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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 5 janvier 2012


Formation continue en psychiatrie : Une nécessité ?

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Avec une formation initiale parfois jugée insuffisante et un tutorat tombant souvent à l’eau faute de budget, les infirmiers DE qui s’orientent vers la santé mentale se sentent souvent démunis en terme de connaissance et de pratique.
Une histoire pleine de rebondissements

Tout commence en 1992, avec la suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique.
Trois années de formation professionnelle spécifique sont remplacées par trois années d’études en soins généraux, avec seulement quelques enseignements et quelques stages en psychiatrie. Un parcours unique aboutissant à un diplôme unique : le D.E.
Les infirmiers de secteur psychiatrique, alors dépourvus de leur reconnaissance, se sentent exclus et surtout incompris. « Nous étions traités d’incompétents par les nouveaux à qui l’on inculquait qu’ils savaient tout sur tout » explique Dominique Giffard, infirmier de secteur psychiatrique et créateur du site "psychiatrie infirmière".
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Infirmières en France et au Japon

Spécialisation et autonomie ici, polyvalence et salariat là-bas... Une équipe pluridisciplinaire franco-japonaise, associant une directrice des soins, mène une ambitieuse étude de la profession infirmière depuis 1988. Un pont entre les pays plus qu’un comparatif.

La sortie en anglais de L’hôpital et la profession infirmière : une comparaison France- Japon (1) a été l’occasion, pour l’équipe, de se réunir au complet pour la première fois, à l'automne dernier. L’économiste Philippe Mossé, chercheur au CNRS, a rappelé à la Maison de la culture du Japon à Paris (MCJP) les grandes lignes de cette enquête débutée en 1988. Une période de grèves qui a marqué le Pr Tetsu Harayama : « Sur les grilles des hôpitaux, toutes ces banderoles ! Les infirmières réclamant un meilleur salaire, un meilleur statut... C’était aussi du féminisme ! » En France, l’infirmière Maryse Boulongne-Garcin, cadre à l’hôpital Bichat, avait répondu à l’appel lancé par le sociologue japonais pour « adapter et diffuser les questionnaires. C’est devenu une aventure passionnante », avoue-t-elle. Le Saint Luke’s hospital de Tokyo a été le pendant japonais des hôpitaux Bichat et Henri-Mondor (AP-HP). Le Pr Harayama et l’infirmière se sont retrouvés à nouveau en 2008, pour mener la seconde phase de l’enquête. Mais Maryse ne s'est rendue au Japon qu’en mars 2011, un séjour – hélas ! – écourté par le séisme.
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HÔPITAL: Pour garder vos infirmières, améliorez leurs conditions de travail!

Actualité publiée le 09-12-2011

International Journal for Quality in Health Care
Ces chercheurs de l'Ecole d’Infirmières de l’Université de Pennsylvania rapportent avec cette étude menée sur pas moins de 100.000 Infirmières de 9 pays différents, que la majorité de la profession est « burned out » et insatisfaites de leur travail. Cette grande étude publiée dans l’édition du 9 décembre de la revue International Journal for Quality in Health Care, révèle que 20 à 60% des infirmières de par le monde souffrent de symptômes d’épuisement.
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Conditions d'exercice en France des infirmières et infirmiers diplômés au Quebec

Le ministre chargé de la santé peut autoriser les infirmières et les infirmiers titulaires d'un titre de formation obtenu dans la province de Québec à exercer leur profession en France, après validation d'une période de stage de 75 jours au cours de laquelle les intéressés exercent en qualité d'auxiliaire polyvalent, sous réserve que cet exercice soit effectué auprès d'une équipe soignante comportant au moins une infirmière ou un infirmier diplômé d'Etat et sous la surveillance du responsable de l'équipe.

