25 août 2022
Il a passé plus d’un demi-siècle en hôpital psychiatrique et y a produit un millier d’œuvres, ancrées dans sa recherche de liberté et d’identité sexuelle. L’artiste danois Ovartaci est mort en 1985, mais son talent est enfin reconnu.
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25 août 2022
Il a passé plus d’un demi-siècle en hôpital psychiatrique et y a produit un millier d’œuvres, ancrées dans sa recherche de liberté et d’identité sexuelle. L’artiste danois Ovartaci est mort en 1985, mais son talent est enfin reconnu.
Aude Lecrubier. 28 octobre 2014
Berlin, Allemagne – Pourquoi les maladies associées au vieillissement comme les maladies cardiovasculaires ou les troubles neuropsychiatriques sont-elles plus fréquentes chez les personnes souffrant de stress chronique ou les individus déprimés ?
A ce jour, les mécanismes sous-jacents n’ont pas été élucidés mais, une équipe de chercheurs germano-américaine propose un début d’explication sur fond de changements épigénétiques.
Dans ce nouveau travail présenté lors du congrès annuel de l’European College of Neuropsychopharmacology [1], les chercheurs ont étudié l’impact du vieillissement et de la dépression sur le gène FKBP5 (chromosome 6). Ce gène a été choisi car il code pour la protéine FKBP5 impliquée dans la réponse au stress, l’inflammation et l’immunorégulation.
FKBP5 est un facteur de transcription qui régule plusieurs gènes impliqués dans la dépression (via les hormones du stress) et dans des pathologies comme la maladie d’Alzheimer [2].
L’équipe du Dr Anthony Zannas (Max Planck Institute of Psychiatry, Munich) a montré, d’une part, qu’en cas de vieillissement et de dépression, le gène FKBP5 était hypométhylé et donc surexprimé (statistiquement significatif). Et, d’autre part, que la surexpression de ce gène était associée à une augmentation des marqueurs biochimiques de l’inflammation et du risque cardiovasculaire (interleukine-1…).
Caroline Guignot 17 août 2022
États-Unis — Selon une étude menée à partir de l’analyse secondaire de 3 études ancillaire de la WHI (Women's Health Initiative), celles qui atteignent l’âge de 90 ans sans altération fonctionnelle ou cognitive ont un taux de méthylation épigénétique inférieur à celles qui ont ce type d’atteintes et, a fortiori, celles qui sont décédées avant l’âge de 90 ans. [1] Aussi, l'accélération du taux de méthylation semble constituer un biomarqueur du vieillissement et du pronostic des femmes. La même étude mériterait d’être menée dans la population masculine.
On estime que les personnes qui vieillissent longtemps en bonne santé ont un âge biologique inférieur à leur âge chronologique, sachant qu’à âge chronologique identique, les fonctions physiologiques et taux de vieillissement biologique sont très hétérogènes. L’épigénétique est un élément déterminant dans ce processus. Le taux de méthylation de l’ADN sur certains sites spécifiques (cytosine-guanine dinucléotide) permet d’évaluer l’âge chronologique. Aussi, une modification de ce taux de vieillissement épigénétique sous l’effet combiné de facteurs endogènes et exogènes pourrait être associée au fait que les personnes vieillissent plus vite ou plus lentement que leur âge chronologique. Cette étude a examiné l’association entre l’épigénétique et la survie à 90 ans en bonne santé, avec une mobilité et un fonctionnement cognitif non altérés.
par Frédérique Roussel publié le 24 août 2022
Le docteur Esprit Blanche veillait en coulisses, prêt à se précipiter si son patient défaillait. Ce 7 janvier 1843, Monrose devait interpréter Figaro dans le Barbier de Séville, un rôle qu’il connaissait par cœur. L’acteur était le spécialiste du valet fourbe et fripon des pièces de Marivaux, Molière et Beaumarchais. Mais il n’avait pas joué depuis longtemps. Le docteur Blanche, partisan de sortir les aliénés de leur isolement, avait autorisé sa représentation de retraite de la Comédie-Française. A cette annonce, les spectateurs s’étaient précipités. Etait-ce l’ombre de Monrose ou le grand Monrose de retour sur les planches? Etait-ce un adieu au théâtre ou était-il vraiment guéri ? Aurait-il encore cette verve caustique qui faisait de lui un acteur célèbre ? Avant le lever de rideau, la salle frissonnait. Un soir à Rouen, quelques années auparavant, le comédien s’était mis à bafouiller, à mélanger prose et vers. On s’était impatienté, on avait fini par le huer, le croyant ivre. Monrose avait perdu la raison ! Il avait été conduit dans la célèbre clinique sur les hauteurs de Montmartre (1). La salle trépigne. «Plus on dit : “Il est malade !” Et plus le parterre répond : “Qu’il paraisse !” Alors il reparaît ! A l’instant où il reparaît, où il va venir, on tremble : le frisson se répand dans la salle. Pauvre homme dit-on à la fin. Ô miracle ! Le voici ! C’est lui, c’est bien lui, c’est le Monrose d’autrefois !» écrit Jules Janin dans son Histoire de la littérature dramatique.
