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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 20 janvier 2023

Médecins-infirmiers : la bataille des communiqués

  18 janvier 2023

La proposition de loi de Stéphanie Rist (lire aussi l'article sur l'accès direct pour les IPA, publié hier sur ActuSoins.com) suscite une levée de boucliers unanime du côté des syndicats de médecins libéraux... mais la profession infirmière n’hésite pas à répliquer.

Oubliées, les petites guéguerres qui ont traditionnellement cours au pays des syndicats de médecins libéraux ! La proposition de loi de Stéphanie Rist semble avoir rétabli contre elle une certaine harmonie entre les différentes organisations. « Madame la députée, avez-vous pensé aux patients, interrogeait dans un communiqué diffusé en décembre le Dr Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). La CSMF vous demande de ne pas inventer une santé à deux vitesses, celle de ceux de nos concitoyens qui auront un médecin, celle de ceux qui auront un officier de santé. »

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L’« accès direct » des patients à certains infirmiers adopté à l’Assemblée nationale

Le Monde avec AFP  Publié le 19 janvier 2023

Afin d’améliorer l’accès aux soins et de lutter contre les déserts médicaux, ce texte permet de consulter des personnels paramédicaux sans passer par des médecins. Ces derniers dénoncent une médecine à deux vitesses.

La mesure irrite déjà les médecins. L’Assemblée nationale a adopté, dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 janvier, l’ouverture d’un « accès direct » des patients aux infirmiers en pratique avancée (IPA). Il s’agit de l’une des dispositions d’une proposition de loi sur l’accès aux soins.

Etudes de médecine : le « coaching » en plein essor

Par   Publié le 19 janvier 2023

Motivation, confiance en soi, gestion du stress… Les conseils et offres d’accompagnement psychologique pour les étudiants en PASS et L.AS sont proposés par certaines universités mais surtout par des acteurs du privé.

Capture d’écran de Germain Lévêque qui donne des conseils aux étudiants en médecine sur son compte TikTok Pass_las_ton_annee, le 30 octobre 2022.

Quand Anaëlle Cotte-Carluer, 17 ans, étudiante en première année de PASS (parcours accès santé spécifique) à l’université Lyon-Sud a ouvert son compte Instagram un soir du mois d’octobre, elle est tombée sur une publication du tutorat de sa fac, qui lui a fait du bien. Intitulé « Mardi tips sur le stress », ce post détaillait la mécanique du stress et les différents moyens de lutter contre ses effets néfastes. Du bain à la méditation en passant par la cohérence cardiaque, quelques idées concrètes pour lutter contre la vague de panique qui peut parfois s’emparer des jeunes gens en pleine période de révisions étaient proposées. Le tout entrecoupé de phrases encourageantes : « Croyez en vous », « Vous n’êtes pas seuls » ou « Vous êtes capables du meilleur ». « Dans le tutorat où je suis inscrite, il y a un pôle bien-être, raconte Anaëlle. Ils nous ont donné quelques conseils en amphi et publient régulièrement ce genre de contenus sur les réseaux sociaux. Ce sont des recommandations simples, des astuces réalistes. Moi ça m’a paru suffisant, mais peut-être parce que je ne suis pas hyper stressée. »

Risques psychosociaux au travail en psychiatrie : quels liens avec les pratiques de soins ?

Publié le 

La recherche RPSY, actuellement en cours1, vise à explorer les liens entre pratiques de soins, notamment l’usage de la contrainte (isolement, contention), risques psychosociaux (RPS) et santé mentale au travail des soignants de psychiatrie adulte dans huit établissements publics de santé mentale (EPSM)2.  De premiers résultats, publiés dans la Revue française des Affaires sociale (en accès gratuit jusqu’au 5 février) mettent en lumière les difficultés, les limites et les enjeux d’une politique de prévention des RPS, particulièrement sensible au sein des établissements, source de tensions et divisions entre les partenaires sociaux et les directions, témoignant d’une difficile coopération susceptible d’en affaiblir la portée.

