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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 26 juin 2023

Entre générations : ce qui nous lie, ce qui nous sépare

Vendredi 23 juin 2023

Provenant du podcast

L'Invité(e) des Matins

Entre générations : ce qui nous lie, ce qui nous sépare ©Getty

Que transmet-on d'une génération à l'autre ? Comment une histoire, un silence, peuvent-ils traverser les âges ? De quoi hérite-t-on ? Et si la jeunesse refuse aujourd'hui une partie de son legs, peut-on pour autant parler d'un conflit de générations ? 


Avec

  • Nicole Lapierre Directrice de recherche au CNRS

  • François-Xavier Demoures Directeur du think tank Destin Commun, il a dirigé l’étude “La France en quête. Réconcilier une nation divisée”


Reportage «Cette drogue nous massacre» : Philadelphie face aux ravages de la xylazine

par Julien Gester, envoyé spécial à Philadelphie   publié le 20 juin 2023

Désignée par l’administration Biden comme «la drogue la plus mortelle ayant jamais menacé les Etats-Unis», cette nouvelle substance se répand à travers le pays, décuplant le désastre humain causé par la crise des opioïdes. Des ravages dont les âmes en peine du quartier de Kensington se trouvent tragiquement aux avant-postes. 

Les deux hommes s’étreignent presque, face à face et à 10 ou 20 centimètres à peine l’un de l’autre, tout contre le rideau de fer baissé d’une échoppe en déshérence. Le plus grand a le visage qui se colore à mesure qu’il comprime sa mâchoire et retient son souffle pour épaissir les veines de son cou. Ses traits émaciés soudain gonflés par l’afflux d’air et de sang, le regard mi-clos, il semble sur le point de chanceler. Mais il tient comme en appui sur l’aiguille que l’autre lui décharge dans la jugulaire, très doucement. A leurs pieds, sur le bitume, une jeune femme avachie, l’œil à la dérive et une seringue en évidence derrière l’oreille, logée là telle une cigarette fraîchement roulée. Autour, un attroupement traînard de silhouettes toutes plus décharnées les unes que les autres, sans attention aucune pour l’intensité de ce tête-à-tête. L’une mange une glace saupoudrée de vermicelles multicolores. Un autre est accaparé par un jeu à gratter. Passent deux voitures de police, en toute indifférence, tandis qu’une procession de collégiens défile cartable à l’épaule sur le trottoir d’en face – c’est le milieu d’après-midi, l’école est finie.

Etats-Unis : les politiques de santé publique suffiront-elles à endiguer la crise des opioïdes ?

Vendredi 23 juin 2023

Provenant du podcast

Les Enjeux internationaux

Le sénateur Schumer a tenu une conférence de presse pour discuter du Xylazine, un mélange de fentanyl et d'héroïne associé à des décès par overdose dans le nord de l'État de New York. ©AFP - ALEX WONG

La xylazine est venue s’ajouter à la liste funeste des drogues de synthèse qui font des ravages aux Etats Unis dans ce qu’il est convenu d’appeler, la crise des opioïdes. Cette dernière-née est déjà considérée comme « la drogue la plus mortelle ayant jamais menacé les Etats-Unis ».


Avec

  • Élisa Chelle Professeure de science politique à l’université Paris-Nanterre


"Halte à la casse de l'hôpital" : un rassemblement devant l'hôpital psychiatrique de Montéléger

De Lucile Auconie

Mercredi 21 juin 2023

Des proches de malades psychiques en colère rassemblés devant l'hôpital psychiatrique de Montéléger.
Des proches de malades psychiques en colère rassemblés devant l'hôpital psychiatrique de Montéléger. © Radio France -Lucile Auconie


"Psychiatres et patients maltraités, honte à notre société", voilà le message que sont venus faire passer des proches de malades psychiques. Ce mercredi 21 juin, une dizaine de personnes s'est rassemblée devant le Centre Hospitalier Drôme Vivarais de Montéléger, dans la Drôme, pour dénoncer le manque de moyens dans l'établissement.

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Pays de la Loire : un plan d’urgence pour la psychiatrie

Publié le 

La psychiatrie connait actuellement des difficultés sans précédent dans la capacité à prendre en charge les patients de plus en plus nombreux, jeunes, adultes et personnes âgées. Consciente de l’urgence de la situation, l’ARS Pays de la Loire décide, en concertation avec les acteurs, d’un plan d’urgence dont l’objectif est de sécuriser la prise en charge des patients et de redonner des perspectives aux acteurs de terrain. Communiqué. 

