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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 29 décembre 2020

Quand l'épidémie de Covid-19 affecte le secteur de la santé mentale

Publié le : 

La salle d’attente est étrangement vide. Seule une dame, menton rentré et regard perdu, marmonne en continu, en plein épisode de délire. Elle sera hospitalisée. Puis viendra une jeune femme aux yeux vert prairie mis en valeur entre son bonnet et son masque en tissu foncé.

C’est la deuxième fois qu’elle vient consulter au centre médico-psychologique de Montreuil. « Je me suis séparée de mon conjoint pendant le confinement. Du fait de cette situation de crise, de la séparation, mais aussi de tous les traumatismes que le confinement a pu causer, la peur de la pandémie… », explique-t-elle. Parmi les symptômes ressentis, elle évoque « cette espèce de masse intérieure qui pousse les murs du corps qui amène à craquer quelque chose qu’on a solidifié sur nous. Quelque chose de totalement faux en fait… » Elle repartira du centre avec une ordonnance de médicaments délivrés pour un mois.

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Résidents en Ehpad : «Si mon médecin me dit que le vaccin est bien pour nous, je lui ferai confiance»

Par Julie Richard — 29 décembre 2020

Vaccination dans un Ehpad de Dijon, dimanche.

Vaccination dans un Ehpad de Dijon, dimanche. Photo Philippe Desmazes. Reuters

En pleine période des fêtes et alors que la campagne de vaccination a débuté dimanche, «Libération» a récolté la parole de cinq résidents de maisons de retrait

En cette fin d’année, ils sont au centre des attentions : quasiment mis sous cloche pour les protéger du Covid-19, les résidents en Ehpad (1) sont les premiers bénéficiaires des vaccins censés transformer la lutte contre l’épidémie. Comme près de 750 000 personnes en France, Daniel, Nicole, Patricia, Louise et Ernest ont passé les fêtes de Noël entre les quatre murs de leur maison de retraite. Si la plupart se disent «peu affectés» par l’isolement imposé pour des raisons sanitaires dans les Ehpad, d’autres regrettent de ne pas voir davantage leurs proches. Quant à la campagne de vaccination entamée dimanche, qui les concernera à partir de janvier, elle ne fait pas toujours l’unanimité. Ils racontent à Libération.

Daniel, 94 ans, résident de la Cité des aînés, à Montpellier (Hérault) : «Favorable au vaccin et sans états d’âme»

«Passer Noël tout seul ne m’a pas plus ému que cela. J’ai servi l’armée française pendant vingt-cinq ans, j’ai donc été habitué à vivre isolé de ma famille. Au cours de ma carrière, j’ai été amené, à plus d’une reprise, à fêter Noël avec mes subordonnés dans des situations moins confortables que celle-là. Certes, il est dommage qu’on ne puisse pas revivre les instants de joie et de plaisir avec les familles et les amis, mais j’ai suffisamment eu de difficultés dans ma vie pour relativiser et ne pas me laisser aller à des sensibleries.

Fermetures de lits à l’hôpital : l’inquiétude remonte chez les soignants

Après la première vague de l’épidémie de Covid-19, Olivier Véran s’était engagé à mettre fin au « dogme » des réductions des capacités des établissements. Sur le terrain, les syndicats estiment que rien n’a changé, pour l’instant. 

Par 

Publié le 28 décembre 2020

Lors de l’allocution télévisée de Jean Castex sur la situation épidémique, visionnée à la polyclinique Jean-Villar, à Bruges (Gironde), le 3 décembre.

Les fermetures de lits dans les hôpitaux, dans le cadre des projets de restructuration, sont-elles vraiment de l’histoire ancienne ? Au plus fort de la première vague de l’épidémie, en avril, le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, Christophe Lannelongue, a eu le malheur de défendre le plan alors en cours au CHRU de Nancy, qui comprenait des centaines de suppressions de lits et de postes. Une faute politique, en temps de Covid-19.

