«En tant que chef du pôle des spécialités chirurgicales, je ne peux laisser la CGT diffuser des allégations erronées !», tempête le docteur Jean-Paul Gaestel.
«Je suis tout de même mieux placé que cette centrale syndicale pour savoir s’il faut mettre un infirmier ici plus qu’une sage-femme là. J’assume mes choix bien que l’on m’accuse d’incohérence.
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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
jeudi 4 décembre 2014
Suicide: Les inégalités sociales ont un impact sur le passage à l'acte
Céline Boff 03.12.2014
Un triste record. En 2011, soit les derniers chiffres disponibles, plus de 11.000 personnes ont décidé de mettre fin à leur jour en France. Le pays enregistre ainsi l’un taux de suicide les plus élevés d’Europe, comme le démontre le premier rapport de l’Observatoire national du suicide. Cette étude prouve aussi qu’en fonction de leur catégorie sociale, les citoyens passeront plus ou moins facilement à l’acte.
L’employabilité
Etre en recherche d’emploi multiplie par trois le risque de mortalité par suicide par rapport aux individus en activité professionnelle.
«Le travail a un rôle protecteur face au suicide, parce qu’il offre au salarié un statut social, qu’il est facteur de sociabilité et qu’il lui fournit des revenus permettant de réduire les difficultés financières», commente Nathalie Fourcade, membre de l’Observatoire national du suicide.
Le métier
Si le malaise des cadres fait l’objet de multiples articles, ils restent malgré tout les salariés les plus épargnés par le suicide. Les employés et surtout les ouvriers ont un risque de décéder par suicide deux à trois fois plus élevé. Lesagriculteurs exploitants ont eux aussi une mortalité par suicide supérieure à celle des cadres –trois fois plus élevée pour les hommes, deux fois pour les femmes.
mercredi 3 décembre 2014
Hawking : « L'intelligence artificielle pourrait mettre fin à l'humanité »
Le Monde.fr avec AFP |
L'astrophysicien britannique Stephen Hawking, qui s'exprime par l'intermédiaire d'un ordinateur en raison d'une maladie, met en garde contre le développement de l'intelligence artificielle. Dans un entretien à la BBC, le scientifique affirme que ce type de technologie pouvait évoluer rapidement et dépasser l'humanité, un scénario comparable à celui des films Terminator.
LES HUMAINS, LIMITÉS
« Les formes primitives d'intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à l'humanité », a affirmé le professeur dans cet entretien. « Une fois que les hommes auraient développé l'intelligence artificielle, celle-ci décollerait seule, et se redéfinirait de plus en plus vite », a-t-il déclaré. « Les humains, limités par une lente évolution biologique, ne pourraient pas rivaliser et seraient dépassés », poursuit M. Hawking, considéré comme un des plus brillants scientifiques vivants.
mardi 2 décembre 2014
La convention sur les droits de l’enfant toujours mal appliquée en France
Le Monde.fr | Par Gaëlle Dupont
C’est sans tambour ni trompettes que la secrétaire d’Etat à la famille, Laurence Rossignol, s’apprête à célébrer à New York (États-Unis), jeudi 20 novembre, les 25 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE). La Manif pour tous se saisit au contraire ostensiblement de la date pour appuyer son hostilité à la gestation pour autrui (GPA), au nom de « l’intérêt supérieur » des enfants. La popularité actuelle de cette notion, souvent instrumentalisée, découle directement de ce texte qui indique qu’il doit être « une considération primordiale ».
Est-ce la raison d’une célébration relativement discrète ? Le contenu de la convention est beaucoup plus polémique qu’il n’y paraît. Le texte de 54 articles énumère une longue liste de droits jugés indispensables au bien-être des enfants : droit d’avoir une nationalité, de connaître ses parents, d’être entendu en justice, droit à la scolarité, à un niveau de vie suffisant, liberté d’expression, d’association, d’opinion, de conscience, etc.