Les titres de formation obtenus dans la province de Québec concernés sont le Baccalauréat ès sciences de la santé (sciences infirmières) de l'université Laval, le Baccalauréat ès sciences (nursing) de l'université de Montréal, le Bachelor of Sciences in Nursing de l'université McGill et un diplôme de niveau universitaire ayant conduit à la délivrance d'un permis de l'Ordre des infirmiers et des infirmières du Québec.
Arrêté du 23 décembre 2011

Mon papa plat, ce héros
Article paru dans l'édition du 31.12.11
Le « flat daddy » reproduit en photo le buste d'un soldat américain parti en Irak ou en Afghanistan. Il est choyé comme un doudou par l'enfant de l'absent. Quitte à ce que le portrait, au moment du retour, suscite plus d'émotions que le père humain

Ce sont des photographies de soldats américains mobilisés en Irak ou en Afghanistan. Elles ne sont pas destinées à être rangées dans le portefeuille ou collées sur le réfrigérateur. Et pour cause ! A échelle humaine, découpées soigneusement, puis contrecollées sur un support en mousse, ces flat daddies (papas plats) ou flat mommies(mamans plates) accompagnent les familles de soldats dans tous les moments de la vie quotidienne afin de surmonter l'épreuve de la séparation.


Au barbecue du dimanche, au match de base-ball, entre le doudou et l'animal domestique, les enfants promènent cette étrange image qui représente leur père ou leur mère affichant un sourire aussi impeccable que leur uniforme. « J'ai mon flat daddy tout le temps avec moi. Mais j'ai aussi un autre papa et il est très loin. Il ne peut pas venir car il est en train de sauver le monde en Irak », raconte Sabrina Stephens, 4 ans, face à la caméra de Nara Garber et Betsy Nagler, dans le documentaire Flat Daddy réalisé en 2011.


L'idée de cette image fantôme provient d'un conte pour enfant écrit en 1964 par Jeff Brown et illustré par Tomi Ungerer : un jour, Stanley se cogne malencontreusement contre une armoire et s'en trouve tout aplati. Pour ne pas cesser d'exister, Flat Stanley se glisse dans des enveloppes et voyage ainsi à travers le monde.


En 2003, Cindy Sorenson, dont le mari est engagé en Afghanistan, décide de s'inspirer de cette histoire et d'offrir aux familles désunies des posters géants de leurs parents mobilisés. Cette opération, relayée par Elaine Dumler, une coach spécialiste des questions de séparation en temps de guerre, voit le jour en 2006, grâce à la garde nationale du Maine qui met en place gracieusement un programme d'aide aux familles. Sur le site Internet dédié (http://flatdaddies.com), elles peuvent télécharger l'image de leur soldat parti au front et, cinq semaines plus tard, le voir revenir dans une enveloppe géante, couché sur du papier glacé.


Est-ce là un usage inédit de la photographie ? « Les flat daddies sont des objets photographiques qui s'inscrivent dans une tradition déjà séculaire des supports photographiques à usage mémoriel, explique Clément Chéroux, historien de la photographie et conservateur pour la photographie au Musée national d'art moderne (Centre Pompidou). Par-delà la question de la matérialité, ces images renvoient aussi à une tradition qui date de la première guerre mondiale. Dans le nord et l'est de la France, ainsi qu'en Belgique, des studios de portraitistes proposaient aux familles de poilus des portraits dans lesquels le père parti à la guerre apparaissait en médaillon grâce à un système de montage rudimentaire. »


Si la fonction des flat daddies consiste à garder une image de l'absent afin que les enfants puissent le reconnaître à son retour, elle ne se limite pas à ce territoire familial. « Le flat daddy est un hommage au soldat, mais il permet aussi de sensibiliser l'opinion publique, expliquent les réalisatrices Nara Garber et Betsy Nagler. Depuis que les Etats-Unis n'ont plus d'appelés, seulement 1 % d'Américains servent dans l'armée. Il est donc facile pour les 99 % restants de perdre de vue la guerre et son impact. »


Ces flat daddies suscitent cependant d'étranges confusions entre le vrai et le faux. Dans le film Flat Daddy, une séquence montre le retour d'Irak du sergent Bugbee, à qui l'on a accordé une permission de dix-huit jours. L'accueil à l'aéroport est troublant. Sa fille l'embrasse, mais elle garde dans ses bras son flat daddy. Et après qu'il est rentré chez lui, on le découvre, quelques jours plus tard, dépité, les yeux rivés sur son téléphone portable, tandis qu'en face de lui, sa femme et sa fille lisent une histoire au... flat daddy.


