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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 11 juin 2020

Soignants après la tempête

LES PIEDS SUR TERRE
par Sonia Kronlund

LE 10/06/2020

Pauline est infirmière en réanimation à Paris. Thibault est infirmier dans un village de Moselle. Yacine est médecin réanimateur à Avicenne, en Seine Saint Denis. Après la vague, tous trois racontent comment ils ont vécu l'épidémie. Un indice : Pauline a décidé de changer de métier.

Une soignante épuisée
Une soignante épuisée  Crédits : Johen Images - Getty

Pauline a 27 ans et travaille comme infirmière dans un service de réanimation spécialisé en neurologie dans un hôpital parisien. En l'espace de quelques jours, son service a dû faire face à un afflux considérable de patients, souvent dans des états graves. 
Au-delà des masques ou des blouses, on n'avait plus assez de médicaments. En prévision du nombre de malades qui ne faisait qu'augmenter, la seule solution a été à un moment de diviser les doses de sédation ou de réveiller plus rapidement nos patients
J'avais l'impression qu'il fallait presque, à un moment, qu'on ait un décès pour pouvoir prendre une entrée, car une personne en détresse aiguë attendait dehors dans un camion du SAMU. 
Les premières semaines ont été angoissantes : j'avais peur d'être dépassée par tout ce qui allait arriver, de ne pas avoir le temps de faire tout ce que j'avais à faire. J'en ai marre et je ne veux plus de ça

Un appel aux dons pour prévenir les risques suicidaires chez les chefs d'entreprises de Haute-Vienne

France Bleu — Wikipédia

Par France Bleu Limousin  Mardi 9 juin 2020

L'association APESA 87 lance un appel aux dons pour financer des séance de psychothérapie, afin de prévenir les risques de suicide chez les chefs d'entreprises de Haute-Vienne. Des risques qui seraient en hausse, suite à la crise économique engendrée par celle du coronavirus.
 Certains chefs d'entreprises sont en profonde détresse à cause de la crise économique engendrée par le coronavirus (photo d'illustration)
Certains chefs d'entreprises sont en profonde détresse à cause de la crise économique engendrée par le coronavirus (photo d'illustration) © Maxppp - Cyril Sollier

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Troubles psychiatriques : comment les malades ont-ils vécu le confinement ?


Par Raphaëlle de Tappie    Publié le 09.06.2020

Pendant le confinement, les personnes atteintes de troubles mentaux se sont retrouvées plus isolées que jamais et ont arrêté de consulter. Un mois plus tard, des psychiatres et psychologues racontent comment leurs patients ont réussi à traverser la crise. Si nous ne sommes aujourd'hui pas à l'abri d'un retour de bâton, la seconde vague tant redoutée n'est pas encore arrivée. 

Les patients atteints de troubles mentaux, grands oubliés de l’épidémie de Covid ? En France, 12 millions de personnes souffrent de troubles anxieux, de l'humeur, de troubles psychotiques, schizophréniques, autistiques. Pendant la crise, cette population “fragile” a beaucoup moins consulté que d’habitude et la fréquentation des urgences psychiatrique a drastiquement baissé sur tout le territoire. Si ce phénomène a grandement inquiété, d’après trois experts interrogés par Pourquoi docteur, un mois après le déconfinement, force est de constater que les malades ont su mobiliser d’énormes ressources pendant la crise.    
On a été assez surpris de voir que les patients venaient moins souvent aux urgences. On s’est finalement rendu compte qu’il y avait une forme de résilience assez inattendue chez des patients qui ont su mobiliser beaucoup de ressources pour faire face à ce contexte exceptionnel”, témoigne le professeur Franck Schurhoffpsychiatre à l'hôpital Henri-Mondor et professeur à l'université Paris-Est Créteil.
La situation n’a pas été aussi dramatique que ce à quoi on s’attendait, renchérit le docteur Mehdi Zaazoua, psychiatre à l'hôpital Maurice-Despinoy, en Martinique. Quand le confinement a été décrété, les patients ont été assez sidérés et tout le monde a été pris d’une confusion générale. Les repères de chacun étaient ébranlés, mais, au bout de quelques semaines, les choses sont naturellement revenues dans l’ordre”, raconte-t-il. Les patients qui avaient pour habitude de venir à l’hôpital de jour ont vu leur quotidien bouleversé, mais un groupe Whatsapp a rapidement été mis en place pour maintenir un rythme, des activités quotidiennes et un contact entre patients et soignants. Pour ceux hospitalisés en permanence, “cela a mis un peu de temps à se mettre en place également : ils ne pouvaient plus sortir pour acheter leurs cigarettes, on ne savait plus comment faire pour assurer les visites avec les proches… Mais on a rapidement réussi à ritualiser le quotidien de façon à les rassurer”, explique Mehdi Zaazoua. 