Le haut-fonctionnaire a été remercié, quelques jours après ses propos – un limogeage que le Conseil d’Etat a jugé irrégulier, dans une décision du 10 décembre. Le ministre de la santé, Olivier Véran, a assuré dans la foulée que « tous les plans de réorganisation » étaient « évidemment suspendus ». Il n’a cessé de le marteler depuis : c’en est fini du « dogme de la réduction des lits » qui prévalait lors des grands projets de transformation hospitalière.

Mais, huit mois plus tard, sur le terrain, l’inquiétude remonte chez les soignants, les responsables d’hôpitaux, et les élus locaux. « Rien n’a changé », estime-t-on dans les rangs syndicaux : « Les projets se poursuivent comme avant, alors que la crise a bien montré que ce n’était plus possible », clame Christophe Prudhomme, de la CGT Santé. Lui comme d’autres égrènent les plans Copermo toujours en cours à Paris, à Nantes, à Caen, à Nancy… avec 100, 200, 300 suppressions de lits en perspective.

Syndrome prémenstruel : un tabou en fin de cycle

Par Fanny Guyomard, Photo Amandine Kuhlmann — 29 décembre 2020

Syndrome prémenstruel : un tabou en fin de cycle

Syndrome prémenstruel : un tabou en fin de cycle

Maux de tête, douleurs au ventre, humeur de chacal... tous les mois, ça recommence. Au moins 40% des femmes ressentent une gêne juste avant leurs règles. Mais si le gouvernement a annoncé des mesures contre la précarité menstruelle, ces 150 symptômes répertoriés ne sont pas assez pris en compte.

Le fétichisme de l’art brut

En exposant une collection de photographies fétichistes, le galeriste Christian Berst questionne une nouvelle fois les limites de l’art brut.
sans titre, 2002, tirage photographique d'époque, 10x15cmsans titre, 2002, tirage photographique d'époque, 10x15cm
À l’image des artistes qu’il défend, pour la plupart indifférents à l’égard du jugement des autres, Christian Berst écrit depuis quinze ans, l’une des plus belles pages de la scène des galeries contemporaines en proposant une lecture inédite de l’art brut, attirant un public toujours plus nombreux de collectionneurs et de passionnés. Il sait que les grands artistes, comme les meilleurs curateurs et galeristes ont souvent été seuls dans les propositions qu’ils offraient à un public souvent réticent ou pour le moins frileux. À l’instar de Harald Szeemann, parangon du commissaire contemporain, et dont les expositions firent date, tout en suscitant fréquemment l’incompréhension des institutions, et la sévérité de la critique de l’époque, Christian Berst continue de faire bouger les lignes qui président au partage du sensible au sein d’un régime de l’art contemporain ouvert à des catégories de créations autrefois confinées à ses marges : art brut, art premier, naïf, modeste... Il s’agit notamment pour le galeriste de questionner les limites de l’art brut, et les processus d’artification qui confèrent une valeur esthétique à des artefacts anciennement perçus comme étrangers au monde de l’art. Nombre des oeuvres d’art brut aujourd’hui admirées dans les musées, furent uniquement considérées à leur origine comme des documents cliniques attestant de la folie de leurs auteurs. 

L’ensemble de photographies d’un fétichiste anonyme présenté par la galerie jusqu’au 24 janvier en dialogue avec une série d’œuvres ayant pour thème le visage témoigne de cette logique de mise à l’épreuve des contours de l’art brut. De cette série de 70 tirages extraite d’une collection de plusieurs centaines de photographies produites anonymement entre 1996 et 2016, on ne connait de leur auteur que cette indication lapidaire qu’il vivait en région parisienne, et qu’il se suicida à la mort de sa mère avec laquelle il vivait seul. En quoi cette répétition insistante de photographies de jambes gantées de collants, prises indifféremment dans la rue ou à la télévision peut-elle intégrer le champ de l’art ?