Des antitussifs détournés à des fins « récréatives » chez les jeunes
02/12/2014
L’ANSM met en garde contre l’usage détourné de médicaments antitussifs à base de dextromorphane chez des sujets toxicomanes mais aussi des adolescents et jeunes adultes. L’ensemble des « acteurs concernés par la prise en charge sanitaire ou sociale de jeunes publics », ce qui inclut pharmaciens, médecins généralistes, addictologues, pédiatres, médecins scolaires, de planning familial et de PMI, associations de prévention de drogues pour les jeunes, est invité à la vigilance sur le détournement de ces médicaments délivrés sans ou avec ordonnance. Il existe de nombreuses spécialités commercialisées, dont « Tussidane », « Pulmodexane » ou encore « Vicks Toux sèche » (liste indicative del’ANSM).
La grossesse n’a pas d’influence négative sur la santé mentale, généralement !
24/11/2014
L’incidence de la grossesse sur la dépression demeure encore « confuse » rappellent les auteurs d’une étude réalisée en Australie à ce sujet. En effet, les femmes concernées par les études préalables ne sont pas toujours représentatives de la population générale, et ces recherches ne comportent généralement aucune information sur la santé mentale avant la grossesse.
Pour soigner la maladie mentale, peu importe le design ?
25/11/2014
« On ne soigne pas avec des murs mais avec des hommes » rappellent les contempteurs des politiques sécuritaires prônant l’enfermement. Mais sans remettre en cause la prépondérance des moyens humains dans la prise en charge du malade mental, il est probable que le cadre contribue, peu ou prou, à favoriser ou au contraire à freiner la guérison, par son aspect « d’interaction dynamique entre les dimensions sociales et symboliques. » Dans son ouvrage Un lieu où renaître, Bruno Bettelheim explique ainsi que le patient « sait fort bien que le bâtiment lui-même –murs, portiques, allées– représente une structure permanente qui ne saurait être améliorée momentanément dans le seul but de l’impressionner favorablement. Puisque l’aspect extérieur d’un établissement est si éloquent qu’il n’a pas besoin de paroles, il revêt donc une importance capitale. »
La sage-femme et la patiente toxicomane
26/11/2014
Le système de prise en charge périnatale australien permet une réelle continuité des soins, depuis la période prénatale jusqu’au post partum en passant par l’accouchement. C’est un véritable partenariat de santé entre la femme et la sage-femme qui contribue à diminuer le recours à la pharmacopée pendant l’accouchement, réduit le nombre d’interventions opératoires lors de la naissance et augmente le taux d’allaitement au sein ainsi que le bien-être maternel. Bien évidement, toutes les femmes ne sont pas satisfaites de ce type de démarche : les toxicomanes par exemple qui connaissent parfois des rapports difficiles avec les professionnels de santé et hésitent à se faire suivre de peur d’être dénoncées à la police ou que leur enfant leur soit retiré à la naissance.
Bienfaits de la « méditation pleine conscience » pour les malades atteints de polyarthrite rhumatoïde
20/11/2014
Un programme d'entraînement à la méditation et à la réduction du stress basé sur la pleine conscience (MBSR pour Mindfulness Based Stress Reduction) a été mis en place dans les années 80 dans le département médical de l'Université du Massachusetts avec pour objectif de diminuer le stress associé aux maladies chroniques.
