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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 4 février 2016

Misleidys Castillo Pedroso, Daldo Marte Fuerza cubana


Misleidys Castillo Pedroso, sans titre, 2015. gouache sur papier, 71 x 55 cm<br><br>Courtesy galerie Christian Berst (Paris), © Misleidys Castillo Pedroso
Fuerza cubana
04 fév.-02 avril 2016
Vernissage le 04 fév. 2016
Misleidys Castillo Pedroso et Daldo Marte, artistes cubains souffrant de déficience, entourent leurs espaces quotidiens de créatures peintes et de compagnons en matériaux recyclés qui les protègent et les relient au monde. Bodybuilders grandeurs nature et armures en carton incarnent la Fuerza cubana exposée à la galerie Christian Berst.

Cuba est entré dans une nouvelle ère de son histoire. Beaucoup de ses artistes avaient déjà franchi les frontières, sauf, évidemment, les plus étrangers aux circuits balisés, comme le sont Misleidys Castillo Pedroso et Daldo Marte. La galerie Berst sera totalement investie de leurs oeuvres sous forme d'une installation semblable à la manière dont ils s'en entourent.

Karen Wong, directrice adjointe du New Museum de New York, évoque au sujet de Misleidys Castillo Pedroso la problématique du genre et la parenté formelle avec l'œuvre de Clemente.  Au-delà des intentions de création, cette analyse met en lumière la question de la reception, essentielle pour les œuvres d'art brut.

Nous savons peu de choses de Misleidys Castillo Pedroso. Elle est née en 1985 non loin de La Havane, avec un déficit auditif sévère, et son père quitte le foyer alors qu'elle est encore une toute jeune enfant

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Allaitement : cessons de culpabiliser les femmes


A gauche : Anaïs prend le biberon. A droite : Anais allaitée par sa maman Sylvie. Extrait de la série «Des petits riens».
A gauche : Anaïs prend le biberon. A droite : Anais allaitée par sa maman Sylvie. Extrait de la série «Des petits riens». Photo Patrick Tourneboeuf. Tendance Floue

L’allaitement au sein ou au biberon doit rester un choix personnel. Chaque femme mérite un respect égal dans ses choix. Nous demandons de conserver notre droit à décider sans devoir affronter une culpabilisation permanente.

  • Je n’ai pas allaité mes enfants au sein.
Et je trouve inquiétant que ce choix soit socialement de plus en plus difficile à assumer. C’est le signe à la fois d’une remise en cause profonde des droits des femmes et d’une assignation à un idéal maternel oppressant.
Nous qui avons choisi le biberon serions de mauvaises mères, privilégiant notre confort au détriment de celui de nos enfants, refusant d’assumer nos fonctions biologiques. En réalité, nous considérons simplement que notre corps nous appartient. Les progrès permettent à celles qui le souhaitent de ne pas allaiter au sein. Il s’agit d’un choix extrêmement personnel qui regarde chacune. Il faut cesser d’opposer les droits de la femme, et en premier lieu celui de disposer de son corps, aux devoirs de la mère, qui se devrait corps et âme à ses enfants.
Mais il y a pire : on essaye désormais de nous convaincre que notre choix égoïste met en danger la santé de nos enfants. Comme l’ont récemment titré le Monde et l’AFP«généraliser l’allaitement de longue durée sauverait 800 000 enfants par an».

Abram de Swaan : « Il y a chez les bourreaux comme une absence de mentalisation »