À quelle condition une pratique fétichiste de la photographie faite pour un usage privé et sans volonté esthétique, peut-elle rejoindre la définition de l’art brut ? Cette dernière a longtemps proscrit la pratique photographique exempt de procédures manuelles, et associée à un art réduit à une simple reproduction mécanique de la réalité. Les tenants de la pureté de l’art brut ne manqueront pas de reprendre les rengaines habituellement suscitées par l’émergence des œuvres de la modernité ou de l’art contemporain. Est-ce de l’art ? Une curiosité esthétique ou clinique ? Revient alors l’interrogation essentielle de Marcel Duchamp : « peut-on faire une œuvre qui ne soit pas d’art ? »

Et n’est-ce pas un mouvement encore plus ancien qui reconfigure sans cesse le partage entre ce qui est jugé licite en art et de ce qui est rejeté hors de son cadre ? Le philosophe Jacques Rancière a montré que la porosité entre l’art et le non-art n’a cessé de travailler l’esthétique depuis le 19ème siècle en intégrant dans son domaine des sujets et des thèmes auparavant jugées indignes. Comme Stendhal dans La vie de Henry Brulard, où, à travers, l’évocation de bruits insignifiants, les cloches d’une église, une pompe à eau, etc., brouille la distinction entre les choses qui appartiennent à l’art et celles qui appartiennent à la vie ordinaire. La pénétration du non-art dans l’art est un processus consubstantiel à l’art de l’âge esthétique. Michel Foucault étudia de son côté cette capacité de la littérature à transgresser par effractions les cadres du langage en déclinant quatre interdits de l’écriture que sont la faute, le blasphème, l’insupportable et l’ésotérisme, et dont les écrits de Sade, Bataille, ou Roussel furent les saillies les plus connues.

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Carte blanche : La santé mentale et la santé sociale sont aussi primordiales

Par Laura Comito, Aude Rouyr, Jean Rouyr et Julie Soulier, psychologues

A

ujourd’hui, nous avons décidé de sortir de notre habituelle réserve, parce que ce que nous vivons et observons ne nous laisse pas tranquilles. Pour être francs, cela nous inquiète même. Nous souhaitons rester focalisés sur l’essentiel, ce pourquoi nous n’entrerons pas dans tous les détails que mériteraient pourtant ces propos.

Tout d’abord, loin de nous l’idée de nier la réalité de la présence du coronavirus SARS cov-2. Loin de nous également l’idée de vouloir stigmatiser telle ou telle réaction face à l’inconnu dans lequel cette pandémie nous a projetés.

Par contre, nous sommes inquiets, d’une part, du manque de prise en compte des deux tiers de la définition de la santé que fait l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et, d’autre part, de ce qui se passe en ce moment dans notre société.


Tarn-et-Garonne : inquiétude des services de psychiatrie de l'hôpital de Montauban en pleine crise du Covid

Publié le 30/12/2020 

Inquiétude pour les personnels des soins psychiatriques extra-hospitaliers de Montauban (Tarn-et-Garonne). Ils estiment être privés d'une partie de leurs effectifs, la direction leur demandant d'aller renforcer d'autres services intra-hospitaliers pendant la crise sanitaire.

© FTV

Les personnels de l'unité de soins psychiatriques de l'hôpital de Montauban dans le Tarn-et-Garonne sont inquiets, et le font savoir. 70 d'entre eux viennent de signer une lettre ouverte à leur direction. En cause, la réorganisation que celle-ci leur impose en temps de crise sanitaire.

Une réorganisation qui dépouille certains effectifs


Les agents "extra-hospitaliers", chargés du suivi des patients pour des soins à la journée, soit à domicile, soit dans les centres médicaux-psychologiques du département, sont, en effet, réquisitionnés pour renforcer les services "intra-hospitaliers" en sous-effectifs, au détriment des patients selon eux. Les services de réanimation, fortement sollicités à cause de la crise Covid, "récupèrent" dans leurs murs ce personnel d'infirmiers ou d'aide-soignants. Mais ce système de vase communicant ne les satisfait pas.

