Cette vidéo s’inscrit dans une campagne du gouvernement néo-zélandais pour sensibiliser les parents aux dangers d’Internet pour leurs enfants.
Le Monde avec AFPPublié le 21 juin 2020
Cette vidéo s’inscrit dans une campagne du gouvernement néo-zélandais pour sensibiliser les parents aux dangers d’Internet pour leurs enfants.
La scène a de quoi surprendre. Deux acteurs pornos nus se présentent au domicile d’une mère de famille pour lui expliquer que leurs vidéos en ligne ne sont pas la meilleure éducation sexuelle pour son fils…
En Nouvelle-Zélande, cette campagne de sensibilisation fait un carton. La publicité « Keep It Real Online », financée par le gouvernement néo-zélandais, est très vite devenue virale, avec le ton faussement ingénu de ses protagonistes.
A 8 ans, Zoé cumule les symptômes : troubles du comportement, difficultés d'apprentissage, d'élocution... Ils ont tous la même origine : le syndrome de Prader-Willi, une maladie génétique rare qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire.
Chaque jour après l'école, un taxi emmène Zoé faire ses soins. Un privilège ? Bien au contraire, une nécessité. Elle souffre du syndrome de Prader-Willi (SPW), une maladie génétique rare qui peut notamment entraîner des difficultés d'apprentissage, des troubles du comportement ou encore psychiatriques. Fatigue, manque de tonus musculaire… Les nombreux symptômes nécessitent une prise en charge multidisciplinaire et une organisation millimétrée. En 15 minutes, le court-métrage Le jour présent, réalisé par Yann Rolland, plonge le spectateur dans le quotidien de cette famille épuisée mais pleine d'espoir.
LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE par Etienne Klein LE 20/06/2020
Entretien avec la philosophe Françoise Dastur, au sujet de son livre "Figures du néant et de la négation entre Orient et Occident" (éd. Encre Marine)
L’idée de néant est une épreuve pour l’intellect, une sorte de provocation radicale. En effet, dès que nous tentons d’imaginer le néant, nous lui attribuons aussitôt des propriétés, nous en formons une représentation, bref nous en faisons irrévocablement « quelque chose », qu’il ne saurait être puisque le néant est justement l’absence de tout élément de réalité. Penser ou imaginer le néant, c’est toujours le transformer, par un tour de passe-passe, en autre chose que lui-même. Mais alors, comme le représenter sans le trahir ? Et quel rôle devons-nous attribuer au néant dans le champ des idées ?
Phobies des araignées, des avions, des espaces exigus… nombre d’entre nous souffrent de peurs irrationnelles à des degrés plus ou moins élevés. Pour les traiter, de plus en plus de praticiens utilisent les casques de réalité virtuelle. Psychiatre à La Pitié Salpêtrière dans le service du Pr Fossati (responsable d’un programme sur le sujet au sein de l’Institut du Cerveau), Fanny Levy nous explique comment cela fonctionne.
Réalisée à l’Université d’Otago de Christchurch (en Nouvelle-Zélande), une étude longitudinale a évalué le recours à des médicaments psychotropes par des jeunes (enfants et adolescents), à la suite du séisme (magnitude > 6 sur l’échelle de Richter) ayant gravement frappé la région de Canterbury[1] sur l’île du Sud, en 2011.
Les auteurs soulignent l’intérêt de comprendre l’influence de cette catastrophe dévastatrice sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes.
Dans le cadre d’un hackathon organisé en avril, une équipe lituanienne a remporté un prix pour son application Act on crisis. La jeune femme qui en est à l’origine explique à l’hebdomadaire Verslo Zinios ce qui l’a conduite à s’intéresser à l’équilibre émotionnel.
Nombre de gens ont le sentiment de « faire leur part » en triant leurs déchets, en évitant le plastique ou en prenant leur vélo. Tout cela est peut-être louable mais nous place collectivement très loin du compte, observe Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », dans sa chronique.
Stéphane Foucart Publié le 20 juin 2020
Chronique. Tout le monde, ou presque, connaît la fable du colibri. C’est, paraît-il, une histoire traditionnelle amérindienne, et une parabole parfaite de notre situation face à la crise écologique. Un grand incendie s’étant déclaré dans la forêt, tous les animaux étaient consternés, et plus ou moins en fuite devant le désastre. Tous, à l’exception d’un oiseau tropical si minuscule qu’il pourrait être confondu avec un insecte : le colibri.
