Maltraitances physiques, psychologiques, abus sexuels, harcèlements, affrontements entre groupes... Triste catalogue de la violence ordinaire ! À l’échelle mondiale, « plus d’un million de décès et des souffrances plus nombreuses encore » (infligées par des blessures graves) sont imputables chaque année à des violences entre individus, rappellent les auteurs d’une méta-analyse, réalisée en Espagne, pour évaluer l’influence d’une exposition précoce (dès l’enfance ou l’adolescence) à de telles violences sur le risque de suicide ultérieur (ou de tentative de suicide).
Dix mille personnes (soignants, soignés, parents, citoyens) ont signé l’appel lancé par le collectif des 39 dénonçant les pratiques de contention physique en psychiatrie (*).
Les contrôleurs des lieux de privation de liberté (Mr Jean Marie Delarue, puis Mme Adeline Hazan) ont constaté, évalué et dénoncé à leur tour ces pratiques d’un autre âge, aussi inacceptables que traumatisantes pour des patients en grande difficulté.
La H.A.S. vient de publier un guide de bonnes conduites, limitant ces pratiques qui devraient être sévèrement encadrées.
Une grande avancée disent certains, un moindre mal disent d’autres.
Mais de ces recommandations peut naître le pire : la banalisation instituée de ces pratiques par la confirmation qu’il serait souhaitable de les utiliser « à certains moments », sans s’interroger sur ce qui a conduit au retour de ces pratiques, à cette régression.
Le projet de loi sur la légalisation du cannabis au Canada sera examiné dès avril prochain, avec pour objectif d'autoriser son usage récréatif au 1er juillet 2018, jour de la fête nationale. La perspective de ce calendrier a fait bondir lundi les valeurs des sociétés de production de cannabis à des fins médicales, à la Bourse de Toronto. L'action de la société Canopy Growth, spécialisée dans la culture de cannabis médicalisé, a bondi de 11% à la Bourse de Toronto à 11 dollars canadiens. Un autre producteur, Aurora Cannabis, a connu une augmentation identique à 2,50 dollars. L'action d'Aphria, sur le même secteur, a également gagné 8,4% à 6,70 dollars.
Réforme du temps de travail, restrictions budgétaires, accélération des cadences : ce service public plébiscité par les Français souffre en silence.
Onze heures, c'est la tournée du chirurgien. Une grappe de jeunes gens en blouse blanche, visiblement heureux de participer à ce moment fort de la matinée, s'agglutine autour du chariot connecté et du médecin en visite. Une interne très pro résume en cinq secondes la situation clinique, devant la porte fermée du malade. Puis la petite troupe s'avance et l'auscultation peut commencer. C'est le tour du deuxième interne de montrer ce qu'il a appris, se servant de la lampe torche de son téléphone pour éclairer une plaie. En un clin d'oeil, au signal du chirurgien, la volée de blouses blanches s'envole vers la chambre suivante. Il faut faire tout l'étage.
A quelques mètres de là, un vieux monsieur, un peu perdu, doit se faire opérer ce matin. Son fils vient de découvrir la suite : une dialyse pour le restant de ses jours. En colère, il a fait le bagage de son père ; il va le sauver de cet enfer. Coralie, la frêle infirmière aux bras tatoués, et les aides-soignantes ne parviennent pas à le raisonner. Elles vont chercher Vincent, qui est l'interne du service pour six mois, autrement dit l'unique médecin sur place. C'est un jeune homme de vingt-six ans, aux yeux doux et qui ne dit jamais un mot plus haut que les autres. Il parle avec l'autorité du savoir. Cinq minutes plus tard, on entend rouler les gros sanglots du fils. C'est fini. Une main secourable referme la porte sur ce drame familial.
Malgré une amélioration des traitements, environ 150 000 personnes continuent de mourir chaque année de ce fléau. Une étude, présentée vendredi, analyse la détérioration des rapports entre les malades et les médecins au fur et à mesure de l'avancement de la maladie. Quelque soit leur situation clinique, la très grande majorité des patients refuse d'envisager le pire.
Par Virginie Ballet— Le Trésor, série réalisée en collaboration avec Pierre-Yves Brunaud en 2015.Photo Flore-ael Surun Tendance Floue et PierreYves Brunaud. Picture Tank.
Selon l'Insee, les femmes avaient en moyenne 28,5 ans lors de la naissance de leur premier enfant en 2015, contre 24 ans en 1974.
Prendre son temps avant d’enfanter. La tendance, observée dans l’Hexagone depuis plusieurs décennies, se confirme : selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en 2015, les Françaises avaient en moyenne 28,5 ans lors de la naissance de leur premier enfant, contre 24 en 1974.