« On est ici dans le grotesque et le ridicule ! » s'esclaffe Elisabeth Roudinesco, psychanalyste et historienne, quand on lui montre un flat daddy déjeunant dans un fast-food avec ses enfants ou au milieu d'un terrain de foot. « Ces flat daddies sont influencés par une psychologie de bazar : présentifier la personne absente et cultiver l'idée absurde qu'avec son simili, ce spectre mortifère, on peut reconstituer sa réalité. A mon sens, c'est une source de folie potentielle ! Il est possible que l'invention de ces flat daddies soit liée au fait que l'armée américaine n'a plus rien d'héroïque, puisque c'est à l'occasion des guerres inutiles d'Irak et d'Afghanistan qu'on les a créés. »


Substitut grossier ? « Poignante métaphore de l'absence », selon les réalisatrices du film ? Ces flat daddies restent des objets équivoques. Des figurations d'absences ou de morts à venir : les familles gardent chez elles la même image hyperréaliste d'un soldat qui sourit, qu'il soit toujours de ce monde ou tué au combat.
Amaury da Cunha

mercredi 4 janvier 2012


Les médecins se convertissent au paiement à la performance

02.01.12 

Fini le seul paiement à l'acte. A partir de 2012, les médecins seront aussi payés à la performance, sur la base du respect d'objectifs de santé publique ou de maîtrise des dépenses de santé. Combattu d'abord, le principe a finalement été accepté par les syndicats. Les médecins, individuellement, avaient jusqu'au 26 décembre 2011 pour notifier leur refus d'un tel complément de salaire auprès de l'assurance-maladie. Selon les premières remontées des caisses primaires, moins de 1 % auraient entrepris cette démarche.

La "rallonge" pourra aller jusqu'à 9 000 euros par an et par médecin traitant. La CNAM a constitué une liste d'indicateurs de "bonnes pratiques" à respecter. Les médecins toucheront par exemple 50 points (350 euros) s'ils sont équipés d'un logiciel d'aide à la prescription, mais aussi des points s'ils prescrivent un taux élevé de génériques ou si leurs patients diabétiques font bien les tests réguliers préconisés.
Le pragmatisme l'a emporté. En 2009, une expérimentation avait déjà rencontré un succès inattendu, ce qui a valu qu'elle soit généralisée. Beaucoup de praticiens, sans perspective d'une hausse du tarif de consultation, y voient le moyen de gagner plus facilement. Si les critères sont remplis, le médecin touche un supplément. S'ils ne le sont pas, il ne perd rien. Certains, en outre, trouvent intéressantes les données sur le suivi de leurs patients fournies par la CNAM.
Interrogations éthiques
"Il nous paraît évident que les refus seront très minoritaires", jugeait en fin de semaine dernière Claude Bronner, du syndicat Union généraliste. Mais ce médecin y voit des limites : "Les critères sont plus économiques que scientifiques, et d'un point de vue médical, il y avait des choses plus intelligentes à faire. Au lieu de se focaliser sur le taux de vaccination de la grippe, il aurait mieux valu valoriser le fait que les carnets de santé soient à jour."
Une enquête qu'il a réalisée auprès de ses adhérents montre que certains s'interrogent sur la complexité du dispositif, la mainmise de la CNAM sur les prescriptions, ou encore se demandent si les patients ne jugeront pas que les décisions de leur médecin sont guidées par un intérêt financier.
Certains médecins ont même publié leur lettre de refus sur Internet, faisant part d'interrogations éthiques. "C'est abominable, le médecin aura intérêt à avoir des patients qui observent bien ses prescriptions, ce qui n'est pas évident dans toutes les populations", décrypte Didier Ménard, du Syndicat de la médecine générale. Le syndicat a appelé au boycott du paiement à la performance, dénonçant un risque de conflit d'intérêts. Surtout, les choix de la CNAM le gênent, parce qu'"on ne peut pas réduire les objectifs de santé publique à tel ou tel taux de dépistage réalisé". Comme d'autres, il préférerait que les démarches, comme le temps consacré à la prévention grâce à la mise en place de réseaux de travail, soient rémunérées.
Dans le projet PS pour la présidentielle, il était question que le paiement à l'acte devienne "résiduel ", au profit du forfait. Celui-ci consiste à offrir une somme par patient, quel que soit le nombre d'actes, et permet aussi de rémunérer d'autres tâches. Pour l'instant, François Hollande s'est contenté de plaider pour une diversification de la rémunération. L'UMP est sur la même ligne, qui propose un mixte entre acte, forfait et performance.
Laetitia Clavreul

