Faut-il soigner les malades mentaux par secteur géographique, comme on le fait depuis les années 50, ou par pathologie ? Ce dilemme traverse la psychiatrie française, qui renonce peu à peu à la sectorisation, faute de personnel et de moyens. Illustration avec le 2e hôpital psy de France, près de Rouen.
publié le 6 décembre 2023 à 17h43
Le débat qui secoue l’hôpital psychiatrique du Rouvray (Seine-Maritime), l’un des plus grands hôpitaux de France, est emblématique de la crise sans précédent que traverse la psychiatrie publique. En ces temps de pénurie de personnel, peut-on désormais continuer à soigner au plus près les patients dans leur globalité ? Ou bien faut-il rationaliser et soigner par pathologies, – dépressions, addictions, schizophrénies, etc. –, quitte à laisser tomber un travail de proximité, indispensable quand on prend en charge des troubles mentaux ?
Le 21 novembre dernier, lors d’un match de football entre les équipes nationales argentine et brésilienne, de violents affrontements ont fait plusieurs blessés. Le coup d’envoi a dû être reporté d’une demi-heure devant l’ampleur d’une situation ultra chaotique où policiers et supporters en sont venus aux mains. Un phénomène spectaculaire, mais loin d’être inédit.
On a pu lire dans les médias de multiples spéculations sur les causes et les responsabilités : failles dans l'organisation de l'événement, inconduite des supporters, violences policières, irrespect vis-à-vis des autres dans le monde actuel etc. Les opinions sur ces comportements agressifs ont alors dépassé le cadre du football pour rejoindre, entre autres, celui de la politique, de l'économie, de la sociologie, et même de la philosophie. Quid la biologie? Que peuvent nous dire les études scientifiques actuelles?
Justement cette semaine, des auteurs chiliens présenteront les conclusions d’une étude lors du congrès annuel de la Radiological Society of North America (RSNA). Le Dr Francisco Zamorano Mendieta, de l'université San Sebastián, a mené des recherches dans le monde du football, et a utilisé l’IRM fonctionnelle pour étudier l'activation cérébrale liée à des comportements complexes tels que ceux potentiellement liés au « fanatisme ».[1]
Le cri est une forme de communication à la fois élémentaire et complexe qui reflète et évoque un large éventail d'émotions. Quels sont les différents types de cris ? Quels bénéfices mental et physique peuvent-ils apporter ? Le point avec le Pr Harold Gouzoules(Université Emory, Atlanta. É.-U.).
Titulaire d'une maîtrise en psychologie et d'un doctorat en zoologie, le Pr Harold Gouzoules étudie les cris des animaux et des humains depuis 40 ans. Il est certainement l'une des personnes qui a consacré le plus de temps à analyser ce type d’interaction entre les êtres vivants. Il a accumulé une audiothèque de dizaines de milliers de cris. Les nouveaux étudiants du département de psychologie où il enseigne et procède à ses recherches, sont d’ailleurs sensibilisés dès leur arrivée au risque d’être confrontés à des sons particulièrement troublants...
Les cris sont la plupart du temps le signe d’une situation dramatique : si vous êtes en colère, si vous avez besoin d'aide, lorsque vous avez peur ou êtes en extase… vous criez ! Si un proche pousse un cri dans une autre pièce de la maison, vous accourrez… pour le secourir, pour entendre la bonne nouvelle ou pour voir l'araignée qui l’effraie. Le cri reflète et évoque donc un large éventail d'émotions.
Des bébés réfugiés dans le sommeil, des enfants couverts d’eczéma et qui s’accrochent à leurs parents : le pogrom perpétré par le Hamas a produit un traumatisme durable et massif en Israël, que n’efface pas un début de retour à la normale dans le centre du pays.
«La guerre, c’est comme s’il n’y en avait pas. A Tel-Aviv, tout a rouvert, les cinémas, les cafés. Il n’y a plus la peur qu’il y avait avant», raconte Itamar, 14 ans, joint par téléphone à sa sortie du collège alors qu’il se rend à son cours de tennis, mardi 5 décembre. Le survol d’une dizaine d’hélicoptères de l’armée lui fait aussitôt regretter son optimisme. «Lundi, pendant mon cours, on a entendu dix gros boums : c’était le Dôme de fer qui détruisait des missiles», ajoute ce jeune Franco-Israélien.
