Après deux ans d’enquête auprès des personnes détenues sur les pauvretés vécues en détention, le Secours Catholique et Emmaüs France viennent de publier le résultat de cette enquête.
1174 personnes ayant vécu une expérience carcérale ont accepté de partager leurs expériences et propositions au cours de l’enquête, ainsi que l’ensemble des organisations, et des salariés et bénévoles, qui se sont investis aux côtés du Secours Catholique et d’Emmaüs France par la diffusion des questionnaires ou encore les groupes de travail sur les préconisations.
Le rapport sort officiellement ce 12 octobre avec notamment une campagne sur les réseaux sociaux.
Dans un rapport publié ce jeudi, le Réseau action climat et Unicef France dénoncent les effets de la pauvreté sur la santé des plus jeunes et appellent à des changements dans les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air.
On le sait, en France, trois enfants sur quatre respirent un air toxique, d’après des données communiquées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2018. Une pollution qui est également responsable de plus de 48 000 morts chaque année. Si l’impact sur la santé est documenté depuis longtemps, que sait-on réellement des facteurs de risques chez les plus jeunes, et plus particulièrement socio-économiques ? A l’occasion de la journée nationale de la qualité de l’air, l’ONG Réseau action climat (RAC) et le comité national français du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef France), très en pointe sur la question, publient ce jeudi un rapport qui souligne les liens entre pollution atmosphérique et statut social.
parMaxime Pionneau, Correspondant à Angers et photos Théophile Trossat publié le 13 octobre 2021
Chargées jusque dans les années 70 de «rééduquer» des mineures jugées vulnérables, les religieuses de la congrégation catholique sont accusées par d’anciennes pensionnaires de violences physiques et gynécologiques. Réunies en association, les victimes se battent aujourd’hui pour une reconnaissance de ces sévices.
Longtemps, elles ont gardé le silence. Et puis le 20 septembre 2007, le battement d’ailes de papillon a lieu sur France 3. Un téléfilm, les Diablesses, y relate les mésaventures d’une adolescente des années 50 placée, pour un simple flirt, dans une pension tenue par des religieuses. Elle y découvre un univers morne, violent, rigide. Le lendemain, une certaine Yvette publie un message sur un forum dédié aux amateurs de cactus : «Que sont devenues mes copines d’Anjorrant ? Vous en êtes-vous sorties ? Etes-vous heureuses ?» La tornade est lancée.
«J’ai d’abord demandé quelle était cette institution. Elle m’a répondu que c’était un Bon Pasteur. Ça a fait tilt», se rappelle Michelle-Marie Bodin-Bougelot, prof à la retraite de 75 ans et jardinière à ses heures perdues. La mémoire lui revient subitement. «C’était des maisons de correction. Quand on n’était pas sage, on nous menaçait d’aller au Bon Pasteur», résume celle qui a passé un an dans une institution d’Orléans en 1959-1960. Son mari s’étonne : «On est mariés depuis trente ans et tu ne m’as jamais parlé de ça. Pourquoi ?»
Caroline Eliacheff rappelle dans son livre les idées novatrices de l’écrivaine prolifique, qu’elle rapproche de Françoise Dolto, en matière d’éducation.
L’évocation de la comtesse de Ségur rappellera à certains «la couleur des couvertures de la Bibliothèque rose illustrée». Pour d’autres, cela fera ressurgir des noms (Sophie, Dourakine, Gribouille), «des émotions durables, des récits effrayants, des mots de vocabulaire jamais entendus» ou «des sensations immédiates pas toujours avouables stimulant les fantasmes érotiques ou sadiques». Pour Caroline Eliacheff, fille de Françoise Giroud, ce sont des ouvrages «qu’on croit relire alors qu’on lit enfin». A la lumière de sa vie personnelle et professionnelle (elle est psychanalyste et pédopsychiatre), l’autrice raconte la passion de la comtesse de Ségur pour «l’éducation et la santé des enfants» à travers son œuvre qui «décline de mille façons l’idée selon laquelle ils sont le pur produit de ce qu’on leur inculque».
La génétique et la biologie, couplées à l’histoire et l’anthropologie, nous permettent de mieux comprendre nos résistances aux pathogènes.
Lluis Quintana-Murci est généticien. Les bases de sa discipline sont à chercher chez Charles Darwin et Gregor Mendel, pères de la théorie de l’évolution par sélection naturelle, et des lois de la génétique et de l’hérédité.
Démographie, métissage, migrations, cultures et modes de vie… Les avancées les plus récentes de la science nous permettent d’apporter de nouvelles réponses aux trois questions qui guident le travail de Lluis Quintana-Murci, inspirées par le célèbre tableau de Paul Gauguin : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?