lundi 1 décembre 2014
Mort subite du nourrisson : encore des habitudes à changer chez les parents américains
01.12.2014
Près de 55% des nourrissons aux Etats-Unis sont placés dans des conditions pour dormir qui accroissent le risque de mort subite, conclut lundi une recherche des Instituts nationaux de la santé (NIH) et des Centres de contrôles et de prévention des maladies (CDC), publiée en ligne dans la revue Pediatrics. En 2012, l'American Academy of Pediatrics (AAP) avait émis des recommandations selon lesquelles les nouveaux-nés devaient être placés sur le dos pour dormir. Les auteurs de l’étude rappelent encore que les très jeunes enfants doivent en outre dormir seuls, sur un matelas ferme recouvert d'un drap housse bien ajusté, ajoutant que tout objet mou, jouet, couette ou couverture épaisse ne doit pas être laissé dans le berceau. De fait, ces pratiques ont nettement diminué depuis vingt ans en passant de 85,9% des nourrissons placés dans un environnement potentiellement dangereux pour dormir en 1993-1995, à 54,7% pour la période 2008-2010. Mais ce dernier chiffre reste trop élevé, insistent les auteurs.
Accepter son enfant trisomique : l'amour en BD !
A l'annonce que sa fille est trisomique, le monde de Fabien Toulmé s'écroule. Il va lui falloir traverser une période de rejet et de tristesse pour finalement apprendre à connaître et aimer son enfant. Il raconte dans une BD l'histoire de cette rencontre inattendue. « Ce n'est pas toi que j'attendais »: cette bande dessinée, publiée début octobre 2014 aux éditions Delcourt, retrace cette rencontre émouvante entre un père et sa fille porteuse d'un handicap non dépisté lors de la grossesse. « Mais je suis quand même content que tu sois venue », ajoute l'auteur dès la deuxième de couverture.
Pollution : le cerveau en danger
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | Par Stéphane Foucart
De toutes les maladies non transmissibles, l’autisme est l’une de celles dont la fréquence augmente le plus rapidement. Si vite qu’il est même difficile d’y croire. En mars, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, l’équivalent de notre Institut de veille sanitaire (InVS), rendaient publiques les dernières estimations de la prévalence des troubles du spectre autistique chez les garçons et les filles de 8 ans aux Etats-Unis. Selon ces chiffres, un enfant sur 68 est désormais touché par cet ensemble de maladies du développement, regroupant l’autisme profond, les syndromes de Rett et d’Asperger, etc.
Le plus impressionnant n’est pas tant le chiffre lui-même, que la rapidité de son évolution : il est supérieur de 30 % à celui publié seulement deux ans auparavant (un enfant sur 88) par le même réseau de surveillance mis en place par les CDC, et a plus que doublé en moins d’une décennie. Au cours des vingt dernières années, les données américaines suggèrent une augmentation quasi-exponentielle de ces troubles, aujourd’hui diagnostiqués« vingt à trente fois plus » que dans les années 1970, selon le rapport des CDC. 40 % de ces enfants dépistés aux Etats-Unis présentent un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70.
D’autres troubles neuro-comportementaux sont également en forte croissance ces dernières années. Outre-Atlantique, l’hyperactivité et les troubles de l’attention touchaient, selon les chiffres des CDC, 7,8 % des enfants entre 4 et 17 ans en 2003. Ce taux est passé à 9,5 % en 2007, puis à 11 % en 2011. Par comparaison, en France, leur fréquence est estimée entre 3,5 et 6 % pour les 6-12 ans.
Aux Etats-Unis, un enfant sur six est concerné par un trouble du développement (troubles neuro-comportementaux, retard mental, handicaps moteurs, etc.).
Dans un ouvrage scientifique tout juste publié (Losing Our Minds. How Environmental Pollution Impairs Human Intelligence and Mental, Oxford University Press, 2014) Barbara Demeneix, directrice du département Régulations, développement et diversité moléculaire du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), soutient que cette augmentation rapide de la fréquence des troubles neurocomportementaux est, en grande partie, le résultat de l’exposition de la population générale à certaines pollutions chimiques diffuses – en particulier les femmes enceintes et les jeunes enfants.
ART BRUT collection abcd / Bruno Decharme
Depuis plus de trente ans Bruno Decharme assemble sa collection d'Art Brut. Elle compte aujourd’hui 3 500 pièces, recense 300 artistes du milieu du dix-neuvième siècle à nos jours. Elle réunit des œuvres de nombreux pays, produites dans un cadre asilaire ou dans la solitude des villes et des campagnes, des productions dites médiumniques et des objets...