Le Monde avec AFP Publié le 24 août 2022
Les consultations, les soins programmés en hôpital de jour et les accouchements restent cependant assurés.
Quatre jours après avoir été la cible d’une attaque informatique, l’hôpital de Corbeil-Essonnes, en banlieue parisienne, a annoncé, mercredi 24 août, qu’il transférait « tous les patients instables ou nécessitant des soins aigus » et « les patients à risque, qui ont besoin d’une surveillance accrue ». Le centre hospitalier Sud-Francilien (CHSF) a précisé que « les patients dont l’état est stable reste[rait] dans [leurs] locaux ».
Editions Amsterdam
PARU LE 19 AOÛT 2022
Des millions de personnes doivent vivre au quotidien avec la dépression. Mais si cette maladie est désormais couramment diagnostiquée, elle suscite toujours de vives interrogations : comment la distinguer de la simple tristesse ? S’agit-il d’une affection liée au mode de vie moderne ou « occidental » ? Les causes en sont-elles biologiques, psychologiques, ou sociales ? Et comment la traiter ?
Dans L’Empire du malheur, Jonathan Sadowsky propose une mise au point essentielle sur cette forme aussi répandue que méconnue de détresse psychique. Il retrace à cette fin la longue histoire de la dépression et des réponses qui lui ont été apportées : l’apparition de ses différents avatars (comme la célèbre mélancolie), la naissance de la psychanalyse et des psychothérapies, le développement des diagnostics de dépression dans la période de l’après-guerre, et enfin l’essor, à partir des années 1980, de médicaments comme le Prozac.
24 août 2022
Voici un sujet encore tabou aujourd’hui : les « psys » – au sens large, psychologues, psychiatres, thérapeutes… – souffrent parfois mentalement. Traumatisme, stress, anxiété, surmenage, dépression et burnout ne les épargnent pas forcément plus que n’importe quelle autre personne. Mais on en parle peu. D’autant que la crise sanitaire est passée par là, les Français faisant de plus en plus souvent appel à un professionnel de la santé mentale : au premier trimestre 2022, Doctolib enregistrait 5,4 millions de recherches du mot-clé « psychologue » sur sa plateforme, contre 3,2 millions au premier trimestre 2021 et, entre 2020 et 2021, le nombre de consultations chez un psychologue et un psychiatre a, respectivement, doublé et augmenté de 31 % (voir Doctolib, Santé mentale : la fin des tabous ?, 2021 ; et Le nombre de consultations chez les psychologues a doublé en 1 an, 2022). De sorte que les psys se retrouvent surchargés de demandes de rendez-vous. Comment concilier vie personnelle et vie professionnelle ?
Jérôme Palazzolo, professeur de psychologie et psychiatre libéral à Nice, annonce qu’il reçoit de plus en plus de ses confrères en consultation, pour diverses raisons (voir Pourquoi les psys dépriment-ils ?) : « En tant que psy, on pense souvent qu’on est à l’abri de tout et on est certain de ne jamais être touché par une pathologie psychique car, comme on est professionnel de la santé mentale, on a appris à gérer. Mais en réalité, les psys, qu’ils soient psychiatres, psychologues ou thérapeutes, restent des êtres humains qui peuvent souffrir mentalement. » D’ailleurs, selon lui, les psys ont autant de risques, si ce n’est plus, que la population française, de présenter des troubles mentaux. Car le fait de choisir ce métier – de choisir d’aider l’autre – signifie souvent que l’on a un profil de personnalité où « l’on ne s’écoute pas trop » ; ce sont les fameux profils de « sauveurs » pour Jérôme Palazzolo. De plus, travaillant avec des êtres humains, les soignants sont touchés par le discours ou la détresse de leurs patients. Et c’est souvent lourd à porter.