Avec la pandémie, les recherches de Lluis Quintana-Murci attirent l’attention : en effet, elles permettent d’étudier l’évolution de notre adaptation biologique aux agents infectieux et nos défenses actuelles face à de nouveaux pathogènes. Résistance au paludisme, tolérance au lactose, adaptation à l’environnement, effets des modes de vie et aujourd’hui, morbidité face à l’épidémie de Covid-19 sont à étudier au prisme de notre histoire génétique.
Directrice de recherches au CNRS, Laboratoire de psychologie de la perception, université Paris-Descartes et Fondation ophtalmologique Rothschild
Des recherches sur le lien entre expression faciale et émotions montrent que nos mimiques peuvent influencer notre ressenti, raconte la neuropsychologue.
Carte blanche. Après une journée stressante, avez-vous déjà pris conscience du nombre de fois où vous avez serré la mâchoire ou froncé les sourcils ? A l’inverse, en vacances, détendu, vous êtes sans doute beaucoup plus souriant. Ces expressions faciales que nous produisons en permanence reflètent nos émotions de manière relativement fidèle. Mais se pourrait-il que l’inverse soit également vrai ? Est-ce que nos émotions pourraient résulter de nos mimiques faciales ?
Dans un rapport accompagné d’une lettre ouverte de soignants, l’Organisation mondiale de la santé met en lumière les effets dévastateurs du réchauffement climatique sur la santé des êtres humains.
«Le changement climatique est la plus grande menace sanitaire à laquelle l’humanité est confrontée». Les mots sont forts, l’urgence évidente. Dans un rapport publié ce lundi intitulé «The Health Argument for Climate Action», l’Organisation mondiale de la santé (OMS) établit les liens «indissociables» entre climat et santé. Avec ce texte, le monde de la santé appelle les pays devant participer début novembre à la COP26 de Glasgow, en Ecosse, à «intensifier leur action en faveur du climat».
Les professionnels médicaux exhortent tous les pays à «actualiser leurs engagements nationaux en matière de climat dans le cadre de l’Accord de Paris afin de s’engager, dans une mesure équitable, à limiter le réchauffement à 1,5 °C».
«Si personne n’est à l’abri des effets du changement climatique sur la santé, ce sont les personnes les plus vulnérables et les plus défavorisées qui les ressentent de manière disproportionnée», indique le rapport, qui liste dix recommandations pour «éviter la catastrophe sanitaire».
L’Organisation Mondiale de la Santé regrette un manque d’investissement de la part des États membres
Alors que ce dimanche 10 octobre est la date de la journée mondiale de la santé mentale de ce 10 octobre, qui vise à sensibiliser et à informer la population sur les troubles psychiatriques, un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dresse un bilan mitigé sur l’année écoulée.Le communiqué relève que 51 % des États membres de l’OMS « ont déclaré que leur politique ou plan en matière de santé mentale était conforme aux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains, soit bien en deçà de la cible de 80 %. » Seul objectif atteint, la baisse de 10 % du taux de suicide.
Environ une personne sur cinq au cours de sa vie est touchée par une pathologie concernant la psychiatrie ou la santé mentale. Les troubles mentaux et la souffrance psychique qu’ils entraînent impactent lourdement la qualité de vie des patients et de leurs proches. En outre, leur coût pour la société est considérable et les dépenses de santé engagées par le pays font de la question de la santé mentale un des premiers enjeux de santé publique, impliquant les secteurs sanitaire, médico-social et social.
De plus, nous savons que la situation des personnes concernées – patients ou proches – comme celle des structures et des professionnels qui les accueillent est, à bien des égards, souvent difficile, parfois critique, toujours perfectible.
UN OBJECTIF À L’ESPRIT : LE MIEUX ÊTRE DES PATIENTS ET DE LEURS PROCHES.
Pour toutes ces raisons et parce qu’elle représente les établissements publics de santé et médico-sociaux qui accueillent, soignent et accompagnent une très grande partie des patients concernés, la FHF se devait de contribuer au débat public en proposant des avancées en la matière.
C’est pourquoi le conseil d’administration de la FHF a confié à une commission composée de représentants des professionnels, de soignants, de chercheurs, de gestionnaires, d’élus, d’usagers le soin d’élaborer des recommandations.
Lancée en 2013, la démarche s’inscrit dans un approfondissement des travaux déjà initiés en 2011 par la FHF avec l’ADESM, la conférence des présidents de CME de CHS, l’UNAFAM et la FNAPSY. Travaux
qui ont eu lieu dans le cadre du plan Psychiatrie et Santé mentale 2011-2015 piloté par la direction générale de la santé.