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Guérir, se rétablir, aller mieux en santé mentale et ailleurs
7-9 janv. 2015 Villeneuve d'Ascq (France)
À une époque de crise généralisée, où les sociologues sont de plus en plus conduits, par une actualité morose ou dramatique, à se pencher sur les vulnérabilités, les déclins, les catastrophes, il s’agira de prendre l’histoire à rebrousse-poil et de s’intéresser à l’ « aller mieux », que l'on énonce celui-ci en termes de résilience, de rétablissement, de guérison, ou de « faire face et s’en sortir » (pour reprendre le titre d’un ouvrage dirigé par V. Châtel et M. -H Soulet en 2002). Le centre de gravité du colloque concernera la santé mentale, mais les expériences de guérison en santé somatique ou de résilience sociale pourront être mobilisées en contrepoint.
Des organes vont être prélevés sur des patients morts d’un arrêt de leurs traitements
Le Monde.fr | Par François Béguin
L’agence de la biomédecine (ABM) a annoncé, mardi 2 décembre, qu’elle autorisait pour la première fois un centre hospitalier à pratiquer des prélèvements d’organes (reins, poumons, foie) sur des personnes décédées après une décision d’arrêt ou de limitation des traitements qui les maintenaient en vie. Jusqu’alors, des organes étaient prélevés uniquement en cas de mort par arrêt cardiaque brutal – infarctus – ou de mort cérébrale.
Dans un contexte de pénurie d’organes, ce changement réglementaire était attendu de longue date par les associations de patients en attente de greffe. Il marque l’aboutissement d’un processus de réflexion éthique engagé dès 2005 lors de l’adoption de la loi Leonetti sur la fin de vie.
dimanche 30 novembre 2014
En Ile-de-France, le burn out menace autant les infirmières et kinés libéraux que les généralistes
25/11/2014
62 % des infirmiers et 61 % des masseurs-kinésithérapeutes d’Ile-de-France se sentent personnellement menacés par l’épuisement professionnel, révèle une étude (1) présentée ce mardi par l’Association d’aide aux professionnels de santé et médecins libéraux (AAPml) et les infirmiers et kinéslibéraux de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) d’Ile-de-France.
En 2007, la même enquête indiquait que 61 % des médecins généralistes se disaient pareillement menacés (et 53 % des médecins dans leur ensemble).
Finissants en psychiatrie : le même examen final que l'an dernier
CANADA ARIANE LACOURSIÈRE 30 novembre 2014
Certains étudiants de psychiatrie avaient déjà vu la version de l,examen de l,an dernier, sur laquelle ils s'étaient exercés. malgré tout, le Collège royal n'a pas jugé bon de refaire l'épreuve final.
PHOTO THE NEW YORK TIMES
Une « erreur humaine » peu banale s'est produite, cette année, lors de l'examen final annuel que le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada fait passer à tous les futurs psychiatres du pays : la même version de l'épreuve que l'an dernier a été distribuée à tous les candidats, ce qui a du coup augmenté le taux de réussite.
Le Collège royal assure que les diplômés en psychiatrie de cette année sont tout de même très compétents et qu'il ne faut pas douter de la qualité de l'évaluation.
Chaque année, le Collège royal fait passer les examens finaux à tous les candidats canadiens qui ont terminé leur formation postdoctorale dans leur spécialité médicale.
Cette année, les étudiants ont passé l'examen annuel de psychiatrie le 1er avril. La porte-parole du Collège royal, Sandy Shearman, explique qu'une « erreur humaine » est à l'origine de la confusion : « L'examen de 2013 a simplement été imprimé et distribué à la place de celui de 2014 », dit-elle.
