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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 5 novembre 2015

L’ésotérisme dans les facultés de médecine... et le silence des ministères concernés

03/11/2015

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) n’a cessé de rappeler dans ses derniers rapports à quel point la santé représentait un secteur à risque. La vulnérabilité des patients les expose en effet peut-être plus encore que les citoyens non malades à la tentation de suivre certains préceptes dangereux et sectaires. Cet enrôlement peut avoir des conséquences néfastes non seulement pour la vie sociale et financière des victimes, mais également pour leur santé physique, si la poursuite des traitements conventionnels est discutée par les "gourous" et autres charlatans.

Thèses de fasciathérapie

Cette introduction des mouvements sectaires dans le secteur sanitaire est facilitée par la défiance actuelle vis-à-vis de la médecine "classique", mais également par l’ouverture des institutions officielles à un certain nombre de pratiques ésotériques. Ainsi, les facultés de médecine accueillent de plus en plus de formations où la rigueur scientifique est souvent totalement absente.
On se souvient comment en novembre 2012, un reportage publié par Sciences et Avenir avait révélé que quelques 17 thèses sur la fasciathérapie étaient en cours dans les universités françaises chargées de former les futurs médecins. Rebondissant sur ce phénomène, quelques mois plus tard, un groupe de sénateurs avait considéré comme une priorité l’encadrement et de l’évaluation des 2 600 diplômes universitaires existant en France et dont le contenu pédagogique demeure peu contrôlé.

Colloque « La ségrégation à l’ordre du jour »

PARIS           UFR Etudes psychanalytiques
     DIDEROT
4 décembre @ 9 h 00 min - 18 h 00 min
Accéder au site ...

Sallaumines : l’art brut tout en douceur de Caroline Dahyot visible à la MAC

YVES PORTELLI 04/11/2015

Dans la plus pure tradition sallauminoise une exposition d’art brut est visible à la MAC (Maison de l’Art et de la Communication). Caroline Dahyot avait déjà travaillé à Sallaumines. Elle revient avec un étonnant travail partagé avec les élèves de la commune. À découvrir jusqu’au 12 décembre.

Dans la salle d’exposition de la MAC le visiteur découvrira deux maisons fabriquées de bric et de broc… Enfin, c’est l’impression que ça laisse au premier regard. Elles sont surtout le fruit de techniques de construction tout à fait particulières faites de collages, de coutures, de superpositions, de peintures, d’assemblages hétéroclites. La première maison est une sorte de prolongement de l’identité même de l’artiste. L’art brut permet cela ! il rend compte de sa personnalité profonde : « C’est un environnement qui me protège. Construire cette maison calme mes angoisses. J’utilise ce travail pour me tenir droit, en accord avec ce que je pense ou ce que je suis. »

Urgences psychiatriques: la Métropole de Lyon se (ré)organise



Améliorer la prise en charge en psychiatrie, réduire les hospitalisations superflues, fluidifier le parcours du patient sur le territoire du nouveau Rhône et dans la Métropole de Lyon. Tels sont les objectifs du protocole signé ce jeudi 5 novembre par les centres hospitaliers du Vinatier, de Saint-Jean-de-Dieu et de Saint-Cyr-au-Mont-d’or.
Le Vinatier accueille en priorité les urgences psychiatriques
Le centre hospitalier Le Vinatier est désormais au cœur du dispositif psychiatrique du nouveau Rhône ©DR
Chaque année, plus de 10 % des 700 000 passages enregistrés dans les 17 services d’urgences autorisés du département du Rhône concernent des problèmes d’ordre psychiatrique. Un vrai casse-tête pour le personnel hospitalier chargé d’accueillir et de traiter ces patients compte tenu de la complexité des situations cliniques et de la multiplicité des acteurs impliqués. Bref, les urgences psychiatriques sont devenues au fil des ans une « affaire de fous » pour le monde hospitalier. Pour répondre à cette problématique et coller au nouveau découpage administratif du Rhône, les trois grands établissements publics sectorisés en psychiatrie du département se sont donc retrouvés ce jeudi 5 novembre autour d’une table pour signer un protocole sur « l’organisation de la prise en charge psychiatrique dans le département du nouveau Rhône et de la Métropole de Lyon ».

mercredi 4 novembre 2015

[Dossier] Loi de Santé La création des GHT est-elle une menace ou une opportunité pour les hôpitaux psychiatriques ?

