Dans une vidéo à plus de 2 millions de vues intitulée "Le succès… mais à quel prix", la célèbre influenceuse française Léna Situations témoigne des difficultés rencontrées durant le lancement de sa marque. Stress et angoisses ont valu un ulcère à la jeune femme, qui fut contrainte de s’arrêter.
Ces dernières années, de plus en plus de personnes, très suivies ou non, parlent ouvertement de leurs passes difficiles sur les réseaux sociaux. Ces témoignages, d’abord perçus comme une rareté au milieu des photos retouchées et des quotidiens embellis deviennent petit à petit une norme qui légitime les discours autour de la santé mentale. Cette tendance à la transparence permet à la fois aux individus de se rapprocher de leurs abonnés, de banaliser certaines problématiques, tout en se soulageant de certaines épreuves difficiles.
Présentation par Martine Lusardy, directrice et commissaire des expositions du musée de la Halle Saint Pierre.
Toutes deux profondément investies dans l’exploration de la scène culturelle alternative, La Halle Saint Pierre et HEY! modern art & pop culturepoursuivent leur longue et étroite collaboration avec une sixième exposition entièrement dédiée à la céramique. Si ce medium occupe une place de plus en plus visible sur la scène artistique internationale, l’exposition HEY! CERAMIQUE.S en montrera d’autres formes qui, de la pop culture à l’art brut, s’émancipent de façon inattendue de toutes les normes et discours dominants pour recourir aux forces vives de l’imaginaire et du sensible. Qu’elles soient sages ou délirantes, sauvages ou sophistiquées, expressionnistes ou narratives, qu’elles manient l’humour ou l’émotion, les sculptures céramiques sont ici porteuses d’excès mais aussi de poésie et d’innovations.
Pour L, la newsletter sur le féminisme de «Libé», l’essayiste raconte comment les mobilisations des années 70, et le soutien sans faille d’hommes de sa famille, lui ont permis de devenir rabbin.
Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités publiée le samedi. Pour recevoir L qui reprend ce samedi, inscrivez-vous ici ! Et rejoignez le groupe WhatsApp L en cliquant là.
De son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar (Grasset 2022), à la célébration du shabbat dans la synagogue où elle officie à Paris, Delphine Horvilleur est écoutée, lue, appréciée par de nombreuses personnes qui aiment sa pensée claire et lumineuse. Adapté en monologue pour la scène, Il n’y a pas de Ajar revient au théâtre de l’Atelier à Paris à partir de septembre (les réservations sont ouvertes).
«Ce qui m’a permis de devenir rabbin, c’est incontestablement le féminisme. J’ai à son égard une immense gratitude. Je trouve ça fou que des gens de ma génération méprisent ce mot comme si c’était un combat ringard. On est des enfants du féminisme et c’est notre grande bénédiction. Je suis née dans les années 70, au moment où, précisément, Simone Veil prononçait son discours à l’Assemblée nationale sur le droit à l’avortement. C’est une espèce d’élément fondateur de mon identité. C’est étrange de le dire ainsi mais je suis enfant de la loi Veil. C’est ma génération, c’est mon héritage.
«Je sais qu’il nous a été confié à la naissance une clef de possibilité de devenir que les générations d’avant n’avaient pas. J’ai pu aller dans cette direction parce qu’il y a eu ces combats qui ont été menés avant ma naissance, au moment de ma naissance, et dont je suis l’héritière et qui m’obligent. C’est le mot exact. Ces combats m’obligent aujourd’hui. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui, apprenant que je suis rabbin, m’avouent qu’elles auraient tellement aimé s’engager dans cette voie, mais qu’à leur époque, ce n’était pas possible. Je me sens donc redevable en tant qu’héritière de ces combats-là, de ces rêves-là. Je suis là grâce aux femmes qui ont combattu.