L’objectif de la recherche RPSY est de faire un état des lieux de la santé mentale au travail et identifier les principaux facteurs de risques des professionnels de la psychiatrie publique de secteur, puis proposer des recommandations de bonnes pratiques. Les auteurs de cet article rappellent que « les critiques, dont la démarche participative et le protocole de recherche proposés ont été l’objet, sont révélatrices des débats et controverses entourant la production de connaissances sur la santé mentale au travail, entre approches compréhensives versus objectivistes« . Une manière d’en tenir compte a été d’engager une étude préliminaire afin de questionner le sens de l’engagement des établissements dans cette recherche, leurs motivations et les attentes.

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Bientôt un antidépresseur efficace en deux heures ?

Bénédicte Salthun-Lassalle  18 janvier 2023

 dépression

Des chercheurs chinois ont inventé une molécule qui a un effet antidépresseur en deux heures en agissant sur un seul petit noyau du cerveau. Sans aucun effet secondaire. Reste à la tester chez l’homme !

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Les ailes du déluge



Par François Salmeron  16 janvier 2023

Les ailes du déluge

Qui n’a jamais rêvé de voler là-haut, et de planer dans les cieux ? Ce songe vieux comme l’humanité, Hans-Jörg Georgi (né en 1949) l’accomplit pour nous à la galerie Christian Berst art brut. Une flotte d’avions, réalisée à partir de boîtes à chaussures, nous attend en effet dans un accrochage des plus élégants. Suspendus à des fils, des aéroplanes à hélices, comptant jusqu’à six étages, prennent place devant un papier peint bleu marine représentant un ciel orageux, percé par un sublime trait lumineux… Annonce d’un déluge ? Fin de l’orage – car après la pluie vient le beau temps ? Ou manifestation divine ?

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Un voyage émouvant dans un univers incertain

 Les nouvelles les plus importantes de la journée

16 janvier 2023

Un voyage émouvant dans un univers incertain

Après la mort subite de Zocha (Agnès Sourdillon), sa mère, le jeune poète Ezra (Charlie Fabert) perd ses mots lors de la cérémonie funéraire. Il glisse alors dans un état de sommeil permanent, tel qu’on en trouve dans les contes les plus magiques. La pluie commence à tomber et elle va continuer à inonder le village qui devient un lac. Dans son nouvel univers mental, hors du temps des hommes, Ezra vit plusieurs existences, ou plus précisément découpe la sienne en tranches de temps parallèles.

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jeudi 19 janvier 2023

Le portrait Caroline Eliacheff, du genre tenace


 


par Eve Szeftel publié le 15 janvier 2023 à 17h00

La pédopsychiatre et psychanalyste, fille de Françoise Giroud et analysée par Lacan, qui dénonce une mode du changement de sexe chez les adolescents, se retrouve traitée de transphobe.

C’est devenu un lieu commun : une femme en vue est forcément puissante et féministe. Puissante et féministe, celle qui a eu quatre enfants de trois hommes différents, dont le premier à 16 ans, écrit de nombreux livres et les scénarios de trois films de Claude Chabrol, dirigé pendant trente ans un centre médico-psychologique (CMP) en banlieue, celle qui fait face, depuis la parution de la Fabrique de l’enfant transgenreoù elle met en garde contre l’administration de traitements irréversibles à des mineursà une violente campagne l’accusant de transphobie, l’est assurément. Mais ce serait vulgaire de le revendiquer. On n’est pas la fille de Françoise Giroud, qui fut secrétaire d’Etat à la Condition féminine, pour rien.

Transphobie : Libération déroule le tapis rouge à Caroline Eliacheff, psychiatre réactionnaire

Cléo Rivierre  mercredi 18 janvier

Libération publiait le 15 janvier un portrait élogieux de Caroline Eliacheff, pédopsychiatre et psychanalyste qui dénonce un « phénomène transgenre » qui se répandrait chez les mineurs et constituerait un « scandale sanitaire ». Contre-portrait d'une transphobe bourgeoise et réactionnaire au discours basé sur des fake news.