 

Dossier en 4 parties
En attente du vote de la loi de Santé créant les GHT, de nombreux acteurs de la psychiatrie publique s'inquiètent des conséquences pour les hôpitaux spécialisés à intégrer de tels groupements pluridisciplinaires. Que ces craintes soient fondées ou non, la mobilisation s'amplifie en régions. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, se veut rassurante.

mardi 3 novembre 2015

L’Etat veut piocher dans les bas de laine des handicapés


Par Marie Piquemal et Elsa Maudet — 2 novembre 2015 à 19:46
L’Etat veut piocher dans les bas de laine des handicapés
L’Etat veut piocher dans les bas de laine des handicapés Photo Walter Zerla. Getty Images. Blend Images

Allocation. Le projet de loi de finances prévoit de diminuer des aides pour les adultes en incapacité de travailler, lorsqu’ils ont un Livret A. Une pétition a déjà réuni 20 000 signatures.


La psychiatrie au Liban, ou les « ratés » du cerveau humain


« Balade au sein du cerveau humain à travers les maladies mentales ». C'est par cette phrase sommaire qu'est décrit l'ouvrage du Dr Sami Richa, chef du service de psychiatrie à l'Hôtel-Dieu, intitulé La psychiatrie au Liban, une histoire et un regard.
Publié aux éditions Dergham, l'ouvrage – une véritable anthologie de la maladie mentale et de son cadre institutionnel – raconte un « regard », celui de l'auteur, sur la souffrance engendrée par la pathologie, mais aussi sur celle que génère « le regard » de l'autre, pesant, stigmatisant et discriminateur. Est également décrypté le regard démissionnaire que jette l'État sur les malades mentaux, rechignant à « mettre en place une politique nationale de santé mentale » et à reconnaître « le droit de l'accès aux soins ».


Bonnemaison : l’appel à la révolte du Dr Frédéric Chaussoy

01.11.2015

Lui-même mis en cause après le décès de Vincent Humbert en 2003, le Dr Frédéric Chaussoy, témoin lors des deux procès du Dr Nicolas Bonnemaison, lance un appel à la mobilisation des médecins contre la justice inhumaine de l’Ordre qui a « cassé » son confrère. 

« Je suis révolté ! », s’exclame le Dr Chaussoy, sous le coup de l’émotion au lendemain de la tentative de suicide du Dr Nicolas Bonnemaison, hospitalisé en réanimation au CHU de Bordeaux, avec un pronostic vital engagé. La seule victime de l’affaire Bonnemaison, c’est Bonnemaison lui-même. Victime non pas tant de l’acharnement de la justice, mais de cet Ordre des médecins, départemental et national, qui lui a retiré avec sa blouse blanche sa raison de vivre. »

Visages de l'effroi

Visuel de l'exposition "Visages de l'effroi" Emile Signol (1804-1892), Folie de la fiancée de Lammermoor, 1850
Emile Signol (1804-1892), Folie de la fiancée de Lammermoor, 1850 (c) Musée des Beaux- Arts, Tours

VIOLENCE ET FANTASTIQUE DE DAVID À DELACROIX

3 novembre 2015- 28 février 2016
En marge du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle, le sentiment romantique émerge en France en plongeant ses racines dans un mal-être, symptomatique d’une époque troublée tant sur le plan politique et économique que social et culturel. De la fin de l’Ancien régime aux espoirs déçus de la Révolution de 1848, les artistes traversent un siècle fait de bouleversements et de désenchantements qui les amènent à repenser, voire à redéfinir, la finalité de leur art.

lundi 2 novembre 2015

De la fréquence très élevée des addictions chez les jeunes souffrant de troubles mentaux graves

30/10/2015

Analysant les statistiques de l’épidémiologie psychiatrique entre 2009 et 2013 concernant les sujets nés entre 1950 et 1989, une étude réalisée en Norvège compare la prévalence et la nature des addictions à des produits toxiques (substance use disorders) associées comme comorbidités à trois grands types d’affections psychiatriques : schizophrénie, maladie bipolaire et dépression. Les prévalences de ces addictions ont été comparées en fonction du sexe, de l’âge, et de l’affection psychiatrique en question.