LE MONDE DES LIVRES | Propos recueillis par Julie Clarini
Au mémorial de la Shoah de Paris en avril 2010.
Au mémorial de la Shoah de Paris en avril 2010. FRED DUFOUR/AFP
Diviser pour tuer - Abram (de) Swaan
Diviser pour tuer. Les régimes génocidaires et leurs hommes de main (Compartimenten van Vernietiging), d’Abram de Swaan, traduit du néerlandais par Bertrand Abraham, Seuil, « Liber »
Chacun d’entre nous, dans une situation particulière, pourrait devenir un bourreau. C’est à cette doxa que s’attaque Abram de Swaan, professeur néerlandais de sociologie à l’université d’Amsterdam et à Columbia (New York), dans Diviser pour tuer, un essai savant et très documenté. Il y opère un retournement de perspective : pour analyser les processus de fabrication des criminels de masse, il faut s’intéresser à ceux qui ne sont pas devenus des meurtriers. Car ils existent, aussi.
Autrefois, les meurtriers de masse étaient vus comme des psychopathes. Avec son livre inspiré du procès d’Eichmann, en 1961, « Eichmann à Jérusalem », Hannah Arendt est à l’origine d’une autre thèse, la « banalité du mal », dont est sortie une vulgate : tout le monde pourrait, dans certaines circonstances, se transformer en bourreau. Qu’en pensez-vous ?
Tout d’abord, précisons que personne de sérieux n’a jamais dit que les criminels de masse étaient des psychopathes ou des monstres. Au contraire, j’ai lu les journaux intimes ou les mémoires des psychiatres déportés qui ont survécu aux camps de concentration : on les considérait plutôt comme des hommes ordinaires à qui on avait lavé le cerveau. Seule la presse populaire véhiculait peut-être cette image du monstre.
Autrement dit, les « situationnistes », ce courant de la psychologie sociale qui insiste sur l’influence de la situation dans les comportements humains, ont construit un ennemi qui n’existait pas. De plus, je ne crois pas que cette vision par Arendt des meurtriers comme des rouages de la grande bureaucratie de la destruction ait été originale pour l’époque. L’idée qu’il fallait se méfier des autorités, des ordres, était dans l’air du temps. De surcroît, Eichmann était le pire exemple que Hannah Arendt aurait pu prendre : c’était en réalité un chasseur de juifs frénétique. Je sais qu’elle est très admirée en France pour ses travaux philosophiques, mais là, elle s’est trompée.
Selon vous, il est faux de dire que tout le monde peut devenir bourreau dans certaines circonstances ?
Il y a en effet une sorte de consensus dans les sciences sociales, contre lequel je me bats : des gens ordinaires dans des situations extraordinaires seraient capables de choses extraordinaires. Certes, l’impact de la situation est toujours beaucoup plus fort que ce qu’on voudrait admettre. Nous avons tous des souvenirs honteux de ce que nous avons pu faire dans des fêtes. Nous avons l’exemple des pères de famille au stade de foot qui crient des saletés, déchaînés, qui vont acheter leur bière en faisant la queue et en payant, puis reviennent dans les gradins, à nouveau sauvages. Donc, sans aucun doute, la situation compte. Mais pour une raison ou une autre, la grande majorité des chercheurs refusent de poser la question suivante : est-ce que, dans une situation donnée, il y a des gens qui font plus et d’autres moins ? Existe-t-il des bourreaux réticents, d’autres indifférents, d’autres encore effrénés ? Y a-t-il des gens qui sont moins susceptibles de se laisser manipuler pour finir dans ces situations extrêmes ?
J’utilise volontiers l’image du tamis vibrant. Il y a des cailloux, certains juste un peu plus gros que d’autres. A la fin, ils sont séparés. Dans un événement comme une guerre, il y a toute une série de petits événements, de bifurcations, par lesquels on se laisse guider d’un côté ou de l’autre. Des petites différences psychiques qui finissent par faire basculer les gens d’un côté ou de l’autre. Or, par une sorte de myopie, on considère uniquement, dans un pogrom par exemple, ceux qui ont commis des actes barbares. Mais il y a aussi tous ceux qui n’y sont pas allés. Il faudrait pouvoir faire des zooms arrière et regarder tout le village.
Y a-t-il moyen de déterminer ces différences psychiques ?
La documentation est essentiellement judiciaire, mais, dans ce cas, il y a toujours un biais car ces bourreaux sont des champions pour déguiser leur rôle actif et pour se faire passer pour des petits exécutants, pas très intelligents. Quand même, on peut faire une conjecture en s’appuyant sur tout ce qui est connu. La mienne est que les bourreaux diffèrent sous trois angles.
Primo, s’ils ont bien une conscience morale comme le prouve le fait qu’ils soient loyaux à leurs « camarades de crime », à leurs commandants ou à leur famille, c’est une conscience réduite à un cercle très restreint. Au-delà de ce cercle, ils ne connaissent pas d’obligation morale. Secundo, ils n’ont pas l’idée que ce qui leur arrive résulte en partie de leur choix ou de leurs actions : ça leur arrive… Ils ne se voient pas comme les auteurs de leur vie. Tertio, on constate chez eux une absence de toute empathie. Je me souviens d’un SS qui, voulant expliquer à quel point c’était terrible, disait que les cris lui étaient insupportables et qu’il avait du sang sur son uniforme : il ne faisait que parler de lui.
Voilà trois traits qu’il faut à mon avis commencer à regarder. Il y a chez eux comme une absence de « mentalisation », ce mécanisme qui permet à un individu d’interpréter ses gestes et ceux d’autrui comme étant liés à des états mentaux. La première phase de la vie, la petite enfance, est, à cet égard, fondamentale, fondatrice même. On peut envisager que cette absence soit là depuis toujours ou qu’elle résulte d’une perte liée au contexte de brutalisation générale.
Dans un entretien avec Gitta Sereny, Franz Stangl, ex-commandant du camp de Treblinka, dit qu’il « compartimentait » sa pensée pour survivre. Cette idée de la « compartimentation », appliquée à toute la société, est importante…
C’est un concept clef pour mon analyse. Le sociologue Norbert Elias parle d’un effondrement de la civilisation pendant le nazisme. Je préfère parler d’enclaves de « décivilisation » : dans cette société allemande extrêmement policée, il y avait des trous, des compartiments, où tout était permis et où la barbarie était même encouragée comme un instrument d’Etat. Tout citoyen savait qu’il se passait là quelque chose de terrible mais ne savait pas exactement quoi. Au Rwanda, il y avait aussi des façons de séparer le temps et l’espace du meurtre, du temps et de l’espace normaux. Cette « compartimentation », il faut y être attentif. Hélas, les attaques terroristes en France nourrissent aujourd’hui les arguments de ceux qui ont tendance à compartimenter la société toujours davantage.

