par Elsa Maudet et photos Pablo Chignard
Alors qu’une nouvelle journée de grève de la profession se tient ce mercredi, et qu’elles doivent être entendues par le ministère de la Santé, «Libération» a partagé le quotidien multitâche et chargé d’une équipe de maïeuticiennes de Valence (Drôme), qui espèrent voir leurs compétences davantage reconnues.
Derrière son masque, on le perçoit à ses yeux, Carole Ettori a le sourire vissé aux lèvres. «Bonjour, je suis en colère !» lâche-t-elle, d’une voix enjouée, avant de démarrer ses consultations. C’est son boulot, juge-t-elle, d’être en forme, avenante, soutenante, alors elle joue le jeu. Mais sa réalité est tout autre. Elle enchaîne les rendez-vous et refuse de rogner sur ce temps dédié à ses patientes pour souffler. Résultat, un plat cuisiné vite avalé le midi et des heures supplémentaires non comptabilisées le soir afin de remplir la montagne de paperasse qu’on exige d’elle. Derrière son bureau, une petite affiche donne un indice sur son état d’esprit : «Halte au mépris de la santé des femmes et des sages-femmes».