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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 3 décembre 2019

Déchéance de rationalité

Mis en ligne le 

Pages: 272 pages

Le sociologue Gérald Bronner met ses théories sur le complotisme à l’épreuve du réel en relatant, sans complaisance, sa brève participation au premier centre de déradicalisation.


Une fois n’est pas coutume, Gérald Bronner, sociologue spécialiste des croyances radicales, s’engage dans un récit personnel. L’urgence ? L’impression que, face au succès des théories du complot, notamment chez les jeunes, une partie des chercheurs et des pouvoirs publics ont démissionné. Malgré les enquêtes qui montrent la progression des récits complotistes dans l’opinion, voire leur aspect quasi « grand public » – on ne prend aujourd’hui même plus la peine de se cacher pour mettre en doute l’authenticité des attentats du 11-Septembre ou pour remarquer que « les Juifs ont quand même beaucoup d’argent » –, aucun programme d’ampleur n’émerge à destination des lieux de formation de l’esprit, les établissements scolaires. Il y a pourtant une lutte à mener, estime Gérald Bronner. Et comme le coauteur du Danger sociologique (PUF, 2017) l’a prouvé, il est homme à ne pas craindre les coups.

C’est une expérience précise que raconte Bronner dans son dernier ouvrage, celle de sa participation au centre de prévention de la radicalisation de Pontourny, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), ouvert en septembre 2016. Difficile de ne pas s’en souvenir : après la vague d’attentats qui meurtrit la France en 2015, la machine étatique s’emballe et cherche à tout prix les moyens, d’une part, d’empêcher la bascule dans l’idéologie sectaire et, d’autre part, de prendre en charge celles et ceux qui auraient déjà franchi le pas, le tout en flattant une opinion publique sensible aux sujets du terrorisme et de l’islamisme. De réunion en rapport émerge l’idée d’ouvrir un « centre de déradicalisation ». Pas dupe de l’agitation, Bronner s’intéresse toutefois au projet et se positionne pour en être partie prenante. L’auteur de La Pensée extrême (Denoël, 2009) et de La Démocratie des crédules (PUF, 2013) pense être l’homme de la situation. Il veut y croire… et se retrouve à son tour le crédule de l’histoire.


Agressivité et agitation du sujet âgé dément : les approches non pharmacologiques plus efficaces que les approches médicamenteuses

Univadis

Par Agnès Lara  29 nov. 2019

À retenir

Cette méta-analyse en réseau réalisée par une équipe canadienne montre que les approches non pharmacologiques, et en particulier les interventions pluridisciplinaires, le massage et les thérapies par le toucher, ainsi que la musique associée au massage et aux thérapies par le toucher, paraissent plus efficaces que les approches médicamenteuses pour réduire l’agressivité et l’agitation des sujets âgés déments. 

Une année bien fournie pour l’Épic de la Chesnaie

Publié le 

Le bureau de l’Épic, avec au centre Colette Suhard, la présidente.
Le bureau de l’Épic, avec au centre Colette Suhard, la présidente.
© Photo NR

Lundi 18 novembre se tenait à la clinique de la Chesnaie (Chailles) l’assemblée générale de l’Épic (École de psychothérapie institutionnelle). L’Épic comme le Train vert (restaurant), la crèche Petit à petit, le chalet La Rose (troc de plantes) et bien sûr l’incontournable Club de la Chesnaie, font partie intégrante de la clinique de la Chesnaie.
L’Épic est une association créée en 1971. L’objectif initial est double : la formation et le perfectionnement du personnel de la clinique. Son rôle est également d’accueillir le public sur le site de la Chesnaie afin de contribuer à la déstigmatisation des personnes malades. La formation des soignants a lieu le lundi par des cours en interne sur le travail spécifique pour acquérir des connaissances en psychopathologie. Des intervenants extérieurs participent à ces cours, ce fut le cas de l’hôpital de Marmottan (spécialiste des addictions) mais aussi de Cap emploi pour parler de la réinsertion professionnelle.


Pour mieux soigner : des médicaments à écarter - actualisation 2020



Pour la huitième année consécutive, Prescrire publie un bilan "des médicaments à écarter pour mieux soigner". Ce bilan recense des cas de médicaments plus dangereux qu'utiles, à écarter des soins. L'objectif est d'aider à choisir des soins de qualité, pour d'abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.

L'évaluation par Prescrire de la balance bénéfices-risques d'un médicament dans une situation donnée repose sur une procédure rigoureuse : recherche documentaire méthodique et vérifiable, détermination de critères d'efficacité qui comptent pour les patients, hiérarchisation des données scientifiques selon la solidité des preuves, comparaison versus traitement de référence (s'il existe), prise en compte des effets indésirables et de leur part d'inconnues.

École de demain : gare aux mythes des neurosciences !

