Par Zineb Dryef Publié le 21 mai 2021
RÉCIT La jeune fille, emprisonnée depuis septembre 2020, s’est donné la mort le 2 mai à la maison d’arrêt des femmes d’Epinal. Le drame pose la question des conditions de détention et de surveillance des mineurs en milieu carcéral, déjà dénoncées dans un récent rapport.
Le 2 mai, Cloé s’est tailladé le corps avec la petite lame de son taille-crayon. Avec son sang, elle a écrit « désolée » sur le sol. Elle a retiré son jeans, l’a mouillé avant de l’accrocher aux barreaux de sa fenêtre. Puis elle l’a serré contre sa gorge avant de frapper du pied la chaise sur laquelle elle se tenait debout. Il était près de 22 heures. Lorsque le hurlement de la surveillante a retenti, tout le monde a compris. Aux bruits des cris, de la sirène des pompiers et des tentatives pour réanimer l’adolescente avec le défibrillateur (« Poussez-vous ! », « Encore ! ») a succédé le silence dans les couloirs de la maison d’arrêt d’Epinal, où était incarcérée l’adolescente depuis septembre 2020. Cloé a été conduite à la polyclinique de Gentilly, à Nancy, en état de mort cérébrale. Le lendemain, ses codétenues ont eu la confirmation de son décès à la télévision. Cloé avait 16 ans.