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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 8 avril 2014

L'interview retrouvée de Michel Foucault

CLÉMENT GHYS

«Je ne souhaite pas qu’au cours de l’émission télévisée que vous voulez bien me consacrer, une place soit faite à des données biographiques. Je considère en effet qu’elles sont sans importance pour le sujet traité.» C’est cet encart, tapé à la machine, qui introduit cette interview, quasiment inédite, de Michel Foucault.
En 1971, le philosophe français donne une interview à son collègue néerlandais Fons Elders, en préparationd’un débat qui aura lieu quelque temps plus tard, en novembre 1971, avec Noam Chomsky.
Oubliée pendant plusieurs décennies, la vidéo a été mise en ligne fin mars sur YouTube, en français et sous-titrée en anglais et en flamand. Filmé dans son appartement de la rue de Vaugirard, à Paris, le penseur français (1926-1984) explique, analyse de peinture à l’appui, quelques-uns des axes de sa pensée, comme l’analyse de la folie, le rapport à la question du sujet ou aux cultures étrangères.
A la fin de la séquence, interrogé sur l’étroitesse des liens entre la personnalité d’un penseur et sa pensée elle-même, il confie, rieur: «Je ne dis pas les choses parce que je les pense. Je dis les choses pour ne plus les penser.»

Contre le règne de l'immédiateté, retrouver le plaisir de la lenteur

DAVID LE BRETON ANTHROPOLOGUE, PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG


> David Le Breton participera au Forum «Libé» de Rennes consacré à «2030», qui se déroulera les 11 et 12 avril prochains. Programme et réservations ici
Les chemins de sens qui menaient au-delà du présent immédiat sont aujourd’hui rompus, la transmission cède le pas à l’expérimentation du fait de la multitude des transformations qui affectent la trame sociale sous l’égide notamment des technologies. Ainsi, toute déduction du futur au regard du présent est rendue impossible. Nous sommes dans une société de l’éphémère, de l’instant, de la volatilité, une société liquide dit Baumann. Le zapping et le surfing deviennent des morales essentielles du rapport au monde, une manière de se jouer de la surface pour éviter de choisir et multiplier les expériences sans s’engager. Un individu contemporain qui ne se soutient que de lui-même est confronté en permanence à une multitude de décisions. Il est soumis à l’écrasement du temps sur l’immédiat puisque le monde n’est plus donné dans la durée.

Positions du CRPA sur la "personne de confiance" dans les soins psychiatriques non consentis

 |  PAR ANDRÉ BITTON

Intervention au colloque organisé par la FNAPSY sur « la Personne de confiance » - « décider pour soi-même, mythe ou réalité », le vendredi 4 avril 2014, au Ministère des affaires sociales et de la santé, salle Laroque. 


Positions du CRPA sur la personne de confiance dans les soins psychiatriques.
                 
1°) L’article L 1111-6 du code de la santé publique instaure la « personne de confiance ».

Je préfère commencer cet exposé par le rappel des termes eux-mêmes de l’article L 1111-6 du code de la santé publique, sur la personne de confiance, issu de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades : 
« Toute personne majeure peut désigner une personne de confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information nécessaire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit. Elle est révocable à tout moment. Si le malade le souhaite, la personne de confiance l’accompagne dans ses démarches et assiste aux entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décisions.
Lors de toute hospitalisation dans un établissement de santé, il est proposé au malade de désigner une personne de confiance dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Cette désignation est valable  pour la durée de l’hospitalisation, à moins que le malade n’en dispose autrement.
Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas lorsqu’une mesure de tutelle est ordonnée … »
  