Celui-ci allait et venait de manière incessante, au point de susciter l’agacement du tatou. Le grincheux mammifère demanda à l’oiseau les raisons d’une telle agitation. L’intéressé lui répondit qu’il allait à la rivière remplir son bec de quelques gouttelettes d’eau et qu’il revenait les verser sur le brasier. Le tatou objecta que ces quelques gouttes d’eau n’y changeraient rien. « Je le sais, répondit l’oiseau. Mais je fais ma part. »
Tabou par excellence, objet de mutilations mortelles dans certaines cultures, méconnu, voire inconnu : tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le clitoris… sans jamais oser le demander.
"Mon nom est clitoris" de Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet. (Copyright MK2)
Documentaire signé Daphné Leblond et Lisa Billuart Monet, deux cinéastes belges, sur un sujet ô combien féminin, Mon nom est clitoris, fait appel aux témoignages de jeunes femmes dans la vingtaine d’années. A visage découvert, elles parlent de leurs expériences sexuelles, avec franchise et humour, autour du seul organe humain destiné à procurer du plaisir, exclusivement féminin. Sortie le 22 juin.
Obscurantisme et ignorance
Existe-t-il, où se trouve-t-il, quelle est sa morphologie (11 cm de long !), quelle est sa fonction ?... Même dans les cours d’Education sexuelle, le clitoris passe à l’as. Et si les hommes le connaissent mal, ou pas du tout, c’est aussi paradoxalement le cas de nombre de femmes, plus ou moins jeunes, comme en témoigne ce documentaire qui explore le clitoris, cet inconnu.
Vers la fin de sa formation en médecine d’urgence à l’université Brown (Rhode Island), on a demandé à Alyson McGregor quelle serait sa spécialité.
“Un médecin est censé avoir un domaine de prédilection, alors j’ai répondu: ‘Eh bien ! la médecine féminine’, se souvient-elle. Mes interlocuteurs se sont dit : ‘Ah ! son truc, c’est la gynécologie-obstétrique’.” Résultat : pendant les gardes au service des urgences de cet hôpital du Rhode Island, principal centre de traumatologie de l’État, la Dre McGregor, fraîchement diplômée, est devenue le médecin sur lequel on pouvait compter pour les examens du bassin, parce qu’elle était censée s’y intéresser particulièrement.
“J’en ris aujourd’hui, mais c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à comprendre qu’il existait une idée très ancrée selon laquelle la santé féminine se résume à la reproduction, se souvient-elle :
Bref, les femmes étaient des hommes ‘avec des nichons et des trompes’.”
Mais Alyson McGregor ne s’intéressait pas qu’à cet aspect des choses, loin de là. Par médecine féminine, elle entendait la santé globale des femmes, chez qui chaque cellule contient des chromosomes du féminin [une paire de chromosomes X], qui influent sur chacune des fonctions de l’organisme. Elle voulait comprendre comment ces différences – qui concernent les hormones, les tissus, les systèmes et les structures – se répercutent sur chaque maladie, et supposent donc des traitements spécifiques. Ce sont les maladies cardio-vasculaires qui lui ont montré la voie.
Les femmes pâtissent de l’étalon homme
“C’était il y a une quinzaine d’années, quand on a commencé à comprendre que les crises cardiaques ne se manifestaient pas de la même façon chez les hommes et chez les femmes, raconte-t-elle. Les femmes décrivaient des symptômes différents et présentaient un moins bon pronostic, alors je me suis demandé pourquoi. Et si nous sommes différents dans ce domaine-là, dans quels autres aussi ? Plus je creusais la question, plus j’en mesurais la portée. En médecine, si nous nous sommes désintéressés des femmes, c’est parce que nous avons pris l’homme pour définir la norme – et les femmes en ont pâti.”
Alyson McGregor explique tout cela dans son nouveau livre, Sex Matters [“Le sexe compte”, inédit en français]. Il en ressort principalement que les corps des femmes sont différents de ceux des hommes, notamment à l’échelle de la cellule. Et pourtant notre modèle médical est issu de connaissances recueillies sur des cellules de mâles, qu’il s’agisse d’hommes ou d’animaux.
Alors moi, je vous répondrai juste que je leur tire mon chapeau à ces fainéants de profs qui se plient en quatre depuis le début du confinement (mais pas uniquement!) pour nos enfants et dont le travail n’est jamais reconnu! Bravo, merci pour tout et pardon pour tous ceux qui osent sérieusement se plaindre du manque d’implication des enseignants…
ÉCOLE - Ils ont déjà eu deux mois de vacances avec le confinement (et je ne suis pas la seule à le penser, puisque Sibeth Ndiaye elle-même l’a dit!), tranquillement posés chez eux pendant que nous, on devait télétravailler et gérer leur boulot, à savoir faire travailler nos enfants sur leurs devoirs. Et maintenant, certains osent encore ne pas reprendre alors que le Premier ministre a assuré que “chaque parent qui le souhaite doit pouvoir remettre son enfant à l’école”....
