Par Henri Seckel Publié le 06 juillet 2021
A Avignon, cette UMD est l’une des dix structures accueillant notamment les criminels déclarés irresponsables pénalement pour cause de trouble psychique.
Reportage. « J’ai tué quelqu’un. » Le visiteur n’a rien demandé, ne le connaît que depuis dix secondes, et voilà que José (le prénom a été modifié), 34 ans, cheveux gominés vers l’arrière, livre cet aveu les yeux dans les yeux. « On était en voiture. Il a insulté mon père, il a insulté ma mère, j’ai sorti un couteau, je l’ai planté là, raconte-t-il, index pointé vers le cœur. Je n’ai pas voulu faire ça, j’ai regretté un maximum. »
Regard neutre, ton neutre, aucune émotion apparente : les effets de sa maladie mentale, et des médicaments chargés de le stabiliser. Avec le même regard, le même ton, la même absence d’émotions, José dit qu’il aime effriter ses biscottes dans son lait le matin, et qu’il se réjouit que sa mère vienne lui rendre visite le lendemain et lui apporte des madeleines.