On a peur que la direction utilise ce contexte de la crise Covid pour dépouiller nos effectifs. Il manque 18 postes en intra-hospitalier, énormément de lits ont fermé en psychiatrie. Qui va s'occuper des personnes soignées à l'extérieur de l'hôpital ? Je pense par exemple à cette patiente qui souffre de schizophrénie. Elle ne voit personne en dehors de moi, elle me rencontre toutes les semaines, si on me demande d'aller travailler en intra-hospitalier, elle ne verra pas âme qui vive pendant 15 jours ? On ne peut pas abandonner ces personnes-là.

Anne Sutter, infirmière psychiatrique au centre médico-psychiatrique de Caussade (82)

Soutenu par trois organisations syndicales, le personnel psychiatrique redoute que sous couvert de la crise sanitaire en cours, la direction de l'hôpital ne maquille par ce système de remplacement une politique de recrutement en berne depuis plusieurs années.


VIDÉO. À 16 ans, cet adolescent brise le silence sur la stigmatisation des enfants placés

Publié le 

Sur Facebook, cet adolescent fait tomber les murs et casse les nombreux clichés qui entourent les enfants placés.

Photo : France 3 

Du haut de ses seize ans, Tony Quillardet mène un combat exemplaire. Pour déstigmatiser les enfants placés qui, comme lui, sont victimes de stéréotypes, il a créé une page Facebook forte de sens. Grâce à son engagement, l’adolescent fait aujourd’hui bouger les lignes. Lumière sur cette initiative bienveillante.

Depuis vingt ans, l’augmentation du nombre d’enfants placés a considérablement augmenté. En 2017, ils étaient 177 000 mineurs et jeunes majeurs à être accueillis à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Parmi eux, Tony, un adolescent qui a rejoint sa nouvelle famille à l’âge de sept ans. 

Au fil des années, ce jeune côte-d’orien a dû faire face aux remarques blessantes de ses camarades de classe. Car malheureusement, les enfants placés sont souvent confrontés à de nombreux préjugés. Cancre, turbulent, impoli, sans avenir… voici, entre autres, les clichés qui leur sont associés. Pour dénoncer cette injustice, Tony a créé la page « Dé-stigmatiser les enfants placés« . Son objectif ? Mettre à mal les stéréotypes qui ont la vie dure.

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Les scientifiques élucident les mystères de la douleur

DE YUDHIJIT BHATTACHARJEE  PUBLICATION 28 DÉC. 2020

Avec la crise des opioïdes, la quête pour comprendre la biologie de la douleur et explorer de nouvelles façons de la traiter a pris une nouvelle urgence.

Vitaly Napadow, neuroscientifique à la Harvard Medical School et au Massachusetts General Hospital, étudie comment le ...

Vitaly Napadow, neuroscientifique à la Harvard Medical School et au Massachusetts General Hospital, étudie comment le cerveau perçoit la douleur. Pour ce faire, il utilise l'électroencéphalographie pour suivre les schémas d'ondes cérébrales des patients souffrant de lombalgie chronique.

PHOTOGRAPHIE DE ROBERT CLARK
Cet article a initialement paru dans le magazine National Geographic du mois de janvier 2020.

Voilà plus de trente ans, quand Tom Norris luttait contre le cancer, il a été traité par radiothérapie au niveau de l’aine et de la hanche gauches. Son cancer a disparu et n’est pas revenu. Mais Norris est resté avec une douleur, qui le brûle de la hanche jusqu’à la nuque.

