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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 19 janvier 2023

« Constatant une crise de l’“école républicaine”, nous cherchons à comprendre les échecs des réformes successives »

Propos recueillis par   Publié le 16 janvier 2023

Philippe Champy, coauteur du livre « Contre l’école injuste ! », explique, dans un entretien au « Monde », que la culture à transmettre aux élèves ne doit pas être un patrimoine figé.

Ingénieur à l’Institut national de recherche pédagogique durant quinze ans, Philippe Champy a dirigé les éditions Retz. Membre du Comité universitaire d’information pédagogique, il cosigne avec Roger-François Gauthier, ancien inspecteur général de l’éducation nationale, Contre l’école injuste ! (ESF, 2022).

Parmi vos propositions de « révolution » scolaire, vous dénoncez le « piège » du cloisonnement disciplinaire de l’enseignement et soutenez que l’école est là avant tout pour « éduquer ». Ne s’agit-il pas de thèmes qui déclenchent de puissants phénomènes de rejet, dans et hors de l’école ?

Contrairement à une posture assez courante, nous ne cherchons pas à « jouer au ministre » et à proposer une réforme qui se voudrait aussi consensuelle que miraculeuse. Notre travail de réflexion consiste à poser des questions de fond, celles dont nous faisons le constat qu’elles restent dans l’angle mort de la perception des acteurs de l’école, les professionnels comme les familles, en haut ou en bas de l’échelle.

Santé : « Non, monsieur Macron, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement »

Publié le 16 janvier 2023

TRIBUNE

Bernard Granger  Membre du conseil de surveillance de l’AP-HP

Membre du conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, le professeur Bernard Granger revient sur les annonces – qu’il juge insuffisantes – faites par le chef de l’Etat.

Le président de la République a présenté ses vœux aux acteurs de la santé, le 6 janvier. Il a répété le mantra selon lequel l’hôpital aurait tenu. Si tenir c’est offrir une médecine dégradée, si tenir c’est laisser mourir des patients faute de soins, si tenir c’est laisser des malades entassés sur des brancards, si tenir c’est annuler ou repousser des venues programmées, si tenir c’est faire fuir les personnels, alors, oui, l’hôpital a tenu. Si tenir c’est répondre aux besoins et aux demandes selon les règles de l’art, si tenir c’est avoir suffisamment de personnels et de lits disponibles, si tenir c’est assurer l’urgence dans des conditions dignes, si tenir c’est rester attractif, alors, non, l’hôpital n’a pas tenu. Il est même en voie d’effondrement. Certes, le chef de l’Etat ne reste pas dans le déni et montre qu’il connaît certaines des difficultés de l’hôpital public, mais on peut se demander s’il en mesure réellement l’ampleur.

Récit d’une fin de vie face aux insuffisances de l’hôpital : « Je m’épuise dans des démarches qui n’aboutissent pas. Mon père, lui, s’enfonce »

Par  Publié le 18 janvier 2023

Vanessa Schneider, grand reporter au « Monde », raconte les derniers mois de son père, l’écrivain et psychanalyste Michel Schneider, mort d’un cancer en juillet 2022. A l’heure où la question de la fin de vie s’impose dans le débat public, ce récit en dit long sur la faillite de la prise en charge des patients condamnés.

On invoquera probablement le manque de chance. Se faire diagnostiquer un cholangiocarcinome intra-hépatique – en langage courant, un cancer des voies biliaires –, maladie très rare, incurable, à quelques semaines du confinement, le timing était mauvais, on ne va pas prétendre le contraire.

Janvier 2020. Mon père, 75 ans, me demande les coordonnés d’un gastro-entérologue de ma connaissance, me confiant avoir « un peu mal au ventre ». Consultation, batterie d’examens, puis silence radio. Le verdict tombé, il décide de ne rien dire du mal qui le ronge. Lorsque Emmanuel Macron décrète le confinement, le 16 mars, je prends prétexte de la situation pour le contraindre à me parler : il m’avoue le cancer, la présence d’une tumeur de 10 centimètres dans son foie, l’opération programmée.