Sa maladie mentale va me rendre fou
Un slogan qui dérange
Patricia Blackburn

Le Soleil de Châteauguay - 28 décembre 2011
Actualité > Santé

Quelques mois après avoir lancé sa 18e campagne de sensibilisation sous le thème « Sa maladie mentale va me rendre fou», la Fédération des familles et amis de la personne atteinte de maladie mentale (FFAPAMM) doit faire volte-face et trouver un slogan qui soulève moins l'indignation.

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Salaire des infirmiers en Europe : la France est-elle bien placée ?


SUPER HÉROS SUR LE DIVAN

Il y a un couac dans la famille Duck

Les Duck ne sont pas à proprement parler des super-héros. Mais l’analyse de leur histoire permet d’illustrer le point qui me tient à cœur à propos des super-héros. Les comics et les bande-dessinées en général donnent à leurs lecteurs des occasions de penser des situations psychologiques problématique ou douloureuses. Les comics  sont centrés sur la problématique de l’adolescent. L’histoire des Duck est centrée sur la problématique de la transmission familiale.
La saga des Picsou pose pour tout enfant une série d’énigmes passionnantes. Elles sont un peu différentes des questions que les enfants se posent habituellement car il ne s’agit pas du classique « d’où viennent les enfants » mais « ou sont partis les parents ? ». Riri, Fifi et Loulou sont élevés par leur oncle Donald sans que l’on sache ce que leurs parents sont devenus. Les parents de Donald sont également invisibles, et en dehors de ses trois neveux, la seule famille qu’on lui connait est un vieil oncle aussi richissime qu’avare et irascible. D’ou vient que dans cette famille, les seules figures paternelles soient des oncles ? Ou sont passées les figures maternelles ? D’où vient la fabuleuse fortune d’Oncle Picsou ?

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Les Livres de Philosophie



Darwinisme et marxisme

Patrick Tort et Anton Pannekoek
Janvier 2012 - Arkhe editions - 19 €

Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme. Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste.


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Les Livres de Psychanalyse



Voix

Gérard Wajcman

Janvier 2012 - Nous - 9 €


Voix est le tout premier livre de Gérard Wajcman.
Publié pour la première fois en Suisse en 1979 avec le titre "Voix-le face à la chute des sons nus", il devint vite indisponible. Cette nouvelle édition souhaite rendre à ce bref essai la visibilité qu'il n'a jamais eue. Le point de départ pour cette réflexion sur la voix, "objet petit a" lacanien, est l'expérience, troublante et saisissante, de l'écoute des rares enregistrements des voix de castrats.

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Les Livres de Psychanalyse



Une enquête chez Lacan

Charles Melman
4
Novembre 2011 – Erès
“L'enjeu de ce volume est actuel : il n'est pas de nous situer dans Lacan pour lutter contre ce qui se rangerait au dehors, mais de savoir comment penser avec Lacan, ce que veut dire habiter cette réflexion, ce que c'est que de s'y situer, comment s'en orienter.
Dans l'idée d'enquête, résonnent aussi bien la quête que le roman policier. À condition de prendre le détective de La lettre volée pour phare. Il n'y a pas là à s'emparer de la résolution des énigmes. Il y a à les circonscrire. Dans ce séminaire, Charles Melman accepte d'apporter des effets de clarification dans le traitement de questions aussi simples qu'essentielles que "Clinique de la manie", "Qu'est-ce qu'une névrose ?" "La délinquance", "Qu'est-ce que l'interprétation du psychanalyste ?" "Qu'attendons-nous d'une psychanalyse ?", etc.
Sans donner à maîtriser le Réel en jeu, il parvient à ne pas donner à son lecteur ce sentiment déprimant d'être perpétuellement renvoyé ailleurs puisque la saisie de l'inconscient se déroberait toujours. Il répond. Et c'est sans doute aussi cela, se situer à l'intérieur des thèses lacaniennes : prendre le risque d'affirmer. Paradoxalement, c'est en cela qu'il se montre intempestif.”