Ici, dans le centre du pays, la guerre est à la fois lointaine et proche. Le front est à peine à 70 km au sud de Tel-Aviv, où le sol tremble quand Tsahal largue des bombes très puissantes sur la bande de Gaza. Mais, contrairement aux Palestiniens de l’enclave qui vivent et meurent sous les bombes depuis le 7 octobre, où 1 200 personnes ont été massacrées par le Hamas et 250 enlevées, les Israéliens n’ont quasiment plus à déplorer de pertes civiles sur leur territoire. Et si des roquettes continuent d’être tirées depuis la bande de Gaza, elles sont quasiment toutes interceptées par le Dôme de fer – le système de défense antimissile dont les garçons comme Itamar parlent avec fierté, comme s’il s’agissait d’un superhéros.
Ajoutant à cette impression de retour à la normale, Tel-Aviv est repassé en vert depuis peu. Le ministère de l’Education a classé le pays en trois zones – verte, jaune et rouge – en fonction de la situation sécuritaire. Le nord, frontalier du Liban, et le sud, sont évidemment toujours en rouge : les écoles y sont fermées, tout comme la plupart des commerces non essentiels. A Jérusalem aussi, où les écoles ont été parmi les premières à rouvrir, la «routine a repris», témoigne Pierre Assouline, et ses enfants n’ont pas l’air «plus perturbés que ça». Mais leurs angoisses surgissent parfois, «comme des pop-up», observe ce journaliste : «Papa, pourquoi ils lui ont coupé le bras, à la petite fille ? Est-ce qu’ils vont venir aussi jusqu’ici pour nous tuer ?»
«Graves sévices psychologiques et physiques»
Entre le 24 novembre et le 1er décembre, la libération de 105 otages, dont une dizaine d’enfants, en échange d’une trêve depuis rompue, a procuré un peu d’apaisement. «Tous les soirs, on attendait leur retour, devant la télé. On était super contents de voir les familles réunies», témoigne Naomi, 12 ans. Mais le soulagement a été de courte durée. 138 captifs restent aux mains du Hamas ou de ses alliés. Et le sort des petits Kfir Bibas, 10 mois, et Ariel, 4 ans, donnés morts avec leur mère par le Hamas, continue de hanter le pays. Leur père est apparu dans une vidéo diffusée par l’organisation islamiste dans une nouvelle séquence de torture psychologique qui fait dire aux psychologues interrogés par Libération que «le 7 octobre n’est pas terminé».
Surtout, la joie de voir les parents étreindre leurs enfants après cinquante jours de cauchemar a été assombrie par les premiers récits sur leurs conditions de captivité, livrés par leurs proches ou des pédiatres. Thomas Hand, le père d’Emily, 9 ans, a raconté qu’elle avait perdu beaucoup de poids, mais surtout ne savait plus que chuchoter. La tante d’Eitan Yahalomi, que ce dernier avait été «battu, forcé à visionner des images» du pogrom et que les jeunes enfants détenus avec lui étaient menacés d’une arme à chaque fois qu’ils pleuraient. Les frères Yaakov ont été marqués au fer rouge sur leurs jambes, comme des esclaves, avec un pot d’échappement pour qu’ils soient identifiés comme des otages s’ils parvenaient à s’échapper. Dimanche 3 décembre, sur la chaîne 12, une phrase du directeur de l’hôpital pour enfants de Tel-Aviv, le docteur Itaï Pessach, a donné la chair de poule à toute une nation : «Quand le récit de ce qui leur est arrivé sera rendu public, aucun de nous ne pourra dormir la nuit», a-t-il dit au sujet des douze enfants dont il a la charge, rapportant, sans s’étendre, qu’ils avaient subi de «graves sévices psychologiques et physiques».