On en parle de l’instit de mon MS (fils en Moyenne Section, NDLR) qui vit avec une personne à risque et ose faire passer sa santé avant l’avenir de mon enfant (et ma tranquillité d’esprit, il faut bien l’avouer!)? Ou de la maîtresse de mon CP (mon fils en CP, NDLR) dont le médecin a refusé qu’elle reprenne les cours et laisse donc mon pauvre chéri sans solution jusqu’en septembre? Ou encore de la maîtresse du fils de la cousine de la voisine de ma grand-mère qui n’assure plus aucun cours depuis le mois de mars. Un scandale!
Un homme joue à "Pokémon Go" dans les rues de Taipei à Taiwan en août 2019
Nicolas Nova, professeur associé à la Haute Ecole d’art et de design de Genève et cofondateur d’une agence de prospective, a longuement étudié un objet familier: le téléphone portable. Cet appareil technologique, qui nous accompagne dans nos tâches quotidiennes et nous suit à la trace, fascine autant qu’il inquiète. Dans son ouvrage Smartphones, une enquête anthropologique, qui vient de paraître aux éditions MétisPresses, le chercheur explore ses différentes facettes.
Ce travail minutieux est alimenté par des entretiens avec des utilisateurs de tous horizons, de Genève à Tokyo, et une fine observation des usages dans l’espace public. Des photographies, prises sur le vif, ponctuent ce récit découpé en six parties qui correspondent aux grandes caractéristiques du smartphone, toutes résumées en une métaphore parlante: la laisse, la prothèse, le miroir, la baguette magique, le cocon et la coquille vide.
Le Temps: Votre ouvrage s’intéresse au smartphone sous tous les angles. Etait-ce pour sortir d’une approche alarmiste ou naïve ?
Nicolas Nova: Dans une démarche sociologique ou anthropologique, il s’agit de nuancer les pratiques, les propos, les avis sur l’objet étudié sans pour autant adopter un point de vue surplombant. C’est une manière de sortir d’un discours manichéen. Bien souvent, quand on s’intéresse au smartphone, on s’attarde sur un aspect particulier. Or, les usages sont pluriels. Certains l’activent pour trouver une séance dans une salle de cinéma, d’autres pour se faire livrer des plats cuisinés via un service comme Uber Eats ou encore pour discuter avec leur entourage en visioconférence pendant une période de confinement.
Paris, le samedi 20 juin 2020 - La caricature est un outil rhétorique facile et un peu grossier mais qui est précisément utilisé pour cela: elle permet rapidement en quelques traits, de désigner ce que l’on veut dénoncer et de manifester sa position et son ressentiment. Pas étonnant que la caricature se soit imposée chez les détracteurs des méthodes utilisées pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Ainsi, au-delà de toutes les critiques précises que l’on peut formuler vis-à-vis du confinement, au-delà des limites argumentées que l’on peut invoquer pour déconstruire cette méthode qui a été (de façon peut-être aussi caricaturale) promptement présentée comme inévitable, certains ont de manière plus expéditive déploré que le monde moderne, si prompt à s’enorgueillir de ses technologies, n’ait à nous offrir qu’une solution « moyenâgeuse ». C’était cependant (heureusement) un Moyen Age 2.0, où il a été possible pour un grand nombre d’entre nous de continuer à travailler ; où les échanges avec nos proches ont pu perdurer sans réelle interruption, où l’on a pu encore se divertir et s’évader même virtuellement. Où les médecins ont pu garder un lien avec leurs patients.
Bienvenue dans le monde d’avant
Plus les jours passent, avec la décrue de l’épidémie (en dépit de foyers à surveiller rigoureusement), plus le monde d’après tend de plus en plus à ressembler au monde d’avant. Beaucoup dans les restaurants, les boutiques, les théâtres avaient craint que la peur soit trop pesante pour permettre un réel retour à la normale. Beaucoup avaient craint que les réflexes acquis pendant l’épidémie, laissant aux outils virtuels prendre une place plus importante encore qu’auparavant, ne conduisent beaucoup à se détourner des lieux « physiques » de convivialité et de commerce. Les premiers indices de fréquentation semblent détromper ces prévisions, bien que les conséquences de la récession économique sont certaines et que les mesures « barrières » demeurent indispensables. Et parmi elles, la « distanciation ».
