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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 janvier 2024

Aide médicale d'État : un nouveau rapport


 



Jean-Bernard Gervais   12 déc. 2023

Alors qu’il a été examiné ce 11 décembre le projet de loi, adopté par le Sénat, « pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration », la Première ministre a reçu ce 4 décembre un rapport sur l'aide médicale d'État (AME). Ce rapport, rédigé par Claude Évin et Patrick Stefanini, était attendu pour janvier 2024 mais, eu égard à l'examen actuel du projet de loi immigration, il a été rendu avec un mois d'avance. C'est que l'AME est l'une des pierres d'achoppement de ce texte législatif : transformée par le Sénat en aide médicale urgente, l'AME a été rétablie par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Pour prendre une position argumentée sur le sujet, Élisabeth Borne avait donc besoin de ce rapport complet sur la question. 

Augmentation du nombre de bénéficiaires

Premier constat : le nombre de bénéficiaires de l'AME augmente, du fait de l'augmentation du nombre de migrants. « L’accélération de l’accroissement du nombre de bénéficiaires de l’AME sur les dernières années est donc une réalité. Comme ce nombre est directement la conséquence de l’augmentation du nombre d’étrangers en situation irrégulière, tout laisse à penser qu’elle va se poursuivre en 2024 », établissent les rapporteurs. Fin 2023, 466.000 étrangers bénéficient de l'AME. En termes de tranches d'âge, les premiers bénéficiaires de l'AME sont les étrangers âgés entre 18 et 59 ans (280.233 personnes en 2023), suivis par les moins de 18 ans (87.007) et les plus de 60 ans (24.876). Toutefois entre 2015 et 2023, la croissance du nombre de mineurs a été de +65%, celle des personnes âgées de +75% contre +23% pour les 18-59 ans. Les femmes sont minoritaires (44%), quelle que soit la tranche d'âge considérée. 

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Manque de médecins et de lits : la psychiatrie à Calais en état d’urgence

Par Ariane Delepierre. 

Publié: 3 Janvier 2024

En France, le secteur de la psychiatrie est en crise. Calais, avec son unité de santé mentale et addictologie, n’est pas épargné et souffre d’un manque de praticiens et de lits.

L’unité de santé mentale et addictologie est rattachée à l’hôpital de Calais. Comme ailleurs en France, elle souffre d’un manque de praticiens et de lits.

Psychiatres : la moitié des postes vacants

La pénurie de psychiatres, c’est un grand sujet de préoccupation pour le docteur Sébastien Dambry, chef de l’unité de santé mentale, directement rattachée au centre hospitalier de Calais. Ce dernier, qui a succédé au docteur Alexandre Klein, décédé l’an dernier dans l’effondrement d’immeubles à Lille, dresse un constat alarmant mais qui, malheureusement, ne date pas d’hier. Et le Calaisis, qui regroupe un bassin de population de l’ordre de 160 000 habitants (adultes et enfants), n’est pas épargné par cette désertification médicale. « La moitié des postes de psychiatres qualifiés du Conseil de l’ordre n’est pas pourvue », déplore le responsable.


Violences scolaires Ecole : «Il faut une équipe éducative soudée pour réduire les agressions»

par Cécile Bourgneuf  publié le 8 janvier 2024 

Pour le chercheur Eric Debarbieux, même si les violences graves sont assez rares, elles peuvent causer un sentiment d’insécurité dans une communauté éducative en crise.

Alors que des agressions envers les enseignants semblent s’être multipliées ces dernières semaines dans les établissements scolaires, Eric Debarbieux, professeur émérite à l’université Paris-Est-Créteil et ancien délégué ministériel à la prévention de la violence en milieu scolaire, assure que celles-ci sont plutôt stables.

Faut-il s’inquiéter de ce climat décrit comme agressif envers les enseignants ?