Avec l’afflux de migrants, Belle-Idée déborde

Tribune de Genève Laurence Bézaguet et Catherine Focas 03-02-16

Asile et psychiatrieLa clinique psychiatrique genevoise est surchargée, notamment parce qu’elle accueille toujours plus de requérants d’asile atteints de graves troubles psychiques. Des médecins témoignent.

Les Sillons?1, l’unité hospitalière à Belle-Idée affiliée au Cappi Servette, ne suffit plus à accueillir les nouveaux patients.
Les Sillons?1, l’unité hospitalière à Belle-Idée affiliée au Cappi Servette, ne suffit plus à accueillir les nouveaux patients.Image: Georges Cabrera
Depuis bientôt deux ans, la clinique psychiatrique de Belle-Idée déborde, constate le professeur Jean-Michel Aubry, chef du Département de santé mentale et psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG): «Une surcharge chronique, de 45 à 50 personnes surnuméraires, ce qui se traduit par des lits dans les couloirs…» L’une des raisons de cette surcharge est l’arrivée massive de requérants d’asile.
A Genève, on est passé de 80 par mois à plus de 300. Compte tenu de leur vécu, beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés. «Et les abris PC sont des incubateurs à problèmes psychiques, ajoute le médecin. Mais je crois qu’il n’y a pas d’autre solution pour le moment.»
Responsable du Cappi Servette, l’un des quatre centres ambulatoires de psychiatrie et psychothérapie intégrée, destiné notamment aux requérants d’asile, le psychiatre Javier Bartolomei confirme l’afflux ainsi que la surcharge. Ainsi, sur les 600 patients en moyenne qu’accueille ce centre, 176 étaient des requérants d’asile en février 2015, un chiffre qui est passé à 224 à la fin de l’année.
Le Cappi Servette envoie dès lors de plus en plus de patients migrants à Belle-Idée. Ces hospitalisations de requérants d’asile représentaient 10% des hospitalisations totales décidées par ce centre en 2013; elles sont passées à 24% en 2015. Et la quinzaine de lits du pavillon des Sillons 1, l’unité hospitalière à Belle-Idée affiliée au Cappi Servette, ne suffit plus à accueillir ces nouveaux patients. Lesquels se retrouvent de plus en plus souvent dirigés directement vers Belle-Idée sans même passer par le Cappi Servette.

La Fehap craint que les GHT et les grandes régions ne rendent le secteur associatif moins audible

Afin de faire le tri dans la dernière fournée de lois — loi de Santé, loi Vieillissement, loi sur la fin de vie, loi de finances ou encore loi de financement de la sécurité sociale, etc. —, la Fehap a opté pour la diffusion d'un programme et de supports documentaires à ses adhérents. Annoncée à l'occasion de sa grande journée nationale de formation, tenue le 1er février, cette initiative a d'ores et déjà permis à la fédération de souligner certaines avancées.