Dans Libération, le portrait élogieux d’une militante bourgeoise réactionnaire

Le 15 janvier, le journal Libération publiait un portrait très élogieux de la pédopsychiatre et psychanalyste Caroline Eliacheff, connue pour ses positions réactionnaires. L’article a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, ont critiqué la complaisance de la journaliste envers cette personnalité controversée. En effet, dès l’introduction de l’article, le ton est donné : « La pédopsychiatre et psychanalyste, fille de Françoise Giroud et analysée par Lacan, qui dénonce une mode du changement de sexe chez les adolescents, se retrouve traitée de “transphobe”. » Ensuite, Libération fait l’éloge du style de vie de grande bourgeoise d’Eliacheff : « Brushing impeccable, maquillage léger, Caroline Eliacheff a 75 ans, douze petits-enfants et huit arrière-petits-enfants. Elle en paraît dix de moins » ; avant de s’extasier sur son « train de vie élevé », qu’on « devine au luxe qui l’entoure, à ses bijoux ou à sa collection de tableaux ». Mais si les militants ont réagi au ton général de l’article, c’est surtout en raison de la transphobie de Caroline Eliacheff, à l’origine de l’article paru dans Libération, qui prend largement sa défense, mettant des guillemets autour des accusations de transphobie à son égard, et développant longuement sur les menaces dont elle est l’objet.

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Jennifer Tamas: «Le regard masculin fait d’Andromaque une victime. Mais c’est une résistante, celle qui dit non»

par Cécile Daumas  publié le 18 janvier 2023 

La professeure de littérature française démontre dans «Au non des femmes» que les héroïnes de chefs-d’œuvre ne sont pas aussi soumises en matière de mariage, de maternité ou de sexualité qu’une lecture rétrograde des classiques ne le laisse accroire.

Vous soupirez d’ennui à l’évocation de la princesse de Clèves, Andromaque ou Bérénice vous épuisent dans leur passion tragique, la galanterie vous paraît à côté de la plaque à l’heure de #MeToo. Dans Au non des femmes, Jennifer Tamas renverse notre vision de la littérature classique faisant de ces figures mythiques des femmes qui avaient aussi le pouvoir de dire non. Professeure de littérature française de l’Ancien Régime à Rutgers University (New Jersey), spécialiste du XVIIe siècle, elle reconstitue une archéologie du refus féminin. Des «refus oubliés, effacés, incompris ou irrecevables», écrit-elle. Relire la littérature de cette époque, c’est aussi évoquer l’intense vie intellectuelle féminine au XVIIe siècle où les Précieuses, loin d’être si ridicules, réinventent l’amour et son expression. C’est enfin sortir de l’oubli des femmes de lettres écartées de la postérité littéraire, comme Madame D’Aulnoy, autrice de contes subversifs, ou Louise Dupin, esprit libre en faveur du mariage à l’essai…

Droits des femmes Violences conjugales : l’Assemblée étudie une «aide universelle d’urgence»

par Virginie Ballet  publié le 16 janvier 2023

Afin de faciliter leur émancipation économique et «répondre aux situations de dépendance financière», une proposition de loi est examinée ce lundi prévoyant un prêt sans intérêts pour les femmes victimes de violences conjugales.

La proposition de loi se veut un moyen d’«ajouter un outil supplémentaire à l’arsenal», pour permettre aux femmes victimes de violences conjugales d’avoir «le temps de rebondir»Adopté à l’unanimité fin octobre au Sénat, ce texte, examiné ce lundi à l’Assemblée nationale, prévoit l’instauration d’une «aide universelle d’urgence», pour les victimes de violences conjugales, sous la forme d’un prêt sans intérêts. «Ce dispositif a pour vocation de répondre aux situations d’emprise, de dépendance financière. Tout part du constat que certaines femmes peuvent se trouver contraintes de partir très rapidement. Or, cette absence d’autonomie financière peut être un véritable frein à la séparation», détaille la sénatrice centriste du Nord, Valérie Létard. «Cette mesure est inspirée du terrain : j’ai pris part à beaucoup de réunions impliquant tous les acteurs, du procureur aux forces de l’ordre, en passant par les bailleurs sociaux, pour identifier les manques éventuels sur mon territoire», poursuit l’élue, également conseillère départementale dans le Valenciennois.