Il n’y a pas d’augmentation des actes de violences : depuis les années 2000, les enquêtes de victimation montrent que ces derniers sont stables et se réduisent même pour les plus graves. La succession des faits très lourds remontés ces dernières semaines peut être liée à l’effet de copycat – les élèves reproduisent ce dont ils ont entendu parler. Sans compter que nous ne sommes pas dans un contexte national et international sain. Est-ce que vous pensez sérieusement que les discours d’exclusion qui ont pignon sur rue dans le discours politique ou dans certaines émissions n’ont pas un impact dans les cours de récré ? Les faits les plus graves restent rares mais peuvent causer chez les enseignants un sentiment d’insécurité et d’inquiétude qui ne correspond pas forcément à la réalité. Ce sont essentiellement des petites violences, qui n’aboutissent généralement pas à des dépôts de plainte, mais dont les faits d’accumulation créent un sentiment de découragement, de perte d’autorité et de sens chez les professeurs.

Reportage Quartiers populaires : contre les inégalités, la lecture partagée

par Elsa Maudet   publié le 3 janvier

Pour aider des enfants éloignés des livres, l’association Afev leur propose un mentorat après l’école. Une démarche utile, le lien positif à la littérature jouant sur les résultats scolaires à long terme.

Aidés par la bibliothécaire, Meta Mballo et Ayoub parcourent les bacs de livres pour enfants de la médiathèque Persépolis, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Objectif : en dégoter un que le petit garçon de 6 ans serait capable de lire, sur un thème qui lui donne envie. Pas question d’y aller au forceps, sauf à vouloir tout faire capoter. «S’il ne veut pas faire un truc, ce n’est pas la peine», glisse Meta Mballo, sa mentor, investie de la mission de lui faire découvrir et aimer la littérature. L’heureux élu sera Dans le secret des galeries, de Cécile Jacoud. Un livre pop-up avec des illustrations tunnels, c’est-à-dire en plusieurs épaisseurs, qui permet de se plonger dans les galeries où vivent hirondelles de rivage, lombrics et autres chouettes chevêches.

«Tu veux que je lise ou c’est toi ?» lance Meta Mballo. «C’est toi»,répond sans hésiter le bonhomme, crevé en ce vendredi après-midi qui sonne la fin de l’école et le début des vacances de Noël. Meta Mballo, longue femme de 26 ans étudiante en première année de master Ingénierie des affaires, démarre puis passe le relais, l’air de rien, à Ayoub. «Ça, c’est quoi ?» Le petit garçon déchiffre : «Le mulot de…» «S’il y a un “s” à la fin, ça veut dire que c’est “des”», le reprend sa mentor. «Là, tu vois quoi ?» Sur la page consacrée aux lombrics, Ayoub pense identifier des serpents. Meta Mballo entreprend alors de lui expliquer ce que sont des vers de terre, dont le garçon assure n’avoir jamais croisé la route.

« Ton héritage, ce sera tes études » : dans les familles aisées, l’appel de l’international après le bac

Par  (envoyée spéciale à Londres)  Publié le 9 janvier 2024

Tous les mardis soir, à partir de 19 h 30, le beer garden du Café del Marsh, à Londres, est saturé de fumée de cigarettes et de discussions en français. La French Society du King’s College – ou tout simplement la « French », pour les intimes –, association des étudiants français du prestigieux établissement britannique, y organise ses apéritifs.

En ce début décembre 2023, on fête la fin du semestre en remettant des médailles aux étudiants les plus sérieux pour ce qui est de fréquenter les soirées. On boit des bières ou du whisky, et on débat passionnément au sujet du système éducatif français. « On en parle tout le temps et ça amuse les Anglais. Car il y a deux choses qu’ils ne comprendront jamais : la prépa et la laïcité », s’amuse Clémence Rebora, inscrite en deuxième année d’histoire au King’s College et présidente de la French.

L’étudiante de 18 ans prépare son projet londonien depuis le collège. Elle rentre alors de trois années en Côte d’Ivoire, où son père, expatrié, travaille comme juriste en droit maritime. Plutôt que de postuler dans les grands lycées parisiens, elle préfère rejoindre la section britannique de celui de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines : « Je me disais déjà que je serais plus épanouie à Londres qu’en prépa, où on nous forme à devenir des machines de guerre de travail. »

Le bac en poche, Clémence Rebora préfère le King’s à Sciences Po, où elle est admise en bachelor, malgré la sidération de quelques proches : « Ici, assure-t-elle, on s’épanouit académiquement, mais pas que. On évolue dans un cadre international, on apprend à vivre seuls, on investit les associations étudiantes. » Avec le réseau de la French, cette passionnée de journalisme a ainsi organisé, début décembre, une conférence avec Louis Dreyfus, président du directoire du Groupe Le Monde. Au semestre prochain, elle souhaite inviter Sophie Pedder, directrice du bureau parisien de The Economist, l’ancien entraîneur de football Arsène Wenger ou encore l’économiste Jacques Attali, toujours en passant par le réseau de la French du King’s College.