Le plan d’urgence mis en oeuvre par l’ARS dans les Pays de la Loire, en lien avec l’ensemble des acteurs, se décline en trois axes :

1. Renforcer la psychiatrie de secteur :

  • Faire une pause dans les appels à projets, pour se donner le temps de préciser nos priorités d’action : ce « cahier des charges » sera reprécisé par les professionnels eux-mêmes. Il s’agira de promouvoir les projets « gagnant-gagnant », peu consommateurs de temps médical, favorisant un exercice partagé et permettant de maintenir l’attractivité.

Dans ce cadre, l’Agence propose l’installation de deux conférences hémi-régionales des psychiatres.

  • Décider de mesures exceptionnelles de valorisation de l’exercice territorialet solidaire en région, avec le soutien de l’ARS (primes visant à valoriser la mobilité et la solidarité territoriale, ainsi que la pénibilité et les fortes sujétions de la psychiatrie, afin de fidéliser les professionnels).
  • Renforcer les CMP (centres médico-psychologiques) en effectif et en qualité dans une logique de secteur rénové


Psychiatrie à Niort : l’hôpital ferme 10 lits faute de personnel soignant

Publié le 

Juin 2023, la pénurie de soignants en psychiatrie au centre hospitalier de Niort conduit à la fusion de services et à des fermetures de lits. Un choix opéré au détriment des patients dénoncent les syndicats.

Les services de psychiatrie de l’hôpital de Niort peinent à recruter et font face à une pénurie de personnels soignants. Ainsi, 10 lits vont être fermés et des services vont fusionner. « Compte tenu du nombre de postes médicaux et non médicaux vacants dans le secteur de psychiatrie […], la direction de l’établissement a décidé de fusionner deux unités (Ouest et Est), en fermant l’unité Est qui comprenait 15 lits. Toutefois, l’unité Ouest passe de 15 à 17 lits et l’unité Littoral de 12 à 15 lits », confirme, vendredi 23 juin 2023 le centre hospitalier de Niort. Depuis septembre 2021, l’établissement a gelé une quarantaine de lits.

La direction de l’hôpital avance que cette fermeture de l’unité Est « s’inscrit dans la mise en œuvre du projet médical de la psychiatrie et de sa réorganisation avec un projet architectural de rénovation ». Elle assure ainsi « préserver l’activité ambulatoire » (et donc limiter les hospitalisations).

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Le syndrome de Diogène

juin 2023

Comprendre et soigner

Bien que de plus en plus présent dans la société actuelle, le syndrome de Diogène est peu connu, et laisse les professionnels particulièrement démunis. Si ces causes sont multiples et complexes, les critères diagnostiques sont très précis : une absence paradoxale de demande à l’égard des médecins et des services médico-sociaux et une relation aux objets, aux autres et au corps inhabituelle qui s’exprime souvent par une importante négligence

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Jason Freeny, l’artiste qui dissèque des jouets

Beware!

Jason Freeny est un artiste américain spécialisé dans la sculpture, les jouets design et l’imagerie générée par ordinateur( ex Midjourney). Principalement connu pour son art anatomique, il réalise des dessins et des sculptures en coupe d’objets inanimés (généralement des jouets). Des figurines Lego aux poupées Barbie jusqu’au « Balloon Dog » de Jeff Koons, Mickey ou encore Popeye, tout y passe. 

Barbie disséquée par Jason Freeny

D’une carrière dans le design industriel au design anatomique des jouets de notre enfance

Né à Silver Spring dans le Maryland aux États-Unis, Jason Freeny a étudié le design industriel à l’Institut Pratt. Il passe la majeure partie de son début de carrière dans la production, la vente au détail et la conception de produits pour des entreprises comme MTV Networks ou ESPN.

Bisounours disséqué

En 2010, après le succès de ses illustrations de l’anatomie disséquée de personnages fictifs, l’artiste américain se lance dans un carrière en solo. D’abord dans la sculpture de ces célèbres héros puis dans la conception de jouets.

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Immersion dans la seule prison de France à prendre en charge des détenus atteints de maladies psychiatriques

Écrit par Amandine Rouve  Publié le 

Depuis 1950, la prison de Château-Thierry se consacre à la prise en charge de détenus atteints de maladies psychiatriques.