Depuis, Norris, qui a maintenant 70 ans, n’a plus passé une seule journée sans souffrir. La douleur a mis un terme à sa carrière d’officier de maintenance des avions dans l’armée de l’air américaine. Les mauvais jours, il est cloué au lit. Même les meilleurs jours, sa capacité de déplacement est très limitée. Parfois, la douleur est si écrasante, raconte-t-il, que sa respiration devient laborieuse: «C’est comme si je me noyais. »

Grand et sympathique, il a appris à porter un masque de sérénité pour cacher ce qu’il endure. Je ne l’ai jamais vu grimacer. Il est en quête de soulagement depuis trois décennies – dont de nombreuses années à prendre du fentanyl, un puissant opioïde. Ce médicament, dit Norris, recouvrait sa douleur « comme une couverture épaisse », mais le maintenait «complètement horizontal et déconnecté». Tom Norris gère désormais sa douleur grâce à une kinésithérapie, qui améliore sa mobilité, et à des stéroïdes injectés dans la colonne vertébrale, qui calment l’inflammation des nerfs.

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Implants cérébraux : la nature humaine remise en question

December 27, 2020

Les implants cérébraux peuvent être définis comme des dispositifs artificiels d’interface avec le cerveau. Ils permettent notamment de proposer des solutions de suppléance artificielle dans le cas de fonctions perdues, comme la parole. 

Ces avancées technologiques se révèlent particulièrement intéressantes, par exemple, pour offrir des nouveaux modes de communication à des individus atteints de paralysie sévère. 

Mais si l’aide que promet cette technologie semble précieuse, elle suscite néanmoins un questionnement éthique qu’il est essentiel de saisir, alors même que la technologie se développe.

Deux approches de grande envergure

Comprendre le fonctionnement du cerveau et améliorer nos capacités d’intervention pour remédier à certains de ses dysfonctionnements font partie des défis majeurs relevés par les neurosciences de ces dix dernières années. Et deux approches différentes et de grande envergure se sont concrétisées. 

Dans la première, avant tout théorique, il s’agit de modéliser de manière réaliste le fonctionnement du cerveau grâce à des réseaux de neurones artificiels (informatiques ou électroniques) : c’est l’objectif du projet européen Human Brain Project. Dans la seconde, pragmatique, on cherche à développer des implants cérébraux pour enregistrer et stimuler le plus grand nombre de neurones possibles : c’est le but du vaste projet américain Brain Initiative, ou encore du projet européen Braincom

D’ici très peu de temps, arrivera donc logiquement le moment où l’on disposera d’une part de vastes réseaux artificiels neuromimétiques, et d’autre part d’interfaces à très haute résolution permettant un couplage bidirectionnel (enregistrement et stimulation) avec des millions de neurones du cerveau. Or la fusion de ces deux mondes technologiques, prévisible, conduirait à l’émergence de vastes réseaux hybrides couplant l’activité du cerveau avec celle de réseaux artificiels. Et ce n’est pas de la pure science-fiction : des preuves de concept ont déjà été fournies par des réseaux hybrides simples, à l’instar de la technique de « dynamic clamp ». 

Vers de réseaux neuronaux « hybrides »

Née à la fin des années 1990, la technique de dynamic clamp permet de coupler un neurone artificiel à un neurone réel par le biais d’une électrode intracellulaire : l’activité de l’un modifie celle de l’autre de manière bidirectionnelle. Et à l’avenir, l’avènement d’implants intégrant un grand nombre de microélectrodes extracellulaires – et assurant chacune une liaison bidirectionnelle stable avec un neurone individuel – devrait permettre la construction de réseaux hybrides à grande échelle, y compris in vivo au niveau de vastes régions cérébrales. 

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lundi 28 décembre 2020

Le Sigmund Freud Museum, "une réflexion sur l'absence propre à la psychanalyse"

LE 16/12/2020

À retrouver dans l'émission

AFFAIRE EN COURS

par Marie Sorbier

La culture n'est pas à l'arrêt en Autriche, où les musées sont accessibles au public, comme le Sigmund Freud Museum de Vienne qui vient de rouvrir ses portes. Sa directrice scientifique Daniela Finzi en détaille les particularités muséographiques au micro de Marie Sorbier.