2°) « Personne de confiance » librement choisie et « personne de confiance » institutionnelle. 
Un échange de mails entre Mme Claude Finkelstein, qui était alors présidente de la FNAPSY, et moi-même, le 11 juillet 2013, faisant suite à l’audition du CRPA, entre autres organisations, par le député M. Denys Robiliard, en qualité de rapporteur de la proposition de loi du 3 juillet 2013 sur les soins psychiatriques, résume notre propos :
Mme Claude Finkelstein dans ce mail du 11 juillet 2013 : « Nous vous remercions d’avoir accepté d’intervenir lors de notre colloque sur la personne de confiance pour présenter les positions du CRPA. A notre connaissance  vous êtes la seule organisation à s’être positionnée sur ce sujet, et c’est à ce titre que nous vous l’avons proposé.
J’ai lu attentivement votre mail et j’ai été très étonnée de votre affirmation concernant une position commune, je pense qu’il s’agit d’un simple malentendu : nos organisations défendent toutes les deux un dispositif de « personne de confiance » pour apporter un accompagnement aux personnes hospitalisées sans consentement, dispositif à nos yeux indispensable.
Cependant notre vision de la « personne de confiance » diffère de la vôtre. Nous estimons – vous m’avez entendue lors des journées UNAFAM – que le dispositif hollandais [de l’Ombudsman, ou médiateur] serait adaptable à notre société : une personne de confiance mise à la disposition de toute personne internée … ».
On voit donc l’affirmation, ainsi posée, de deux conceptions de la personne de confiance en matière psychiatrique, singulièrement dans l’hospitalisation sans consentement. La nôtre qui est celle d’une « personne de confiance » librement désignée et choisie, sans qu’elle soit institutionnelle. Celle défendue par la FNAPSY d’une « personne de confiance » institutionnelle, mise à disposition par l’établissement hospitalier, pour toute personne hospitalisée sans son consentement.
Nous ne sommes pas partisans de l’option de la « personne de confiance » institutionnelle, pour les raisons que j’expose dans la présente intervention.
Notre désaccord porte essentiellement sur le fait que, selon nous, l’esprit et la lettre de l’article L 1111-6 du code de la santé publique, issu de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades doivent être préservés, afin qu’il n’y ait pas, sur le terrain psychiatrique, une exception créée qui diminuerait les droits fondamentaux des patients en psychiatrie
Notre désaccord est également basé sur le fait qu’à notre sens, les associations d’usagers actuellement habilitées à siéger dans les établissements psychiatriques, ou généraux incluant des secteurs de psychiatrie générale, sont par trop dépendantes de la hiérarchie hospitalière, des familles et de leurs représentants, ainsi que des services étatiques et de l’administration centrale.
Ce manque d’indépendance et l’état de sujétion des associations de patients en psychiatrie agréées par les pouvoirs publics, nous semblent former un obstacle fondamental qui ne peut qu’obérer la mise en œuvre de ce projet d’une « personne de confiance » institutionnelle, dans lequel les « médiateurs de santé-pairs », initiés par le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé – EPSM de Lille Métropole, pourraient se requalifier, vu l’échec partiel, mais néanmoins important de ce programme expérimental des médiateurs de santé pairs tel qu’il a été conçu et mis en œuvre.
Plus grave, une telle institutionnalisation de la « personne de confiance », sous la dépendance de l’établissement d’accueil – cette « personne de confiance » serait dès lors un agent hospitalier en relation de subordination par rapport à la hiérarchie hospitalière - conduirait tout droit à la consécration en droit français, d’un statut d’incapable de fait, pour les personnes hospitalisées sans leur consentement en psychiatrie, avec une minoration et une diminution des droits courants mais aussi des droits fondamentaux des patients hospitalisés en psychiatrie, dans l’accès au droit, à l’information sur le projet médical et ses conséquences, au tiers de confiance, alors même que la loi du 4 mars 2002 - qui du reste contient des clauses de non applicabilité dans les cas de l’urgence et de la maladie mentale avec incapacité du consentement aux soins - ne prévoit pas, à juste titre selon nous, de dérogation sur la « personne de confiance »,  propre au champ psychiatrique.
La mise sur pieds, pour le terrain de l’hospitalisation sans consentement d’une « personne de confiance » institutionnelle, sous la dépendance hiérarchique de la direction de l’établissement d’accueil, mais aussi sous celle du service médico-psychiatrique, qui consacrerait ainsi une « impossibilité » de libre désignation d’une « personne de confiance », porterait une atteinte – illégale selon nous – au principe d’égalité des citoyens devant la loi.  Des dispositions réglementaires (une circulaire ministérielle ou un décret) qui mettraient en œuvre un tel schéma pourraient être attaquées en annulation devant le Conseil d’Etat, du fait de cette rupture d’égalité devant la loi.
Sur ce point, nous maintenons donc notre revendication de l’application du principe du droit commun posé par la loi du 4 mars 2002, de libre désignation de la « personne de confiance » selon le choix du patient hospitalisé en psychiatrie, ainsi que la mise à effet de ce que prévoit sur ce plan l’article L 1111-6 du code de la santé publique par une circulaire ministérielle rappelant aux établissements médicaux accueillant des personnes hospitalisées sans leur consentement les possibilités et pouvoirs d’intervention des personnes de confiance librement désignées par les patients.
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Les malades mentaux attendent des voix