Il était temps : il est attendu le surlendemain à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne), pour ce que le chirurgien appelle une « intervention risquée ». Puisque je suis désormais dans la confidence, mon père me demande de bien vouloir signer les formulaires me désignant « personne de confiance ». C’est à moi, désormais, que le personnel médical s’adressera, c’est moi qui serai chargée d’attester de ses directives anticipées en cas de décès.

mercredi 18 janvier 2023

Santé mentale : des électrochocs réparateurs

Nahila Bendali  Publié le 15 janvier 2023

Le traitement par électrochocs est utilisé en psychiatrie depuis les années 1930, mais il reste entouré de mystère et de tabous. Contrairement à la croyance populaire, l’électroconvulsivothérapie se donne encore régulièrement dans les hôpitaux du pays à des patients dépressifs ou lourdement bipolaires qui résistent aux traitements. La méthode controversée a grandement évolué et sauve des vies.

Une psychiatre dans une salle d'opération tient deux électrodes.

La psychiatre Valérie Tourjman tient des électrodes appliquées sur les tempes des patients pour un traitement d’électrochocs.

PHOTO : RADIO-CANADA / NAHILA BENDALI


L’Institut universitaire de santé mentale de Montréal (IUSMM) se dresse dans l’est de la ville. Derrière les larges colonnes du pavillon Bourget, des patients se rendent au dernier étage pour recevoir des traitements d’électroconvulsivothérapie, ou ECT, des électrochocs.

Dans les corridors aseptisés du pavillon, Colette est bien installée sur sa civière. La femme, dans la fin cinquantaine, se rend à l’Institut chaque semaine depuis un an et demi pour recevoir son traitement. Elle vit avec un trouble bipolaire grave depuis l’adolescence.

Une femme est assise sur une civière à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal.

Colette se rend chaque semaine à l’IUSMM pour une séance d’électroconvulsivothérapie.

PHOTO : RADIO-CANADA / NAHILA BENDALI

J’ai pris toutes les médications qu’on peut imaginer, dit-elle, avant d’énumérer les nombreuses molécules qu’elle a essayées pour contrôler son trouble, sans succès. De plus, la médication pour la bipolarité interagissait avec ses autres problèmes de santé.

Dans une impasse, l’équipe de l’IUSMM
 lui propose l’ECT
, un traitement de dernier recours méconnu de la population générale qui vient avec son lot de préjugés. 

Au début, je ne voulais pas, parce que je pensais qu’on devait se raser la tête. Les gens ont une mauvaise conception de l’ECT, admet Colette, en riant. Un an et demi plus tard, elle ne regrette pas du tout son choix.

« C’est comme si j’avais 17 ans, avant le déclenchement de ma maladie. »


Une citation de 
 - Colette, patiente de l'IUSMM

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Médecine de ville Des cabinets de médecins généralistes expérimentent un autre mode de rémunération

par Apolline Le Romanser  publié le 16 janvier 2023 

Le groupe Ipso-santé a lancé un nouveau programme en 2020 pour renforcer le suivi de ses patients, en particulier les plus fragiles, et améliorer la prévention. Il s’appuie sur une rémunération via un forfait fixe mensuel par patient.

Pénurie de médecins, déserts médicaux, cabinets débordés, praticiens démissionnaires… Le système de soins français suffoque, et celui de la médecine générale n’y fait pas exception. Le mouvement de grève des médecins libéraux, issu d’un collectif venu «de la base», témoigne du profond mal-être de la profession. Et derrière, les patients en pâtissent : 11 % de la population n’avait pas de médecin traitant en 2022, selon un rapport du Sénat. Face à cette situation peu tenable, certains acteurs essaient d’innover pour apporter des solutions. Ipso santé, groupe d’intérêt économique (GIE) qui chapeaute des cabinets de médecine générale à Paris, en fait partie. Il expérimente depuis 2020 un nouveau programme, nommé «médecin traitant renforcé». Objectif : améliorer le suivi des patients, en particulier les plus fragiles, renforcer la prévention et la relation soignants soignés.

Ce qu'il faut retenir du rapport d'Oxfam, qui propose d'"abolir" les milliardaires pour réduire des inégalités qui se creusent

Publié 

L'ONG milite pour une division par deux du nombre de milliardaires d'ici à 2030 grâce à une plus forte taxation.