Depuis 1950, la prison de Château-Thierry se consacre à la prise en charge de détenus atteints de maladies psychiatriques. • © Amandine Rouve / FTV

C’est un établissement unique en France. Depuis 1950, la prison de Château-Thierry se consacre à la prise en charge de détenus psychiatriques lourds. On y envoie de toute la France des prisonniers devenus trop difficiles à gérer, avec un objectif : mettre en place un ensemble de solutions sur mesure, pour les rendre à nouveau accessibles à la détention. Un défi que les équipes s’efforcent de relever, malgré des conditions difficiles.

Mollement, l’air un peu hagard, "Boubou" serre les mains de ceux qu’il croise sur la coursive. C’est un vieux monsieur, dont les nombreux tatouages ont un peu pâli. Incarcéré à Château-Thierry depuis vingt ans, Boubou fait partie des quelques détenus qui ont élu domicile dans la prison. En délicatesse avec la société, ils trouvent ici une forme d’équilibre qu’ils ne veulent plus quitter et finissent toujours par revenir. L’étage de l’aile qui les héberge a même été surnommé "Papiland", en référence à leur âge avancé. Le benjamin de la prison, silhouette haute et démarche pas très assurée, rentre de balade au même moment. Il vient tout juste de fêter ses dix-neuf ans. 

Le petit jardin a été aménagé au sein de la prison pour permettre aux détenus d'avoir des activités extérieures.

Le petit jardin a été aménagé au sein de la prison pour permettre aux détenus d'avoir des activités extérieures. • © Amandine Rouve / FTV

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Dérives sectaires et santé : un phénomène en augmentation

La Santé Publique

  • 23/06/2023

Les dérives sectaires liées à la santé tendent à se développer, notamment suite à la crise de la Covid-19. Elles font peser sur les malades des risques pour leur santé, en plus de dépenses financières importantes et d’autres dangers.

Santé : l’essor inquiétant des dérives sectaires

Qu’il s’agisse de médecines douces, de psychothérapie, de coaching bien-être… les dérives sectaires liées à la santé sont de plus en plus nombreuses. Ainsi, selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) : « les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent près de 40 % de l’ensemble des signalements reçus ».

La Milivudes s’inquiète du « développement exponentiel » de ce problème. Cet essor est notamment engendré par : « l’augmentation du nombre de praticiens, de techniques non conventionnelles à visée thérapeutique et de formations débouchant sur des qualifications non validées et d’avenir incertain ». Il existe, par exemple, en France, 4 000 psychothérapeutes n’ayant aucune formation. On trouve également 800 kinésiologues et 3 000 médecins en lien avec des pratiques sectaires.

L’amplification de ces dérives amène de plus en plus de malades à s’intéresser aux médecines parallèles. Résultat : « 4 Français sur 10 ont recours aux médecines dites alternatives, dont 60 % parmi les malades du cancer ».

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Don d'organes : la vie de malades changée par des greffes

Publié 

Jeudi 22 juin est la journée nationale du don d'organes. Des milliers de personnes ont été sauvées grâce à des greffes qui ont changé leur vie.

Des malades, dont la vie ne tenait plus qu'à un fil, ont été sauvés par le don d'organes. David Juillan, contrôleur de gestion, avait 20 ans quand sa santé s'est dégradée. Victime d'insuffisance rénale, il a enchaîné les dialyses à l'hôpital. "J'étais très limité dans tout ce que je pouvais faire. L'espoir d'une vie normale est amoindri. Le seul espoir qu'on a, c'est une greffe", explique-t-il. Après quatre ans d'attente, il reçoit le rein d'une personne décédée, envers laquelle il est toujours reconnaissant. Sa vie a changé depuis la greffe.  

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Ensemble nous pouvons améliorer les pratiques de dépistage du cancer du poumon en France

Paris, le samedi 24 juin 2023 

Après des années d’hésitation, la France est en train de poser les jalons d’un programme national de dépistage du cancer du poumon. Parmi les prochaines étapes, on sait que lors des prochaines Journées française de radiologie en octobre, un examen devrait valider le programme d’enseignement ouvert à tous les radiologues souhaitant se former à l’interprétation des scanners de dépistage. Cependant, les spécialistes de l’imagerie ne sont pas les seuls praticiens en attente de formations et d’informations pour s’impliquer davantage dans le dépistage du cancer du poumon : un mouvement plus global semble nécessaire. Pour y répondre, le collectif « Ensemble nous poumons » composé notamment de professionnels de santé organise les 29 et 30 juin à Lyon les premières journées du dépistage du cancer du poumon et expose dans les colonnes du JIM les enjeux de ce dépistage.