Inceste, pédocriminalité : le déni ? Détecter et entendre

Samedi 6 janvier 2024

Provenant du podcast

Sous les radars

L'écoute de la parole des enfants victimes de violences sexuelles a une importance majeure dans la détection de ces crimes. ©Getty - Natalia Lebedinskaia

Chaque année en France, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Des crimes souvent passés sous silence. Les pouvoirs publics prennent-ils la mesure de cette urgence, alors que la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants est en crise ?

Avec

Arnaud Gallais activiste des droits de l’enfant, cofondateur du collectif Prévenir et Protéger et de Mouv’Enfants, ancien membre de la Ciivise

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Un « pacemaker » pour grands dépressifs

Marie-Claude Malboeuf  le 8 janvier 2024

QUEBEC

« C’est parce que j’ai visité le Parc jurassique… » Camille Heyen-Dubé répond parfois ainsi quand ses petits patients l’interrogent au sujet de la marque rouge sur son cou.

Aucun enfant ne pourrait deviner que son intrigante cicatrice ne résulte pas de griffures de dinosaures, mais plutôt d’une opération aussi fascinante que rarissime. Qu’à peine une quarantaine de Québécois ont subi pour ne pas retomber dans les abîmes de la dépression. 

Depuis un an et demi, le corps de l’infirmière montréalaise abrite deux électrodes connectées à un mince générateur d’électricité semblable à celui qu’on implante aux cardiaques. Sauf qu’au lieu d’être branché au cœur, son dispositif stimule le nerf vague. Un très long faisceau de fibres qui innervent les organes et remontent par le cou, pour relayer d’incalculables informations au cerveau. 

Quand des gens apprennent que je porte un implant, certains n’en reviennent pas ! On m’a déjà dit : "Oh, mon Dieu, prends de la vitamine D et ça sera réglé…"

 Camille Heyen-Dubé

PHOTO FOURNIE PAR LE CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Un exemple de générateur à pile servant à stimuler le nerf vague de patients souffrant de dépression hyperréfractaire. 

Toutes les cinq minutes, son générateur émet du courant. Pendant 30 secondes, il paralyse un peu la corde vocale située près des électrodes. « Ma voix devient alors plus basse et feutrée, et je suis un peu essoufflée si je monte l’escalier. Au début, j’éprouvais comme un serrement désagréable. Mais maintenant, je ne le sens plus, à moins d’être très fatiguée. » Au besoin, la jeune femme peut désactiver son stimulateur en utilisant un aimant.

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Une quarantaine de patients bénéficient d’un nouveau traitement pour la dépression à Alma

Publié le 4 janvier 2024

QUEBEC

L’hôpital d’Alma a traité une quarantaine de patients atteints de dépression majeure ou de troubles obsessionnels compulsifs depuis l’acquisition d’un appareil de stimulation magnétique transcrânienne, il y a deux ans. Un autre appareil est également disponible à Saguenay.


Quiz : méditation pleine conscience, les applications thérapeutiques

Dr Stephen Soreff  8 décembre 2023

Les approches thérapeutiques fondées sur la méditation pleine conscienceconsistent à prêter une attention particulière aux sensations physiques, à contrôler la respiration, à méditer et à atteindre un niveau de conscience plus élevé.

[...] Mais l’impact thérapeutique du recours à la pleine conscience est-il étayé par des preuves cliniques ? Testez vos connaissances sur le sujet, en 5 questions.


Interview Endométriose : un test salivaire prometteur pour réduire «l’errance des patientes»

par Marie Greco   publié le 8 janvier 2024

Dans un avis rendu ce lundi 8 janvier, la Haute Autorité de santé ouvre la porte à une commercialisation d’un test pour diagnostiquer l’endométriose. Un soulagement pour Priscilla Saracco, directrice générale de l’association Endomind, qui juge toutefois cette décision tardive.

