Publié le 12 février 2022
TRIBUNE
Un collectif rassemblant notamment des professionnels de santé et des dirigeants associatifs s’inquiète, dans une tribune au « Monde », du large usage des médicaments des troubles psychiques, qui sont le domaine de prédilection de la manipulation marchande et le casse-tête récurrent des cliniciens qui en constatent l’inefficience et les dégâts.
La plupart des dysfonctionnements du marché des médicaments ont été bien identifiés au fil des scandales pharmaceutiques. Ils relèvent en grande partie d’un manque d’accès aux données des essais cliniques menés par les laboratoires.
Lorsque les dégâts subis par les patients sont de nature organique – malformations fœtales (thalidomide, Dépakine), valvulopathies (Mediator), accidents vasculaires (Vioxx, glitazones), cancer de la vessie (glitazones) –, la reconnaissance de l’imputabilité peut nécessiter plusieurs décennies. Lorsque la dégradation organique est lente, comme celle du rein par les anti-inflammatoires, il faut encore plus de temps pour obtenir la simple mention du risque.