Mardi 31 janvier 2023
Provenant du podcast
Les Quadrithèmes de Charles Dantzig
La littérature la plus intéressante est celle qui montre les souffrances. C’est ce que disait l’écrivain américain William Faulkner.
"La bonne littérature, celle qui dure, provient de l’imagination, de la sensibilité, de la compréhension qu’on peut avoir de la souffrance de tout le monde, de n’importe qui – et non du souvenir qu’on a de sa propre douleur" disait Faulkner dans une lettre. La souffrance de tout le monde. Dans notre période qui périt, outre du réchauffement climatique, de la glaciation narcissique, on devrait tatouer cette locution sur le front de tous les auteurs qui croient avoir un moi, et par suite que ce moi est universel.
Faulkner, grand créateur de personnages, s’intéressait aux autres, si bien qu’il a apporté à la fiction mondiale un personnage qui ne s’y trouvait pas avant lui. Ce personnage est celui de Benjy, dans Le Bruit et la fureur. Benjy est handicapé mental. Les handicapés mentaux existent depuis la naissance de l’humanité. Eh bien, il a fallu attendre 1929 pour que Faulkner nous le mette devant les yeux. Il fait même cette chose extraordinaire : au lieu de se contenter de montrer Benjy, il lui donne la parole : le premier chapitre est raconté par lui.
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