Cela fait plus d’un an que l’Endotest est commercialisé dans une dizaine de pays d’Europe et du Moyen-Orient. Développé par la biotech lyonnaise Ziwig, le potentiel de ce test salivaire a été reconnu ce lundi 8 janvier par la Haute Autorité de santé (HAS). Elle le juge «prometteur» pour diagnostiquer l’endométriose, maladie chronique frappant environ une femme sur dix. L’autorité attend cependant de nouvelles études avant de le commercialiser et de permettre sa prise en charge en France. Priscilla Saracco, directrice générale de l’association de lutte contre l’endométriose Endomind, déplore la lenteur du processus alors qu’un retard d’en moyenne dix ans persiste entre la première apparition des symptômes de la maladie et son diagnostic officiel.

Chronique «Aux petits soins» Liens entre professionnels de santé et industriels : une hypocrisie à la française

par Eric Favereau   publié le 6 janvier 2024

En ce début d’année, tout professionnel de santé doit déclarer ses liens financiers avec les industriels, y compris les ministres. Mais manifestement cette transparence ne suffit pas pour rendre plus sain les rapports.

Début janvier, c’est l’heure des factures et des déclarations. Bernard Bégaud, pharmacologue, ancien président de l’université de Bordeaux, vient de recevoir, comme tous ses confrères, une piqûre de rappel de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). «Nous vous confirmons votre inscription au sein de l’instance experts ponctuels. Pour rappel, une déclaration d’intérêts (DPI) doit être mise à jour a minima annuellement même sans modification. A l’issue de la date anniversaire de la déclaration, il convient d’actualiser obligatoirement votre déclaration même en l’absence de nouveau lien d’intérêts. Par ailleurs, dès qu’une modification intervient ou que de nouveaux liens sont noués, vous devez actualiser votre déclaration d’intérêts […]. Pour information, une fois contrôlée et validée votre DPI est publiée sur le site Internet de l’ANSM. Cordialement». Signé l’Agence.

Interview «Des enfants à la rue qui commettent des délits sont des enfants en danger»

par Rachid Laïreche   publié le 6 janvier 2024

Avec son association Hors la rue, qui accompagne les mineurs isolés, Guillaume Lardanchet s’est constitué partie civile au procès de six hommes accusés d’avoir drogué des jeunes marocains pour les utiliser comme voleurs. Pour lui, il est essentiel de considérer enfin ces enfants comme des victimes plutôt que comme des délinquants. 

Guillaume Lardanchet est directeur de Hors la rue, une association qui repère et accompagne les mineurs étrangers en danger. Il charbonne dans le milieu depuis une quinzaine d’années. Nous l’avons croisé à plusieurs reprises pour évoquer le procès qui s’ouvre ce mardi : six ressortissants algériens comparaissent à Paris pour «traite d’êtres humains aggravée». Ils sont accusés d’avoir filé des psychotropes à des mineurs isolés marocains pour les contraindre à commettre des délits au Trocadéro. Hors la rue a décidé de se constituer partie civile. Une première pour l’association. Guillaume Lardanchet, 42 ans, connaît les mineurs marocains. Hors la rue a tenté de les faire sortir de l’errance lorsqu’ils traînaient dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Aujourd’hui, l’association les accompagne juridiquement. Après un moment d’hésitation, «pour ne pas se mettre en avant», Guillaume Lardanchet a accepté de parler longuement du procès qui arrive mais aussi du phénomène au sens large : des mineurs isolés à la rue en danger face à des organisations criminelles sans pitié. Ils poussent des gamins, en fragilités maximales, à surconsommer de la drogue pour commettre des infractions aux genres multiples.

Interview Troubles mentaux chez les enfants défavorisés : «Il n’y a pas de déterminisme, l’accès aux soins doit être mieux adapté»

par Apolline Le Romanser   publié le 9 janvier 2024

Les données publiées ce mardi 9 janvier par Santé publique France montrent que les enfants défavorisés sont davantage susceptibles de développer des troubles du comportement et psychiatriques. Maria Melchior, épidémiologiste à l’Inserm, revient sur les facteurs sociaux de ces troubles et les solutions envisageables.