Le cabinet du docteur Freud
Le cabinet du docteur Freud Crédits :  Hertha Hurnaus

Contrairement à l'affirmation récente de la ministre de la Culture selon laquelle l'Europe culturelle est à l'arrêt, en Autriche, à Vienne, les musées sont ouverts, et deux d'entre eux rouvrent au public après une longue période de rénovation. C'est le cas de la maison de Sigmund Freud, où il vécut pendant 47 ans avec sa famille. Daniela Finzi, la directrice scientifique du Sigmund Freud Museum,  explique au micro de Marie Sorbier les choix d'une muséographie axée vers le vide et l'absence.

Muséographie du vide

Un des enjeux principaux de la rénovation de ce musée, qui a ouvert en 1971 à Vienne à l'adresse où Freud a passé toute sa vie, était de travailler avec le vide. C'était une tâche cruciale, Freud a dû quitter l'Autriche après l'Anschluss, emmenant avec lui tous ses biens et son intérieur, sa bibliothèque, ses figurines antiques, et son divan qui est devenu le symbole de la psychanalyse.                    
Daniela Finzi

C'est avec l'accord de sa fille, Anna Freud, que certaines des possessions du fondateur de la psychanalyse, alors rassemblées à Londres, sont envoyés au musée Sigmund Freud à Vienne lors de son ouverture en 1971. Si une documentation photographique très détaillée réalisée par le photographe Edmund Engelman en 1938 permet de savoir comment était meublé le cabinet de Freud, la direction du musée n'a pas voulu se livrer à une reconstitution exacte, mais plutôt représenter une vacuité tout aussi caractéristique de l'histoire du psychanalyste et de son pays.

On ne peut pas faire comme si l'Anschluss et la participation active de l'Autriche au IIIème Reich n'avaient pas eu lieu.                    
Daniela Finzi

Ainsi, dans la salle du musée qui était le cabinet de Freud, on remarque avant tout les traces au mur d'un tapis qui se situait derrière le divan et les trous des clous qui le tenaient. Le divan lui-même est simplement évoqué au moyen d'une petite photo monochrome. Des détails propres à une muséographie de l'évocation plutôt que de la démonstration, qui invitent à la réflexion sur l'absence et la présence, à l'image de la psychanalyse elle-même.

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Confinement/Déconfinement : quel impact sur notre sommeil et nos rêves ?

LE 14/05/2020

À retrouver dans l'émission

LA QUESTION DU JOUR

par Guillaume Erner

La pandémie de covid 19 agit-elle sur notre sommeil et nos rêves ? Après la période de confinement, voici venue celle du déconfinement. Dormons-nous différemment, rêvons nous autrement face à ces bouleversements ?

Photographie de Yulka Popkova.
Photographie de Yulka Popkova. Crédits :  Yulka Popkova - Getty

Quelle incidence la pandémie de covid 19 a-t-elle sur nos rêves ? Entre anxiété, changement de rythme et modification de nos interactions sociales, nos esprits sont quelque peu bousculés. Du confinement au déconfinement, comment ces bouleversements se traduisent-ils dans notre sommeil et plus précisément dans nos rêves ? Dormons-nous différemment, rêvons nous autrement ? Le cerveau n’a pas livré tous ses mystères…

Guillaume Erner reçoit Perrine Ruby, chercheuse INSERM au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. 

Perrine Ruby a lancé une enquête pour évaluer l’impact du confinement sur le sommeil et les rêves. 

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Le strabisme en peinture

LE 27/12/2020

À retrouver dans l'émission

L'ART EST LA MATIÈRE

par Jean de Loisy

Petrus Christus, Portrait d'une jeune dame, 1470. Huile sur bois, 29 x 22 cm.
Petrus Christus, Portrait d'une jeune dame, 1470. Huile sur bois, 29 x 22 cm.  Crédits : Gemäldegalerie, Berlin.