C’est un homme d’un certain âge, les cheveux blancs. Pendant des années, Paul Manni était patient advocate, dans un hôpital psychiatrique aux Pays-Bas. C’est un métier unique. Il y en a 55 comme lui, aux Pays-Bas, pour suivre les 75 institutions de santé mentale du pays. En France, on dirait «personne de confiance», même si ce n’est pas tout à fait la même chose. C’était le thème d’un colloque qui s’est tenu vendredi au ministère de la Santé intitulé : «La personne de confiance en psychiatrie».
Les Pays-Bas sont un bel exemple : depuis une loi datant de vingt ans, tout établissement de santé mental se doit d’avoir un homme, payé par une fondation extérieure, dont la seule fonction est de défendre les malades hospitalisés. «Cette personne doit être indépendante, elle est libre, peut aller dans n’importe quel lieu de l’hôpital et rencontrer n’importe quel patient qui le demande», explique Paul Manni. Son boulot est de«porter assistance au malade» :«Chaque fois qu’un patient a besoin d’une information ou veut se plaindre, alors je le rencontre.»

Le rapport qui dessine enfin la famille du XXIe siècle

Rue89 a obtenu la primeur du rapport commandé pour élaborer la loi sur la famille. Il préconise entre autres la PMA pour les couples de lesbiennes et la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger.

C’est un mistigri auquel personne ne voulait voir son nom associé sous le gouvernement Ayrault. Le rapport sur la famille, commandé par l’ancienne ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti, lui a été remis le 10 février dernier.
Tétanisée par les réactions de la Manif pour tous, elle a gardé le silence : il faut dire que le rapport préconise l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de même sexe ou la reconnaissance de la filiation des enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger.

Transmis par petits bouts à l’Elysée

Ce travail de 350 pages, dirigé par la sociologue Irène Théry, n’a été transmis que par petits bouts à l’Elysée, qui a fini par décider la semaine passée qu’il pourrait être mis en ligne sur le site du ministère de la Famille.
Affiche de la présentation du rapport, mercredi à l’EHESS
Sauf que le remaniement a privé – pour quelques jours ou le temps du gouvernement Valls – la famille de ministère. Les auteurs, nombreux, d’horizons variés (voir le groupe de travail ci-dessous) ont obtenu de rendre leurs travaux publics, par leurs propres moyens. Qu’on ne puisse pas dire non plus que le rapport a été bloqué.
Ça sera fait mardi matin sur le site de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) qui accueillera un colloque mercredi soir. En attendant que Marisol Touraine, aux Affaires sociales, récupère l’affaire sur son portail, comme le souhaite le président de la République. Il serait politiquement dommage de se priver du crédit d’une contribution qui nourrira les réformes des décennies à venir.

À Toulouse, l’hôpital Pierre-Paul Riquet accueille ses premiers patients


07/04/2014






Crédit photo : DR
85 000 mde surface, 600 lits, 25 blocs opératoires, 6 étages : c’est un hôpital hors normes qui ouvre ses portes ce lundi 7 avril à Toulouse, après 5 ans de travaux et 328 millions d’euros d’investissements ! Le déménagement s’effectuera progressivement sur six semaines.
Projet phare du nouveau site de Purpan, l’envergure du bâtiment est impressionnante : conçu en verre et en briques, il s’étire sur plus de 200 mètres de long et 100 mètres de large. Il fera désormais le lien entre le haut et le bas du site Purpan, comblant un dénivelé de 15 mètres.