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Par Emmanuel Sander, Université de Genève; Calliste Scheibling-Sève, Université de Genève; Hippolyte Gros, Université de Genève et Katarina Gvozdic, Université de Genève  
N’utilisons-nous vraiment 10 % cerveau ? Les intelligences sont-elles multiples ? Attention idées reçues.
N’utilisons-nous vraiment que 10 % de notre cerveau ? Les intelligences sont-elles multiples ? Attention aux idées reçues. @Shutterstock

Les neurosciences sont fascinantes. En matière d’éducation, les neurosciences proprement dites augmentent les tirages de la presse, donnent une image de rigueur et d’innovation aux politiques qui s’y réfèrent, mais sont pour l’instant peu porteuses de mesures effectives pour la salle de classe. Tentons de décrypter les ressorts de cette "neurophilie" qui repose largement sur des raccourcis de pensée qu’il est intéressant de dérouler pour mieux les saisir.

Tout d’abord, de fortes attentes sociétales dans le domaine de l’éducation, conjuguées à un sentiment d’échec et d’urgence, souligné par les faibles résultats de la France aux enquêtes internationales telles que PISA, abaissent la vigilance critique et ouvrent la voie à la diffusion de neuromythes. Les neuromythes ont en effet tendance à combler le vide laissé par le manque de résultats effectifs issus spécifiquement des neurosciences.
Un neuromythe tient pour établies scientifiquement, par le biais d’observations d’activités neuronales, des caractéristiques supposées du cerveau et de la psychologie humaine. Il se différencie d’une controverse scientifique par le fait que, dans le cas d’un neuromythe, les auteurs des travaux cités ne se reconnaissent pas dans les conclusions tirées de leurs recherches : il s’agit de généralisations abusives, voire d’extrapolations fantaisistes. Ces neuromythes sont séduisants car, faisant écho au sens commun, ils donnent le sentiment que la science valide nos intuition
Ainsi, il existe un engouement neurophile qui rend crédule. Il repose sur l’intuition (erronée) que l’imagerie cérébrale a systématiquement valeur probante et permet d’observer objectivement un processus de pensée – un peu comme l’observation d’une radio permet de déceler la présence ou non d’une fracture.
Résultat d’analyses statistiques complexes, les données d’imagerie sont sujettes à interprétation. Shutterstock
Or, en réalité, les données d’imagerie sont le résultat d’analyses statistiques complexes et ne sont pas moins sujettes à interprétation que les données issues, par exemple, de la génétique ou de l’observation des comportements. Et l’allure séduisante de l’imagerie cérébrale joue des tours à notre esprit : il a même été montré que le simple fait d’accompagner un texte d’une image de cerveau augmente l’impression de véracité du propos qui l’accompagne, y compris lorsque celui-ci comporte des erreurs de logique évidentes

lundi 2 décembre 2019

La Collection de l'Art brut consacre une exposition au théâtre

LA LIBERTE

28.11.2019

SUISSE

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La nouvelle exposition de la Collection de l'Art brut à Lausanne se penche sur les créations en lien avec le théâtre. Costumes, sculptures, dessins, peintures, photographies et découpages sont à voir à partir de vendredi et jusqu'au 26 avril prochain.
Les 28 auteurs sélectionnés l'ont été dans le cadre de la quatrième biennale de l'Art brut, dont l'objectif est de faire découvrir au public les fonds du musée lausannois, explique celui-ci dans son dossier de presse. En choisissant le théâtre, la Collection a voulu montrer comment cet art est présent dans l'Art brut, et comment il se confond avec le quotidien des artistes.

Une mère condamnée pour avoir voulu se suicider avec sa fille

Par Guillaume Frouin, correspondant à Nantes (Loire-Atlantique) Le 28 novembre 2019

L’affaire avait divisé les magistrats à Nantes. Un «suicide collectif» raté peut-il être assimilé à une tentative d’assassinat ou à des violences ?

Vouloir se suicider avec son enfant peut-elle vous valoir des poursuites judiciaires ? Oui, pour le tribunal correctionnel de Nantes. Il a reconnu coupable mercredi de « violences aggravées » une mère de famille, qui avait été initialement suspectée de « tentative d'assassinat » sur sa fille de 4 ans pour avoir voulu se jeter avec elle en voiture dans la Vilaine à La Roche-Bernard (Ille-et-Vilaine) en 2016. Cette femme de 35 ans a été condamnée en conséquence à neuf mois de prison avec sursis et à une mise à l'épreuve : pendant deux ans, elle sera obligée de suivre des soins psychiatriques. Son autorité parentale sur sa fille ne lui a pas été retirée, mais elle devra lui verser des dommages et intérêts.
Lors de ses réquisitions, la procureure de la République a elle-même fait part de sa « perplexité » sur cette question qui avait divisé les magistrats du parquet de Nantes. « J'en ai pas mal parlé à mes collègues… Celle qui avait ouvert le dossier était tout à fait certaine de l'opportunité d'engager des poursuites, mais une autre était scandalisée qu'on puisse judiciariser cet acte de détresse », a ainsi raconté Elsa Guyon. « Moi je suis un peu entre les deux ».