En matière de santé mentale aussi, les inégalités sociales sont nombreuses. Et elles débutent dès l’enfance«De nombreuses pathologies sont plus fréquentes en présence d’un désavantage social (surtout financier), notamment les troubles mentaux», assène une étude de Santé publique France publiée ce mardi 9 janvier. Qu’il s’agisse de troubles du spectre autistique, du comportement, émotionnels, les enfants des milieux défavorisés apparaissent les plus touchés.

Les scientifiques s’appuient sur les données recueillies auprès de 13 millions de personnes de moins de 18 ans, dont ils ont évalué le niveau social selon un indice de défaveur sociale et leur couverture par la complémentaire santé solidaire.

Si ce type de données est relativement nouveau en France, d’autres pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni le documentent depuis plusieurs années. Et leurs recherches vont dans le même sens : les causes expliquant ces troubles sont multifactorielles, mais l’environnement social des enfants peut jouer un rôle important. Maria Melchior, épidémiologiste à l’Inserm et spécialiste des déterminants sociaux de la santé mentale, revient pour Libération sur ces facteurs de risque et les solutions pour améliorer la situation.

La contraception masculine entre dans une nouvelle ère


 




Par    Publié le 09 janvier 2024

De nombreux nouveaux produits sont aujourd’hui en développement, que l’on espère efficaces, sûrs, pratiques et réversibles. Dans cette course, le gel hormonal NES /T paraît avoir plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents.

Le contraceptif masculin NES/T est un gel hormonal, composé d’un progestatif, la Nestorone, et d’un dérivé de testostérone. 

Kelly Hall se considère comme une vieille routière de la contraception. A 34 ans, cette ingénieure, employée de la ville de Seattle (Washington) et mère de trois enfants, pense avoir « à peu près tout essayé ». La pilule, bien sûr, ou plutôt les pilules. « En dehors des désagréments, j’étais surtout incapable d’y penser chaque jour. J’oubliais, et il fallait attendre le cycle suivant. » L’injection hormonale, censée bloquer l’ovulation pendant douze semaines : « Je n’ai pas eu de règles pendant neuf mois. » Elle a alors tenté l’implant, posé sous la peau du bras, pour une durée de trois ans : « J’ai saigné pendant neuf semaines. Le médecin l’a retiré. » Elle s’est rabattue sur l’anneau vaginal. Mais il tombait. Comme est tombé le premier stérilet qui lui a été installé. « Le deuxième, il a perforé mon utérus et s’est retrouvé dans l’intestin. Il a fallu m’opérer en urgence. Disons que je n’ai pas eu beaucoup de chance avec les contraceptifs féminins. »

"On ne nous voit plus en tant que malade, mais en tant que personne". Radio Pinpon fait vibrer les patients de l'hôpital

Publié le 

Écrit par Marie Radovic , Alain Darrigrand et Morgan Plouchart

Depuis cinq ans, la station Radio Pinpon, installée au sein de l’hôpital de Niort, est animée par des patients de l’unité psychiatrique. Le projet, encadré par des soignants, fait partie du parcours de soins.

Casque sur les oreilles, lumière rouge pour signaler la prise d’antenne… Nathalie est prête pour son émission du jour. "Bienvenue sur Radio-Pinpon ! Aujourd’hui, je reçois Cédric !", annonce-t-elle avec entrain. Nathalie est une patiente de l’unité psychiatrique du centre hospitalier de Niort, tout comme son invité du jour. Ensemble, ils s’apprêtent à évoquer les futurs Jeux Olympiques, une parenthèse dans un quotidien pas toujours simple.

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L'ibogaïne, substance psychédélique qui soulage les traumatismes

Repéré par Félix Didier — 9 janvier 2024 

Une étude menée sur des vétérans envoie un signal prometteur pour le traitement des troubles de stress post-traumatique.