Le café diminue le risque de décès par cirrhose

07/04/2014

Le café auquel on prête bon nombre de vertus pourrait réduire les décès par cirrhose hépatique selon une vaste étude de cohorte The Singapore Chineese Health Study qui suit plus 63 000 sujets, âgés de 45 à 74 ans, depuis 1993. À l’issue des 14 années d’observation, 144 personnes étaient décédées de cirrhose, dont 33 de cirrhose post-hépatite B, 2 post-hépatite C et 14 de cirrhose alcoolique.

lundi 7 avril 2014

Un quart des SDF ont un travail

Le Monde.fr avec AFP | 
24 % des sans-domicile francophones travaillent, mais le plus souvent occupent des emplois « très précaires », relève l'Insee dans une étude publiée mardi.
Un quart des sans-domicile adultes francophones (24 %) travaillent, mais le plus souvent occupent des emplois « très précaires », relève l'Insee dans une étude publiée mardi 8 avril. 39 % des SDF étaient au chômage et 37 % étaient inactifs, un terme qui englobe les personnes élevant des enfants, les retraités, les invalides, les demandeurs d'asile ou les sans-papiers n'ayant pas le droit de travailler.

L'anonymat, un bien fragile

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO Par 
La scène a de quoi inquiéter. Devant son écran d'ordinateur, un patron peu scrupuleux cherche à en savoir plus sur le dossier médical d'un employé fréquemment malade. Connecté au site Web de l'entreprise Health Aware, il renseigne non pas le nom de son salarié mais le nombre des hospitalisations, le mois et les durées des séjours. Il entre aussi le code postal de la ville de résidence, l'âge et le sexe de sa « cible » ; 0,023 seconde plus tard, le service commercial a trouvé l'identité cherchée et, moyennant finance, livre la totalité des connaissances médicales sur l'employé…
« Mon exemple fictif et ma démonstration ont frappé le public », se souvient Dominique Blum, praticien hospitalier à Munster, qui a exposé les failles de l'anonymisation des fichiers de santé lors de l'université des correspondants informatique et libertés en janvier 2012. Selon lui, 89 % des personnes hospitalisées une fois en 2008 et 100 % de celles hospitalisées deux fois sont théoriquement identifiables grâce au fichier PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information), qui contient les données d'hospitalisation de plus de 23 millions de séjours à l'hôpital. Cette conclusion choc a été rappelée par Pierre-Louis Bras et André Loth dans leur rapport à la ministre de la santé en septembre 2013 sur la gouvernance et l'utilisation des données de santé. Le même Dominique Blum, auditionné en décembre 2013 par un groupe de travail réuni pour faire suite à ce rapport, a récidivé. Cette fois, il a démontré que le fichier des moyens séjours permet, lui aussi, de retrouver des informations cachées comme les dates de séjour, ouvrant la voie à des réidentifications.

Le patient numérique personnalisé

Le patient numérique personnalisé

Nicholas Ayache nous parle de son cours au collège de France, « Le patient numérique personnalisé : images, médecine, informatique ». Un mariage de l'informatique et de la médecine,  l'image omniprésente. Il nous fait pénétrer dans des recherches parmi les plus avancées en imagerie médicale computationnelle. Il nous fait découvrir un aspect essentiel de la médecine de demain.
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@Asclepios-Inria