Changer de nom, la conquête de soi

Par   Publié le 14 janvier 2023

ENQUÊTE Depuis le 1er juillet, la procédure pour se renommer à l’état civil est simplifiée. Et la demande explose. Une manière de s’affirmer comme acteur de sa filiation.

Le 1er juillet 2022, à 8 heures du matin, David Sina était le premier à entrer dans la mairie de Grenoble, papiers d’identité en main, direction les services de l’état civil. Lorsqu’il en est ressorti un peu plus tard, il n’était plus tout à fait le même. Le jeune homme de 27 ans allait pouvoir officiellement porter le nom de sa mère et s’appeler désormais David Marial, une fois passé le délai de réflexion d’un mois.

Selon le ministère de la justice, durant l’été 2022, ils ont été près de 40 000 citoyens français à demander, comme David, à changer leur nom de famille, une démarche autorisée par la loi Vignal du 2 mars 2022. Cette procédure, qui répondait à une demande sociétale forte, permet à toute personne majeure, une seule fois dans sa vie, de substituer gratuitement le nom de sa mère à celui de son père ou inversement, ou de les associer pour obtenir un double nom, dans le sens de son choix. Jusqu’ici, la démarche était coûteuse (il fallait auparavant payer la publication au Journal officiel et dans un journal local), longue et incertaine, basée sur des critères stricts (un nom ridicule, à consonance étrangère, qu’on veut sauver de l’extinction). En conséquence, elle était sollicitée par 4 000 personnes par an, contre 6 500 par mois depuis l’entrée en vigueur de la loi, le 1er juillet.

Jacques Lacan, Premiers écrits, Seuil, January 2023

 

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Avant que d’être psychanalyste, Lacan a été psychiatre. On n’aurait pas republié ses premiers écrits s’ils n’invitaient à une lecture après coup. Que nous apprennent-ils de la formation du futur analyste ?

Sa clinique est enracinée dans l’unicité du cas. Celui-ci n’est jamais choisi que pour sa « singularité ». Il faut qu’il présente un « caractère original », une « atypicité ». On pourrait y reconnaître une orientation vers le « un par un » qu’impose la pratique analytique.

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“L’Inconscient”, nouvelle formule, sur France Inter : regards croisés sur la psychanalyse

Irène Verlaque   Publié le 14/01/23

ogeday çelik / Getty Images/iStockphoto

Chaque dimanche après-midi, quatre professionnels prennent, tour à tour, le micro de “L’Inconscient” pour décortiquer des cas de psychanalyse. Critiquée pour ses poncifs datés, l’émission a su se régénérer pour proposer plus de pluralisme.

La mélancolie, la culpabilité ou encore l’anorexie. Depuis septembre, les auditeurs de France Inter ont pu entendre le docteur Juan-David Nasio aborder ces thèmes à travers le prisme de la psychanalyse, dans L’inconscient. Chaque dimanche après-midi, le psychiatre et psychanalyste franco-argentin, en exercice depuis une cinquantaine d’années, a fait le récit et l’analyse d’un ancien cas, puis répondu aux questions laissées sur le répondeur d’Inter par les auditeurs qui avaient écouté la première partie de l’émission en podcast.

Découverte. Une nouvelle membrane enveloppe notre cerveau

Publié le 09 janvier 2023 

Chose rare au XXIe siècle, des scientifiques ont découvert chez l’humain une structure anatomique encore jamais décrite, la membrane lymphatique subarachnoïde.

Cerveau humain dans une main, Belgique, 2017.

Une nouvelle structure anatomique vient d’être mise en évidence dans notre cerveau. “Elle a été nommée membrane lymphatique subarachnoïde”, nous apprend le site Iflscience.com. “Elle est épaisse de quelques cellules et fait partie des quatre membranes séparant le cerveau du crâne. Avec les trois autres, la dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère, elle constitue les méninges.”

Située entre l’arachnoïde et la pie-mère, la membrane lymphatique subarachnoïde (ou Slym, selon son acronyme en anglais) “semble séparer le liquide céphalorachidien (LCR) fraîchement produit de celui qui est usé et qui contient les déchets cellulaires”, détaille Iflscience.com.

