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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 25 février 2023

Pierre Sidon, psychiatre, sur Pierre Palmade : « Ce n’est pas quelqu’un qui n’a pas fait d’effort (…) On a toujours une satisfaction mauvaise à voir







«Ce n’est pas quelqu’un qui n’a pas fait d’effort (…) On a toujours une satisfaction mauvaise à voir des gens qu’on a admirés devenir des victimes de leur destin» estime le psychiatre Pierre Sidon dans #MidiNews


Dennis Ombachi, le sportif bipolaire qui sensibilise aux maladies mentales

 




Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard

Publié le : 

L’ancienne star de rugby Dennis Ombachi a annoncé publiquement souffrir de troubles bipolaires, une maladie caractérisée par une alternance d’épisodes d’exaltation et de dépression. Reconverti dans la cuisine, il cumule désormais les millions de vues pour ses vidéos de recettes sur Tik Tok.

Tournées depuis son balcon, les vidéos Tik Tok de Dennis Ombachi cumulent les vues. Plus de 40 millions pour une recette de poulet et de naans. Il vient même de remporter le prix 2022 de meilleur créateur de contenu en Afrique, décerné par le réseau social.  Mais en 2021, c’est avec un autre genre de message que l’apprenti cuisinier fait le buzz. Il annonce alors sur Twitter avoir été diagnostiqué bipolaire. 

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A Mulhouse, une prise en charge innovante de la santé mentale

Hélène POIZAT - 19 févr. 2023

Le pôle de psychiatrie et santé mentale du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace propose une prise en charge innovante des jeunes adultes dès l’apparition de premiers troubles psychiques. Inspirée de la méthode finlandaise de l’Open dialogue, Diapason intègre l’entourage familial et les proches de la personne touchée, pour éviter au maximum les hospitalisations sous contrainte et la médication.

L’équipe Diapason du pôle de psychiatrie et santé Mentale au GHRMSA propose une approche thérapeutique inédite d’accompagnement précoce aux soins en psychiatrie.  Photo L’Alsace /Darek SZUSTER

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Pour une psychiatrie indisciplinée

La fabrique

éditions 

Sortie : 3 février 2023

Olivier Brisson

L’auteur de ce livre, psychomotricien, raconte avec passion ses rencontres avec des personnes à l’élan vital fragilisé pour des raisons très variées, et relate la façon dont l’institution psychiatrique paralyse, défait, aspire la vitalité des liens précaires qui ont pu se tisser dans l’expérience de soin. 

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Challenge de la cicatrice sur TikTok : «L’ado a une vision erronée du danger»

par Katia Dansoko Touré   publié le 17 février 2023 

Apparu sur le réseau social chinois, ce défi qui consiste à se tordre la peau du visage jusqu’à laisser des marques fait fureur dans les cours de récré. Joachim Müllner, médecin psychiatre en région parisienne, explique pourquoi les ados s’adonnent à de telles pratiques.

TikTok, le réseau social chinois prisé des ados, recommence à inquiéter avec l’apparition d’une énième tendance plutôt malsaine. Après le blackout challenge – consistant à s’étouffer jusqu’à perdre connaissance, il a conduit au décès de plusieurs jeunes – entre autres défis ubuesques (se jeter devant un camion en marche, avaler une cuillère de protéine en poudre sans dilution ou se lancer des casseroles remplies d’eau bouillante les uns sur les autres), c’est actuellement «la trend de la cicatrice» qui fait fureur sur le réseau social et dans les cours de récré. Le principe : se pincer puis se tordre la peau du visage avec les doigts, le plus fort possible, pour y laisser… des cicatrices. TikTok abonde en vidéos-modes d’emploi (plus de 700 000 vues pour certaines). Le 13 février, les porte-parole de la plateforme ont indiqué à nos confrères de BFM TV ne pas considérer que cette pratique relève de l’automutilation. L’été dernier, en réaction aux drames liés au blackout challenge, l’entreprise s’était tout juste fendue d’un communiqué de presse assurant renforcer la sécurité et le bien-être de ses usagers. Comment expliquer cette appétence des adolescents pour de telles pratiques ? Eléments de réponse avec le médecin psychiatre Joachim Müllner, qui exerce en région parisienne. Il souligne que ce «défi» peut provoquer de «douloureux hématomes voire des marques à vie».