Nouvelle écoute de cette émission diffusée le 06/09/2020

Quel sujet curieux que ce livre de Nathalie Delbard, Le strabisme du tableau : essai sur les regards divergents du portrait, de l'incidence-éditeur. Il nous conduit à observer des œuvres qui, du XVe siècle à nos jours, retiennent notre attention par la nature particulière du regard que nous adressent ces personnages portraiturés. 

Jan Van Eyck, L'homme au turban rouge, 1433. Huile sur bois, 25,5 x 19 cm.
Jan Van Eyck, L'homme au turban rouge, 1433. Huile sur bois, 25,5 x 19 cm.  Crédits : National Gallery, Londres

Nous ne remarquons pas en observant leur visage au début de notre contemplation ce détail mais nous trouble et qui fait de celui qui est dépeint nous regarde et ne nous regarde pas dans un même mouvement.

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Parentologie : mon fils veut devenir youtubeur, c’est grave, docteur ?


YouTube n’est plus seulement le pourvoyeur de vidéos qui scotchent les enfants devant les écrans, constate Nicolas Santolaria dans sa chronique. Désormais, les gamins aux millions de vues et de revenus sont l’étalon de la réussite sociale.

Publié le 27 décembre 2020

Du haut de ses 9 ans, mon fils aîné ne cesse de répéter qu’il veut devenir youtubeur. Ou, plus exactement, qu’il aimerait bien « poster des vidéos sur YouTube », car il ne s’agit pas encore à proprement parler d’un véritable projet professionnel. De là où vous êtes, peut-être entendez-vous l’immense « ouf » de soulagement suscité par cette simple nuance, soulagement néanmoins mâtiné d’une profonde inquiétude. En effet, pour beaucoup de parents, YouTube figure une sorte d’antichambre de l’enfer. Lorsque votre rejeton commence à intégrer le champ d’attraction de cette plate-forme que scrutent attentivement les pédophiles, dans votre esprit, c’est un peu comme s’il vous annonçait qu’il voulait devenir avaleur de sabres.

Thibault de Montalembert : "J’ai fait une psychanalyse transgénérationnelle, de la méditation et du chamanisme"

Le 18 décembre 2020

Thibault de Montalembert : "J’ai fait une psychanalyse transgénérationnelle, de la méditation et du chamanisme"
DR

Révélé par la série télé Dix pour cent, Thibault de Montalembert joue le rôle d’un travesti dans Miss. Il est aussi la voix du livre audio Yoga d’Emmanuel Carrère. Conversation intime avec un comédien intello et sensible.

Rendez-vous avec Thibault de Montalembert dans un atelier d’artiste du quartier Saint-Georges, à Paris. Barbe et cheveux ébouriffés, habillé "cool", jean et pull-over, le comédien est l’antithèse du personnage qu’il joue dans la série Dix pour cent, Mathias Barneville, l’agent artistique "requin" engoncé dans un costume trois pièces. Simple, souriant, flexible. Thibault prend tout son temps pour répondre à nos questions à l’heure du thé.

Dans Miss, le film du réalisateur Ruben Alves, vous jouez le personnage de Lola, un travesti. Pourquoi avoir choisi ce rôle ?

[...] Vous avez fait une psychanalyse ?

J’ai fait une psychanalyse transgénérationnelle qui a duré six ans, selon l’approche du psychanalyste Didier Dumas. Il est l’auteur de nombreux livres dont L’Ange et le Fantôme qui m’ont fait avancer. Nous sommes le fruit de nos histoires familiales, de notre arbre généalogique. Nous portons en nous nos ancêtres. Ainsi, trois générations plus tard, un secret de famille peut déboucher sur la naissance d’un enfant avec des troubles psychologiques. C’est la surprise pour les parents !

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