Depuis le 7 octobre, Guy Yakar, psychologue dans un lycée de Tel-Aviv, ne sait plus où donner de la tête face à l’ampleur du traumatisme, et la sévérité des cas qu’il a à traiter, chez les ados comme chez les profs. Avec émotion, celui qui s’est aussi porté volontaire pour prodiguer les premiers soins psychologiques aux enfants rescapés, hébergés dans les hôtels du front de mer, se souvient de «ces bébés qui dormaient tout le temps» : leur manière de «se protéger de la violence de ce qu’ils avaient vécu dans l’abri» assiégé, devenu un piège mortel. «Les enfants plus grands, eux, réagissent en ayant un comportement violent, en criant, en se rebellant contre leurs parents.» Guy Yakar les a fait dessiner pour qu’ils extériorisent leurs angoisses. «Jamais de ma carrière je n’ai vu des dessins aussi sombres», rapporte le psychologue, qui n’est pas autorisé à les montrer pour des raisons de confidentialité.
«Toutes les certitudes se sont effondrées»
Crise d’angoisse, pensées suicidaires ou somatisation, à l’image de l’eczéma qui a recouvert le corps de Nina, la petite sœur d’Itamar, toujours paniquée à chaque fois que la sirène retentit : non seulement l’effet du 7 octobre continue à se faire sentir, mais il s’est diffusé, via les réseaux sociaux ou les récits des témoins à la télévision, au-delà des enfants directement concernés, «traversant plusieurs cercles de vulnérabilité». Yakar évoque le cas d’un lycéen qui, deux mois après, «est toujours prostré et n’arrive pas à s’arrêter de pleurer. A la lumière de mon expérience, je m’attendais à ce qu’il se rétablisse beaucoup plus vite. Mais à chaque fois que je le vois, il me répond : pas de changement». Pour le praticien, «le traumatisme est toujours en cours car la guerre est toujours en cours» et le sentiment de menace existentielle n’a pas disparu dès lors que «le Hamas contrôle toujours la bande de Gaza et une partie de la Cisjordanie».
Pédiatre dans un centre de santé à Tel-Aviv, Sophie Belmin est assaillie de coups de fil de parents qui lui demandent «où leurs enfants peuvent être adressés en urgence pour une prise en charge psychologique car ils ont des signes de somatisation ou des syndromes de stress, par exemple une sensation d’oppression thoracique». Elle décrit aussi «des enfants qui ne veulent pas sortir de la chambre forte», ont le plus grand mal à s’endormir ou encore refusent de quitter leurs parents d’une semelle, car «c’est la seule chose dans laquelle ils ont encore confiance, tout le reste, toutes les certitudes se sont effondrées».
Docteur en psychotraumatologie, Emmanuelle Halioua juge cependant que le pays est passé à «une autre phase : le premier mois, on était en état de choc et d’hypervigilance, car on s’attendait à être pris en sandwich entre le Hamas au sud et le Hezbollah au nord». La phase qui s’ouvre désormais est celle de «la gestion des ressources pour faire face à l’inédit», à savoir des «crimes de guerre avec viols et actes de torture». Or des ressources, les Israéliens, qui ont «sédimenté les traumas depuis soixante-quinze ans», n’en manquent pas, estime cette spécialiste des troubles du stress post-traumatique (TSPT). En particulier les enfants, qui ont des «ressources fantastiques par rapport aux adultes». Il n’est pas rare de voir des élèves «descendre dans les abris en chantant» et, dès l’âge de 7 ans, ils sont formés à l’école au protocole Six’C /6C, employé par Tsahal et l’armée américaine pour «déchoquer» les soldats et leur permettre de fonctionner normalement après un événement traumatisant.
«On s’aide les uns les autres»
Eyal et Maor ont 15 ans, l’âge où on scrolle TikTok et Insta à longueur de journée, avachi sur le canapé. L’âge des bandes de copains et des filles qui font monter le rouge aux joues. Mais ces deux ados qui sortent d’un pas nonchalant du réfectoire du kibboutz Shefayim, au nord de Tel-Aviv, ont perdu leur insouciance depuis le 7 octobre. Rescapés du massacre de Kfar Aza, ce sont des héros de ce qu’on appelle en Israël la «bataille de la poignée» : pendant de longues minutes, Eyal et son père ont résisté aux terroristes du Hamas qui tentaient de forcer l’ouverture de leur abri, qui ne fermait pas de l’intérieur. Maor et les siens ont réussi, eux, à bloquer la porte d’entrée de leur maison.
