Par Solène Cordier Publié le 15 mars 2021
Selon un sondage IFOP, qui révèle notamment à quel point les femmes victimes ne partagent avec personne l’horreur qu’elles vivent, pour environ 40 % d’entre elles les actes violents ont commencé à partir de mars 2020 ou peu après.
Au printemps 2020, en plein cœur du premier confinement, Magalie (le prénom a été modifié) et ses deux enfants ont quitté en urgence le domicile familial pour être mis en sécurité. A l’issue de vingt-cinq années de mariage, dont les quinze dernières marquées par une véritable descente aux enfers en raison des violences subies, la Francilienne avait enfin trouvé la force, après un énième épisode et grâce au soutien d’une association, de se rendre dans un commissariat pour déposer plainte. Une nouvelle épreuve : « Non seulement je devais exposer des choses très intimes, que je n’avais jamais dites à des étrangers, mais en plus j’avais l’impression d’être face à des robots, des machines, qui partaient du postulat que je mentais et qu’il fallait me malmener un peu pour faire sortir la vérité. »
Dénigrements constants, violences diverses, notamment sexuelles, manipulations, chantage… La somme des sévices commis par l’ex-conjoint de Magalie donne pourtant le tournis. « Où je vais, qui je vois, si je ris, si je pleure, il devait tout savoir », résume-t-elle dans un souffle.