Le 16 juin, l’appel de la psychiatrie

Le Telegramme   Publié le 10 juin 2020

Mardi 16 juin, l’intersyndicale CGT - Sud santé invite à descendre au centre-ville en cortège, masqué et en tenue de travail, à 11 h 30, pour aller pique-niquer place de la Résistance puis se diriger
Mardi 16 juin, l’intersyndicale CGT - Sud santé invite à descendre au centre-ville en cortège, masqué et en tenue de travail, à 11 h 30, pour aller pique-niquer place de la Résistance puis se diriger vers l’ARS. (Photo d’archive Jean Le Borgne)

Mardi prochain, c’est mobilisation générale dans les hôpitaux pendant les débats sur le Ségur de la santé. À Gourmelen, CGT et Sud santé ne sont guère optimistes.

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Qui doit gouverner à l’hôpital : les médecins, les directeurs ou les agences régionales de santé ?

La répartition du pouvoir entre administratifs et soignants est un débat vieux comme l’hôpital. La crise sanitaire a fait bouger les lignes.
Par  Publié le 10 juin 2020
Une infirmière, dans un couloir de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, le 28 mai.
Les maux de l’hôpital (3/6). « Un hôpital, c’est fait pour soigner des patients. Du coup, quand tout le monde est focalisé là-dessus, ça râle beaucoup moins », plaisantait, mi-avril, un directeur d’établissement hospitalier de l’est de la France, en pleine crise due au Covid-19. Il se disait surpris par « la diminution des dissensions et par la synergie autour d’un objectif commun » : lutter contre l’épidémie.
Paradoxalement, cette période de crise sanitaire a souvent constitué un moment d’union et d’apaisement des tensions dans une communauté hospitalière structurée par l’éternelle opposition entre soignants et administratifs. Une question « archaïque » pour Jérémie Sécher, président du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS), qui veut croire que le problème n’est plus là. « C’est le dixième ou le vingtième épisode d’un faux nez », estime-t-il.

Forte pression financière

La répartition du pouvoir entre administratifs et soignants est en effet un débat vieux comme l’hôpital, qui a balancé au fil des époques. Depuis les réformes de 2005 et de 2009, la structure hiérarchique d’un hôpital public est partagée entre médical et administratif.

« Ségur de la santé » : « Les directions hospitalières ont exercé des pressions sur les soignants qui s’apparentent à une forme de maltraitance institutionnelle »

Qu’attend le personnel soignant du « Ségur de la santé » ? François Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH), a répondu à vos questions.
Publié le 27 mai 2020


Manifestation du personnel soignant devant l’hôpital de La Timone, à Marseille, le 26 mai.

Deux jours après l’ouverture, lundi 25 mai, d’une concertation avec le gouvernement visant à « refonder » le système de soins françaisFrançois Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et membre du Collectif inter-hôpitaux (CIH), a répondu à vos questions lors de notre direct du 27 mai. Il avait interpellé Emmanuel Macron le 27 février, alors que ce dernier visitait l’hôpital.

Un soutient de l’hôpital : Le gouvernement avait déjà annoncé un grand plan pour l’hôpital à l’automne dernier, qu’attendre de plus avec ce « Ségur de la santé » ?

François Salachas : Il faut en attendre que les actes soient à la hauteur des promesses ! Le président a affirmé avoir sous-estimé le problème de l’hôpital public et être conscient de l’urgence d’intervenir, notamment sur les salaires les plus bas des personnels hospitaliers.

TCHAT : Si vous deviez n’en garder qu’une, quelle serait la revendication du Collectif inter-hôpitaux ?

Il y a deux revendications équivalentes en importance : la revalorisation salariale et des carrières ET le moratoire sur les suppressions de lits programmées, tant qu’il n’y a pas eu de réévaluation des besoins en termes de santé publique.