A quoi ça sert une dictée, à part à faire des fautes ?

publié le 14 janvier 2023

par Arnaud Hoedt, Jérôme Piron, Membres du Conseil des langues et des politiques linguistiques de la Fédération Wallonie Bruxelles

Pap Ndiaye et Brigitte Macron préconisent son exercice quotidien. Se pencher sur la méthode d’apprentissage ne doit pas exclure une réflexion sur notre orthographe, qui comporte des incohérences et des bizarreries, estime l’enseignant et linguiste Arnaud Hoedt.

On a toujours été un grand fan de la rubrique «insolite» du livre des records dans laquelle des gens courageux mettent une énergie folle à réaliser des tâches incroyablement compliquées et pourtant souvent sans grand intérêt. Mais tout ce qui est compliqué doit-il avoir un intérêt ? On pourrait affirmer avec Cyrano que «c’est bien plus beau lorsque c’est inutile». Pourtant, quand il s’agit d’une langue, on préfère souvent la complexité à la complication.

Pour désigner une langue compliquée, les francophones n’hésitent pas à recourir à l’expression : «C’est du chinois». Pourtant, un Chinois nous faisait remarquer récemment que sa langue (le mandarin), bien que très difficile à écrire, n’était pas une langue particulièrement compliquée à apprendre. C’est la relative simplicité de sa grammaire qui la rend accessible. Le chinois ne possède ni conjugaison, ni accords au pluriel, ni genre, et un nombre relativement limité de syllabes.

« Constatant une crise de l’“école républicaine”, nous cherchons à comprendre les échecs des réformes successives »

Propos recueillis par   Publié le 16 janvier 2023

Philippe Champy, coauteur du livre « Contre l’école injuste ! », explique, dans un entretien au « Monde », que la culture à transmettre aux élèves ne doit pas être un patrimoine figé.

Ingénieur à l’Institut national de recherche pédagogique durant quinze ans, Philippe Champy a dirigé les éditions Retz. Membre du Comité universitaire d’information pédagogique, il cosigne avec Roger-François Gauthier, ancien inspecteur général de l’éducation nationale, Contre l’école injuste ! (ESF, 2022).

Parmi vos propositions de « révolution » scolaire, vous dénoncez le « piège » du cloisonnement disciplinaire de l’enseignement et soutenez que l’école est là avant tout pour « éduquer ». Ne s’agit-il pas de thèmes qui déclenchent de puissants phénomènes de rejet, dans et hors de l’école ?

Contrairement à une posture assez courante, nous ne cherchons pas à « jouer au ministre » et à proposer une réforme qui se voudrait aussi consensuelle que miraculeuse. Notre travail de réflexion consiste à poser des questions de fond, celles dont nous faisons le constat qu’elles restent dans l’angle mort de la perception des acteurs de l’école, les professionnels comme les familles, en haut ou en bas de l’échelle.

Santé : « Non, monsieur Macron, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement »

Publié le 16 janvier 2023

TRIBUNE

Bernard Granger  Membre du conseil de surveillance de l’AP-HP

Membre du conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, le professeur Bernard Granger revient sur les annonces – qu’il juge insuffisantes – faites par le chef de l’Etat.

Le président de la République a présenté ses vœux aux acteurs de la santé, le 6 janvier. Il a répété le mantra selon lequel l’hôpital aurait tenu. Si tenir c’est offrir une médecine dégradée, si tenir c’est laisser mourir des patients faute de soins, si tenir c’est laisser des malades entassés sur des brancards, si tenir c’est annuler ou repousser des venues programmées, si tenir c’est faire fuir les personnels, alors, oui, l’hôpital a tenu. Si tenir c’est répondre aux besoins et aux demandes selon les règles de l’art, si tenir c’est avoir suffisamment de personnels et de lits disponibles, si tenir c’est assurer l’urgence dans des conditions dignes, si tenir c’est rester attractif, alors, non, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement. Certes, le chef de l’Etat ne reste pas dans le déni et montre qu’il connaît certaines des difficultés de l’hôpital public, mais on peut se demander s’il en mesure réellement l’ampleur.