Sur la pelouse baignée de soleil, des enfants de Kfar Aza jouent au foot en cette veille de Shabbat, encadrés par des plus âgés, venus de la ville voisine d’Herzliah. Si la plupart des mineurs déplacés ont repris l’école, Eyal et Maor n’ont pas la tête à ça : ils tiennent à s’occuper de leurs copains, dont certains sont orphelins, ou en deuil d’un frère ou d’une sœur. «On essaie de ne jamais les laisser seuls pour qu’ils ne dépriment pas. L’après-midi, on va surfer ensemble», raconte Maor, au visage poupin criblé d’acné. Les deux survivants ne sont pas égaux face au traumatisme : ce dernier est suivi car il souffre à l’évidence d’un TSPT – il dort mal et chaque «boum» provoqué par la destruction d’un missile le «ramène au 7 octobre». Eyal, qui rêve de rejoindre les troupes d’élite de l’armée après son bac, assure, lui, ne pas en avoir besoin. «La capacité à surmonter un choc traumatique dépend des ressources dont on disposait au moment de l’événement», explique Guy Yakar. Et c’est pareil pour les otages : «Certains iront en thérapie, d’autres passeront au travers, on ne peut préjuger de rien», ajoute cet expert en reconstruction.
Pour les spécialistes de santé mentale, la société israélienne dispose cependant d’une capacité de résilience exceptionnelle, qui tient notamment à la cohésion sociale dont elle fait preuve. «Nous sommes unis» ou «ensemble, nous vaincrons», ne sont pas que des slogans patriotiques omniprésents, sur les panneaux routiers ou publicitaires, mais une réalité vécue par cette petite nation de moins de 10 millions d’habitants répartis sur un territoire plus petit que la Bretagne. «Quarante-huit heures après les massacres, le pays était déjà en train de s’organiser. Or la solidarité, c’est l’un des facteurs de résilience les plus connus, avec l’entourage et les croyances», explique Emmanuelle Halioua. Le week-end dernier, Naomi est allée avec ses parents cueillir des grenades près d’Ashkelon, au sud de Tel-Aviv, pour pallier le départ des travailleurs étrangers. Avec sa mère, elle a aussi rendu visite à un veuf qui avait perdu son fils à la guerre, après être tombée sur un message sur Instagram appelant à venir le réconforter. «On s’aide les uns les autres. A l’école, aux scouts, on a écrit des lettres, fait des dessins pour les familles des kidnappés. Mon frère, qui est à l’armée, les gens lui paient le café…»
Roni, Maya et Shaïli ont 17 ans. Quand nous les rencontrons, posées sur une falaise face à la Méditerranée, quelque part entre Tel-Aviv et Herzliah, les lycéennes tremblent encore d’avoir dû se plaquer au sol sur l’autoroute après une alerte aérienne. C’était leur première sortie depuis le 7 octobre, une virée à la mer pour fêter les 17 ans de Maya. La séquence de l’autoroute leur en a coupé l’envie. Elles racontent la vie d’après le 7, les cours en zoom, les abris étant trop éloignés des salles et en nombre insuffisant, la hantise d’une infiltration terroriste qui les pousse à se barricader chez elles, mais aussi le bénévolat pour se sentir utile et leur attachement désormais viscéral à leur pays. Quitter Israël ? Roni ouvre des yeux ronds : «Jamais de la vie, c’est notre pays, on n’en a pas d’autre et il n’y en a pas de meilleur au monde !» Toutes trois se disent impatientes de faire leur service, l’an prochain. Pour faire la guerre ? «Oui, si c’est la condition pour avoir de nouveau le droit de boire des verres en terrasse. Comme vous, en France.»
Le psychiatre revient sur la fragilisation de la sectorisation et ses potentiels effets délétères sur les patients.