«Mais je me rends compte que je suis là aussi grâce aux hommes. Je l’ai constaté chez beaucoup de femmes qui entrent dans des fonctions réservées aux hommes et qui s’autorisent à s’y engager. Souvent, derrière, il y a des hommes qui les ont autorisées. J’ai une gratitude immense vis-à-vis de mon père et de mon grand-père. Il m’a fallu des années pour comprendre à quel point ils m’ont dit “Tu peux”. Bien sûr, je dois beaucoup à ma mère, à des présences féminines dans ma vie. Mon grand-père était rabbin. Il est mort avant de savoir que j’allais m’engager dans la même direction. Mais il m’a donné une bénédiction très particulière. Il m’a toujours fait sentir qu’il plaçait sur moi des espoirs particuliers. Et j’ai senti qu’il avait fait de moi une de ses héritières. Il était à la fois rabbin et agrégé de lettres. Je suis héritière de son rapport au monde et de son rapport au judaïsme, de son rapport à l’étymologie. Il m’a autorisée à m’engager, de la même manière que mon père m’a toujours fait sentir qu’aucune porte n’était fermée pour moi parce que j’étais une femme. Mon père n’aurait jamais envisagé que je devienne rabbin. Cela l’a fait sourire : c’est quoi cette nouvelle lubie ! Mais en réalité, c’était conforme à la porte qu’il avait ouverte pour moi, qui était aussi large que des rêves. Peut-être que pour nos enfants, cela changera, la bénédiction d’une mère suffira. Je suis d’une génération charnière où la bénédiction de mon grand-père et mon père m’ont ouvert le chemin.»
Au regard de l’augmentation des signalements des violences patriarcales, le budget dépensé par l’Etat pour chaque femme victime accompagnée par une structure a baissé de plus de 25 % depuis 2019. La Fondation des femmes espère récolter 1 million d’euros d’ici la fin de l’année.
publié aujourd'hui à 6h11
Il y a les chiffres et l’interprétation des chiffres. La petite musique résonne depuis quatre ans dans la cour de l’hôtel du Petit-Monaco, qui abrite le ministère dédié à l’Egalité femmes-hommes : son budget est en augmentation. La lutte contre les violences, en particulier, se renforce. Sur les 54 millions d’euros dévolus à l’égalité (à peine 0,2 % du budget total de l’Etat), 29,2 millions d’euros sont fléchés vers la lutte contre violences faites aux femmes, contre 13 millions en 2019. «Il y a des moyens supplémentaires, c’est une réalité. Mais ils sont dérisoires par rapport à l’augmentation du nombre de femmes qui se signalent»,alerte Anne-Cécile Mailfert, présidente et cofondatrice de la Fondation des femmes. Entre 2018 et 2022, les faits de violences conjugales dénoncés ont augmenté de 83 %, selon les données du ministère de l’Intérieur, un chiffre grimpant à 100 % pour les violences sexuelles ces dix dernières années. Résultat : les associations d’accompagnement des femmes victimes de violences sont «exsangues».
Au cours d'une conversation entre amis, quelqu'un m’a fait remarquer qu'il ne pourrait jamais pratiquer la médecine parce qu'il était dégoûté par certaines odeurs, la saleté, les insectes etc... Curieux, je me suis renseigné sur ce sujet : le dégoût.
Le mot dégoût est défini comme une « répulsion pour quelque chose de désagréable, une répugnance à l'égard de quelque chose ». Parmi les synonymes on peut retenir « le malaise, l’abomination, l’écœurement, l’aversion, la désaffection, le mépris, les difficultés, le rejet… ». Les antonymes quant à eux incluent « l’empathie, l’affection, l’affinité, l’amitié, l’amour, la fraternité, l’égalité, l’attachement… ».
Le dégoût influence-t-il la pratique clinique ? Un « bon » médecin peut-il ressentir de l’écœurement, du mépris, du rejet, ou être dépourvu d'affection et d'empathie ? Le sujet mérite d'être débattu...
Rencontre avec Lauren Malka, autrice, pour son nouveau livre "Mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès" publié le 6 octobre aux éditions Les Pérégrines et Juliette Oury, qui a écrit son premier roman "Dès que sa bouche fut pleine" chez Flammarion le 23 août.
Avec
Juliette Oury Autrice
Lauren Malka Journaliste et autrice
Bienvenue au Club passe à table avec les autricesLauren MalkaetJuliette Oury, d’un côté une enquête historique qui tente de résoudre un mystère qui a tué la gourmandise féminine et comment a-t-on déréglé l’appétit des femmes ?
De l’autre un roman dystopique où la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées si bien que ce qui fait le plus rougir son héroïne c’est de se mettre à table plus que de se mettre au lit.
Mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès le nouveau livre deLauren Malkasera publié le 6 octobre 2023 par la maison d'éditionLes Pérégrines une enquête dans laquelle elle a interrogé des femmes sur leurs rapports à la nourriture et une enquête historique avec comme point d'entrée l'accès sur la gourmandise comme péché.