Le CH Nord-Mayenne aimerait bien obtenir une "pause" d'un an dans son plan de modernisation

Une "pause" d'une année dans la mise en place du plan triennal de modernisation du CH Nord-Mayenne de Mayenne. Tel est le souhait affiché par la direction de l'hôpital, comme l'a rapporté le député centriste du secteur, Yannick Favennec (UDI), ce 2 février lors des questions orales sans débat à l'Assemblée nationale. L'idée serait de mettre à profit ce laps de temps pour rédiger le projet d'établissement. Et cela loin des "annonces permanentes" de suppressions progressives de lits et de "perpétuelles" économies, poussées de l'avant par l'ARS Pays de la Loire. Et le parlementaire de lister les dernières fermetures : -10 lits de chirurgie, -10 lits sur 110 en psychiatrie, -8 lits sur 38 en SSR et -10 lits en médecine. Or ces mesures "peuvent s'avérer anxiogènes voire même contreproductives" pour le personnel hospitalier, met en garde l'élu mayennais, pour un hôpital qui connaît une activité "soutenue" et emploie quelque 1 100 agents dont soixante-dix médecins. Selon le député, cela en fait "un outil indispensable" face aux problèmes de démographie médicale que connaissent le nord de la Mayenne et le sud de l'Orne. D'où l'impérieuse nécessité de "mettre un peu moins de pression sur la direction [...] et évidemment par conséquent sur le personnel".

Le fonctionnement des unités pour malades difficiles est réglementé par un nouveau décret

A
Un décret publié au Journal officiel, très attendu, régit le fonctionnement des unités pour malades difficiles dans les établissements de santé spécialisés en psychiatrie. Il précise notamment les conditions d'admission et de sortie des patients dans ces unités et traite également des programmes de soins dans le cadre de soins sans consentement.

Demain, infirmiers, kinésithérapeutes et opticiens seront-ils formés à la fac ?

Le Monde.fr  | Par Laura Buratti
La conférence des présidents d'université propose que les formations paramédicales, comme celle de masseur-kinésithérapeute, soient intégrées à l'université.
La conférence des présidents d'université propose que les formations paramédicales, comme celle de masseur-kinésithérapeute, soient intégrées à l'université. © Susana Vera / Reuters / REUTERS
Comment réformer les études de santé pour mieux s’adapter aux besoins et limiter les échecs ? Après les doyens des facultés de médecine et l’ordre des médecins, la Conférence des présidents d’université (CPU) a formulé ses propositions, espérant rallier à sa cause le gouvernement, lors de la grande conférence de santé prévue le 11 février.
La CPU ne souhaite pas, comme l’ordre des médecins, sélectionner les bacheliers avant leur entrée en première année commune aux études de santé (Paces). Mais elle propose d’intégrer toutes les formations paramédicales au sein de l’université. Pour l’instant, seules les quatre voies traditionnelles (médecine, pharmacie, dentaire et maïeutique), ainsi qu’orthophonie et orthoptie, se déroulent entièrement à l’université. Les autres ont lieu, au moins en partie, dans des écoles ou des instituts, publics ou privés : infirmier, aide-soignant, diététicien, auxiliaire de puériculture, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, osthéopathe, opticien, et autres professions listées sur la page santé du site du Pôle emploi.
« Notre proposition va dans le sens de l’“universitarisation” des formations paramédicales déjà en marche, estime Yvon Berland, président de la commission des questions de santé à la CPU. L’université assure déjà une partie des formations, à travers des conventions passées entre les instituts ou écoles, les facs et les régions. »

Pourquoi faire une thérapie ? 9 choses que ceux qui en font une aimeraient que vous compreniez




PSYCHOTHERAPY
PSYCHOLOGIE - Le mot thérapie est fortement connoté. Les idées reçues sur les problèmes psychologiques font que ce traitement, qui aide des millions de personnes, est parfois stigmatisé, ce qui peut nuire à la guérison.
Alors voici un message d’utilité publique destiné au monde entier: la thérapie peut être utile.
Aller voir un professionnel de la santé mentale devrait aller de soi, comme on consulte un spécialiste pour toute autre maladie. Des études montrent que la thérapie est une des meilleures façons de soigner les troubles psychologiques. C’est aussi simple que ça. Et pour ceux qui n’ont pas de pathologies mentales, c’est un moyen très efficace de travailler sur les problèmes de la vie quotidienne qui génèrent un état de stress récurrent.
Les thérapeutes peuvent vous fournir les outils dont vous avez besoin pour gérer efficacement vos symptômes. Il est tout à fait naturel de consulter un médecin pour une maladie physique. Pourquoi cela ne s’appliquerait-il pas aussi aux spécialistes de la santé mentale? Après tout, l’idée, c’est d’être en bonne santé, y compris en prenant soin du mental. Afin de démystifier le processus, Le HuffPost a dressé la liste des choses que tout le monde devrait savoir sur la thérapie.
therapie
Trina Dalziel via Getty Images
Une thérapie ne ressemble pas forcément à ça!