par Estelle Aubin publié le 24 août 2022
A 20h30, au fond d’une rue de petits pavillons silencieux à Versailles, illuminée par quelques lampadaires. Dans une salle municipale carrelée, des canapés d’enfant sont posés à côté d’un tableau noir et de pots à crayons. Quatre tables en plastique sont collées les unes aux autres. Autour, huit femmes et cinq hommes, âgés de 30 à 70 ans, de tous les milieux sociaux, se sourient. Les femmes proposent un café, les hommes distribuent des fraises Tagada. Ils se voient ici seulement, au gré de leurs besoins. Tous reliés par le même mal : l’alcool. Ce soir de la mi-mars, aux Alcooliques anonymes, chacun prend la parole à tour de rôle. Raconte sa chute, ses dernières joies, son job. L’une est mère au foyer, l’autre ancien «grand ingénieur». Les autres sont journalistes, cadres, chômeurs ou retraités. «L’alcool est partout, constate Hélène, la trentaine. Dans tous les métiers.» Elle plonge sa main dans les bonbons.
par Katia Dansoko Touré publié le 23 août 2022
Dans le documentaire «Instagram, la foire aux vanités», les auteurs Olivier Lemaire et Nicolas Combalbert reviennent sur l’histoire du réseau social au contenu parfois problématique et mettent en exergue ses divers impacts sur nos sociétés occidentales.
Comment le monde s’est-il retrouvé sur Insta ? C’est, notamment, à cette question que répondent le réalisateur Olivier Lemaire et son coauteur Nicolas Combalbert dans le documentaire Instagram : la foire aux vanités, diffusé dès ce mardi sur la plateforme numérique d’Arte et le 30 août sur le petit écran. Vanités tous azimuts donc sur l’appli aux 2 milliards de connexions mensuelles dans le monde : d’une représentation biaisée des corps au tourisme de masse, de la «pornographie alimentaire» à la chirurgie esthétique à prix cassés, des influenceurs jonglant entre luxe et fast fashion aux célébrités en quête de buzz… Revers de ces vanités affichées : plusieurs études, mais aussi les récentes révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen (Facebook Files), démontrent à quel point l’usage constant du réseau social peut provoquer, notamment chez les adolescents, des troubles du comportement, et plus généralement affecter la santé mentale. Dans le documentaire de Lemaire et Combalbert, on rencontre ainsi un ado français qui, pour faire face à son addiction, a été interné en hôpital psychiatrique.
par Cassandre Leray publié le 23 août 2022
Jonathan Destin était devenu une figure de la lutte contre le harcèlement scolaire. Le jeune homme est mort ce samedi à 27 ans. «A tous ceux qui ont connu Jonathan, par son histoire, son livre, son film, dans les écoles, qui l’ont un jour croisé, lui ont parlé, vous qui nous suivez depuis tant d’années, j’ai malheureusement une triste nouvelle à vous annoncer : Jonathan est décédé samedi chez moi dans son sommeil. C’est le cœur déchiré que je vous annonce cela», écrit dans une publication Facebook sa mère, Marie-Pierre Destin, ce lundi. La cause exacte de sa mort n’est pas encore connue. Le parquet de Lille a ouvert «une enquête en recherches des causes de la mort».
par Yannick Ripa et Françoise Thébaud 24.08.2022
Ce texte a été conçu à partir d'extraits de l'ouvrage « La condition des femmes de 1789 à nos jours » et a été initialement publié dans le n° 12 de la revue Carnets de science, en vente en librairies et Relay.
Alexandra Luthereau Alexandra Luthereau
En ce jour pluvieux de décembre, dans le quartier du Marais à Paris, une partie de l’équipe d’Emapsy (Équipe Mobile et d’Accueil PSYchiatrique) est réunie pour la réunion matinale quotidienne de transmission.
Armen Alaverdian, infirmier psychiatrique, partage avec ses collègues un nouveau cas. Une femme d’une soixantaine d’années, suivie par un centre médico-psychologique (CMP) du secteur, est confrontée à une décompensation psychique.