Les discours antivaccins, bien implantés en France, ont redoublé de vigueur avec la crise sanitaire

Laurent-Henri Vignaud, historien spécialiste des mouvements « antivax », fait le bilan de trois mois de rumeurs sur les vaccins, en pleine crise du coronavirus.
Propos recueillis par  Publié le 10 juin 2020

Des messages qui accusent l’industrie pharmaceutique de préparer des vaccins hors de prix, des groupes Facebook qui affirment que la vaccination est inutile, des sites obscurs qui voient dans la crise du Covid-19 un plan pour injecter des puces 5G à la population mondiale… Les discours antivaccins sont bien implantés en France. Mais ces derniers mois, à la faveur de la crise sanitaire, ils ont redoublé de vigueur, jusqu’à trouver des relais médiatiques chez des stars comme l’actrice Juliette Binoche ou le rappeur Booba.
Laurent-Henri Vignaud, historien des sciences à l’université de Bourgogne, est coauteur avec Françoise Salvadori d’Antivax : la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours (Vendémiaire, 2019). Il dresse le bilan de cette séquence de rumeurs anxiogènes, et les remet en perspective.

Vaccination en Chine, en juin 2020.

La pandémie a-t-elle accéléré les discours antivaccins ?

C’est ce que tend à montrer une étude publiée dans Nature [sur la place respective des discours pro et antivaccins sur Facebook depuis le début de la pandémie]. Celle-ci conclut que les « antivax », très bruyants, ont réussi à convaincre une grande partie des hésitants, alors que les « provax » se marginalisaient. Mais il faut rester prudent sur ce genre d’études construites à partir des réseaux sociaux.

Autistes mal diagnostiqués comme ayant un trouble de la personnalité limite ?

9 JUIN 2020 PAR JEAN VINÇOT BLOG : LE BLOG DE JEAN VINÇOT

Une étude de 2017 a montré qu'il y a un chevauchement entre les traits de comportement des personnes diagnostiquées comme ayant un trouble de la personnalité limite et les troubles du spectre autistique. Cela pourrait signifier que de nombreuses personnes reçoivent le mauvais diagnostic et ne reçoivent pas le bon soutien.

autismresearchtrust.org  Traduction de "Are autistic people being misdiagnosed with Borderline Personality Disorder?"
Les personnes autistes sont-elles mal diagnostiquées comme ayant un trouble de la personnalité limite ?

Halloween Time X © Luna TMGHalloween Time X © Luna TMG
Une nouvelle étude a montré qu'il y a un chevauchement entre les traits de comportement des personnes diagnostiquées comme ayant un trouble de la personnalité limite (TPL) et les troubles du spectre autistique (ou l'autisme en abrégé). Cela pourrait signifier que de nombreuses personnes reçoivent le mauvais diagnostic et ne reçoivent pas le bon soutien.

Comment la recherche scientifique peut-elle lutter contre le racisme ?




Paris, le samedi 13 juin 2020 – La mobilisation mondiale contre les violences et les exclusions qui touchent les noirs, mais aussi d’autres minorités ethniques dans les pays où les habitants sont majoritairement blancs a dépassé la seule sphère des répressions policières et de la justice. Ebranlées par l’ampleur prise par ces mouvements, de nombreuses institutions ont considéré inévitable un examen de conscience, n’hésitant pas à reprendre la formule très controversée de « privilège blanc » pour décrypter leurs attitudes passées et présentes. Le monde de la recherche dans son ensemble (étudiants, professeurs, chercheurs, éditeurs de revues scientifiques) participe activement à cette réflexion à la fois douloureuse car elle nécessite d’avoir la force de reconnaître ses « fautes », mais aussi complexe tant certaines situations nécessitent une analyse fine des enjeux en présence.

Comme si de rien n’était

Témoignant de cette mobilisation dans le monde la recherche, des laboratoires, des universités, des sociétés savantes, des publications ont ce mercredi participé partout et plus particulièrement aux Etats-Unis à une journée de « grève » dédiée aux questions d’égalité entre les « races ». Alors qu’étaient suspendus les travaux habituels, des colloques (principalement virtuels) et différentes actions étaient organisés pour dénoncer les réflexes racistes entretenus au sein des institutions académiques. La revue Nature a été un acteur remarqué de cette journée. Suspendant ses publications, elle n’a pas hésité à s’auto-désigner comme l’artisan d’une forme de racisme systémique. « Nature est l'une des institutions blanches responsables des préjugés dans la recherche et les travaux d'érudition. Le monde de la recherche scientifique a été (et reste) complice du racisme systémique, et doit davantage s'efforcer de corriger ces injustices et d'amplifier les voix marginalisées», explique ainsi un éditorial. Faisant écho à cette lourde constatation, la revue n’a publié que des « contenus qui sont directement pertinents pour soutenir les Noirs dans les universités et les STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) » le 10 juin dernier. « En tant que membres de la communauté universitaire mondiale et des STEM, nous avons l'énorme obligation éthique de cesser de faire 'comme si de rien n'était' », a encore affirmé la revue.