Récit d’une fin de vie face aux insuffisances de l’hôpital : « Je m’épuise dans des démarches qui n’aboutissent pas. Mon père, lui, s’enfonce »

Par  Publié le 18 janvier 2023

Vanessa Schneider, grand reporter au « Monde », raconte les derniers mois de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, mort d’un cancer en juillet 2022. A l’heure où la question de la fin de vie s’impose dans le débat public, ce récit en dit long sur la faillite de la prise en charge des patients condamnés.

On invoquera probablement le manque de chance. Se faire diagnostiquer un cholangiocarcinome intra-hépatique – en langage courant, un cancer des voies biliaires –, maladie très rare, incurable, à quelques semaines du confinement, le timing était mauvais, on ne va pas prétendre le contraire.

Janvier 2020. Mon père, 75 ans, me demande les coordonnés d’un gastro-entérologue de ma connaissance, me confiant avoir « un peu mal au ventre ». Consultation, batterie d’examens, puis silence radio. Le verdict tombé, il décide de ne rien dire du mal qui le ronge. Lorsque Emmanuel Macron décrète le confinement, le 16 mars, je prends prétexte de la situation pour le contraindre à me parler : il m’avoue le cancer, la présence d’une tumeur de 10 centimètres dans son foie, l’opération programmée.

Il était temps : il est attendu le surlendemain à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), pour ce que le chirurgien appelle une « intervention risquée ». Puisque je suis désormais dans la confidence, mon père me demande de bien vouloir signer les formulaires me désignant « personne de confiance ». C’est à moi, désormais, que le personnel médical s’adressera, c’est moi qui serai chargée d’attester de ses directives anticipées en cas de décès.

mercredi 18 janvier 2023

Santé mentale : des électrochocs réparateurs

Nahila Bendali  Publié le 15 janvier 2023

Le traitement par électrochocs est utilisé en psychiatrie depuis les années 1930, mais il reste entouré de mystère et de tabous. Contrairement à la croyance populaire, l’électroconvulsivothérapie se donne encore régulièrement dans les hôpitaux du pays à des patients dépressifs ou lourdement bipolaires qui résistent aux traitements. La méthode controversée a grandement évolué et sauve des vies.

Une psychiatre dans une salle d'opération tient deux électrodes.

La psychiatre Valérie Tourjman tient des électrodes appliquées sur les tempes des patients pour un traitement d’électrochocs.

PHOTO : RADIO-CANADA / NAHILA BENDALI


L’Institut universitaire de santé mentale de Montréal (IUSMM) se dresse dans l’est de la ville. Derrière les larges colonnes du pavillon Bourget, des patients se rendent au dernier étage pour recevoir des traitements d’électroconvulsivothérapie, ou ECT, des électrochocs.

Dans les corridors aseptisés du pavillon, Colette est bien installée sur sa civière. La femme, dans la fin cinquantaine, se rend à l’Institut chaque semaine depuis un an et demi pour recevoir son traitement. Elle vit avec un trouble bipolaire grave depuis l’adolescence.

Une femme est assise sur une civière à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Colette se rend chaque semaine à l’IUSMM pour une séance d’électroconvulsivothérapie.

PHOTO : RADIO-CANADA / NAHILA BENDALI

J’ai pris toutes les médications qu’on peut imaginer, dit-elle, avant d’énumérer les nombreuses molécules qu’elle a essayées pour contrôler son trouble, sans succès. De plus, la médication pour la bipolarité interagissait avec ses autres problèmes de santé.

Dans une impasse, l’équipe de l’IUSMM
 lui propose l’ECT
, un traitement de dernier recours méconnu de la population générale qui vient avec son lot de préjugés. 

Au début, je ne voulais pas, parce que je pensais qu’on devait se raser la tête. Les gens ont une mauvaise conception de l’ECT, admet Colette, en riant. Un an et demi plus tard, elle ne regrette pas du tout son choix.

« C’est comme si j’avais 17 ans, avant le déclenchement de ma maladie. »


Une citation de 
 - Colette, patiente de l'IUSMM

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