Il est de plus en plus question de traiter la santé mentale par filières, en isolant les dépressions, les schizophrénies, les toxicomanies, l’hyperactivité… Cette tendance, qui vise à pallier le manque d’effectifs, criant en psychiatrie, est-elle efficace d’un point de vue clinique ? Pour le psychiatre Bruno Falissard, polytechnicien, pédopsychiatre, directeur du plus gros laboratoire de recherche sur la santé mentale, la filiarisation de la psychiatrie pourrait induire de renoncer à une certaine complexité dans la prise en charge des patients.
On parle de plus en plus de traiter les malades mentaux par «filières». Est-ce une bonne idée ?
La tendance est, en tout cas, claire, avec un élan qui vient à la fois de l’administration et de certains de mes collègues psychiatres, plutôt universitaires. Les raisons en sont multiples. D’un côté, cette évolution peut paraître raisonnable. Le savoir sur les maladies mentales devenant de plus en plus riche et dense, tout le monde ne peut le suivre. Et si parallèlement les diagnostics se font précis, alors oui, tout cela pourrait pousser à une spécialisation légitime, comme on l’a connu dans le reste de la médecine. Regardez en chirurgie orthopédique, il y a désormais des spécialistes du genou, de la hanche, etc. En plus, il y a des pays où cela se passe ainsi, comme au Canada.
Ils ont subi la mort brutale d’un enfant, d’une mère ou d’un frère, par un meurtrier. Et doivent subir parfois le choix de la justice sur la responsabilité ou non de ces actes criminels. Prison ou hôpital psychiatrique ? "Irresponsables", un documentaire sans tabou sur les émotions que suscitent ces choix difficiles.
Jugés irresponsables de leurs actes malgré leurs crimes, ils seront envoyés en hôpital psychiatrique. Nombreux sont ceux à avoir témoigné dans ce documentaire : familles de victimes et de meurtriers, psychiatres, magistrats, avocats, surveillants pénitentiaires et universitaires. Tous mettent en lumière la situation actuelle en France, avec leurs doutes, leurs craintes ou leurs colères.
Voici trois bonnes raisons de regarder le documentaire poignant du journaliste lorrain Alain Morvan.
1. Pour comprendre la douleur des familles
" Il s’est acharné sur notre fils." Voici les premiers mots de Natacha Leroy, la mère du petit Luca poignardé en pleine rue à Jœuf (Meurthe-et-Moselle) en 2015. Son meurtrier a été jugé irresponsable, car selon ses parents, " il est schizophrène, c’est pas de sa faute." En plus de la douleur insoutenable d’avoir perdu leur enfant, les parents de Luca découvrent que l’auteur des faits avait déjà tenté de tuer quelqu’un. La famille se sent abandonnée par l’État qui selon eux n’a pas su protéger leur fils.
Depuis 1994, "les experts doivent déterminer si le discernement a été altéré et non aboli au moment des faits." Face à la pression de l’opinion publique, les experts psychiatres penchent plus facilement pour une altération du discernement. Et pourtant, selon Anne-Lise Trudon, avocate, " si la personne n’est pas en capacité de comprendre ce qu’elle a fait de mal, il n’y a aucun intérêt à la juger."
C’est grâce à l’une que l’on s’endort le soir et grâce à une autre que l’on arrive à sortir de son lit le matin. Pour que tout cela fonctionne harmonieusement, les hormones vont et viennent au rythme de nos besoins et de leur programmation.
Quand il s’agit du système endocrinien, tout est une question d’équilibre, mais aussi d’horloge. C’est une mécanique minutieuse qui fait apparaître des hormones à des moments clés de la journée ou, au contraire, inhibe leur sécrétion. Plongée dans une journée ordinaire, rythmée par la valse des hormones.
7 h • Au chant du coq
Le soleil apparaît, les oiseaux chantent et le cortisol atteint sa concentration maximale juste avant le réveil pour nous préparer à affronter la journée. Cette hormone ordonne au foie de produire davantage de glucose, tandis qu’elle indique aux muscles et au tissu adipeux de diminuer le captage et le stockage de ce glucose. Elle les enjoint également de puiser dans leur stock de protéines et de lipides afin de relarguer des acides aminés et des acides gras. Ce processus est essentiel pour nous faire émerger du sommeil et pour que nous soyons en mesure de réaliser les activités physiques et intellectuelles qui nous attendent. Sa production décroît ensuite pour être presque indécelable la nuit.