Le hic : certains étudiants de psychiatrie auraient déjà vu la version de l'examen de l'an dernier, avec laquelle ils s'étaient exercés. Interrogé à ce sujet, le Collège royal a dit « ne pas être au courant de cette situation ». « Nous allons enquêter là-dessus », déclare Mme Shearman.
L’école des femmes
GRAND ANGLE
Réunies en colloque à Dakar, des universitaires d’Afrique de l’Ouest ont partagé leur expérience, entre harcèlement sexuel et discrimination, et appelé à se méfier d’une «illusion d’égalité». Rencontre avec six d’entre elles, alors que s’ouvre ce week-end le 15e sommet de la francophonie.
Femmes de tous les pays francophones, unissez-vous ! De Paris à Cotonou, en passant par Tunis, Dakar ou Bucarest, vous êtes confrontées peu ou prou aux mêmes inégalités. Bien installés aux postes de pouvoir, les hommes trouvent normal d’y rester et regimbent à laisser les femmes s’immiscer. A la maison, beaucoup ont encore une fâcheuse tendance à mettre les pieds sous la table ou à en faire un minimum. L’Agence universitaire de la francophonie (1), qui rassemble 800 établissements dans une centaine de pays, a organisé mi-novembre à Dakar un colloque intitulé «Femmes universitaires, femmes de pouvoir ?» L’idée était de voir si, dans un monde aussi protégé que l’université, les femmes bénéficiaient d’un meilleur traitement, voire de bribes de pouvoir. La réponse est non.
Les intervenantes étaient pour l’essentiel des responsables universitaires d’Afrique de l’Ouest. Souvent de grandes dames issues de milieux aisés, parfois mariées à des députés ou des ministres, elles avaient en commun d’être sensibles à la problématique du genre, générateur d’inégalités. A leurs côtés, des femmes du Maghreb, du Proche-Orient et d’Europe, notamment des Françaises. Sous le chapiteau dressé dans un hôtel de luxe de Dakar, au bord de l’Atlantique, on a eu parfois l’impression d’être hors sol et hors temps. Au Sénégal comme dans les pays voisins, toute une frange de la population se bat pour survivre, dormant dehors, sans moyens pour se soigner ou envoyer les enfants à l’école. Gouvernance masculine, femmes jonglant avec leurs «carrières» d’universitaires et de mères, manque de garderies, étudiantes harcelées par les profs… Très vite, les unes et les autres se sont retrouvées autour des mêmes constats. Au-delà des lois sur la parité adoptées ici ou là, les choses changent trop lentement. Et c’est encore souvent un déchirement pour une femme de vouloir tout assumer.
Au fond de la salle, Fatoumata Balbe Kasse, doctorante en informatique, approuve. A 34 ans, cette mère de trois enfants confie que «c’est très difficile de concilier sa recherche et la maison». Pourtant, elle a une«bonne» pour l’aider. Mais la famille est envahissante au Sénégal : «Tes beaux-parents débarquent et tu dois être là.» Il y a aussi les frères et les sœurs, les belles-sœurs et les beaux-frères…
A la tribune, la Française Caroline de Haas, ex-conseillère de Najat Vallaud-Belkacem au ministère des Droits des femmes, pique un coup de sang après une intervention culpabilisante sur le thème : les femmes n’osent pas assez. «J’en ai marre que l’on parle de responsabilité individuelle ! Les femmes sont discriminées. Il faut former les dirigeants à cette question, comme nous l’avons fait en France avec tous les ministres, qui ont suivi un module de quarante-cinq minutes.»
Les conclusions du colloque ont été transmises à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui tient son 15e sommet, consacré aux jeunes et aux femmes, ce week-end à Dakar. Ce sera aussi l’occasion d’élire un successeur au président Abdou Diouf. Parmi les recommandations adoptées, la création d’un réseau de femmes universitaires et d’un observatoire sur l’égalité dans le supérieur, la mise en place d’un module pour sensibiliser les responsables, un engagement des universités en faveur de la parité…
Daniela Roventa-Frumusani, professeure de communication à l’université de Bucarest, est repartie ravie : «La résistance est finalement partout la même. Quand un homme est sur un trône, il n’est jamais content de devoir céder la place.»