Les 14e Journées de la schizophrénie sont consacrées aux hallucinations auditives. Pourtant, 13% de la population entendrait des paroles résonner dans sa tête à un moment de sa vie.
David Imhof s’est tourné vers la spiritualité pour gérer
«ses voix».Image: Chantal Dervey «Ça a commencé quand j’avais 26 ans.» Dans son atelier de menuiserie, à Clarens, David Imhof s’ouvre, avec pudeur et franchise, sur l’une des manifestations de sa maladie, la schizophrénie. «J’ai fait un burnout, et puis une décompensation. Je pensais que le diable venait me chercher. J’imaginais des zombies qui arrivaient.» Lire la suite ...
Le Gem Espoir et vie profite de cette semaine de la santé mentale pour organiser petit-déjeuner, débats et conférences.
Petit-déjeuner débat, goûter débat… L'association Gem espoir et vie aime bien papoter en mangeant. « C'est plus convivial », sourit Vincent Vivion, son président.
Il faut bien détendre l'atmosphère autour de ces ombres qui planent sur les maladies psychiques. Alors un café, un thé ou une brioche ne sont sûrement pas de trop. Une grande partie du travail de l'association consiste d'ailleurs à briser l'isolement autour de ces victimes de maladies mentales.
« Les autres pensent que nous sommes différents. Nous voulons montrer que nous sommes comme tout le monde », milite une des adhérentes. « A un moment de notre vie, nous avons seulement besoin d'aide », reprend un voisin. « Nous ne sommes pas déficients mentaux, renchérit Vincent Vivion. Nous avons seulement une fragilité. »
L’environnement influence la méthylation de l’ADN[1], principal moyen de régulation de l’activité transcriptionnelle [2] conditionnant l’expression des gènes. Dans une étude réalisée sur 126 vétérans de la guerre du Vietnam atteints de SSPT selon les critères du DSM-IV-TR (âge moyen : 63ans) et 122 sujets-contrôles, une équipe de Séoul et Goyang (Corée du Sud) a mis en évidence une association positive entre une hyperméthylation du promoteur du gène BDNF (codant pour le BDNF, facteur neurotrophique issu du cerveau)[3] et le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).
Il est courant de coller une étiquette à l’artiste. Celle du créatif incompris, en marge de la société dont le caractère frôle la folie. Mais ces préjugés ne datent pas d’hier. D’où viennent-ils ? Et qui est Adolf Wölfli, artiste fou des XIXe et XXe siècles, dont l’œuvre reste trop inconnue aujourd’hui ?
[...] Adolf Wölfli, patient déclaré schizophrène à 31 ans, est interné à l’hôpital psychiatrique de Waldau en Suisse où il y restera jusqu’à sa mort. Devenu dessinateur, écrivain, compositeur, collagiste et chanteur, ses œuvres passionnent par leur diversité et leur cohérence. L’étude de sa biographie prouve que la pathologie dote l’artiste d’une forte singularité dans son processus créatif.
Ses œuvres sont en général des compositions détaillées, quasi symétriques, soulignant un fort vocabulaire et des portées musicales. L’artiste introduit également des lettres, des mots ainsi que des petits motifs distincts. Il adopte la méthode de horror vacui signifiant que chaque espace de la feuille est remplie d’éléments figuratifs ou décoratifs qui se combinent pour former des compositions aux textures riches et aux lignes fluides. Présentant une foule de détails, l’œil n’aura jamais fini d’explorer totalement l’œuvre.
La mémoire est un muscle et, comme tous les muscles, elle s’entraîne. Et comme tout ce qui s’entraîne, elle a donné naissance à un sport et à ses championnats, où des « athlètes de la mémoire » rivalisent en se rappelant des listes de mots, des décimales de pi, etc. Le dernier Championnat du monde de la mémoire s’est d’ailleurs tenu en décembre 2016 à Singapour. Mais qu’est-ce qui fait le talent des super-champions de mémoire ? Car s’il existe effectivement des cas innés de mémoire « eidétique », dont les possesseurs sont capables de se rappeler pratiquement tout ce qu’ils ont vu ou rencontré, ce n’est pas le cas de ces « sportifs cérébraux », qui affirment tous au contraire avoir été dotés à leur naissance de capacités tout à fait moyennes. Leur talent tient donc à une méthode.