Immersion dans la « P’tite Cafète » d’un hôpital psychiatrique : une exposition de Frédéric Stucin à Stimultania

par Guillaume Krempp Publié le 19 février 2023.

Jusqu’au 15 avril 2023, Stimultania expose le projet « Les interstices » de Frédéric Stucin. Pendant un an, le photographe s’est installé dans une cafétéria accolée au service psychiatrique de l’hôpital de Niort. En résultent 82 photographies, dont de nombreux portraits, sans aucun cliché.

Au numéro 33 de la rue Kageneck, au pôle photographie Stimultania, la porte s’ouvre toujours sur un autre monde. Jusqu’au 15 avril, l’espace d’exposition nous immerge dans la P’tite Cafète, la cafétéria voisine du pôle psychiatrie de l’hôpital de Niort. Le photographe Frédéric Stucin s’y est installé un an, au milieu des patients qui viennent passer un moment, boire un café, manger une glace, discuter entre eux ou avec les soignants.

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"On a effacé son image" : l'enquête d'un Sparnacien sur sa grand-tante enfermée 49 ans en psychiatrie


Le média 
de la vie locale


INTERVIEW - Médecin à la retraite, Michel Horvilleur a, dans "Le fantôme de Rosa" (La Nuée Bleue), cherché à déceler les raisons pour lesquelles sa grand-tante paternelle a été hospitalisée de force pendant près d'un demi-siècle dans l'hôpital psychiatrique de Villejuif (Val-de-Marne). 

Michel Horvilleur signe "Le fantôme de Rosa" aux éditions La Nuée Bleue.
Michel Horvilleur signe "Le fantôme de Rosa" aux éditions La Nuée Bleue. © Radio France - Philippe Peyre

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vendredi 24 février 2023

Un haut lieu d’histoire de la Margeride et de la psychiatrie protégé monument historique

 








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Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère) est connu internationalement pour son hôpital psychiatrique où a été inventée après-guerre la psychothérapie institutionnelle. Actuellement Centre hospitalier François Tosquelles, plusieurs de ses bâtiments viennent d’être inscrits au titre des monuments historiques par arrêté préfectoral du 26 janvier 2023 (façades et toitures de l’ancien bâtiment de l’administration ; chapelle, façades et toitures de l’ancien bâtiment de la communauté qui jouxte la chapelle, cimetière des fous avec l’allée d’accès).

Histoire patrimoniale de l'hôpital

L’importance de l'hôpital de Saint-Alban pour l'histoire de la Lozère et de la psychiatrie, le rôle précurseur joué après-guerre par l'établissement dans la rénovation de la psychiatrie sous la direction de François Tosquelles, font de l’ancien asile de Saint-Alban un ensemble prestigieux autant qu’hétéroclite sur le plan architectural : château à la cour Renaissance, bâtiment de l’administration caractéristique de la sobre et monumentale architecture publique, bâtiments très simples des années 1960 dont la chapelle est l’élément spectaculaire par la forme triangulaire de sa façade, ses hautes toitures en ardoises et son décor impressionnant. Le cimetière des fous est un lieu de recueillement, témoin de l’accueil qui a été fait, dans cette région reculée de la Margeride par des médecins engagés dans la Résistance, aussi bien aux fous, qu’aux réfugiés, politiques, Juifs…

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Tim, un “Nartiste” improbable

18 février 2023

Chamarandes-Choignes

De notre correspondant Norbert Monzein













Artiste totalement méconnu de l’art brut, Tim est sorti de malles dénichées dans un vide-greniers par Jean-Michel Douche. Ce dernier ne s’attendait sans doute pas à une telle découverte. Pour le commun des mortels, les dessins et mots qui émanaient de cette trouvaille n’auraient sans doute pas retenu l’attention méritée.

C’était sans compter sur l’acharnement de Jean-Michel Douche et de sa compagne Maryvonne Rincent, qui ont entrepris de décrypter plus de 2 000 fiches colorées, l’illustration de toute une vie, celle d’un garçon bien de chez nous à qui rien ne souriait. Véritable patchwork d’une expression qui lui était propre, mêlant dessins et mots à l’orthographe toute phonétique, le couple travaille depuis deux ans sur ce sujet et chaque jour découvre un peu plus de la vie de ce personnage atypique.

