Les crèches privées lucratives sont dans le viseur. En cette fin de semaine, deux livres enquêtes paraissent sur le sujet, faisant craindre ou espérer, selon les acteurs, une détonation dans l’opinion publique. Le contenu de l’un des deux est déjà connu. Dans le Prix du berceau, qui sort vendredi, les journalistes indépendants Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse décrivent le fonctionnement des entreprises de crèches et l’impact de leurs pratiques sur l’ensemble du secteur.
Débat animé par Elisabeth Roudinesco (historienne et psychanalyste), avec la participation de Patrick Boucheron (historien), Bernard Lahire (sociologue) et Alain Vanier (psychiatre et psychanalyste)
Normalisée dans son exercice, toujours plus réglementée et encadrée par la loi, la psychanalyse est aujourd’hui une discipline clinique pratiquée essentiellement par des psychologues et détachée de la médecine et de la psychiatrie. Pourtant, la culture dont elle est issue nourrit plus que jamais tous les domaines du savoir et de la pensée : histoire, philosophie, littérature, sociologie, anthropologie. Cette culture psychanalytique est si présente dans les sociétés contemporaines – et c’est notamment le cas en France, bien sûr – que les « mots » de Freud sont passés dans le langage courant : inconscient, lapsus, identité, pulsion (de mort et de vie), refoulement, principe de plaisir, moi, surmoi, ça, etc. Sans doute faut-il rechercher de ce côté-là la source de l’hostilité que la psychanalyse continue à susciter alors même que ses adversaires constatent son recul face à une multitude de thérapies jugés plus efficaces et plus « scientifiques », à commencer par le fameux « développement personnel », cet ensemble hétéroclite de pratiques fondées sur la quête de l’estime de soi et destinées à combattre les angoisses et les dépressions contemporaines.