture sur soie, location d’une troupe de théâtre ou d’un château gonflable… Célébrer les années de notre progéniture tourne parfois à la débauche d’activités aussi improbables que coûteuses. Et si, derrière l’envie de faire plaisir à notre rejeton, se jouait plutôt notre désir d’être validé par la communauté des parents ?

Au début, c’était mignon. Les quatre premières années, disons. C’était en comité réduit. On s’était contenté de lui faire un gâteau, d’y planter une bougie, d’accrocher trois ballons et de lui offrir, au choix, un livre en mousse qui flotte, une peluche brocoli qu’elle perdra au parc une semaine plus tard, ou un casse-tête en bois en forme d’atomes dans l’espoir d’en faire une astronaute. En une heure, c’était plié. Et maintenant, la sieste !

Et puis sont arrivés les «vrais» anniversaires, sortes d’ersatz des premières boums ou des rave parties format miniature. Dix enfants surexcités ont débarqué chez vous avec la ferme intention de s’ennuyer, à moins que vous n’y mettiez le paquet en termes d’animations. Et comme vous n’êtes ni instit ni animateur de centre aéré, vous avez rapidement compris qu’animer un atelier «dessin de fresque» (qui n’intéresse que les filles, et encore, pendant deux minutes pour être gentilles), ça ne s’improvise pas, tout comme l’atelier «lanternes chinoises» ou «biscuits aux graines» (les murs et le plafond s’en souviennent).

Près de huit enfants et adolescents sur dix consultent une orthophoniste chaque année

Serge Cannasse   9 févr. 2024

À partir des données du Système national des données de santé (SNDS), la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a réalisé une étude sur le recours des enfants et adolescents aux orthophonistes libéraux(y compris ceux dont l’exercice est mixte) en 2019.

Pour mémoire, les orthophonistes (qui sont à 97 % des femmes) ne peuvent débuter une prise en charge qu’après un bilan initial prescrit par un médecin. Plus de neuf fois sur dix, celui-ci est un généraliste ou un pédiatre, qui propose souvent le bilan après un repérage en milieu scolaire par les enseignants ou les professionnels de santé scolaire. Dans la majorité des cas, ce bilan est suivi d’une rééducation plus ou moins longue, après accord préalable auprès de l’Assurance maladie. Cela concernait 1 085 000 enfants et adolescents en 2019, soit 7,5 % des 0-17 ans, ce qui a représenté plus de 21 millions de consultations. L’étude sur le recours aux orthophonistes porte sur ces jeunes patients.

Des motifs de recours ayant une fréquence variant selon l’âge

La moitié d’entre eux étaient âgés de 6 à 10 ans et scolarisés en primaire. Les garçons étaient plus nombreux que les filles (59 % versus 41 %) et ont recouru plus jeunes à une orthophoniste : les âges les plus représentés étaient 5 et 6 ans chez les garçons et 8 et 9 ans chez les filles.

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Peut-on manger moins de viande quand on vieillit ?

Publié le 30 janvier 2024


Pour préserver les muscles, les personnes qui avancent en âge doivent veiller à consommer davantage de protéines. Mais pour réduire les risques de cancer, il est recommandé par ailleurs de manger moins de viande rouge. Comment concilier ces deux recommandations ? Voici des repères très pratiques pour composer des menus équilibrés, meilleurs pour soi mais aussi pour l’environnement.

Pour les personnes âgées, une réduction de la consommation de viande doit composer avec la nécessité d'augmenter un peu leurs apports en protéines. « Tout le monde perd du muscle en vieillissant et cela entraîne de graves complications », explique la Pr Agathe Raynaud-Simon, cheffe du département de gériatrie à l’hôpital Bichat (Paris). La fatigue ou les chutes sont souvent les premiers indices de l’accélération de la fonte musculaire, un phénomène appelé sarcopénie par les médecins et qui commence dès l’âge de 35 ans. Mais bonne nouvelle, ajoute-t-elle : « Le muscle est un organe qui est accessible, c’est-à-dire qu’il est possible de retrouver de la force à tout âge avec une alimentation adaptée et une activité physique suffisante. »

Face à un acte effroyable




Béatrice Badin de Montjoye      08 février 2024

Est-ce un pervers, un fou, un individu radicalisé ? Après le fort retentissement médiatique d'un acte effroyable, que répondre à ces demandes formulées à la volée par un patient ? 
Résumé

Les médias relatent régulièrement, en boucle et avec force détails, des actes atroces commis par un individu sans discours explicite le plus souvent. Ces événements bouleversent la société. Les patients peuvent en être aussi fortement déstabilisés et faire part de leur désarroi et de leurs interrogations, généralement à la fin d'une consultation médicale.

Les professionnels de santé n'ont bien souvent pas plus d'informations que le grand public et ont peu de réponses à fournir, encore moins de symptomatologie psychiatrique précise à discuter. Certaines informations peuvent toutefois permettre d'envisager des éléments d’explication. Et, pour les médecins qui le souhaitent et qui en ont la disponibilité, il est possible d'essayer de mettre quelques mots sur cet acte aussi inhumain qu'indicible. Il ne s’agit pas de discuter de psychopathologie, mais simplement d'être présent à un patient qui s’interroge.

« Vous en pensez quoi, docteur ? Est-ce un pervers, un fou, un psychopathe, un individu radicalisé ? » Combien de fois les médecins ont été sollicités pour établir un diagnostic psychiatrique pour des personnes dont les médias avaient parlé plus ou moins abondamment la veille. La répercussion médiatique est en effet fréquemment corrélée à la gravité et à l'atrocité de l'acte commis, par une personne ayant agi seule au moment des faits. Ces questionnements arrivent habituellement en fin de consultation, lorsque le paravent symbolique, qui permet d'être à nouveau réceptif lors du prochain rendez-vous, commence à être installé… Et, devant ce patient, tout autant ébranlé que déstabilisé par cet événement qui le touche, quelle réponse apporter ?

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