En gros l’idée est de parcourir en imagination un lieu qu’on connaît bien, souvent appelé le « palais de mémoire » (par exemple, son appartement) et de placer tout au long de son parcours des images mentales censées rappeler un sujet qu’on doit mémoriser. Les orateurs de l’antiquité l’utilisaient pour se remémorer les étapes d’un discours, mais rien n’empêche d’utiliser cet art pour se rappeler des équations, des éléments d’un langage informatique ou des mots d’une langue étrangère. Très couru dans l’antiquité, au moyen-âge et à la Renaissance (Giordano Brunofut l’un des derniers adeptes de cette discipline), l’art de la mémoire était tombé en désuétude avec la diffusion de l’imprimerie. On avait oublié sa pratique, sauf chez les « champions de mémoire » qui n’ont jamais abandonné son usage.
Avez-vous déjà ressenti le syndrome de Stendhal ? Cet état dans lequel un trop plein de beauté peut vous couper le souffle, vous faire perdre l’équilibre ou même vous angoisser ?
Une série documentaire d’Elise Andrieu, réalisée par Diphy Mariani
C’est arrivé à Stendhal, en voyage à Florence en 1817. C’est arrivé aussi à de nombreux touristes en visite dans la ville, au point d’éveiller la curiosité de la psychiatre italienne Graziella Magherini qui a recensé, jusqu’en 1989, ces étonnants cas médicaux avant de les rassembler sous le nom de ce syndrome nullement légendaire.
A la quantité des diagnostiques médicaux provenant d’Italie cités ici, se mêlent les récits de personnes enregistrées aujourd’hui en France. Que ce soit devant un paysage, un livre, un objet, au son d’une musique… tous se sont sentis au bord du malaise.
Parce que quand le syndrome de Stendhal vous attrape, il n’existe plus ni temps, ni espace, mais un émoi vertigineux.
Les Tunisiens ne sont, manifestement, pas heureux ! Selon le dernier rapport (World Happiness Report 2017) de l’OCDE, qui classe les pays en fonction du degré de bonheur de leurs citoyens, la Tunisie se positionne au 102ème rang mondial alors que le voisin algérien occupe la 53ème place et le Maroc, la 84ème.
Ce malaise a un coût. En Tunisie, 98% des congés de longue durée dans la fonction publique sont liés à des maladies psychiatriques et font perdre à l’Etat, 172 mille journées de travail par an. C’est l’équivalent de 4,6 millions de dinars de pertes par an, selon une enquête d’investigation publiée en janvier 2017, par l’agence TAP.
La bonne nouvelle devrait permettre d'affronter plus facilement les rigueurs du climat : la Norvège est officiellement le pays le plus heureux du monde, selon un très officiel rapport de l'ONU publié lundi.
La Norvège, 4e l'an dernier, détrône le Danemark (2e), suivi de l'Islande et de la Suisse, selon le classement 2017 du "World Happiness Report", dont la publication coïncide avec la journée mondiale du bonheur, établie par l'ONU et célébrée le 20 mars.
Le 16 mars au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière, la DGOS a présenté un projet de décret appliquant le protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR) aux psychologues hospitaliers. Le texte — dont Hospimedia a obtenu copie (à télécharger ci-dessous) — institue à compter du 1er janvier 2017 un cadencement unique d'avancement d'échelon dans le cadre d'un processus d'harmonisation de ces modalités entre les trois versants de la fonction publique.
Immersion sensorielle dans les cauchemars de militaires revenus d’Afghanistan. Plongés dans leur tête et leur corps, nous entendons les échos de la guerre qu’ils ont faite.
De Pauline Maucort et Marie-Laure Ciboulet.
Technique : Pierric Charles
Bruitage : Patrick Martinache
Nous les militaires, on ne rêve que d'une chose, c'est d'aller faire la guerre. Une fois qu'on l’a faite, on en cauchemarde toute notre vie
Tuer. Découvrir la puissance de destruction, goûter à la jouissance du duel guerrier, s’y accrocher comme à une drogue. Avoir envie d’y revenir.
C’est indicible, incompréhensible pour qui ne l’a pas vécu. Comment partager cette expérience ? Par les rêves peut-être, puisque tout le monde rêve.
La guerre qu’ils ont faite en Afghanistan leur a laissé des traces.
Paris, le samedi 25 mars 2017 – Cette semaine ont été publiées les premières recommandations françaises sur le recours à la contention et à l’isolement en soins psychiatriques. La publication de ces préconisations est tout à la fois révélatrice d’une prise de conscience de la nécessité d’un cadre strict face à des pratiques qui peuvent facilement être l’objet de dérives mais aussi du retard de la France à édicter des règles précises en la matière. Ce phénomène est à l’image de l’attitude des pouvoirs publics vis-à-vis de la prise en charge des maladies mentales en France : à l’aube d’une évolution en profondeur (dont l’installation récente du Conseil national sur la santé mentale est une illustration marquante) et tout en même temps l’héritière de très longues années d’aveuglement et d’immobilisme qui ont construit un fort retard par rapport aux pratiques étrangères.