Le ministre affirme que sur 100 terroriste islamistes potentiels, "25 à 40" d'entre eux ont des problèmes psychiatriques.
Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, était l'invité du 8h30 de franceinfo vendredi 8 décembre 2023. (FRANCE INFO / RADIOFRANCE)
"Il faut que nous ayons dans la loi la possibilité, comme le maire ou le préfet le fait pour la folie ordinaire de la rue, de constater que cette personne ne va pas bien" et de demander un internement en hôpital psychiatrique, estime vendredi 8 décembre sur franceinfo Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. Cela aurait pu permettre, assure le ministre, d'interner le terroriste arrêté pour l'attaque au couteau et au marteau qui a fait un mort près de la tour Eiffel la semaine dernière.
Les temps ont changé, non seulement parce que l’on guérit de plus en plus du cancer, mais aussi parce que les malades du cancer ne se cachent plus, ils ont même désormais une place de choix dans les médias.
Je me souviens de l’époque où l’on disait de quelqu’un qu’il était mort d’une "longue maladie", et tout le monde savait de quoi il s’agissait, mais personne ne prononçait le mot, le mot "cancer", réminiscence de ces peurs médiévales où prononcer le mot "peste" risquait peut-être de propager l’épidémie…
Les temps ont changé. Non seulement parce que l’on guérit de plus en plus du cancer, si j’ai bien suivi les leçons d’Alexandra Delbot, mais aussi parce que les malades du cancer ne se cachent plus. Ils ont même désormais une place de choix dans les médias. La preuve aujourd’hui avec le Parisien qui met à l’honneur Marion, candidate d’un jeu télévisé, "Chacun son tour", diffusé durant la matinée par France 2. Cette directrice commerciale de 41 ans — à qui l’on a découvert une grosseur au niveau du sein, explique le Parisien — avait dû quitter l’émission pendant sa chimiothérapie, avant de revenir aujourd’hui en rémission.
En plein débat sur la loi immigration, de nombreux soignants s’inquiètent de la possible disparition de l’aide médicale d’Etat, la couverture maladie qui bénéficie actuellement à plus de 400 000 sans-papiers.
Abdoulaye tire un sac plastique planqué sous la table d’un bistrot parisien. Il sort un gros dossier rouge gonflé à la paperasse. «Tout est ici», dit-il en souriant. «Tout», c’est sa vie. Abdoulaye est un travailleur sans papiers. Un ouvrier invisible. «Je me promène toujours avec mon dossier, il est très important. J’ai mes demandes de régularisation et mon dossier médical.» Le Malien de 41 ans a du diabète. Il a découvert le mal des mois après son arrivée en France lors d’une consultation dans un centre de santé qui accueille gratuitement les malades qui ne bénéficient pas de l’aide médicale d’Etat (AME). C’était en 2019. Abdoulaye souffre également du dos. Les chantiers bousillent le corps du quadra. Des heures pour un salaire maigrichon. Il cherche un peu de bonheur dans la douleur. Abdoulaye bénéficie de l’AME depuis trois ans. «C’est très dur d’obtenir la carte. Il faut beaucoup de patience et il faut tout justifier. La France est un pays qui aime beaucoup les photocopies», sourit-il. Le futur risque d’être moins drôle. Il croise les doigts en espérant que l’aide médicale d’Etat ne sera pas supprimée.
Freud, attaché à préserver son originalité, minimise parfois sa dette envers Schopenhauer. Malgré cela, la psychanalyse semble hériter d'analyses schopenhaueriennes. Sur quels point plus précisément Freud est-il redevable à Schopenhauer ?
Avec
Ugo Batini Professeur de philosophie en classes préparatoires (CPGE) à Paris
Patrick Declerck Ecrivain et ancien membre de la Société psychanalytique de Paris
Christophe Bouriau Professeur des Universités en philosophie à l'Université Lorraine, Membre des Archives Poincaré (UMR 7117) et du Laboratoire lorrain de sciences sociales, Co-directeur du département de philosophie de Metz
Avec Philosophie consacre cette série d'émissions au philosophe Arthur Schopenhauer. Dans ce deuxième épisode, Géraldine Muhlmann et ses invités le font dialoguer avec Freud.
