Elle le dit avec une surprise non feinte : «Je ne comprends pas ce qui se passe. On sait l’état de l’hôpital public, et il ne se passe rien.» La cinéaste Catherine Corsini est intarissable mais aussi désarçonnée, sans voix, devant ce désabusement accepté. Comme s’il n’y avait rien à faire, juste à regarder le Titanic hospitalier s’enfoncer un peu plus. «Ce qui m’attriste depuis que j’ai fait mon film la Fracture et que je me suis rendu compte de l’état de l’hôpital public, c’est que les manifestations pour soutenir le personnel soignant sont peu suivies, que le constat d’échec sur l’état de l’hôpital ne suscite aucune prise de parole suffisante de la part des politiques, aucune annonce de mesures concrètes. Le Ségur de la Santé a été plus qu’insuffisant», raconte Catherine Corsini.