Surcharge de travail, le "double" des normes internationales et faiblesse des salaires, "toujours moins 10% sous le salaire européen" et la perte de sens expliquent, selon le syndicat, ces abandons massifs.
Thierry Amouroux (FRANCEINFO)
"C'est un gâchis humain et social", déplore jeudi 24 août sur franceinfo Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, alors que la Drees publie une étude sur les départs massifs des infirmières. Selon le service statistique du ministère de la Santé, près d'une infirmière sur deux a quitté l'hôpital ou changé de métier au bout de dix ans de carrière.
La consommation de drogues a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie en Europe et au niveau mondial. En 2020, environ 284 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, ont consommé des drogues. Nombre de ces drogues ont des effets cardiovasculaires, qui peuvent être sous-estimés tant par ceux qui les prennent que par les cliniciens. Des études épidémiologiques ont montré que cette consommation est un facteur de risque d'événements cardiovasculaires aigus.
Une alliance inattendue entre le National Health Service (NHS) britannique et la chaîne de supermarché Morrisons a accouché ce lundi d’une stratégie inédite de sensibilisation au dépistage du cancer du sein et des testicules.
En pratique, des messages suggérant l’autopalpation et incitant au dépistage sont cousus sur les étiquettes des caleçons pour hommes et des soutiens-gorges de la marque distributeur Nutmeg (noix de muscade, et peut-être un jeu de mot pas très british avec le mot nuts) disponible dans les 240 magasins du groupe. Par exemple, sur les étiquettes des caleçons est inscrit « voyez un médecin généraliste si vous notez un gonflement, une masse ou un changement de forme ou de texture dans l’un ou l’autre de vos testicules ». Des QR codes qui renvoient vers des informations approfondies du NHS font également leur entrée dans le monde du slip.
Le ministre britannique des soins primaires et de la santé publique, Neil O’Brien semble un fervent partisan de cette campagne. « Nous savons que le facteur le plus important dans la survie des personnes est le diagnostic précoce et c’est exactement le type de campagne innovante qui rappellera aux gens de s’examiner », a-t-il déclaré.
Une nouvelle ère de prévention du cancer, tout droit sortie des tiroirs de vos commodes !
Dans une fiction en salles ce 30 août, Léa Fehner met en lumière le quotidien des maïeuticiennes. A cette occasion, la cinéaste a échangé, pour «Libération», avec trois d’entre elles sur la crise de l’hôpital, leurs conditions de travail et le manque de reconnaissance.
Pour lui donner naissance, Léa Fehner a passé de longs mois en immersion, multipliant gardes et moments d’échange avec des sages-femmes. Son film, en salles ce mercredi 30 août après avoir été diffusé sur Arte au printemps, est imprégné de la «détresse» et de la «colère» de toute une profession, largement mobilisée à l’automne 2021 pour davantage de reconnaissance et de meilleures conditions de travail. Avec justesse et réalisme, Sages-femmes donne à voir le quotidien sous pression de deux jeunes diplômées, catapultées dans une maternité de niveau 3, habilitée à gérer les pires complications. Leurs journées et leurs nuits à courir d’une patiente à l’autre, dans un hôpital perpétuellement à flux tendu, où le désarroi s’affiche en ces termes sur les murs : «Soigne. Epuise-toi. Dégage.» A travers cette fiction, dans laquelle les images d’accouchement sont toutefois réelles, la réalisatrice dit avoir voulu livrer à la fois «un cri d’alarme» et une «ode à un très beau métier».
Dans un livre à mi-chemin entre l’enquête sociologique et le traité philosophique, Camille Froidevaux-Metterie explore la question de la grossesse, avec les récits de 28 personnes rencontrées à la maternité de l’hôpital Bichat, à Paris. De quoi rendre visible une expérience encore trop «naturalisée» et pourtant si politique.
Politiser la maternité, voilà la grande affaire des féministes depuis quelques années. Qu’on la revendique ou qu’on la refuse, les ouvrages sur le sujet se multiplient, les podcasts et les récits abondent, de qualité inégale, certes, mais le foisonnement est là (lire Judith Aquien,Trois mois sous silence.Le tabou de la condition des femmes en début de grossesse, Payot, 2021). Le féminisme des années #MeToo offre, en effet, une place majeure à ce que la philosophe Camille Froidevaux-Metterie appelle la«bataille de l’intime»,dans laquelle on peut enfin penser l’expérience inédite et paradoxale de la maternité (le Corps des femmes. La bataille de l’intime. Points, 2021).