Des points communs entre Freud et Schopenhauer ?
On trouve de nombreux points communs entre la pensée de Sigmund Freud (1856-1939) et celle d'Arthur Schopenhauer (1788-1860). Pour Patrick Declerck, Freud et Schopenhauer “sont d'accord sur ce point fondamental que le moteur essentiel de notre vie psychique c'est la sexualité et le narcissisme”. Mais sur quels points plus précisément diffèrent-ils ?
Alors, ça y est ? Les listes de Noël sont recopiées, raturées, peaufinées ? Les cadeaux sont en voie d’acheminement chez vous ? Vos ados vous tannent chaque matin sur les vertus éducatives de l’iPhone 15 ?
Chez moi, les trois enfants (8, 5 et 4 ans) avaient parachevé leurs listes au Père Noël autour du 15 novembre, si si. Leurs choix ont suscité un certain nombre de questionnements moraux pour mon compagnon et moi. Il y a, dans leurs requêtes, énormément de plastique, de jouets fabriqués à l’autre bout du monde et impossibles à acheter d’occasion. Ma fille cadette, par exemple, veut un Furby, ces peluches qui parlent une langue bizarre. Rien d’original, puisque le jouet de chez Hasbro figure parmi les meilleures ventes de JouéClub depuis plusieurs semaines (aux côtés du « salon de tatouage » de Clementoni, qui me fait me sentir vraiment old school). Bien sûr, ma fille n’a pas choisi n’importe lequel des Furby : elle veut un modèle arc-en-ciel disponible dans un seul magasin en France – et donc pas de seconde main. C’est une abomination écologique et sonore. Mais c’est son vœu le plus cher et étrangement, nous sommes un peu contaminés par la mignonnerie de la bestiole. Bref, on n’a pas hésité très longtemps. Je note qu’au fil des années, on a tendance à piétiner de plus en plus vite nos principes.
Voilà pourquoi, la semaine dernière, je vous ai écrit pour connaître vos veto, les cadeaux que vous vous refusiez à offrir aux enfants. Vous êtes nombreux à m’avoir répondu, merci beaucoup. Je vous propose donc une sorte du hit-parade du pire, selon vous. Votre « antiliste » de Noël. Désolée pour ceux que je n’ai pas la place de citer mais vous savez ce que c’est : Noël fait toujours des déçus.
Dans une « Lettre ouverte » adressé au Président de la Haute Autorité de santé (HAS),trois psychiatres de renom, engagés régulièrement dans les travaux de la HAS, indiquent ne pas pouvoir apporter leur caution à la recommandation « Grande précarité et troubles psychiques » dans son état actuel. En cause le traitement de la pair-aidance dans ce projet, thème qui « nécessiterait un travail spécifique approfondi ».La poursuite de leurs fonctions dans l’institution est engagée.
Dans une note de cadrage de 2021, la HAS indique le contexte de ces travaux, qui visent à « répondre au besoin de définir et de diffuser des bonnes pratiques, partagées par l’ensemble des professionnels de santé et sociaux intervenant auprès des publics en situation de précarité porteurs de troubles psychiques et appuyées sur les expériences réussies existantes (pratiques individuelles et d’équipe, organisations et dispositifs). »
Publié le 23/11/2023 à 23h00 Disponible jusqu'au 22/11/2024
Juger les hommes violents : Un reportage d’Alice Gauvin, Elodie Delevoye, Sarah Lerch, Vincent Zanetto, Maxime Cayot et Marielle Krouk. Comment mieux juger les violences conjugales ? Au tribunal de Clermont-Ferrand, un pôle spécialisé a été mis en place il y a quatre ans, composé de magistrats volontaires, spécifiquement formés. Plusieurs fois par mois, ces magistrats président des audiences dédiées aux violences intrafamiliales. L’objectif : permettre aux victimes de se sentir plus en confiance, et faire comprendre aux auteurs, jugés les uns après les autres pour des faits similaires, la gravité de leurs actes.