Le vivant, un sacré bricoleur

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 26.10.2015 | Par Benjamin Prud'homme (généticien, Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy CNRS) et Nicolas Gompel (généticien, LMU de Munich)

Représentation de l'évolution de l'homme.
Représentation de l'évolution de l'homme.

Les scientifiques ont souvent recours aux ­métaphores pour expliquer des concepts ou décrire les processus dont ils étudient les mystères. L’une des métaphores les plus élégantes et éclairantes pour illustrer de quelle ­manière les nouveautés apparaissent au cours de l’évolution fut introduite par François Jacob.

En cette saison des prix Nobel, on célèbre cette année le 50e anniversaire de celui que François Jacob (auteur du fondamental Le Jeu des possibles, Fayard, 1981) reçut, en physiologie ou médecine, avec Jacques Monod et André Lwoff pour leurs travaux sur la régulation de l’expression des gènes. Une découverte qui amènera François Jacob à s’interroger sur l’origine des gènes et des processus de régulation, et plus largement sur les innovations évolutives. A une idée très finaliste de l’évolution, qui verrait dans toute forme de vie une intention, un plan et un but, Jacob opposa, dans un article de 1977, une tout autre vision. Il compara l’évolution biologique à un bricoleur, recyclant et modifiant des pièces existantes, mais sans plan, ni intention, ni but.

Adolescents, le grand chahut cérébral

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 02.11.2015 | Par Florence Rosier

"Une idée derrière la tête".

« L’année dernière, j’ai grandi de 16 centimètres. » Jeune Américain de 16 ans, Holden vient d’être viré de son lycée. Le motif  ? « Avoir foiré en quatre matières, et pour le manque d’application et tout. » Le roman culte de J. D. Salinger, L’Attrape-cœurs (1951), narre sa fugue à New York, mégapole peuplée de solitudes glacées. Les états d’âme adolescents qu’il dépeint n’ont pas vieilli. Avec un humour ravageur, Holden confie son désenchantement face à la perte de l’innocence enfantine  ; sa déprime face à l’injustice du monde  ; son désarroi face aux aléas de sa vie sentimentale et sexuelle (« Je vous jure, ça me dépasse. »). Son corps a grandi, son cerveau aussi a subi quelques tempêtes.

Que se passe-t-il dans la tête d’un ado  ? Durant ces années charnières, suspendues entre l’enfance et l’univers adulte, ces jeunes subissent, interdits, de ­violentes métamorphoses corporelles et psychiques. Surtout, ils restent confrontés à ce défi  : affirmer leur identité et construire leur vie. « Entre 15 et 25 ans, nos schémas familiaux et nos codes ­sociaux sont totalement bouleversés. […] Se déterminent, en très peu d’années, les facteurs qui nous permettront de répondre ou non aux attentes qui sont exigées de nous ­depuis l’enfance et qui peuvent se résumer en trois mots  : “Tu dois réussir” », relève le psychiatre David Gourion dans La Fragilité psychique des jeunes adultes : 15-30 ans  : prévenir, aider et accompagner (Odile Jacob, 432 p., 24,90 euros).

L’homme dont le fils était de lui… sans l’être

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy

En temps normal, l'histoire, racontée sur le site Buzzfeed, pourrait n'être que la mise au jour d'un banal cocufiage. Elle commence ainsi : Monsieur et Madame X (ils ont voulu rester anonymes) sont américains et ont un fils, né en juin 2014. Or l'on s'aperçoit que ce dernier est du groupe sanguin AB alors que ses parents sont tous les deux du groupe A. Un test de paternité effectué à partir de cellules de Monsieur X récoltées à l'intérieur de sa joue confirme qu'il n'est pas le père. La conclusion la plus élémentaire conduit à penser qu'à moins qu'il y ait eu un improbable échange d'enfant à la maternité sur le mode La vie est un long fleuve tranquille, Madame X a trompé son mari avec un monsieur qui a fourni le B au bébé. Et l'histoire, pas très palpitante au bout du compte, s'arrête ici. En réalité, dans ce cas particulier, elle ne fait que commencer. Parce que Madame X n'a pas trompé son mari et que, pour cette grossesse, ils ont eu recours à une fécondationin vitro (FIV).