Du Collectif « Ensemble nous poumons »*

Le cancer du poumon reste le cancer le plus meurtrier en France (1). Un an après la décision de la HAS recommandant l’engagement d’un programme pilote dans le dépistage du cancer du poumon (1), le Collectif « Ensemble nous poumons » se mobilise pour favoriser le dépistage de cette pathologie par scanner faible dose.

Le dépistage, une vraie révolution pour réduire la mortalité liée au cancer du poumon

Les résultats préliminaires de l’étude KBP-2020-CPHG (2) montrent qu’en 20 ans, la survie a fortement progressé dans le cancer du poumon avec une baisse de mortalité à 2 ans de 26,6 % entre les années 2000 et 2020 (2). Cette baisse atteint même 34% chez les patients bénéficiant d’un traitement. Malheureusement, 60% des patients restent diagnostiqués au stade métastatique qui est généralement considéré comme non curable (2). Le dépistage du cancer du poumon permet d’augmenter la proportion des patients pris en charge précocement (3), donc éligibles à des traitements curatifs, ce qui augmente les chances de guérison et de survie (4,5). Parmi les cancers diagnostiqués au décours d’un dépistage, environ 70% sont de stade précoce et donc potentiellement curables. Le dépistage aboutit à une réduction de la mortalité liée au cancer du poumon de 21% et réduit la mortalité toutes causes de 5% (6).

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«Diagnostic de viol» aux épreuves de médecine, une polémique qui donne de l’espoir sur la future génération de docteurs


par Lauren Provost   publié le 24 juin 2023

Le viol n’est ni un diagnostic ni une maladie et, bonne nouvelle, les futurs médecins en sont conscients. La bronca provoquée par une erreur d’énoncé dans leurs épreuves de sixième année révèle leur maturité sur le sujet.

Un examen gynécologique à l'aide d'une caméra dans le service de médecine légale de l'hôpital de Limoges. (Burger/Phanie. AFP)
«Ravie d’apprendre que le viol est un diagnostic.» Cette étudiante en médecine a joué son avenir cette semaine. Elle fait partie des 9 000 externes de sixième année à passer les redoutées épreuves classantes nationales (ECN), le concours dont le classement déterminera l’accès à la spécialité et au CHU de son choix. Elle avait sans doute mieux à faire mardi soir, mais elle a pris le temps de discuter avec ses camarades d’une question qui en a interpellé plus d’un durant l’examen du jour.
Dans les groupes Facebook où les étudiants discutent, s’entraident ou paniquent au sujet de leurs épreuves, ils sont nombreux à commenter l’une des questions d’un dossier clinique progressif. Comprendre : un dossier qui présente un cas concret, dans lequel l’étudiant progresse de question en question. Celle qui les fait parler concerne un viol.

Reportage «Nous sommes leur premier lien avec la santé» : à Noisy-le-Grand, un lieu inédit pour la pédiatrie Article réservé aux abonnés

par Apolline Le Romanser    publié le 24 juin 2023 

Pédiatres, psychologues, orthophoniste, ergothérapeutes… Une vingtaine de soignants sont réunis depuis le 24 avril dans une même maison dédiée à la santé des enfants et adolescents, en Seine-Saint-Denis. Une première en Ile-de-France.

Clara, 2 ans, tousse, respire fort, les joues rougies. Elle se lève quand même, fait voler sa robe bleue et ses cheveux bruns, coiffés d’un serre-tête Minnie Mouse violet. Un peu de fièvre ne l’empêchera pas de découvrir le jeu en bois de la salle. Quelques minutes plus tard, la fillette disparaît avec son père derrière la porte blanche d’un cabinet. En ce jeudi matin, une dizaine d’autres enfants lui succèdent. Sans compter ceux des autres unités de la maison, bâtisse plantée au milieu des pavillons et résidences d’une avenue de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Sur trois étages se répartissent cabinets, salles d’attentes, étagères emplies de livres enfantins et même un chien en plastique rouge.

dimanche 25 juin 2023

Le scandale « Windrush » : les enfants reniés de l’Empire britannique

Par  (Londres, correspondante)     Publié le 25 juin 2023

2HJ4Y5J Nearly 1000 West Indian immigrants arrive in three boats trains at Waterloo Station. Many brought with them packing cases containing treasured possessions. 15th October 1961.