Nathalie Barrès 26 août 2022
Nous vous proposons de découvrir une synthèse des résultats de cette enquête :
Dans un sondage récent, un quart médecins français membres d’Univadis ou de Medscape ayant répondu ont déclaré avoir une autre activité rémunérée.
Sur l’ensemble des 1.175 participants à l’enquête, 75% exercent à plein temps et 22% en Île-de-France. Près de 3 hommes sur 10 et 2 femmes sur 10 exerceraient une autre activité rémunérée. Ces médecins consacrent en moyenne près de six heures à ces activités annexes.
Publié le 23.08.2022
Aux Etats-Unis, la FDA a donne son accord à la commercialisation d'une pilule antidépressive qui agit plus rapidement que les médicaments jusqu'ici prescrits.
La Food and Drug Administration (FDA), l'agence qui autorise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis, vient de donner son accord à la mise sur le marché d'un nouveau traitement oral contre la dépression appelé Auvelity, du fabricant Axsome Therapeutics Inc.
par Marlène Thomas publié le 22 août 2022
C’est l’histoire d’une occasion manquée. 1939 : première publication évoquant la suppression des spermatozoïdes grâce aux hormones. Années 50 : tests prometteurs de Gregory Pincus, co-inventeur de la pilule. 1990 : première grande étude internationale de l’OMS. Des recherches sur la contraception masculine sont menées depuis des décennies, retracent Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain dans le roman graphique à succès les Contraceptés. L’intérêt de certains hommes pour le contrôle de leur fertilité ne date pas d’hier lui non plus. A la fin des années 70, une centaine d’hommes planchaient déjà sur des solutions au sein de l’Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine. Quarante ans plus tard, la même interrogation demeure : pourquoi ça ne décolle pas ? «Le sida dans les années 80 a donné un gros coup de frein, stoppant toutes les recherches sur la contraception masculine qui ne protégeaient pas des IST», rembobine Jeanne Perrin, professeure de biologie et médecine de la reproduction du développement au CHU de Marseille, qui participe à l’enseignement de la contraception masculine au sein de la Société d’andrologie de langue française (Salf).
par LIBERATION publié le 22 août 2022
Alors que la contraception concerne aussi bien les hommes que les femmes, le constat est implacable : en 2022, en France, le contrôle des naissances reste encore à la charge des femmes. Au point que la contraception masculine semble carrément taboue pour bien des Français : en 2020, elle ne concernait que 200 rendez-vous sur les 21 000 consultations autour de la contraception recensées par le Planning familial. Qu’attendons-nous ?
par Virginie Ballet publié le 23 août 2022
Dans un appel, Libération demande aux pouvoirs publics et aux laboratoires de développer de vraies solutions pour que la contraception soit autant une affaire d’hommes que de femmes. Pour soutenir cet appel, signez la pétition sur Change.org et relayez la sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ContraceptonsNous
Si elle souhaite témoigner, c’est pour les générations futures. A commencer par celle de ses deux enfants, une fille et un garçon. «A mon âge, je ne suis presque plus concernée», sourit Gisèle (1). A 44 ans, cette ingénieure établie à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) se dit «en colère». «Une colère sourde, sur beaucoup d’injustices faites aux femmes, dans beaucoup de domaines». Et la contraception en fait partie, estime la quadragénaire. Il y a quatre ans, Gisèle a dû faire face à une grossesse non désirée, après un «accident lié à un défaut de contraception». En l’occurrence, un rapport sans préservatif.
Laure Martin 22 août 2022
Jennifer Verbeke est infirmière libérale (Idel) à Paris.
Environ 80 % de sa patientèle est composée de personnes atteintes de troubles psychiatriques.
En janvier 2016, elle a monté un cabinet libéral en grande partie dédié à cette patientèle. « J’ai exercé pendant dix ans dans un service intrahospitalier en psychiatrie mais face au manque de moyen dédié, j’ai décidé de m’installer en libéral, explique-t-elle. J’avais identifié des problématiques concernant les sorties d’hospitalisation de patients ayant besoin de soins somatiques notamment. Et comme les idels sont souvent frileuses à l’idée d’intervenir chez des patients atteints de troubles mentaux, j’ai lancé mon projet. »
Cet article a été publié dans le n°43 d'ActuSoins Magazine (décembre-janvier-février 2022). Il est à présent en accès libre.