ENQUÊTE Deux ans après la loi ouvrant la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ou en couple lesbien, les trop longs délais d’attente pour bénéficier d’une insémination ou d’une FIV contraignent les Françaises à se rendre au Danemark. Comme des milliers d’Européennes, Marie, Virginie ou Hélène ont choisi la StorkKlinik, l’institution danoise de la fertilité à Copenhague.
Tout y est : le parquet clair, les fauteuils confortables impossibles à quitter, les plantes que l’on n’a pas oublié d’arroser, la luminosité, le paravent qui ondule et les pas feutrés. C’est scandinave, chaleureux et enveloppant. Un couple de femmes et ses deux enfants suivent une infirmière en blouse blanche. Marie (les témoins ont toutes souhaité rester anonymes) n’attend pas longtemps avant d’emprunter à son tour les couloirs aux murs couverts de photographies d’enfants et de dessins de cigognes.
« Ça va bien se passer », répète l’une des soignantes en la conduisant dans une autre pièce. Cette fois, il y a un fauteuil médicalisé, des machines, un écran. L’acte ne dure que quelques minutes et c’est fini. « On vous aime beaucoup mais on espère ne pas vous revoir », lui dit l’infirmière en la serrant dans ses bras. Une fois dans la rue, Marie se sent légèrement euphorique. La douceur de la température lui donne envie de se promener. Elle a le temps, elle ne reprend l’avion pour Paris que le lendemain.
Economiste de renommée mondiale, la Franco-Américaine publie de nouveaux livres pour enfants pour expliquer la pauvreté. A «Libération», elle décrit l’état du phénomène dans le monde et démonte le mythe des pauvres «heureux de ne pas travailler».
Prix Nobel, professeure au MIT à Boston, titulaire de la chaire «Pauvreté et politiques publiques» au Collège de France, et autrice de livres pour enfants. L’économiste Esther Duflo publie les cinq derniers albums d’une série qui en compte dix, une série qui vise à expliquer la pauvreté, à déconstruire les stéréotypes et les préjugés. Dix, comme le nombre de chapitres de Repenser la pauvreté, l’ouvrage majeur qu’elle a signée en 2011 avec son collègue et conjoint Abhijit V. Banerjee.
Les histoires d’Imaï, de Thumpa, de Nilou ou d’Imeuni sont inspirées des expériences de terrain, une particularité de la méthode de recherche de ces économistes et du «laboratoire d’action contre la pauvreté» qu’ils ont fondé il y a vingt ans, arrimant les politiques sociales aux résultats scientifiques des évaluations conduites sur les programmes. Rattachées à aucun pays particulier, ces histoires se déroulent dans un lieu imaginaire créé par l’illustratrice Cheyenne Olivier, au moyen de formes géométriques, de courbes inspirées des représentations des dynamiques de la pauvreté et de couleurs vives.
parElsa Maudet et photos Cha Gonzalez publié le 26 août 2023
Le Conseil national consultatif des personnes handicapées, dont les membres seront renouvelés début septembre, dispose d’une marge de manœuvre limitée alors qu’il est censé pouvoir peser sur les politiques publiques. Son président, le premier en situation de handicap, a enclenché un changement visant à sortir l’instance de sa torpeur.
La proposition a semé la zizanie en interne. Jérémie Boroy a même écopé du doux qualificatif de «stalino-wokiste». En début d’année, le président du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) proposait à ses membres de ne laisser siéger dans cette instance dépendant du gouvernement que des personnes handicapées. Dehors les parents, dehors les syndicalistes, dehors les représentants valides d’associations. Technique éprouvée de vendeur de tapis, qui démarre la négo très haut pour atteindre son objectif.
Alors que les services d’accueil des urgences sont en grande difficulté, les assistants de régulation médicale sont en grève, demandant une hausse des salaires et des effectifs.
Ce sont les petites mains de la médecine d'urgence : chaque fois qu'un patient appelle le 15, c'est l’un des 2 500 assistants de régulation médicale (ARM) qui décroche et l'oriente. Depuis le 3 juillet dernier, ils sont en grève pour réclamer une hausse des salaires (actuellement 1800 € brut en début de carrière) et des effectifs.
Le nouveau ministre de la Santé et les urgentistes se sont interpellés ce week-end sur la situation aux urgences, les seconds accusant le premier de vouloir minimiser l’ampleur de la crise.
