par Marie-Eve Lacasse publié le 23 mars 2023
La nourriture peut être une punition. C’est le constat que fait Lucie Inland dans Surveiller et Nourrir. Comprendre ce que la prison a dans le ventre (Nouriturfu). Lucie Inland, ex-photographe devenue journaliste s’est, dès ses premiers articles dans Slate, intéressée au monde carcéral. Après une correspondance avec un prisonnier américain, elle réalise que la question de la nourriture, de son manque, de sa piètre qualité, est un sujet récurrent en détention. Ce constat devient pour Inland une façon détournée «d’entrer» dans la prison, ce sujet difficile à aborder tant les autorisations pour accéder aux lieux carcéraux sont difficiles à obtenir : «Faute d’enquête de terrain, je me suis reposée sur les témoignages qui m’ont été confiés, que j’ai pu lire, ainsi que sur les travaux de consœurs et frères ayant pu accéder (ou pas, d’ailleurs) aux prisons et leurs cuisines», écrit-elle en introduction de Surveiller et Nourrir.