A Grenoble, le procès de la furie adolescente

LE MONDE | 02.11.2015 | Par Elise Vincent

Des fleurs sur le lieu de la mort de Kevin et Sofiane dans le parc de la Villeneuve à Échirolles, le 30 septembre 2012.
Il y a d’abord eu les mots : « On va les défoncer ! », « cours, cours ! », « mets-lui une balle ! ». Puis les SMS : « S a tiré et tou sa par en couil ». Plus tard on a retrouvé les armes, à domicile ou abandonnées dans les buissons : un marteau, un tournevis, un arrache-clou, un couteau de cuisine, une bouteille, une crosse de fusil… Les regrets sont venus ensuite : « Tu as entendu ce qui s’est passé à Echirolles ? Il y a un jeune qui est mort, j’étais pas loin, j’ai vu le jeune tomber, ça m’a fait bizarre… »

Ce soir de septembre 2012, deux jeunes ont en fait été tués dans cette banlieue de Grenoble : Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux garçons sans histoires de 21 ans, laissés pour morts dans un parc d’Echirolles après une spirale de violence déclenchée par un « mauvais regard ». Peut-on tuer en meute impunément ? Est-il possible qu’en se ruant à plus de dix, de nuit, sur deux rivaux, dans un brouhaha de haine et de violence, il s’avère finalement impossible de déterminer la part des responsabilités ? C’est tout l’enjeu du procès-fleuve qui s’ouvre, lundi 2 novembre, devant la cour d’assises des mineurs de Grenoble.

Pendant six semaines, les douze meurtriers présumés de Kevin et Sofiane seront jugés, vraisemblablement à huis clos : deux des accusés étaient mineurs au moment des faits.


Chaque Français dépense en moyenne 36 euros par an en drogues

LE MONDE | 03.11.2015 | Par Soren Seelow

Le marché de la drogue en France dégage un chiffre d’affaires annuel estimé à 2,3 milliards d’euros, soit 0,117 % du PIB, ce qui revient à dire que chaque Français dépense en moyenne 36 euros par an en substances illicites.

Ce marché gigantesque est dominé par deux produits phares – le cannabis et la cocaïne – qui représentent à eux seuls plus de 85 % du chiffre d’affaires global, révèle une étude de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), présentée mardi 3 novembre.




Les militants de l’ADMD mobilisent lundi pour le droit à l’euthanasie

01.11.2015


Même si la France ne prend pas le chemin de la légalisation de l’euthanasie, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité continue de mobiliser. Lundi, dans toute la France, l’association de Jean-Luc Romero (photo) a prévu une centaine de manifestations à l’occasion du 2 novembre qu’elle a depuis huit ans autoproclamé "Journée pour le droit de mourir dans la dignité".

Alcool, drogue et suicides expliquent la hausse de la mortalité prématurée chez les blancs Américains

03.11.2015


Addictions et suicides sont sans doute pour quelque chose dans la hausse de la mortalité des blancs américains. Depuis 1978, la mortalité chez les Américains blancs d’âge moyen était en déclin, une diminution de 2% en moyenne pendant vingt ans. Mais chaque année depuis 1999 elle augmente à nouveau de 0,5%. C’est une recherche parue dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des Sciences (PNAS) qui révèle cette évolution.

Les Etats-Unis semblent faire tristement exception dans ce domaine, puisque ce renversement n’est pas observé dans les autres pays riches comme la France ou l’Allemagne. De la même manière, on ne constate pas ce phénomène dans les groupes ethniques des mêmes tranches d'âge (45-55 ans) aux Etats-Unis comme les Noirs et les Hispaniques, précisent les auteurs. Selon eux, il s'agit d'une véritable "hécatombe" avec un bilan comparable au nombre d'Américains qui ont succombé au sida, soit 658.000 au total, depuis l'apparition de l'infection au début des années 1980.

Le rythme dans la peau… des dyslexiques !