dimanche 1 janvier 2012


Vers des consultations médicales par téléphone ou par des infirmiers31 décembre 2011

Le centre d'expertise des soins de santé (KCE) suggérait, vendredi, d'envisager les consultations médicales par téléphone ainsi que les consultations par des infirmiers comme alternatives au manque de médecins de garde.
© EPA

Les infirmiers et infirmières ne pourront pas remplacer les médecins pour combler le manque d'effectifs lors des gardes de nuit et le week-end, a estimé, ce samedi, Alda Dalla Valle, président de la Fédération Nationale des Infirmières de Belgique et secrétaire de l'Union générale des Infirmières de Belgique. 

Selon Mme Dalla Valle, la Commission Technique de l'Art Infirmier analyse actuellement la problématique des consultations et des prescriptions d'ores et déjà effectuées par des infirmières. L'objectif de cette étude est de rédiger un avis définissant un cadre légal pour ce type de prestations, afin d'apporter une sécurité non seulement pour les professionnels de la santé mais aussi pour les patients. 

"La question est de savoir comment rendre légales et applicables ces consultations et prescriptions. Ensuite, il faudra déterminer la nomenclature pour les actes qui seront posés", souligne Mme Dalla Valle. 

L'avis, qui devrait être remis à court terme à la ministre de la Santé Laurette Onkelinx (PS), sera contraignant. "Par contre, l'avis portera sur un cadre précis d'actes. Il n'est pas question que les infirmières se substituent aux médecins pour les gardes", insiste-t-elle. 

A la demande des cercles de médecins généralistes, qui organisent les gardes, le KCE a examiné les alternatives possibles aux problèmes de manque de candidats médecins de garde. Il évoquait notamment les initiatives déjà existantes: le numéro unique, la fusion des territoires de garde, la création de postes de garde, l'engagement de médecins "gardistes", etc. 

Le KCE estimait par ailleurs que, à l'exemple de ce qui se fait dans d'autres pays et notamment au Danemark, les consultations par téléphone et les consultations par des infirmiers "mériteraient aussi d'être envisagées". 

Pour ce qui est des consultations par téléphone, Marc Moens, président de l'Association belge des syndicats médicaux, appelle à la prudence. "Si l'on est face à des choses ordinaires, pourquoi pas ? Cela peut peut-être permettre d'éviter des déplacements inutiles. Mais si l'on est face à quelque chose de grave, la consultation par téléphone ne peut pas être la réponse adéquate", dit-il. 

Levif.be, avec Belga 

Angola : Grogne chez les infirmiers surchargés et sous-payés
vendredi 30 décembre 2011 Jossart Muanza(AEM)
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Infirmières angolaises|Photo d’archives
Pour protester contre une mesure du gouvernement et pour réclamer une hausse de salaire, les infirmiers ont entamé une grève le 5 décembre paralysant l’activité dans plusieurs centres de santé et dans certains hôpitaux de la ville de Luanda. Une situation jugée préoccupante du fait que dans la plupart de ces établissements on ne compte en moyenne que trois médecins qui, plus est , travaillent à temps partiel. Si bien que les infirmiers doivent parfois se substituer aux médecins pour des consultations et certains examens, ce que le Ministère de la santé a formellement interdit dans une note adressée à tous les établissements.

