Par Judith Perrignon Publié le 26 août 2023
Le 30 novembre 2021, dans son lycée du Michigan, Ethan Crumbley, 15 ans, sort un pistolet et ouvre le feu. Quatre élèves sont tués. Une fusillade comme il en arrive tant aux Etats-Unis. Mais, cette fois, les parents sont poursuivis pour homicide involontaire : ils ont fourni l’arme, ignoré les appels aux secours de leur fils et les avertissements des enseignants…
Une feuille d’exercices de maths. Des figures géométriques. Des fractions. Des espaces blancs pour les réponses de l’élève. Sous un parallélogramme, le dessin d’un pistolet semi-automatique. Et cette phrase : « Les pensées m’obsèdent. Aidez-moi. » Sous le losange, une balle. Et ces mots : « Du sang partout. » Entre les deux, une silhouette qui saigne, un smiley. Et ces désillusions : « Ma vie est inutile », « Le monde est mort ». Cette page est sur le point de devenir une pièce à conviction.
Deux heures après l’avoir remplie, Ethan Crumbley, 15 ans, tue Madisyn Baldwin, 17 ans, Tate Myre, 16 ans, Hana St. Juliana, 14 ans, Justin Shilling, 17 ans. Nous sommes le 30 novembre 2021, entre les murs du lycée d’Oxford, à 40 kilomètres au nord de Detroit, dans le Michigan. Une énième tuerie de masse aux Etats-Unis, conforme à la définition du FBI : au moins quatre morts, sans compter le tueur, dans une zone publique.