03.11.2015


La musique rythmée pourrait venir à bout de la dyslexie. C’est ce que vient d’annoncer l’Inserm suite à une étude sur des enfants dyslexiques bénéficiant de « cure » de musique pendant six mois. Tout part de ces zones cérébrales, les aires temporales et l’aire de Broca, qui traiteraient autant les informations de la musique que celle du langage qui implique le discernement de sons. De ce fait, il a été montré des capacités de langage exacerbées chez les grands musiciens. « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons » selon Daniele Schön, coauteur de l’étude Inserm.

Bientôt des salles de consommation de drogue en Irlande

03.11.2015

Le gouvernement irlandais compte mettre en place des salles de consommation de drogue sous supervision médicale, espérant ainsi amorcer un tournant dans l’approche du pays envers les drogues. L’exécutif irlandais veut faire adopter une loi en ce sens au premier trimestre de l’année prochaine, a déclaré à l’AFP le ministre de la Culture et de l’Égalité Aodhan O Riordain. « Cela offrira un cadre sûr pour les injections d’héroïne » et « limitera les risques de contracter le sida et l’hépatite C », a-t-il expliqué. La première salle de shoot devrait ouvrir à Dublin l’année prochaine. « Les gens viendront avec leur propre matériel et bénéficieront d’un espace sous supervision médicale », a-t-il précisé.
Avec AFP

dimanche 1 novembre 2015

Vinciane Despret «Les morts n’ont jamais disparu, ils étaient seulement plus discrets»

Par Catherine Calvet et Cécile Daumas — 

Dans son dernier livre, la philosophe rassemble une série de témoignages sur les relations ténues qu’entretiennent certaines personnes avec leurs proches disparus. Un «désir de mémoire» pour continuer de faire vivre le défunt. Une forme de résistance contre l’obligation à «faire son deuil».

Est-il vraiment raisonnable de parler avec les morts ? Après des années d’injonction psychologique à «faire son deuil», des vivants se rebellent contre la mort clinique et froide, s’arrogeant un droit à la tristesse et, pourquoi pas, celui d’entretenir des relations avec les disparus. Philosophe à l’université de Liège, Vinciane Despret a récolté dans son livre Au bonheur des morts, ces multiples récits montrant la façon dont les défunts peuvent entrer dans la vie de ceux qui restent. Comment maintenir un lien avec le cher disparu ? Porter ses chaussettes ou lui fêter chaque année son anniversaire en cuisinant son plat préféré. Ce qui a fasciné Vinciane Despret, c’est la teneur de ces discours, «si raisonnables et si équivoques» à la fois, fabriquant de véritables énigmes, des épreuves à résoudre. Voici sans doute pourquoi le thème est devenu séries pour les écrans, de Six Feet Under à Ghost Whisperer, de Walking Dead Medium ouCold Case. Quand la mort se réhumanise ?
Longtemps cachés, les morts reviennent-ils parmi les vivants ?
Ce retour d’attention portée à nos morts est dû, c’est une des hypothèses possibles, à notre échec à parvenir à la belle mort. Malgré tous les progrès médicaux, nous n’accédons toujours pas à la mort sereine et paisible. Beaucoup meurent encore à l’hôpital, épuisés de vivre, quand ce n’est pas dans de grandes souffrances. C’est peut-être cet échec que nous compensons par un accompagnement post mortem des défunts. Mais surtout, je crois que les morts n’ont jamais disparu. Ils étaient seulement plus discrets, car l’injonction de rationalité était trop forte. Les sciences humaines ont quand même mené pendant tout le XXe siècle une véritable croisade pour la rationalisation : on ne pouvait pas «avoir l’électricité et les esprits dans la même pièce». Aujourd’hui, les morts ne reviennent pas, ils sont juste plus visibles. La question «où sont les morts ?» est cruciale, on se la pose tous.

Les Nouveaux chemins de la connaissance - Pourquoi le monde n'existe pas par Markus Gabriel

30.10.2015




Le saviez-vous ? Le monde n'existe pas ! Mais pas de panique, ça veut dire que tout le reste existe : les rêves, les séries télé, l'univers, la chute des cheveux... et un courant philosophique tout neuf : le nouveau réalisme incarné par notre invité du jour, le philosophe allemand Markus Gabriel.

Markus Gabriel © MARKUS HINTZEN