Le spectacle de la distanciation
La « distanciation » : le mot a envahi l’espace au cours des dernières semaines. Fin avril, lors de son discours de présentation du plan de déconfinement, le Premier ministre avait insisté sur une nuance, préférant le terme de « distanciation physique » à celui de « distanciation sociale ». La précision apparaissait loin d’être triviale : « Distanciation sociale est une expression malvenue. En anglais, social a gardé son sens étymologique. En français à partir de 1830, il a pris une signification politique», avait décrypté dans les colonnes du Figaro, le linguiste Bernard Cerquiglini. Ainsi, préférer le mot « physique » qui renvoie au corps de l’individu apparait préférable à l’idée d’une exclusion du corps social. Mais dans cette expression, l’analyse du terme « distanciation » est également intéressante. Son sens originel ne renvoie en effet pas à l’écart social, mais à la distance abstraite qui s’installe au théâtre entre l’acteur et le spectateur.
Retrouvons nos distances
Cette précision projette une dimension nouvelle sur la tribune signée par un collectif de professeurs d’université publiée cette semaine dans le Monde. « L’université est un lieu d’échange. Un cours est une représentation théâtrale : il ne s’agit aucunement de clamer des vérités académiques et scientifiques, ni de lire sans vie un cours. L’universitaire doit séduire et intéresser pour transmettre. Son regard doit détecter l’inattention de son auditoire. Nombre d’étudiants ont la croyance qu’il existe un écran invisible entre l’enseignant et eux. N’en faites pas une réalité qui détruira l’université. L’amphithéâtre est un théâtre » écrivent-ils. Ainsi, mesure-t-on que le monde virtuel n’a pas construit une « distanciation », mais bien au contraire empêché les distanciations symboliques. Or, ces distanciations symboliques, celle entre l’étudiant et son professeur, celle entre le patient et son médecin, celle entre les êtres sociaux qui partagent les mêmes espaces sont de l’ordre de l’indicible et sont menacées par le virtuel. On constate d’ailleurs bien comment les échanges dans le monde virtuel peuvent plus facilement s’émanciper de la politesse et des marques de respect. Quand certains refusent de considérer ces « distanciations symboliques » comme participant à ce qui fait de nous une « humanité » ou plus modestement un « collectif », d’autres s’inquiètent de leur disparition dans le monde d’après. Ainsi, l’anticipation du discours n’avait-elle fait que pressentir ce qui allait se produire : de distanciation physique, rendue nécessaire pour limiter la transmission du virus, la distanciation devient sociale.
Pendant le confinement, de nombreux citadins ont exploré leur quartier jusque dans ses moindres recoins. Mais qu'y a-t-il à voir dans une ville close ? Les restrictions de circulation imposées par l'épidémie amènent à relire l’histoire d'une pratique sociale née au XVIIIe : la promenade urbaine.
Sur les attestations en vigueur jusqu’au 11 mai, une case permettait de justifier de ce besoin vital : un minimum d'exercice physique. Certains ont ainsi découvert leur quartier, arpentant chaque rue du périmètre autorisé, quand d’autres, plus transgressifs, se sont lancés dans de longues marches à travers des villes vidées de toute circulation et désertées aussi, parfois, par une partie de leur population.
Ainsi, du jour au lendemain, le confinement a révélé la beauté des perspectives qu’offrent la plupart des grandes villes, dégagées des stores qui rompent la verticalité des façades ou des terrasses de cafés qui encombrent les grandes places aux proportions parfaites. A Paris en particulier, la rectitude haussmannienne se laissait admirer dans toute sa pureté. A l’instar de l’historienne Arlette Farge qui confie "J’avais l’impression que l’Opéra était tout content de se montrer enfin !", de nombreux Parisiens ont témoigné sur les réseaux sociaux de ces promenades, à pied ou en vélo, qui leur offraient un panorama inédit.
L'écrivain Jean Rouaud, Goncourt 1990 pour "Les Champs d’honneur", publiait "L'avenir des simples" (Grasset) avant le confinement : une réflexion qui nous...
Alain Corbin, "historien du sensible", a publié en février dernier "Terra Incognita : une histoire de l'ignorance" (Albin Michel), sorte de relecture de...
Avec autodérision, Ruwen Ogien réfléchit à son statut de "patient à perpétuité" et fustige le dolorisme, cette passion de notre société pour la souffrance.
« C’est dans la maladie que nous nous rendons compte que nous ne vivons pas seuls, mais enchaînés à un être différent, dont des abîmes nous séparent, qui ne nous connaît pas et duquel il est impossible de nous faire comprendre : notre corps. Quelque brigand que nous rencontrions sur la route, peut-être pourrions-nous arriver à le rendre sensible à son intérêt personnel sinon à notre malheur. Mais demander pitié à notre corps, c’est discourir devant une pieuvre, pour qui nos paroles ne peuvent avoir plus de sens que le bruit de l’eau, et avec laquelle nous serions épouvantés d’être condamnés à vivre. »