L'imagerie médicale computationnelle, à la croisée de l'informatique, des sciences numériques et de la médecine, a pour objectif de concevoir et développer des logiciels de traitement informatique des images médicales pour assister le médecin dans sa pratique clinique. Ces logiciels visent notamment à enrichir le diagnostic en extrayant, à partir des images médicales, des informations objectives et cliniquement utiles. Ils visent également à assister la pratique thérapeutique avec des algorithmes de planification et de simulation appliqués à un modèle numérique du patient.
Mais avant de développer ces différents points, revenons un instant sur la nature même des images médicales, et sur les nombreux problèmes que pose leur exploitation.
L’essor des images médicales
Les images médicales sont aujourd’hui omniprésentes dans la pratique clinique courante et hospitalière. Outre les radiographies, quatre grandes modalités d’imagerie sont couramment utilisées : le scanner, l’IRM, l’échographie, ou la scintigraphie . Les images produites par ces quatre modalités sont volumiques : elles fournissent en chaque point du corps humain des informations mesurées dans un petit élément de volume appelé voxel, l’extension volumique du pixel.
Il existe d’autres modalités d’imagerie du corps humain, et de nouvelles techniques émergent régulièrement. Citons par exemple l’élastographie qui permet de mesurer l’élasticité des tissus à partir d’IRM ou d’ultrasons, et l’endomicroscopie qui permet de visualiser l’architecture microscopique des cellules à l’extrémité de fibres optiques.
La plupart des images médicales sont très volumineuses. L’image anatomique d’un organe, voire du corps entier peut contenir entre quelques millions et plusieurs centaines de millions de voxels (pixel en 3D), stockés dans d’immenses matrices 3-D de nombres. La quantité d’information augmente rapidement lorsque plusieurs images sont acquises sur un même patient pour exploiter la complémentarité des différentes modalités, ou pour suivre une évolution temporelle ; il s’agit alors d’images 4-D avec trois dimensions spatiales et une dimension temporelle.
Comme si ce déluge d’images ne suffisait pas, de grandes bases de données d’images deviennent progressivement accessibles sur la Toile d’Internet. Ces images sont souvent accompagnées de métadonnées sur l’histoire du patient et sur sa pathologie.


Handicap: vers la fin du « travail protégé »

LE MONDE | 
Environ 140 000 personnes handicapées travaillent en entreprise adaptée (EA), en établissement ou service d'aide par le travail (ESAT, ex-CAT) ou encore pour un centre de distribution de travail à domicile (CDTD), structure qui permet d'employer des personnes dont le handicap empêche le trajet domicile-travail.
L'insertion professionnelle des personnes handicapées peut se faire en «milieu ordinaire», c'est-à-dire en entreprise. Le code du travail connaît de nombreuses dispositions censées favoriser l'accès à l'emploi : quota minimal d'emplois assorti d'une sévère sanction financière en cas de non-respect, cumul pendant six mois de l'allocation d'adulte handicapé et d'un salaire, aide à l'emploi et aide à l'insertion versées à l'employeur pour faire face aux charges induites par l'emploi d'un salarié handicapé.
Environ 140 000 personnes handicapées travaillent en entreprise adaptée (EA), en établissement ou service d'aide par le travail (ESAT, ex-CAT) ou encore pour un centre de distribution de travail à domicile (CDTD), structure qui permet d'employer des personnes dont le handicap empêche le trajet domicile-travail.
L'orientation vers ces structures par la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées fonctionnant au sein de la Maison départementale des personnes handicapées se fait, en principe du moins, selon « l'efficience » de la personne handicapée : vers l'entreprise adaptée ou le CDTD si elle est supérieure à un tiers de celle d'un travailleur ordinaire et, en cas contraire et s'il subsiste une certaine capacité de travail, vers l'ESAT.

«L’enfermement dû à la maladie de Parkinson n’est pas que physique»