Cette substance produit un phénomène onirique, et certains consommateurs décrivent l'expérience de voir défiler un «diaporama de leur propre vie». | Teslariu Mihai via Unsplash

Cette substance produit un phénomène onirique, et certains consommateurs décrivent l'expérience de voir défiler un «diaporama de leur propre vie». | Teslariu Mihai via Unsplash

Joe Hudak avait tout essayé. Ancien militaire des forces spéciales américaines désormais à la retraite, il est rentré de ses services en Irak, en Afghanistan et en Amérique du Sud avec d'importants troubles de stress post-traumatique (TSPT). Ni les thérapies par la parole, ni la gamme de médicaments lui ayant été prescrits n'ont pu améliorer son état. Il a tenté de mettre fin à ses jours deux fois en 2012, l'année suivant son retour aux États-Unis.

C'est à travers l'organisation Veterans Exploring Treatment Solutions qu'Hudak semble avoir trouvé une échappatoire. En 2022, lui et vingt-neuf autres vétérans membres de l'organisation ont collaboré avec l'Université Stanford dans le cadre d'une étude testant les effets d'une substance psychédélique, l'ibogaïne. L'étude a pris place au Mexique, où son utilisation n'est pas restreinte.

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Conférence "Écritures en errance. De l’art brut aux arts de la scène"

 aixenprovence.fr

Ma ville durable

Publié le 8 janvier 2024

À la veille du vernissage de l’exposition "Écritures en errance" à la galerie de la Manufacture, l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence Félix Ciccolini organise le mercredi 17 janvier à 18h30, une conférence « Écritures en errance. De l’art brut aux arts de la scène » niamée par Gustavo Giacosa.

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Visite de la Biennale "Visages" à la Collection de l'Art Brut

 UNIVERSITE POPULAIRE LAUSANNE

L’Art Brut, une création aux mille visages. Dans le cadre de sa 6e Biennale, la Collection de l’Art Brut présente 332 œuvres de 40 autrices et auteurs, issues exclusivement de son fonds.

Date

Le 14 mars 2024

Visite de la Biennale "Visages" à la Collection de l'Art Brut

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Traitements monstrueux et touristes riant des malades: l'enfer de l'asile de Bedlam au XVIIIe siècle

Manuella Binet — Édité par Natacha Zimmermann — 

Les visiteurs, généralement de riches Londoniens, venaient s'y «divertir», au détriment des patients.

Dans sa gravure La Maison de fous (1735, ici retouchée en 1763), dernier tableau de la série A Rake's Progress, William Hogarth représente une scène entre visiteurs et patients au sein de l'hôpital de Bethlem. | McCormick Library, Northwestern University via Wikimedia Commons
Dans sa gravure La Maison de fous (1735, ici retouchée en 1763), dernier tableau de la série A Rake's Progress, William Hogarth représente une scène entre visiteurs et patients au sein de l'hôpital de Bethlem. | McCormick Library, Northwestern University via Wikimedia Commons

Si vous parlez anglais, vous avez peut-être déjà entendu le mot «bedlam», pour parler de «désordre», de «chaos». À l'origine, il désigne le plus ancien hôpital psychiatrique d'Europe, situé à Londres et créé en 1247 par un ordre religieux pour accueillir des gens pauvres. Devenue le Bethlem Royal Hospital (c'est son nom officiel, «Bedlam» étant le surnom que lui ont donné les Londoniens), l'institution a commencé à accueillir des personnes atteintes de maladies mentales au XVe siècle. Si «bedlam» a réussi à entrer dans la langue courante anglaise, c'est parce que son histoire est pour le moins tumultueuse.

Au XVIIIe siècle, les «détenus», comme ils étaient appelés là-bas, souvent des personnes vivant dans la précarité, dont les plus agités étaient attachés et enfermés dans des geôles humides, y recevaient des «traitements» ressemblant plus à des sévices et à de la torture qu'à des soins. D'ailleurs, l'hôpital psychiatrique n'acceptait à cette époque que les malades dont il était à peu près sûr qu'ils pouvaient supporter les soi-disant thérapies imposées, même si une partie d'entre eux n'en ressortaient pas vivants. Selon les statistiques analysées par William Black, un médecin qui a exercé à Bedlam, dans sa Dissertation on Insanity («Thèse sur la folie»), 1.200 résidents sur 6.000 sont morts lors de leur séjour à l'hôpital en trente ans (entre 1750 et 1780), soit 1 patient sur 5.

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