Ouvrier paysan

On ne connaît que son patronyme, Tim, un Haut-Marnais, ouvrier paysan né en 1918 d’un père soldat américain en cantonnement en Haute-Marne en 1917-1918, avant de monter au front, et d’une mère, jeune Haut-Marnaise. Peu après sa naissance, Tim est orphelin. Recueilli par son oncle et sa tante, paysans, sans enfant, dans une petite ferme autarcique à l’écart d’un village.

Il y passera toute sa vie. Il se révèle simple d’esprit, il ne va pas à l’école communale mais apprend à écrire avec sa tante et à dessiner avec son oncle. Tim est un gars costaud qui aide son oncle à la ferme revenu épuisé de la guerre.

Vers 1946, il rencontre des vacanciers parisiens libertaires, résidents dans un cabanon (La Maison bleue) au bord d’une rivière qui vont dynamiser son envie de dessiner devenant un Nartiste* d’art brut. Autodidacte, il va décrire son monde, le Monde de Tim, un monde où l’imaginaire brasse le réel.

C’est ainsi qu’il fait face au monde compliqué. Bâtard d’étranger, orphelin, simplet, Tim, simple paysan, a finalement tracé sa route sur le papier.

Bien qu’isolé dans une petite ferme, le monde est venu à lui, avec des Belles, des Amigos, des gens cultivés, il a même découvert le Petit prince et le grand Picasso.

Cette personne solitaire, attachante, a été protégée par sa famille et son entourage de la malveillance, d’où son anonymat révélé par ses œuvres d’une magnifique naïveté.

Résilience

Le Monde de Tim témoigne d’un monde paysan disparu et d’une résilience formidable qui nous touche.

Jean-Michel et Maryvonne se sont mis en relation avec l’association “Itinéraires singuliers”, qui recueille les témoignages inconnus et en font la promotion. Chaque semaine, le couple leur envoie le résultat de leurs transcriptions pour mémoire. Dans leur atelier à Choignes, l’âme de Tim est omniprésente, ses boîtes en fer dans lesquels on trouve ses messages, son audace artistique charnelle sur des supports admirablement conservés témoignent d’une vie simple et finalement heureuse. Tim est décédé à l’âge de 52 ans, laissant un incroyable patrimoine artistique à découvrir absolument.

Samedi 11 mars, à 15 h, à l’Espace Bouchardon de Chaumont, en concertation avec les Silos et l’implication de l’association “Itinéraires singuliers”, une présentation vidéo suivie d’un débat sur l’Imaginaire de Tim sera présentée par Jean-Michel Douche. Entrée libre.

*Nartiste expression de Tim qui écrivait ce qu’il entendait sous une forme d’écriture phonétique signifiant artiste.


Les 40 ans de la Fabuloserie, musée de l’art “hors-les-normes”

Frédérique Chapuis  Publié le 17/02/23

Installation de Francis Marshall, ancien instituteur qui eut à sa disposition une salle entière pour mettre en scène ses grandes poupées.

Installation de Francis Marshall, ancien instituteur qui eut à sa disposition une salle entière pour mettre en scène ses grandes poupées.

Photo Halle Saint-Pierre

En 1983, Caroline et Alain Bourbonnais ouvraient une maison-musée à Dicy, dans l’Yonne, pour y exposer leur collection d’œuvres d’art brut et d’art populaire. Une partie de ce trésor est présentée à la Halle Saint-Pierre, à Paris, jusqu’au 28 août.

À Dicy, un village de Bourgogne, se cache la Fabuloserie : une surprenante maison-musée et un jardin habité par des œuvres d’art dit « hors-les-normes », dont le fameux manège de Petit Pierre. Plus d’un millier de peintures, de dessins, de sculptures, d’installations d’art brut, d’art naïf et d’art populaire, réalisés par des artistes en marge de la scène officielle, ont trouvé refuge dans ce lieu, ouvert au public en 1983. Une partie de ce fabuleux trésor, constitué par Caroline et Alain Bourbonnais, est aujourd’hui présentée à la Halle Saint-Pierre. Lui, architecte, dessinateur, sculpteur, s’intéressait non seulement à cet art, mais aux histoires personnelles de chacun des auteurs. Motivé par la curiosité et sans doute par une certaine compassion, il a révélé ces artistes hors-les-normes et ce qu’ils cherchaient à garder secret.