L’allaitement apporte des bénéfices à la santé de la mère et de l’enfant. Chez l’enfant, une association positive entre allaitement et Quotient Intellectuel (QI) a été démontrée. La façon dont l’allaitement contribue aux autres compétences cognitives telles que le développement du langage, l’intelligence non-verbale et les fonctions exécutives reste obscure.
Une nouvelle étude démontre que les infirmiers et les aides-soignants soumis à de longs horaires de travail présentent plus de risques de développer des troubles psychologiques ainsi que des conduites addictives.
Les soignants soumis à de longs horaires de travail présentent « des demandes psychologiques plus élevées, un épuisement plus fréquent, un nombre plus élevé de cigarettes fumées quotidiennement et une plus grande consommation de café ». C’est la conclusion que le troisième volet de l’étude Amadeus (voir encadré), lancée en printemps 2021, dresse dans son article publié le 3 août dernier dans la revue BMC. Infirmiers et aides-soignants sont particulièrement touchés.
Des risques de burn-out et de dépression plus élevés
« Des heures excessives de travail peuvent provoquer du stress, des troubles du sommeil, augmentant le risque de fatigue chronique et de maladies, dont des infections », rappellent les auteurs de l’étude. Et les risques sont d’autant plus grand que la profession infirmière se caractérise à la fois par des exigences et une charge de travail élevées. « Les infirmiers et les aides-soignants ont souvent des horaires de travail longs et irréguliers, qui peuvent avoir un impact négatif sur leur santé mentale et physique », poursuivent-ils. Ainsi, les soignants qui travaillent en 10 et 12 heures présentent des risques de dépression et de burn-out plus élevés que leurs collègues qui exercent en 7 heures. Les longs horaires de travail sont fréquents au sein des spécialités médicales et en soins intensifs, précisent-ils par ailleurs, les horaires en 7 heures étant plus répandus dans le secteur de la psychiatrie. Ainsi, dans les unités en soins intensifs de deux hôpitaux, plus de la moitié des infirmiers travaillant en 12 heures ont rapporté souffrir d’une fatigue chronique légère ou modérée, cite l’étude en exemple.
La psychanalyste et philosophe Cynthia Fleury appelle à refonder la dignité par le soin et déplore, dans un entretien au « Monde », le décalage tragique entre l’affirmation d’une dignité humaine universelle et la réalité des faits qui dément ce discours.
Dans son nouvel essai, La Clinique de la dignité (Seuil, collection « Le compte à rebours », 224 pages), Cynthia Fleury, la fondatrice de la première chaire de philosophie à l’hôpital, alerte sur la banalisation de l’« indignité ordinaire » et appelle à dépasser l’indignation pour refonder une politique de la dignité.
Vous décrivez une nouvelle sensibilité citoyenne à l’égard de la dignité. Comment s’exprime-t-elle ?
La revendication de la dignité fédère aujourd’hui plus encore que celles de l’égalité et de la liberté. On le voit dans les mouvements des « gilets jaunes », de Black Lives Matter contre le racisme, de #metoo contre les violences sexuelles ou dans les marches des fiertés LGBTQIA+. Ils n’expriment pas seulement une demande de reconnaissance, mais revendiquent l’égale valeur des vies humaines, y compris celles qui sont définies par la stigmatisation. Parce qu’ils sont souvent exclus d’un monde majoritaire qu’on leur a vendu comme universel, ces hommes et ces femmes réclament le respect inconditionnel dû d’emblée aux individus.
Jean-Michel Hauteville jeudi 24 août 2023 MARTINIQUE Ce pavillon n'a pas pu être rénové, faute de fonds. • PHOTO JEAN-MICHEL HAUTEVILLECréé en 2021 à proximité de l'hôpital Maurice-Despinoy, le Village du rétablissement aide d'anciens patients atteints de schizophrénie à retrouver une vie normale après leur hospitalisation en psychiatrie. Mais ce projet, porté par l'association Tombolo, est en péril : il y a six mois, l'Agence régionale de santé a porté plainte contre la structure et interrompu le paiement des subventions, sans fournir d'explications. L'affaire est désormais portée devant la justice.
Niché dans un écrin de végétation luxuriante, au bout d'un chemin cahoteux qui serpente sur les hauteurs les plus reculées de Balata, le Village du rétablissement a tout de la petite ferme typique de nos campagnes, avec ses lieux d'habitation, ses moutons, son poulailler autour duquel caquètent une vingtaine de poules dodues, ses ruches, ses fleurs, ses arbres fruitiers et son jardin partagé où poussent des papayers et toutes sortes de plantes maraîchères.