Alors que la campagne électorale bat son plein et que la santé mentale est loin de faire partie des priorités sanitaires des candidats. Sans oublier la complexité de la prise en charge de la maladie et sa gravité, le JIM donne la parole au Collectif schizophrénies. Celui-ci revient sur la situation qu'il juge déplorable des patients atteints de troubles psychiques graves en France, avant de constater les efforts (timides) accomplis récemment et d’espérer un véritable sursaut.
Par le Collectif schizophrénies*
Comment notre généreuse patrie des droits de l’homme traite-elle les deux millions de personnes vivant avec un trouble psychique sévère ? Citoyenneté, inclusion, égalité…La France n’assume en rien ce qu’elle prône.
« Liberté, Egalité, Fraternité » ? Quelle ironie !
Les chiffres sont même affolants : les soins psychiatriques sans consentement ont doublé en 10 ans et 92 000 patients par an sont enfermés contre leur gré1 . Parallèlement, le recours à la contention et à l’isolement devient massif et se banalise2 .
Dans la population active, 34% des personnes interrogées ont déclaré avoir été discriminées au cours des cinq dernières années, au travail (29%) ou lors d'une recherche d'emploi (18,5%), selon le 10e baromètre du Défenseur des droits et de l'Organisation internationale du travail (OIT). L'âge et le sexe apparaissent comme les deux premiers critères de discrimination liés au travail (15%), suivis de l'origine ou de la couleur de peau (8%), du handicap ou de l'état de santé (6%) et des convictions religieuses (2%).
À la suite des recommandations de bonnes pratiques de la HAS sur l'isolement et la contention en psychiatrie, plusieurs associations d'usagers et de proches de patients saluent les perspectives de prévention et de réduction du recours à ces mesures de contrainte. Ils seront attentifs à leur mise en œuvre effective par les équipes hospitalières.
"Enfin une réglementation précise sur l'isolement et la contention en psychiatrie", salue l'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), au regard de la récente publication des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) sur ces mesures de contrainte (lire notre article). L'Unafam rappelle avoir dénoncé, il y a plus d'un an, "des pratiques que l'on pensait révolues". Un même constat avait été fait par Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), alertant via des recommandations en urgence en mai 2016 sur "un recours, dans un établissement, à l'isolement et à la contention utilisés dans des proportions jamais observées jusqu'alors" en "violation grave des droits fondamentaux" des patients, puis un rapport thématique sur le sujet (lire notre article). Depuis, l'Unafam a été "régulièrement saisie d'autres situations d'isolement et de contention d'une durée importante".
De nouvelles tendances s’imposent chez les trafiquants et les consommateurs de drogues. Déjà, il y a quelques semaines, la Brigade des stupéfiants de Paris évoquait l’évolution du profil des victimes d’overdose dans la capitale. Alors que ces dernières étaient, il y a une cinquantaine d’années, principalement des marginaux, les jeunes gens des beaux quartiers, bien insérés dans la société sont désormais majoritaires.
Se droguer, mais sans risquer sa peau
Ces changements sociologiques ont un impact sur les méthodes de vente des produits stupéfiants. On constate une réticence « croissante des acheteurs à se rendre sur les zones de trafic » relève en effet l’Office français des drogues et des toxicomanies (OFDT) dans son dernier numéro de Tendances. Les populations aisées s’inquiètent des violences fréquentes autour des points de vente traditionnels, d’autant plus que ces violences connaissent une intensification. Cet accroissement concerne de nombreuses villes et non plus seulement Marseille et Lille, Rennes ou Bordeaux sont également marqués par une recrudescence « sans précédent (…) des meurtres liés aux trafics de drogue ». Par ailleurs, la présence renforcée des forces de l’ordre dans le contexte de l’état d’urgence a également conduit les dealers à revoir leur mode de distribution.
Axé sur le rétablissement, le case management est un modèle d’intervention basé dansla communauté, qui vise à offrir, dans un environnement devenu complexe, des soins accessibles, coordonnés et efficients à des personnes souffrant de troubles mentaux sévères. Il nécessite donc de sortir d’un modèle médico-centré, ce qui donne l’opportunité aux soignants d’élargir leur rôle, à condition que leurs compétences nouvelles soient reconnues.