Elle prolonge aussi les contributions communes formulées lors des débats sur la loi relative aux soins sans consentement.
Recherche, usagers, formation d’infirmier en psychiatrie, les urgences, accès aux soins somatiques en lien avec les médecins généralistes, personnes âgées, pédopsychiatrie et protection de l’enfance, logement, financement... A travers neuf axes thématiques, sont abordés avec réalisme des enjeux prioritaires pouvant constituer de véritables leviers d’amélioration de notre dispositif de soin et de prévention.
Les recommandations de ce présent document constituent une contribution forte aux propositions qu’adressera la FHF aux pouvoirs publics dans les années qui viennent, avec un objectif à l’esprit : le mieux être des patients et de leurs proches.
Frédéric VALLETOUX Dr Yvan HALIMI
Président de la FHF
Coordonnateur de la commission FHF psychiatrie et santé mentale
La psychologue clinicienne Christina Alexopoulos exerce dans un centre d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile. Elle témoigne de l’omniprésence de la mort dans les récits des exilés qu’elle reçoit.
Christina Alexopoulos est psychologue clinicienne. Elle intervient bénévolement depuis trois ans dans un centre d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où elle réalise des consultations avec les exilés.
Au cours de leur parcours, les migrants sont souvent confrontés à la mort : celles des autres sur la route, et la leur qu’ils redoutent. Comment expriment-ils cela ?
Déjà avant leur départ, ils y sont souvent confrontés directement. Les Soudanais ont par exemple vécu de nombreuses attaques ou des expériences génocidaires. Chez les Afghans, tous disent compter dans leur famille des personnes proches qui ne sont plus là. Dans les dictatures militaires, le spectre de la mort est aussi tout proche. A chaque fois, il y a un premier décès qui peut être le déclencheur de départ.
Le nombre d’élèves dans le premier degré est en baisse depuis dix ans dans la capitale mais la tendance accélère fortement avec la crise sanitaire et le développement du télétravail.
Paris comptait 6 000 écoliers en moins dans le primaire et en maternelle qu’en 2020 à la rentrée scolaire, selon une information révélée par Franceinfo, mardi 12 octobre, puis confirmée par la mairie de la capitale qui évoque les effets de la crise sanitaire liée au Covid-19 et du télétravail.
Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, à Paris, le 9 septembre 2021. JOEL SAGET / AFP
Depuis la publication du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique (Ciase), mardi 5 octobre, on s’arrache Véronique Margron.
Entretiens à la presse, invitation sur France Inter, vendredi, à « C Politique » sur France 5, dimanche : les médias ont vite reconnu en la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) le visage compatissant de l’institution catholique pour réagir à cette estimation impensable jusqu’alors : 216 000 personnes majeures aujourd’hui auraient subi des violences sexuelles par un prêtre ou un religieux depuis 1950. Ils seraient 330 000 si l’on y ajoute les laïcs en mission pour l’Eglise.
Inspiré par le modèle finlandais, le secrétariat d’Etat à l’Enfance a décidé d’offrir une boîte à chaque famille, contenant produits naturels et conseils. Mais derrière ces cadeaux se cache, pour les femmes, une injonction à prendre soin de soi après et à redevenir un objet de désir après la grossesse.
C’est en soi une chic nouvelle : à partir de février 2022, chaque famille française repartira de la maternité avec sa boîte cadeau, contenant notamment une turbulette, un livre, des conseils, un savon afin de promouvoir les produits naturels, bref des tas de choses censées répondre aux questionnements inévitables lors des premiers jours d’un nourrisson – du syndrome du bébé secoué à la mort subite. Le tout a été pensé sur la base d’un modèle finlandais de 1938 et devrait, selon le secrétariat d’Etat à l’Enfance, être une «invitation à sortir» et à «ne pas s’oublier en tant que parent».
parOlivier Le Cour Grandmaison, universitaire., Universitaire publié le 14 octobre 2021
Soixante ans après les faits, il est temps qu’Emmanuel Macron reconnaisse le crime d’Etat que sont les massacres perpétrés par la police française contre les Algériens, estime le politologue Olivier Le Cour Grandmaison.
Face au manque d’infirmiers, de nombreux établissements peinent à reprendre une activité normale. Aux départs de personnels, s’ajoutent un taux d’absentéisme en hausse et des difficultés de recrutement
A l’hôpital, la quatrième vague épidémique a beau appartenir de plus en plus nettement au passé, avec un reflux général du nombre de patients atteints du Covid-19, les signaux d’alerte se multiplient depuis plusieurs semaines. Lits fermés, postes vacants, blocs opératoires au ralenti… l’après-crise semble encore loin des jours meilleurs, à entendre médecins et syndicats.