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mercredi 3 février 2016

L'ARS Île-de-France dévoile le périmètre de ses quatorze groupements hospitaliers de territoire

À l'occasion d'une grand-messe réunissant les établissements publics de santé franciliens, les fédérations et représentants des usagers, l'ARS Île-de-France a annoncé ce 29 janvier le périmètre prévisionnel des quatorze groupements hospitaliers de territoire (GHT) qui verront le jour le 1er juillet prochain. C'est donc la première ARS à communiquer ouvertement sur le sujet. Sur ces quatorze GHT, six sont situés à Paris ou en petite couronne, deux sont exclusivement psychiatriques (voir les deux cartographies et lire ci-contre). En sachant que l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) sera associée à chaque groupement, précise l'ARS par communiqué : au titre de son activité hospitalo-universitaire et par le biais de ses groupes hospitaliers dans le cadre des projets médicaux partagés.
Périmètre et préfiguration des groupements hospitaliers de territoire à Paris et en petite couronne.
Périmètre et préfiguration des groupements hospitaliers de territoire à Paris et en petite couronne.

La passion au travail peut se retourner contre le travailleur

LE MONDE  | Par Margherita Nasi

"Le travail passionné. L’engagement artistique, sportif ou politique", sous la direction de Marc Loriol et Nathalie Leroux (éditions Erès, 352 pages, 18 euros). ed. Erès.

La frontière entre travail et loisir, subordination et épanouissement, plaisir et contrainte, semblerait de moins en moins évidente à en croire la recrudescence de l’usage du mot « passion » à propos du travail. Et pourtant, le nombre de travaux de recherche portant sur ce sujet est faible. C’est de ce double constat contradictoire que qu’est né l’ouvrage Le travail passionné. L’engagement artistique, sportif ou politique, sous la direction des sociologues Marc Loriol et Nathalie Leroux.
Comment lire et interpréter cette résurgence de l’usage du mot « passion » dans le cadre du travail ? La question de la passion soulève de nombreuses interrogations qui traversent les différents articles de ce livre : une première tient au caractère polysémique de la notion de passion, à la fois entendue comme facteur aliénant et comme énergie créatrice.
Il s’agit aussi de prendre en compte la dimension sociale et collective de la passion, puisque la glorification de l’engagement peut être vue comme une attente sociale de plus en plus prégnante, avec des cadres invités à s’engager totalement dans leur activité. Ainsi, l’envie de faire un travail passionnant « peut bien être exploitée par certains employeurs afin d’accroître la durée du temps du travail et éventuellement de proposer des rémunérations moindres et des perspectives de carrière plus limitées ».
La passion au travail peut aussi être source de conflits d’intérêts si elle conduit à valoriser un certain niveau de qualité allant à l‘encontre des objectifs de rentabilité à court terme et de productivité des directions. « A un engagement spontané, né d’une passion commune pour les missions et les fins du métier, la direction peut être tentée de substituer un engagement contrôlé où les aspirations et valeurs des salariés sont récupérées pour les faire correspondre aux objectifs de rentabilité ».
En analysant un prisme d’activités professionnelles relatives aux mondes de l’art, du sport et de l’engagement politique, en mobilisant diverses perspectives, l’ouvrage montre à quel point cette injonction à la passion est paradoxale et ambivalente.

Suicide en France : 200 000 TS et plus de 10 000 décès chaque année

Alain Dorra
En  France, chaque année, entre  10 000 et 11000 personnes mettent fin à leurs jours et environ 80 000 personnes sont hospitalisées à la suite d’une tentative de suicide. C’est un des constats du deuxième rapport annuel de l’Observatoire national du suicide remis à Marisol Touraine, le 2 février 2016. Le problème du suicide se pose avec  le plus d’acuité chez les hommes et les personnes âgées. 75% des décès par suicide sont en effet masculins. D’autre part, le nombre de TS est estimé à 200 000 par an, soit vingt fois plus que les suicides. Ces TS sont surtout le fait des jeunes filles entre 15 et 20 ans et des femmes âgées de 40 à 50 ans.

Le CRPA présume de futurs contentieux contre l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de Paris

À la suite de la publication au Journal officiel (JO) de la loi de Santé, unenote sous forme d'analyse juridique, publiée par le Cercle de réflexion et de proposition d'actions sur la psychiatrie (CRPA) le 28 janvier, porte notamment sur les dispositions entrées en vigueur dans le champ psychiatrique. Selon l'association d'usagers de psychiatrie*, avec cette loi, "à dater du 27 janvier 2016, l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris [IPPP] n'a plus d'existence légale". Ceci "jusqu'à ce qu'intervienne une éventuelle autorisation prise par le directeur général" de l'ARS d'Île-de-France, pour que ce service de la préfecture puisse assurer des soins sans consentement sur décision du représentant de l'État (SDRE).