A la télé «Mon Enfant après moi», ou l’impensé du vieillissement des personnes handicapées

par Elsa Maudet  publié le 18 février 2023 

Le documentaire, diffusé ce samedi soir sur Public Sénat, emmène les téléspectateurs à la découverte du Boistissandeau, une structure unique en France qui accueille des adultes handicapés et leurs parents âgés.

La question hante nombre de parents d’enfants handicapés : que va devenir mon fils, que va devenir ma fille, lorsque je mourrai ? Elle se pose avec d’autant plus d’acuité que l’espérance de vie s’allonge. Les personnes trisomiques peuvent par exemple aujourd’hui espérer vivre jusqu’à 60 ans, contre 25 ans dans les années 80«Toute une génération va survivre à ses parents, ce qui n’était pas le cas avant», note Martin Blanchard, réalisateur du documentaire Mon Enfant après moi, diffusé ce samedi soir à 21 heures sur Public Sénat.

Reportage Les médecins «tout-terrain», contreforts de la vallée de la Roya

par Mathilde Frénois, envoyée spéciale à Breil-sur-Roya  publié le 18 février 2023

Le territoire enclavé des Alpes-Maritimes ne connaît pas la pénurie de généralistes grâce à une maison de santé dans laquelle ils sont sept à partager leur temps de travail et leurs revenus. Une solution contre la désertification médicale.

Entre les chaises de la salle d’attente de la maison de santé pluriprofessionnelle de Breil-sur-Roya s’invitent Astérix et Obélix, en carton et en géant. Le reste fait dans l’ultra classique : plantes vertes, poster d’une plage paradisiaque et messages de prévention. Jean-Pierre Gaetti et Julien Allard ont à peine le temps d’apprécier la déco. La main droite du premier, retraité de 75 ans, a triplé de volume. Son aide de vie a obtenu une consultation en une heure, et cinq minutes d’attente sur place. Les ordonnances du second, berger de 45 ans désormais en fauteuil roulant, arrivent en fin de validité. Julien Allard n’a attendu que deux jours pour avoir un rendez-vous avec son médecin traitant. Territoire enclavé et isolé des Alpes-Maritimes, la vallée de la Roya ne connaît pas la pénurie de médecins. Sa maison de santé a su attirer et conserver 31 professionnels de santé. Parmi eux, sept généralistes partagent leur temps de travail et leurs revenus. Une solution contre la désertification médicale.

Se rapprocher ou se déchirer : vers quoi tendons-nous après le verre de trop ?

Caroline Guignot    6 févr. 2023

À retenir

  • Une étude écologique en vie quotidienne, permettant de récolter des données en temps réel pendant 30 jours, a montré que dans un quart des cas, les membres des couples participants ont signalé avoir vécu des relations intimes ou des conflits au sein de leur couple après une consommation excessive d'alcool.

  • La tendance individuelle à l'intimité ou au conflit de celui ayant bu influence la nature des évènements pouvant survenir après consommation. Par ailleurs, le fait d’être plutôt en harmonie ou en situation de satisfaction vis-à-vis de leur couple favorise aussi un rapprochement plutôt qu’un conflit.

  • Selon les auteurs, « les caractéristiques de l'individu et de la consommation d'alcool sont importantes, mais l'alcool semble également amplifier le sentiment par rapport au contexte relationnel qui précède la consommation ». Ainsi, « ni remède miracle », ni « pilule empoisonnée » comme le suggèrent d’autres auteurs, l'alcool renforcerait plutôt l'influence de la situation prédominante au sein du couple.

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Dans la tête de l’incendiaire de la rue Erlanger

Écrit par Laurence Barbry  Publié le 

Début février 2019, un incendie a ravagé un immeuble de la rue Erlanger. Une femme a été arrêtée. Jugée à Paris, les experts psychiatres ont conclu lors de l’instruction que l’accusée était accessible à la sanction pénale.

Le docteur Daniel Zagury est le premier expert psychiatre à s’avancer à la barre. Crâne dégarni, moustache grise, à 73 ans, l’homme est un habitué des cours d’assises. Les tueurs en série Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret sont passés "entre ses mains".