Un modeste pavillon dans une rue paisible du nord de Londres, entre une école primaire et la voie de chemin de fer. Enfoncés dans le canapé, Janet McKay-Williams et son compagnon, Anthony Bryan, casquette vissée sur la tête, nous reçoivent. Ce peintre décorateur de 65 ans, à la retraite, est arrivé au Royaume-Uni en 1965, à l’âge de 8 ans, depuis la Jamaïque, où il est né, pour rejoindre sa mère qui travaillait comme couturière à Londres. Né avant l’indépendance de la colonie britannique (en 1962), Anthony Bryan bénéficiait d’un droit de séjour permanent dans le « Mother country »(« mère patrie »), le surnom qu’on donnait encore dans les Caraïbes à la Grande-Bretagne.

En 2015, il veut rendre visite à sa mère, retournée à la Jamaïque. Il a besoin d’un passeport : il n’en a jamais eu. Il n’a jusqu’à présent jamais pris de vacances à l’étranger et, quand il a débarqué au Royaume-Uni, son nom était inscrit sur le passeport de son grand frère, comme c’était souvent l’usage pour les enfants.

« Au bout de quelques semaines, un sous-traitant du Home Office [le ministère de l’intérieur], l’organisme Capita, me dit que je ne suis pas enregistré comme britannique, que je suis en situation illégale et que je serai expulsé si je n’arrive pas à prouver que j’ai vécu ici toute ma vie », relate Anthony Bryan.

Juin, ou l’enfer des parents

Darons daronnes


La beauté de la vie de parent, c’est qu’il y a toujours des surprises. Des « Ah, mais on ne t’avait pas dit ? » et des « Oh ma pauvre, tu ne savais pas ? », énoncés d’un ton plein de commisération sadique. Les réseaux sociaux font pourtant tout pour dresser un tableau complet des petits et grands soucis de la parentalité. Des fuites urinaires au post-partum, des vermifuges à la crise d’ado, on pourrait croire que l’on était prévenu de tout ce qui nous tomberait sur la tête – au risque d’ailleurs de dégoûter n’importe quel être sensé de procréer, mais c’est un autre sujet.

Puis, un jour ordinaire d’une année ordinaire, il est arrivé. Le mois de juin. Jusqu’à ce que les enfants atteignent un certain âge, il était indolore. Il ressemblait à tous les autres. Et soudain, il nous a familialement engloutis. Mes enfants ont 8, 5 et 3 ans (CE1, moyenne section, petite section). Cela a commencé par un torrent de larmes de ma fille aînée, un samedi soir, tandis que j’allais lui faire un bisou au lit. « Mon maître nous a annoncé qu’il quittait l’école, et que la directrice aussiiiiiii », a-t-elle reniflé. J’ai minimisé ma réaction pour ne pas en rajouter, mais la vérité, c’est que je me suis sentie aussi abandonnée qu’elle. C’est bien connu, quand les choses fonctionnent bien – un super collègue, une directrice d’enfer –, on le remarque moins que quand ça va mal. Et le changement laisse entrevoir la possibilité d’un désastre.

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Femme dérangée, femme débauchée : un stéréotype persistant

par Agnès Giard   publié le 24 juin 2023

Projeté dans le cadre d’un cycle «Female Trouble», à Neuchâtel, le film «Let’s Scare Jessica to Death» brode sur l’image bien connue de la femme au foyer hystérique.

Sélectionné au Festival du film fantastique de Neuchâtel (Nifff, du 30 juin au 8 juillet), le long-métrage Let’s Scare Jessica to Death(1971, John D. Hancock) pose une question : le mariage est-il bon pour la santé ? Bien qu’il s’agisse d’un film d’exploitation obscur, ce serait une des réalisations préférées de Stephen King. Et pour cause : on se sent pris dès les premières images. Après son internement en hôpital psychiatrique à la suite d’une dépression, Jessica s’installe avec son mari dans une maison lugubre de la Nouvelle-Angleterre. La maison est squattée par une mystérieuse jeune femme que le couple invite à rester. Dans le grenier, Jessica trouve une photo ancienne montrant une inconnue dont les traits lui rappellent ceux de leur invitée. Quand elle en parle à son mari, il la raisonne : «Voyons, calme-toi, ma chérie…» Craignant d’être renvoyée à l’asile, doutant de son propre équilibre mental, Jessica se replie sur elle-même. Les voix qu’elle entend sont-elles réelles ? Ses visions relèvent-elles de la schizophrénie ? L’angoisse monte progressivement, au fil d’une dérive insidieuse qui gagne jusqu’aux spectateurs…