«Un grand voyage dans les étoiles»

Cette « tentative de suicide » s'était produite le 27 octobre 2016, alors que la prévenue était en conflit avec les fils de son mari, nés d'une première union. Leur mère a d'ailleurs joué un rôle « désagréable » dans cette affaire, a souligné la procureure. « Cette ex assez envahissante a tout fait pour envenimer la situation… C'est la seule, dans le dossier, qui ne dit pas de bien de ma cliente », avait confirmé à ce sujet l'avocate de la défense, Me Emmanuelle Henry.

Santé : les enfants nés en 2019 souffriront du changement climatique toute leur vie

Par Olivier Monod — 



A Kuala Lumpur, en septembre.
A Kuala Lumpur, en septembre. Photo Mohd Rasfan. AFP

Le dernier rapport du «Lancet» apporte une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c'est que le changement climatique a un effet négatif sur la santé. La bonne, c'est qu'en prenant ces coûts en compte, la lutte contre le changement climatique pourrait être rentable.

"OK, Boomer" : les 55/75 ans, à leur tour victime d'une révolte générationnelle

LE TOUR DU MONDE DES IDÉES par Brice Couturier
02/12/2019
5 MIN

Cours, camarade, le vieux monde, c'est désormais le tien...
Panneau "OK Bommer" photographié lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles du 23 novembre 2019.
Panneau "OK Bommer" photographié lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles du 23 novembre 2019. Crédits : Laure Boyer / Hans Lucas - AFP

Le mème « OK Boomer » devenu viral sur les réseaux sociaux.

Dans The Atlantic, Andrew Ferguson se moque de ce mème qui a pris comme un feu de paille, mais commencerait, selon lui, à être déjà moins utilisé sur les réseaux sociaux. « Dans notre époque imprégnée d’ironie il signifie, comme souvent, le contraire de ce qu’il semble signifier à priori ». En effet, le sens de ce slogan, c’est : « non, pas OK du tout, tu es un baby-boomer ». Et cette simple mention de l’âge du contradicteur dispenserait de lui répondre par des arguments.
Andrew Ferguson a tort quand il dit qu’on ne sait pas d’où sort « OK, Boomer ». Selon des sources qui paraissent mieux informées, comme Cosmo Landesman, dans The Spectator britannique, tout a commencé lorsqu’un homme d’âge mûr a fait circuler sur le réseau social Tik-Tok une vidéo dans laquelle il dénonçait la jeune génération. Cette classe d’âge, disait-il, refuse de grandir ; elle souffre du syndrome de Peter Pan. Aussitôt, un des jeunes en question a posté « OK, Boomer ! ». Et ce slogan est devenu viral. Il sert dorénavant à la génération Z (née depuis 1996, donc des garçons et des filles âgées de moins de 24 ans) à accuser celle qui est née entre 1945 et 1965 de lui léguer un héritage empoisonné. 

La génération du baby-boom s'accroche au pouvoir, après avoir bien profité de tout.

« L’antipathie éprouvée par la génération Z envers les baby-boomers, écrit Cosmo Landesman est basée sur toutes les raisons prévisibles : pour leur condescendance envers les jeunes, bien entendu, mais surtout pour avoir précipité le changement climatique, amassé des dettes publiques, augmenté le coût des études, poussé les cours de l’immobilier à la hausse… et élu Donald Trump. » Mais ce que les jeunes reprochent surtout aux 55 ans-75 ans, c’est de s’accrocher au pouvoir, alors que tourne l’horloge biologique.
En réalité, selon Landesman, ce sont surtout les Millenials, ceux qui sont nés entre 1981 et 1996 qui devraient se plaindre des "Boomers". Car c’est eux qui ont essuyé les plâtres de quantité de décisions erronées prises par leurs aînés, comme la guerre d’Irak et la grande récession de 2008. 

dimanche 1 décembre 2019

Lettre ouverte d'une séropositive à une jeunesse inconsciente

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Lucie a 27 ans. Il y a sept ans, elle a appris qu'elle était séropositive.

Le 28 juin 2012, je me suis assise sur le siège qui faisait face au bureau du gynécologue et il m’a annoncé que mes résultats de prises de sang, faites par l’anesthésiste en vue d’une opération, étaient revenus positifs au VIH. Sur le moment, j’ai immédiatement pensé “ma vie va changer” puis je me suis demandée “pourquoi moi ?”. Je me souviens avoir regardé le tableau accroché sur le mur à droite, je crois qu’il y avait une voiture dessus. Je ne me souviens pas bien parce qu’une larme brouillait ma vision.
Je me souviens qu’elle a été la seule à couler. Une larme de choc, toute seule le long de ma joue. Le médecin m’a expliqué qu’il allait fixer un rendez-vous avec le service des maladies infectieuses du CHU et qu’il fallait que je refasse une prise de sang dans l’après-midi pour avoir plus d’informations sur ma condition. Il m’a demandé si j’avais des questions. Je lui ai demandé si j’allais bien, où en était le virus. J’allais bien, je ne devais pas m’inquiéter, il me donnerai la date de rendez-vous plus tard dans l’après-midi (je devais subir une opération sans rapport qu’il supervisait).