Le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, le 2 mai 2022 à Tokyo (Japon). (HIRO KOMAE / AFP)

Le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault, le 2 mai 2022 à Tokyo (Japon). (HIRO KOMAE / AFP)

"Chaque milliardaire représente un échec de politique publique." Dans son rapport annuel (document PDF) publié à l'occasion de l'ouverture du Forum de Davos, lundi 16 janvier, l'ONG Oxfam milite pour une abolition, à terme, des milliardaires. Oxfam relève également que les inégalités économiques "ont atteint des niveaux extrêmes et dangereux" partout dans le monde, du fait de la pandémie de Covid-19 et de l'inflation galopante.

"Les inégalités ne font pas qu'augmenter, elles s'accélèrent. Avec, d'une part, l'augmentation de l'extrême pauvreté et, de l'autre, une concentration toujours plus importante des richesses", explique à franceinfo Quentin Parrinello, responsable plaidoyer justice fiscale et inégalités d'Oxfam France et co-auteur du rapport.

La confédération, qui réunit 21 organisations à travers le monde, estime que les inégalités sont devenues "une menace existentielle pour nos sociétés, paralysant notre capacité à endiguer la pauvreté". Voici ce qu'il faut retenir de ce rapport. 

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Face à la crise climatique, un dialogue de sourds très politique entre économistes et scientifiques

Par   Publié le 17 janvier 2023

Les deux types d’experts parlent, depuis trente ans, deux langues différentes, les premiers abordant le sujet par les prix, les seconds raisonnant par les quantités, dans un monde aux ressources finies.

Les deux notes ont été publiées à quelques mois d’écart, chacune avec un certain retentissement. Dans l’une, des milliards d’euros à dépenser, dans l’autre un plan. Deux stratégies distinctes pour faire face à la crise climatique : la première, écrite par l’économiste Jean Pisani-Ferry pour France Stratégie, un organisme rattaché à Matignon, avance un chiffrage des investissements nécessaires en France pour décarboner l’économie – 70 milliards d’euros par an.

La seconde, un « plan de transformation » produit par le think tank The Shift Project, organisation militante fondée par des experts du climat, propose d’abord un inventaire des ressources naturelles disponibles, puis un plan pour en optimiser la consommation dans chaque secteur, en parlant « tonnes, watts, personnes et compétences ». Pas d’argent, qui « n’est jamais une donnée d’entrée du problème » ni « un facteur limitant », selon le document. « Au Shift, nous ne faisons pas de chiffrage en euros, résume Michel Lepetit, ingénieur pour l’organisation. La contrainte numéro un est physique. »

Epargner la planète, mieux répartir les richesses… Mission impossible à Davos ?

Lundi 16 janvier 2023

Des militants du Parti socialiste participent à une manifestation contre le Forum économique mondial à Davos, le 15 janvier 2022. ©AFP - Fabrice COFFRINI /

Flambée des prix, conflits géopolitiques, terreur climatique… En ce début d'année 2023, les risques mondiaux se multiplient. C'est dans cette atmosphère d'inquiétude grandissante que se tiendra le 53e Forum Économique Mondial à Davos

Avec

L’extra-ordinaire au service du beau


 



Par  Publié le 14 janvier 2023 

En attente légende

RÉCIT De la vaisselle aux gracieux motifs, des pièces tissées en lin ou en cachemire, un célèbre luminaire… Derrière ces objets d’exception se cache le précieux savoir-faire de personnes en situation de handicap. Une démarche adoptée par des maisons pour lesquelles beauté rime avec singularité.

aeo, un robot infirmier qui pourrait révolutionner le secteur du soin

 yahoo!life

18 janvier 2023








Conçu par Aeolus Robotics et présenté lors du CES 2023, aeo est un robot humanoïde à deux bras capable d’une grande variété de tâches comme la livraison, la sécurité ou encore certains soins à destination des personnes âgées et il peut procéder à une désinfection par ultraviolets.

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Julie Smith, la psy britannique qui a conquis TikTok

Chaque semaine, “Courrier international” vous invite à découvrir une influenceuse ou un influenceur. Rencontrant un vif succès sur TikTok comme en librairie, la psychologue britannique Julie Smith, dans ses courtes vidéos, va plus loin que les conseils de développement personnel, parfois un peu légers, que l’on trouve sur les réseaux.