S’agissant d’Essia Boulares, l'accusée, il l’a vue une dizaine de fois entre décembre 2019 et août 2021. Sans presque jamais regarder ses notes, pendant plus de deux heures, il expose les résultats de ses observations cliniques et formule en introduction cette question qu’il s’est posée dès le début : "Les soins sont-ils possibles face à usage ancien et répété de toxiques ?". 

Dans une salle comble, les mots de Michèle Boulares, la mère de l’accusée, résonnent encore : "C’était toujours la même chose. Elle était hospitalisée et puis au bout de trois-quatre jours d’hospitalisation où elle était cadrée, on me disait 'elle est formidable votre fille, elle n’a pas de problème'. Et on la laissait sortir". Alors, fallait-il ou pas laisser sortir Essia Boulares de l’hôpital Sainte-Anne le 30 janvier 2019 ?

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Punir un enfant en l’isolant dans sa chambre est « très efficace pour le “dresser”, pas pour l’“éduquer” »

Publié le 18 février 2023

TRIBUNE

Le philosophe Pierre Vesperini récuse, dans une tribune au « Monde », la méthode du « Time Out », consistant à mettre à l’écart l’enfant pour un temps limité, prônée par la psychologue Caroline Goldman, et estime que c’est un retour à la psychologie « béhavioriste ».


Voici donc la nouvelle panacée : enfermer les enfants dans leur chambre. Les isoler en tout cas, les exclure. C’est le « Time Out » [pratique qui consiste à mettre à l’écart l’enfant (généralement dans sa chambre), pour un temps limité]« Pas plus de deux minutes à 1 an ou 2 ans », explique au Monde la psychologue Caroline Goldman, puis la peine devient « proportionnel[le] à la transgression de l’enfant ».

La campagne contre l’éducation positive portée en France par la presse de droite, du Figaro au Point, obtient maintenant les honneurs du Monde, à la faveur d’un entretien qui figure depuis hier en tête des « articles les plus lus ».

Impact neurologique

Contrairement à ce qu’affirme Mme Goldman, la méthode du « Time Out » est loin de « fai[re] l’objet d’un consensus scientifique international ». Une recherche parue en 2022 dans Pediatric Reports, qui comparait empiriquement les deux approches éducatives, concluait justement à l’inefficacité du « Time Out » et à l’efficacité de l’éducation positive.

Caroline Goldman, psychologue : « J’ai vu arriver dans mon cabinet des parents sains et structurés, victimes de désinformation sur la parentalité positive »

Propos recueillis par   Publié le 15 février 2023

La docteure en psychologie de l’enfant se rallie aux pédopsychiatres qui dénoncent les écueils de l’« éducation positive », source selon elle de troubles du comportement. Elle défend la méthode du « Time Out », consistant à mettre à l’écart l’enfant pour un temps limité.

Caroline Goldman, psychologue pour enfants, à son domicile, à Montrouge, le 12 novembre 2022.

Il y a huit ans, Caroline Goldman a vu arriver dans ses consultations des enfants « agités » qui ne manquaient pourtant de rien ; des petits « choyés jusqu’à la démesure » mais qui vivaient dans « un manque préoccupant de limites éducatives ». Dans ses podcasts qui l’ont fait connaître (plus d’un million d’écoutes), et dans son dernier ouvrage File dans ta chambre ! (Interéditions, 2020, réédité en avril), la docteure en psychologie dit partager ce constat avec de nombreux professionnels de l’enfance : les troubles du comportement explosent en France, notamment en raison des écueils d’une éducation positive largement relayée dans les médias depuis une dizaine d’années.

Dans un entretien au Monde, elle explique aussi que des enfants « mal limités » peuvent faire l’objet d’un diagnostic erroné de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou de HPI (haut potentiel intellectuel).

Gérer l’incertitude dans la pratique de la médecine

Paolo Spriano      22 févr. 2023

La médecine est une profession très complexe. Les médecins sont appelés à poser des diagnostics, à élaborer des plans de traitement et à émettre des pronostics sur l’évolution de la maladie et le devenir de leurs patients. Dans la pratique clinique, ils sont souvent confrontés à des cas où un patient présente des symptômes communs à plusieurs pathologies. Pour établir la cause réelle, le médecin doit effectuer un diagnostic différentiel. Ce processus implique de recueillir les antécédents médicaux de la personne, de procéder à un examen ciblé et de prescrire les examens complémentaires nécessaires. Faut-il s’étonner, dès lors, que l’incertitude fasse partie du quotidien des médecins ?