7 AVRIL 2014
CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»
Le 11 avril est la journée mondiale de Parkinson. Comme tous les ans, on peut noter de très légers petits pas dans la compréhension et surtout la prise en charge de cette maladie neurologique chronique due à un manque de dopamine au niveau cérébral.
En France, ils sont 150 000 malades à vivre avec, 14 000 nouveaux diagnostics sont posés chaque année. Avec un âge moyen de 58 ans. C’est une saloperie : la maladie affecte le contrôle des mouvements, mais peut aussi provoquer des troubles non moteurs. Ni guérissables ni rares, c’est la deuxième cause de handicap moteur chez l’adulte après les accidents vasculaires.
D’un coup, c’est toute la vie, au jour le jour, qui change. «Au quotidien, j’arrive à être autonome, mais seulement à certains moments de la journée», raconte un jeune malade de 40 ans, diagnostiqué il y a six ans.«Quand ce n’est pas le cas, je me fais aider. Certains mouvements, qui sont naturels pour la majorité des gens, ne le sont pas forcément pour moi. Evidemment, ma vie est directement touchée. Je suis père d’un petit garçon de 6 mois. Avec lui, il y a des choses que je ne peux pas faire. J’arrive à peu près à changer ses couches, mais l’habiller devient vite compliqué. Il peut m’arriver de bloquer et de ne pas pouvoir le tenir en place ou de le soulever.» Il ajoute : «Tous les matins au réveil, j’ai comme une grosse crampe très douloureuse. Mon pied gauche se crispe et ne peut pas se détendre. Cela peut durer quelques minutes, voire parfois une demi-heure.»

Nos enfants sont-ils devenus fous ?

Par Juliana Bruno


Des enfants s'amusent dans un parcPhoto Skynesher / Vetta / Getty Images
Un enfant sur sept souffrirait d'un trouble du comportement en France.
Autisme, troubles du comportement, bipolarité… Les diagnostics se multiplient comme si soudain, des milliers d’enfants étaient devenus toqués. Lorsque la maladie est nommée, les parents sont à la fois soulagés, mais aussi stigmatisés. Enquête.
En France, 100 000 jeunes de moins de 20 ans seraient atteints d’un trouble envahissant du développement (TED) ; l’autisme infantile concernerait environ 30 000 d’entre eux ; et 15% des enfants seraient diagnostiqués avec un trouble du comportement, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).  Un chiffre qui ne cesse d’augmenter comme si, brutalement, il n’y avait plus de place pour la moindre excentricité. Pour les parents, un diagnostic précis est souvent synonyme de soulagement. Mais il peut aussi s’avérer stigmatisant.
Louis a 7 ans. Il sait lire depuis l’âge de 5 ans et s’intéresse particulièrement au dictionnaire, qu’il scrute pendant des heures, au point d’en oublier le monde qui l’entoure. Également passionné par l’aéronautique, il passe des après-midis entiers à dessiner des modèles d’avions et n’est absolument pas intéressé par ses petites sœurs qui réclament pourtant son attention. Louis est-il autiste ? Souffre-t-il de bipolarité ? Présente-t-il un autre trouble du comportement ?

Des diagnostics difficiles à établir

En un quart de siècle, l’Association américaine de psychiatrie a distingué de nouveaux critères pour diagnostiquer certaines maladies, provoquant une augmentation de 50 % de la détection de cas de troubles mentaux et une multiplication par 40 de celle de la bipolarité. Un bon exemple de cette catégorisation des symptômes concerne celui d’Asperger. Décelé en 1994, il s’applique aux personnes qui développent des intérêts qui dépassent l’entendement commun. Passionnés par les dinosaures, l’astronomie ou l’informatique, ils s’imposent également une routine stricte et ont le changement en horreur. La surmédiatisation de ce syndrome, devenu « populaire » notamment avec  la sortie du film Rain Man de Barry Levinson en 1988, a peut-être engendré de faux diagnostics. À quel point faut-il être différent pour être Asperger ? Au vu des symptômes associés, le jeune Louis, évoqué précédemment, en souffrirait peut-être.




« Crack, usages et mythes »

Emission Sur les docks
du lundi au jeudi de 17h à 17h55
Ecoutez l'émission53 minutes

« Crack, usages et mythes » 0

07.04.2014 
Un documentaire de Charlotte Rouault, Benoît Bories et Christine Robert

Kit de réduction des risques © ASSOCIATION GAÏA
DominiqueYvesSo, fumeurs de crack, nous parlent de leur relation à ce produit nommé aussi galette, modou, caillou, kif... l  Son effet puissant peut rapidement mener à la dépendance et favoriser la désocialisation d'individus déjà fragilisés. En parallèle, nombreuses sont les personnes insérées qui en consomment, souvent en la préparant elles-mêmes à partir de leur cocaïne en poudre, sans avoir conscience que le produit qu'elles obtiennent et qu'elles appellent free base est le même qui se vend sur les scènes de Château-Rouge, Stalingrad ou Laumière, dans le nord-est parisien. 