Les manches retroussées, la docteure en psychologie Julie Smith plonge un ballon de baudruche dans un réservoir plein d’eau. Regardant la caméra, elle explique sa métaphore visuelle d’un événement traumatique, difficile à gérer seul : le ballon finit par éclater, renversant l’eau sur la table. Tout le travail d’une thérapie est de mener un suivi au long cours, au rythme du patient, poursuit-elle avec un second ballon qu’elle dégonfle très progressivement.

La Britannique de 38 ans est décrite par The Times, qui lui consacre un long portrait, comme l’une des premières psychologues à utiliser TikTok pour offrir des conseils en matière de santé mentale à des millions de personnes.

Face aux maltraitances dans les Ehpad, les pouvoirs publics ne sont « pas à la hauteur », selon la Défenseure des droits

Le Monde avec AFP   Publié le 15 janvier 2023

L’exécutif a lancé en septembre trois missions administratives pour élaborer des pistes pour mieux repérer, quantifier et prévenir les maltraitances contre les personnes âgées.

La Défenseure des droits tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation des personnes âgées en Ehpad. « Nous constatons toujours des atteintes aux droits des résidents en Ephad (…). La réponse des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur des atteintes dénoncées, ni de l’urgence », regrette dans un entretien au Journal du dimanche Claire Hédon, qui présente lundi un rapport de suivi de soixante-quatre recommandations émises en mai 2021, pendant la crise du Covid-19.

Le document de mai 2021 et le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, dont une version actualisée est attendue pour la fin de janvier, « ont permis une prise de conscience, pas simplement des pouvoirs publics, mais de l’ensemble de la société », souligne Claire Hédon. Néanmoins, beaucoup reste à faire.

Reportage Au lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson, «même si on est handicapé, on peut suivre une scolarité normale»

par Elsa Maudet   publié le 15 janvier 2023 

A Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine, un établissement régional d’enseignement adapté accueille, du CP au BTS, élèves valides et en situation de handicap. Un lieu où tout est adapté, de la durée des cours aux impératifs de soins, et où l’entraide entre adolescents est la norme. Modèle d’école inclusive, elle fait l’objet d’une série sur TF1.

Au menu du cours d’histoire, ce jeudi matin : une plongée dans le monde des chevaliers. Les élèves de cinquième se familiarisent avec un texte de Chrétien de Troyes, apprennent ce que sont pages et écuyers, revoient ce qu’est un paratexte. Au bout d’un quart d’heure, un collégien entre dans la salle. «J’étais à la kiné, j’avais mal aux jambes», dit Oumar, justificatif en main. Le garçon rejoint son bureau sur son fauteuil électrique, l’effectif est au complet : les huit élèves de la classe sont présents. Pendant qu’ils cherchent, dans un extrait de Perceval ou le conte du Graal, les qualités nécessaires pour devenir chevalier, Amy se lève, va prendre une manivelle et remonte le bureau de sa voisine, Lelya, qui baisse et redresse régulièrement le dossier de son fauteuil roulant afin de trouver la position qui lui convient le mieux.

Droit au bonheur «Du XVIIIe siècle à aujourd’hui, il y a un vécu commun des travailleurs pauvres»

par Clémence Mary  publié le 15 janvier 2023

Malgré la politisation de la lutte contre la pauvreté, on assiste au retour de stratégies de survie d’Ancien Régime, constate l’historienne Laurence Fontaine.

Terrible constat : depuis trente-cinq ans, la pauvreté ne baisse plus en France où 4,8 millions d’habitants vivaient en 2020 avec moins de 940 euros par mois, selon le rapport annuel de l’Observatoire de la pauvreté paru en décembre 2022. Malgré l’Etat-providence, les minima sociaux, et les allocations chômage, on observe le retour de certaines stratégies de survie économique qui avaient disparu pendant les Trente Glorieuses, note l’historienne Laurence Fontaine, spécialiste du marché à l’époque moderne. Dans Vivre pauvre. Quelques enseignements tirés de l’Europe des Lumières, cette spécialiste du marché à l’Epoque moderne brosse un vaste panorama de la condition des classes populaires au XVIIIe siècle. Elle montre comment les Lumières ont radicalement changé le regard porté sur les pauvres et sur la misère. Et comment s’ancrent dans cette période certains des questionnements politiques toujours à l’œuvre aujourd’hui. Puiser dans les réflexions des penseurs de l’époque permettrait peut-être de sortir d’une vision purement chiffrée de la pauvreté pour restituer la capacité d’action et l’estime de soi des classes populaires, plaide l’historienne.