L’analyse des décisions en médecine montre qu’il existe un niveau élevé d’incertitude lorsque la meilleure décision que le médecin peut prendre n’est pas de prime abord évidente (c’est-à-dire, lorsque de nombreuses solutions sont perçues comme bonnes) et lorsque le problème est un problème qui se produit peu fréquemment ou qui exige un haut niveau de connaissances.

Il pourrait être utile de disposer de stratégies pour faire face à l’incertitude, selon un éditorial publié dans la revue The American Journal of Medicine. L’auteur, le Dr Daniel M. Lichtstein, mentionne les aspects de la pratique clinique quotidienne auxquels ces stratégies peuvent s’appliquer.

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Enquête Festifs ou accros, les chemsexeurs sur une ligne fragile

par Miren Garaicoechea  publié aujourd'hui

Depuis l’accident provoqué par Pierre Palmade, la pratique, à risques, visant à consommer des substances avant les rapports sexuels fait l’objet d’amalgames et d’une diabolisation homophobe. Rencontre avec des chemsexeurs qui témoignent de leur pratique récréative ou addictive.

Le 17 février, Pierre Palmade, 54 ans, testé positif à la cocaïne et aux médicaments de substitution lors de l’accident de la route qui a fait trois blessés graves, dont une femme enceinte qui a perdu son bébé à naître, a été mis en examen pour homicide involontaire. Cela faisait «plus de vingt-quatre heures que Pierre Palmade faisait la fête chez lui avec quatre autres jeunes gens et qu’il consommait diverses drogues, notamment des drogues de type chemsex en injection», affirmait dans la foulée BFM. Aucune confirmation du procureur, mais la polémique est lancée. «Depuis deux semaines, on a l’impression que la France découvre coup sur coup la cocaïne puis le chemsex, et certains discours caricaturaux sur les drogues ressortent», relate Mario Blaisepsychiatre et chef du service d’addictologie de l’hôpital Marmottan, à Paris.

Photo / BRUT BXL; pleins feux sur l’Art brut sous toutes ses coutures

 LE SURICATE MAGAZINE

Judith Condé   25 février 2023

Jorge Alberto Hernandez Cadi, Sans titre, Vers 2015, Collage(carte postale colorisée, tirage argentique d'époque, coupure de presse, papier) et broderie sur papier, recto-verso, 34,5x24,5 cm, Collection Bruno Decharme, Paris.

Le Centre d’ART Brut et Contemporain La « S » Grand Atelier s’associe à Bruno Decharme, collectionneur et fondateur de abcd-art brut à Paris, pour proposer une série d’expositions et d’événements autour des multiples facettes que peut prendre la photographie brut. Etrangers (à priori) à la culture des beaux-arts, aux circuits marchands et aux tendances émergeant au sein des institutions et des musées, les créateurs et créatrices d’art dit « brut » proposent d’autres formes de représentations, singulières et surprenantes.

Intime, fantômes, espionnage, fétichismes et reconstructions

Au Botanique, l’exposition présente son corpus à travers quatre grands thèmes : « Journaux intimes/journaux du monde », « Le corps, cet étranger », « Les jeux à deux » et « Anthologies : esprits et fantômes ». Réseaux labyrinthiques dans lesquelles temporalités et significations se superposent, fragmentations corporelles et hybridation, mise en scène érotiques trahissant un fétichisme ou une angoisse indicible, créations énigmatiques traversées de spectres… Certaines œuvres semblent témoigner d’une tentative d’exorcisme, d’autres d’un jeu ou d’une re-création nécessaire à la constitution d’une image de soi comme du monde. Inquiétantes, drôles ou déroutantes, ces créations n’ont pour la plupart rien à envier, au niveau du fond comme de la forme, aux œuvres réalisées intentionnellement dans une démarche artistique. Le musée Arts & Marges propose quant à lui les créations résultant de la collaboration entre le photographe Vincent Beeckman et les résidents du centre de psychothérapie « La Devinière ».

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