dimanche 6 avril 2014

« Dancing in Jaffa » : quand les enfants israéliens et palestiniens dansent ensemble

Le Monde.fr Par 

Pierre Dulaine dans le film documentaire israélien et américain d'Hilla Medalia, "Dancing in Jaffa".
Il a l'éducation et les bonnes manières d'un gentleman. Ce parangon d'élégance, dont la personnalité aimable et la nature chaleureuse séduisent instantanément, s'appelle Pierre Dulaine. C'est un danseur de salon, qui fut quatre fois champion du monde. Né à Jaffa, en 1944, il en est parti à l'âge de quatre ans. Devenu professeur de danse, il a enseigné pendant trente ans aux Etats-Unis, avec une passion égale. Ses « Dancing Classrooms », initiées en 1994, ont accueilli, au fil du temps, un nombre croissant d'élèves issus de tous milieux sociaux. Mais Pierre Dulaine nourrissait, au plus profond de lui, un désir frustré : œuvrer en direction des enfants, issus de sa communauté d'origine.

Dépression nerveuse – Une maladie due à une vie excessive

14.02.2014 

MADAGASCAR

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14.02.2014
Dans les pays riches, la solitude peut provoquer un trouble psychique. Dans la Grande île, parmi les principales causes, revient souvent la pauvreté renforcée par la crise, politique et économique.
Protégés par le Fihavanana. Les Malgaches, explique le Pr Bertille Hortense Rajaonarison, chef de la section Santé mentale à l’Etablissement universitaire de soins et de santé publique d’Analakely (EUSSPA), ont la chance d’avoir ce concept. Concept qui régit les relations familiales et sociales et dont les principes déterminent le comportement mental d’un individu lié à sa famille et à sa communauté.

Ainsi, par rapport aux Occidentaux, ils ne souffrent pas de la solitude qui est l’une des causes de la dépression nerveuse. Pourtant, le Fihavanana, dont les règles coutumières et croyances dictent les comportements sociaux dans toutes les circonstances, pèse à bien des égards sur la liberté individuelle et  peut l’acculer à des actes désespérés comme le suicide.
Vulnérabilité mentale

Néanmoins, le Pr Bertille Hortense Rajaonarison indique que, dans la conjoncture actuelle, c’est surtout le stress lié à la pauvreté ambiante renforcée par l’insécurité, qui provoque la vulnérabilité mentale favorisant la dépression nerveuse. Celle-ci n’est qu’une forme de maladie mentale, mais c’est la première cause de suicide. « Aussi, une telle situation mérite-t-elle d’être étudiée d’urgence. »


samedi 5 avril 2014

L'homme « gèné »

Le Monde.fr 
Par 
De tous temps, dans le domaine politique, l'homme attend le « grand soir » et apprend à ses dépens que cette quête, source d'espoir, s'entache souvent d'illusions voire de dérives tragiques. L'émergence au XXe siècle d'une médecine technico-scientifique a enfin permis à l'homme d'influer sur sa propre destinée en lui donnant les moyens, de maîtriser sa fécondité et les conditions de sa naissance, de modifier l'évolution spontanée de certaines maladies, et de retarder son trépas. La révolution génétique et le décryptage du génome entretiennent l'illusion de connaître l'homme en lui permettant de scruter le moindre recoin de son ADN, et engendre chez lui l'attente du « grand jour » où il deviendra ainsi totalement maître de sa destinée. L'homme n‘a pas encore conscience des limites de cette vision réductrice, des illusions des injustices et des dérives tout aussi tragiques qui découlent de cette vision. L'homme finit par être embarrassé par ses gènes.
Ma pratique pédiatrique a été profondément marquée par l'émergence de cette unité de mesure de l'homme, le gène, unité de mesure quantitative et qualitative qui voudrait définir la normalité. Le gène finit par me « gêner ».