mardi 17 janvier 2023

Éducation à la sexualité : les infirmiers ont un rôle à jouer

  16 janvier 2023

Ancienne infirmière à Oyonnax (01), Lucille Pianelli a demandé une disponibilité de la fonction publique territoriale afin de se consacrer à la formation. Son crédo : l’éducation à la sexualité, pour accompagner au mieux les professionnels amenés à travailler sur cette thématique auprès des jeunes et des moins jeunes.

Éducation à la sexualité : les infirmiers ont un rôle à jouer

Lucille Pianelli, infirmière, forme les professionnels 

de santé à l'éducation à la sexualité. © DR

Comment avez-vous débuté votre exercice dans le domaine de l’éducation à la santé sexuelle ? 

Après avoir commencé ma carrière en psychiatrie, j’ai exercé pendant environ dix ans dans un Centre de planification et d’éducation familiale (CPEF).

C’est une amie infirmière qui m’a orientée vers ce poste.

Certes, comme toutes les infirmières, j’étais sensibilisée à la prévention, mais je ne connaissais pas vraiment le rôle infirmier au sein des CPEF.

J’y suis donc allée par curiosité plus que par vocation, et c’en est devenue une.

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La dépression : une affaire de micro-organismes ?

 3 janvier 2023

Une revue de la littérature fait le point sur les connaissances actuelles sur les liens entre microbiote intestinal et dépression.

De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer sa physiopathologie, comme l’implication des monoamines, des modifications de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, une augmentation des cytokines inflammatoires, une altération de la neurogenèse et de la plasticité cérébrale, des modifications de la structure et de la fonction cérébrales et des anomalies épigénétiques. Pour autant, aucune d’entre elles ne permet de comprendre complètement la pathogenèse de la dépression.

Des études cliniques ont montré que la composition du microbiote intestinal des patients dépressifs était significativement différente de celle des sujets sains, tant au niveau de la diversité que de l'abondance du microbiote. L’axe microbiote-intestin-cerveau pourrait devenir un axe de recherche prometteur pour de nouveaux traitements de la dépression. En effet, il est maintenant admis que le cerveau et le tractus gastro-intestinal interagissent via un axe bidirectionnel complexe qui les relie.Des études récentes ont suggéré que certains antidépresseurs traditionnels largement utilisés pourraient également agir sur l'axe microbiote-intestin-cerveau. Il convient cependant de rester prudent car la plupart des études ne permettent pas de déterminer la directionnalité de l’association.

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Qui étaient les Freinet, le couple d’instituteurs qui voulait sauver l’école publique ?

Marion Rousset  Publié le 16/01/23

Des enfants en train de peindre à l’école Freinet, dans les années 1950.  

Des enfants en train de peindre à l’école Freinet, dans les années 1950. Fonds collection privée de Madeleine Freinet, Saint-Paul-de-Vence

L’historienne Laurence De Cock restitue le combat d’Élise et Célestin, deux pédagogues militants qui, dès les années 1920, ont voulu changer l’école mais qui, acculés, se sont finalement résignés à créer leur école privée.

Qui dit Freinet dit pédagogie alternative, mais aussi pédagogie populaire. Au sein du mouvement de l’Éducation nouvelle, ce nom reste attaché à l’idéal de l’école publique, gratuite et obligatoire. C’est elle qu’Élise et Célestin ont tenté de transformer de l’intérieur. C’est pour la faire vivre qu’ils se sont donné tant de mal. Dans Une journée fasciste. Célestin et Élise Freinet, pédagogues et militants (éd. Agone), l’historienne Laurence De Cock dessine le portrait sensible d’un couple d’instituteurs engagés qui s’est lancé dans un bras de fer contre l’institution pour défendre une pratique originale… avant d’être poussé vers la sortie. Vétusté du bâti scolaire, mutations forcées d’enseignants, menaces de l’extrême droite envers certains professeurs… Nourri de multiples résonances, ce livre dresse aussi en creux un état des lieux inquiétant de l’institution scolaire aujourd’hui.