Outre le paiement des arriérés et l’augmentation de salaire, comme c’est d’ailleurs le cas dans différents autres secteurs, d’autres revendications sont venues s’ajouter à la liste. À propos des salaires, les professionnels de la santé du centre médical Hoji Ya Henda par exemple estiment que, pour certaines catégories, leur traitement mensuel, qui est de 16.000 Kz soit près de 160 USD est trop bas par rapport au volume du travail qu’ils fournissent. Un salaire qu’ils jugent « ridicule » alors que certains de leurs collègues touchent en moyenne 100.000 Kz soit près de 1000 USD. D’aucuns vont même jusqu’à soupçonner de fraude les agents de la direction municipale de la santé dans la mesure où, au lieu du virement bancaire, le paiement de leur salaire s’effectue en mains propres et sans aucun reçu. « C’est vraiment la honte pour un jeune infirmier de toucher un salaire de 16.000 Kz qui, en plus d’être insignifiant, vous est remis en mains propres et sans aucun document, c’est étrange », s’insurge Cátia, une infirmière.

Sous couvert de l’anonymat, une autre infirmière s’interroge sur la décision précitée du ministère de la santé : « Comment peut-on accepter de telles choses ? Faute de médecins disponibles, il y a longtemps de cela que nous faisons ce travail tous seuls sans que personne ne se plaigne. Dans notre centre, nous avons un seul médecin et ce dernier est débordé, il ne peut, tout seul, recevoir autant de monde. S’il en est ainsi, et bien qu’on laisse alors les médecins s’occuper de tout ». Le Centre de santé de Siga situé dans la municipalité de Cazenga est l’un des premiers établissements dont les infirmiers ont décidé de « revendiquer leurs droits ». Ce centre fonctionne avec un seul médecin et dépend de la mobilité des infirmiers qui se relayent pour couvrir les trois périodes mais malgré cela ils ne touchent aucun supplément pour le travail de nuit.

Pour rappel, le mouvement de grève est parti des centres médicaux de Cazenga, avant d’atteindre l’hôpital « dos Cajueiros », et de s’étendre à d’autres centres médicaux voire à certains hôpitaux. Face à cette situation, les populations sont obligées de se rabattre sur des hôpitaux qui sont situés loin de leur domicile où le délai d’attente se fait de plus en plus long à cause d’une grande affluence. Une aubaine pour les cliniques privées qui voient, ainsi, leur offre accroître par rapport à la demande et leurs affaires prospérer.

Le mardi 6 décembre, le Vice-Président de la République Fernando Dias dos Santos « Nandó », a rencontré le ministre de la santé José Van-Dúnem ainsi que de nombreux délégués de la santé. De leurs entretiens, il est ressorti que les techniciens supérieurs de santé et les bacheliers en soins infirmiers seraient les premiers à bénéficier d’une augmentation substantielle et que les autres catégories le seraient par la suite. Les infirmiers ont ainsi maintenu leur mouvement, dans plusieurs centres, notamment celui de Cazenga, où le personnel de la santé réclame un traitement équitable pour tous par le réajustement des salaires pour l’ensemble du personnel soignant. ■ Jossart Muanza (AEM)

2011 : qui veut gagner la guerre (électorale)... prépare la paix (avec les médecins)

30/12/2011
Paris, le vendredi 30 décembre 2011 – Sans fausse pudeur, le gouvernement a consacré cette année 2011 à reconquérir l’électorat médical.
La tâche n’était pas mince : la loi hôpital patient santé territoire (HPST) a été ressentie comme un affront, sinon une erreur par la majorité des représentants des professionnels de santé, médecins libéraux en tête. Dès le début de l’année a donc été annoncée clairement la volonté de détricoter les mesures adoptées sous l’ère Bachelot, qui avaient suscité tant de vexation chez les praticiens de ville. Pour cette entreprise de reconstruction et de séduction conjuguées, le gouvernement se repose sur le sénateur UMP Jean-Pierre Fourcade qui présente au printemps une loi destinée à corriger certains éléments de la loi HPST.

Adieu à la taxe Bachelot...

Première cible très attendue de ce texte : il supprime définitivement la taxe Bachelot qui devait imposer aux médecins des zones les plus riches en offre de soins de prêter main forte (ponctuellement) aux praticiens des régions désertées. Il abroge également l’obligation de déclarer ses congés. Le texte ménage d’autres bonnes surprises pour les syndicats de médecins libéraux, telle la création d’un nouveau statut juridique permettant de faciliter les exercices en groupe et notamment l’instauration de maisons médicales. La société interprofessionnelle de soins ambulatoires offre plus de liberté aux associés (« des personnes physiques exerçant une profession de santé ») en leur permettant notamment de poursuivre en dehors d’elle « toute activité professionnelle dont l’exercice en commun n’a pas été expressément prévu par les statuts ». Par ailleurs, elle simplifie de nombreuses démarches administratives.