Aminata Sidibe 33 ans, sénégalaise
«A 25-30 ANS, UNE FEMME DOIT ÊTRE MARIÉE, ÇA ME STRESSE»
En boubou jaune resplendissant, Aminata Sidibe, assise à l’avant-dernier rang, ne perd aucune parole des intervenantes qui se succèdent à la tribune. Elle vérifie de temps à autre ses messages sur son portable. Mais arrivée à l’ouverture et repartie à la clôture, elle ne paraît jamais lasse pendant ces deux jours. Aminata est venue pour y voir clair.
Dr Pierre Suesser (SNMPMI) : « Les médecins de PMI n’apparaissent pas dans la loi »
28/11/2014
Le Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile (SNMPMI) réunit aujourd’hui et demain à Paris son 40e colloque. Quelque 300 médecins et professionnels sont attendus. À cette occasion, le Dr Pierre Suesser, président du syndicat, alerte sur l’absence des médecins de PMI dans la loi de santé et s’inquiète des répercussions de la réforme territoriale.
LE QUOTIDIEN : Que pensez-vous du projet de loi de santé de Marisol Touraine ?
Dr SUESSER : Sur le papier, le système de santé est remis en selle autour des notions de prévention, de prise en charge globale du patient, d’action de santé publique et de promotion de la santé. C’est notre dynamique depuis plus de 40 ans et pourtant, nous n’apparaissons pas dans la loi ! Surprenant décalage, non ?
La loi affirme par ailleurs l’extension du médecin traitant, généraliste ou pédiatre, aux moins de 16 ans. Les médecins libéraux n’ont-ils pas autre chose à faire qu’assurer le suivi pédiatrique ? C’est une fausse bonne idée. Et personne ne sait si les médecins de PMI entreront dans le dispositif – même si ce n’est pas une de nos revendications.
Arras : habitués de la clinique psychiatrique, ils montent ce samedi soir sur les planches
PAR SAMUEL COGEZ (texte) et PASCAL BONNIERE (photos) 28/11/2014
Ce samedi, 20 h, la salle à l’italienne du Théâtre d’Arras accueille une pièce pas comme les autres. Neuf usagers de la clinique psychiatrique Aloïse-Corbaz montent sur scène pour présenter leur spectacle Le Cerveau voyageur. Les places ont toutes été vendues. L’aboutissement de deux ans de travail.
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À quelques heures de donner une représentation devant plus de trois cents personnes, on sent chez eux un petit trac lié à notre présence. « Cela parasite un peu », admet Philippe, qui sort parfois de son personnage. « Mais ils ne sont que trois, samedi ils seront trois cents ! », rappelle Franckie Defonte, le metteur en scène. Titre de la pièce : Le Cerveau voyageur, une création originale axée sur le voyage dans le temps et l’esprit humain.
Après un petit moment de flottement, tout le monde se remet alors au travail pour peaufiner les derniers enchaînements, perfectionner le timbre de sa voix et améliorer encore la gestuelle, le jeu de scène. Une répétition théâtrale tout ce qu’il y a de normal, à un détail près, qui ne saute pas aux yeux. Les neuf acteurs amateurs ont parfois eu le cerveau un peu trop voyageur. Anthony, Hervé, Philippe, Sophie, Marie-Thérèse, Isabelle, Lucille, Astelle et Marc sont suivis par la clinique Aloïse-Corbaz. Soit en simple consultation en centre médico-psychologique, soit en accueil thérapeutique à temps partiel à la suite d’épisodes psychiatriques plus ou moins sévères. Des gens comme vous et moi, mais qui souffrent de maladies qui isolent et vous rongent. On parle ici de schizophrénie, de bipolarité ou de syndromes dépressifs.
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