Négociations conventionnelles : les jeunes gênent

Mais l’adoption cet été de la loi Fourcade ne fut que le premier acte de cette année de réconciliation avec les médecins libéraux. Le second, également capital, fut l’adoption d’une nouvelle convention régissant les rapports entre l’Assurance maladie et les praticiens de ville.
Les négociations s’ouvrent au printemps sous des auspices favorables, avec l’annulation par le Conseil d’Etat d’une décision de l’Assurance maladie visant à taxer les praticiens téléchargeant moins de 75 % de leurs feuilles de soins (une trêve néanmoins de courte durée puisque le spectre de la taxation des ordonnances de papier est de retour en cette fin d’année). Les discussions doivent porter sur trois sujets centraux : l’introduction d’une plus large part de paiement à la performance, la mise en place de nouveaux dispositifs pour limiter les déserts médicaux et l’instauration du secteur optionnel attendue depuis près de dix ans. Néanmoins, les négociations tournent rapidement court en raison du blocage pendant plusieurs semaines de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et du Syndicat des médecins libéraux (SML) qui refusent la présence des représentants des étudiants et des internes en médecine à la table des discussions.

...bonjour à la taxe Bachelot inversée

Avec habileté, grâce à des rencontres en tête à tête avec chaque organisation, l’Assurance maladie parvient à renouer le fil du dialogue. Ce succès annonçait d’autres victoires : le 21 juillet, le directeur de l’Assurance maladie Frédéric Roekehem accomplit l’exploit d’obtenir la signature des trois plus importants syndicats : la CSMF, le SML et MG France. La convention entérine une véritable révolution : les bases d’un système de paiement à la performance, bien plus complet que les CAPI, sont jetées. Une liste d’une trentaine d’objectifs a été dressée. Tous sont assortis de points. Certains concernent l’informatisation des cabinets ou encore la tenue du dossier médical. D’autres ont directement trait à la prise en charge des malades. Cette nouveauté (dont il n’est pas certain qu’elle enthousiasme la majorité des médecins…) s’accompagne de la revalorisation de certains tarifs de consultation et de la création de nouvelles cotations pour certains actes spécifiques (qui concernent les dermatologues, les gynécologues, les pédiatres ou encore les psychiatres).
En matière de limitation des déserts médicaux, les syndicats et l’Assurance maladie se sont entendues sur la création d’une taxe Bachelot inversée : outre une aide à l’investissement de 5 000 euros accordée aux médecins ne réalisant pas de dépassement d’honoraires et exerçant dans un cabinet de groupe dans une zone où l’offre de soins est faible, au terme de la nouvelle convention, les praticiens exerçant dans des zones richement dotées qui accepteraient de prêter ponctuellement main forte à leurs confrères de localités moins pourvues pourraient recevoir une rémunération valorisée de 10 % pour cette activité (avec un plafond établi à 20 000 euros). Ajoutons à cela que l’UNCAM  a fait des promesses satisfaisantes contribuant à pérenniser l’Allocation supplémentaire vieillesse (ASV) ou encore que le gouvernement a adopté une réforme de la responsabilité civile médicale et l’on comprendra avec quel souci du détail le gouvernement et ses partenaires ont œuvré pour répondre aux attentes des médecins.

Les médecins reconquis, les mutuelles en conflit

Demeurait néanmoins au terme de la discussion conventionnelle, un point sur lequel les parties n’avaient pu s’entendre : la mise en place du secteur optionnel. Les réticences du Bloc, le syndicat représentant les spécialités concernées n'ont pas été les seules en cause. Bien plus certainement, le refus de l’Union nationale des organisations d’assurance complémentaires (UNOCAM) de s’asseoir à la table des négociations renvoya une nouvelle fois à plus tard l’ouverture de ce secteur au sein duquel en théorie les médecins le choisissant s’engageront à ne réaliser des dépassements d’honoraires (dans la limite de 50 % du tarif Sécurité sociale) que pour 70 % de leurs actes. A l’origine du blocage des mutuelles : le refus de la loi Fourcade d’entériner la possibilité pour elles de développer des réseaux de soins et la hausse de la taxe sur les contrats santé et solidaire adoptée cet automne dans le cadre des nouvelles mesures d’austérité budgétaire. Sans doute, l’introduction dans la loi de financement de la Sécurité sociale d’un article prévoyant la création du secteur optionnel par voie de décret en cas d’échec définitif des négociations a-t-elle fini d’attiser la colère de la Mutualité Française, tandis que cette façon de résoudre le conflit est loin d’avoir satisfait les médecins.

A l’hôpital : RTT, suppressions de postes et inquiétudes

Les praticiens, en dépit de cette année plutôt favorable, ont cependant encore certaines réserves vis-à-vis de l’action du gouvernement, en matière par exemple de réduction des tâches administratives ou de la lutte contre les violences faites aux médecins, qui continuent à défrayer la chronique en dépit des nombreuses promesses et des « pactes » adoptés. Cette violence, on le sait, touche sans distinction praticiens de ville et hospitaliers.
Ces derniers n’ont pas d'ailleurs été l’objet d’une attention aussi soutenue des pouvoirs publics que les médecins de ville cette année. Pour eux, les années se suivent et se ressemblent, avec une fois encore des inquiétudes quant à la refonte du statut de PH ou les interminables négociations sur la « liquidation » des millions de jours de RTT accumulés dans les comptes épargnes temps. De même, dans les couloirs des hôpitaux ce furent les mêmes appels pour dénoncer les suppressions de postes, les mêmes alarmes pour évoquer les difficultés face à l’afflux de patients et les mêmes craintes concernant la fermeture de tel ou tel service.

Passage des infirmières en catégorie A : petit désaveu pour le gouvernement

Ces tourments, les praticiens hospitaliers les partagent sans conteste avec les infirmières hospitalières, qui durant cette année avait à répondre à un choix que leur soumettait le gouvernement : partir plus tôt à la retraite sans augmentation de salaire ou voir leur statut revalorisé en contrepartie d’un temps d’activité allongé. La réponse a été obtenue le 31 mars : au total, plus de la moitié des infirmières a choisi de conserver le droit à une retraite avant soixante ans plutôt que de s’inscrire en catégorie A. Le responsable du pole ressources humaines à la FHF, Patrick Lambert avait confirmé au printemps dernier que l’âge a souvent été déterminant pour emporter la décision, les infirmières les plus proches de la retraite étant le plus enclines à conserver la possibilité de quitter le plus rapidement possible les couloirs blancs. Ces résultats mitigés furent considérés comme un échec pour le gouvernement par les syndicats.

L’Ordre infirmier va-t-il prendre une retraite anticipée ? 

Chez les infirmières libérales, c’est l’Ordre des infirmiers qui fut menacée en 2011 de prendre sa retraite anticipée. L’année a en effet été riche en turbulences pour cette institution qui a finalement vu démissionner son intransigeante première présidente qui refusait si vigoureusement que soit diminué le montant d'une cotisation si décriée. Ce changement de pouvoir n’empêcha pas l’Ordre infirmier de frôler cet été le dépôt de bilan, sauvé in extremis très probablement par un coup de pouce présidentiel. Aujourd’hui, l’Ordre infirmier va un peu mieux ayant augmenté le nombre de ses cotisants. Néanmoins, le semblant de confiance retrouvé reste très précaire en particulier en raison d’une hostilité toujours prégnante d’un grand nombre d’infirmières hospitalières et d’une position plutôt ambiguë du gouvernement.

PACES : une paix mitigée

L’approche d’une nouvelle année incite enfin à s’interroger sur l’avenir, sur ces nouvelles infirmières et ces nouveaux médecins qui demain nous soigneront. L’année 2011 voyait à cet égard mise en place la nouvelle mouture de la première année des études médicales (la PACES), avec des inquiétudes  que l’annonce d’une augmentation du numerus clausus pour 2012 ne semblent pas avoir totalement atténuées.