Dr Benabdellah, un psychiatre dévoué à la cause des malades

13 JUIN 2020





Il y a 3 ans, le 5 juin 2017, nous quittait le professeur en médecine et chef de service de psychiatrie, Djaffar Benabdellah. Il avait 63 ans.
L’ami fidèle qui soignait et réconfortait les malades avait encore des projets en tête, mais la mort en a décidé autrement.
Spécialiste en santé mentale, exerçant à l’hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi pendant une vingtaine d’années, expert auprès des tribunaux, et président d’honneur de l’Association des parents et amis des malades mentaux (Apamm) de la wilaya de Tizi Ouzou, le défunt était parmi les initiateurs de la Journée internationale de psychiatrie qu’accueille annuellement cet établissement hospitalier spécialisé (EHS).
Il a mené de nombreux travaux de recherche traitant du suicide, la toxicomanie, l’inceste, l’enfance tourmentée et autres thèmes qu’il développait lors des rencontres scientifiques.
Affable envers ses collègues et ses patients, Dr Djaffar Benabdellah était connu et apprécié pour ses qualités humaines et professionnelles. Le psychiatre Rabah Amirèche, qui avait exercé à ses côtés, témoigne : «Il nous a laissé quelques images des moments qu’il a partagés avec son association, l’Apamm, dont le ‘prénom’ était une mémoire encore vivace d’une ‘Yasmine’ que j’avais connue frêle, volée à la vie par un chauffard et puis, c’est son tour. Oui , il a été membre fondateur de l’Apamm Yasmine, et son président d’honneur.

Mourir à domicile

Sur le blog de Luc Périno

12.06.2020

Nos enfants voient beaucoup de morts à la télévision, mais ils n’en voient plus dans le lit de leurs aïeux. Seuls 27% des Français meurent à la maison. Les autres meurent en EHPAD (13%), en clinique privée (8%), et surtout à l’hôpital public (52%). L’État est régulièrement lapidé, mais c’est à lui que l’on délègue l’intimité de la mort.

La prise en charge de la mort n’a jamais été une mission explicite de l’hôpital. Ces temples de la science biomédicale accueillent des agonies dont l’évidence ne nécessite aucune autre expertise que celle de la compassion. 20% de ces morts hospitalières ont lieu moins de 24 heures après l’admission, souvent dans le couloir des urgences. La durée moyenne de fin de vie à l’hôpital est d’un mois, dont moins de 20% en soins palliatifs. Le concept de palliatif est refusé, car il exhibe notre finitude. On préfère exposer les chromes de l’urgence : 25% des morts hospitalières et 35% des morts en CHU ont lieu dans un service de réanimation. Viroses respiratoires ou autres, 80% des maladies infectieuses meurent à l’hôpital. Nos grands progrès en ce domaine n’ont pas réussi à entamer la suprématie apocalyptique des maladies infectieuses. Le cancer suit de près avec 72% de morts à l’hôpital : ici inversement, malgré la médiocrité de ses progrès, la médecine a réussi à convaincre que l’on ne devait plus en mourir.


Pourtant, les enquêtes révèlent que la grande majorité de nos concitoyens ne souhaitent pas mourir à l’hôpital, (réponses possiblement biaisées par le fait qu’ils ne souhaitent pas mourir ailleurs non plus) !




Une vaste enquête pour mieux comprendre et améliorer les soins palliatifs en France

Les résultats dévoilés jeudi viendront nourrir la réflexion pour élaborer le prochain plan national d’accompagnement de la fin de vie.
Par  Publié le 11 juin 2020

En entraînant la mort de plusieurs milliers de personnes âgées, l’épidémie due au coronavirus a posé de manière aiguë la question des soins palliatifs. Les structures existant en France pour accompagner ces fins de vie étaient-elles suffisantes ? Ont-elles pu fonctionner correctement ? Sur ce point, l’heure du bilan exhaustif n’est pas encore venue. Mais l’état des lieux des structures et ressources en soins palliatifs rendu public, jeudi 11 juin, par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), tombe à point nommé, tant ce sujet est revenu dans l’actualité avec la crise sanitaire.
Cette enquête, première du genre, a été réalisée en ligne en octobre 2019, auprès des deux principaux types de structures chargées de l’accompagnement des fins de vie : les unités de soins palliatifs (USP), services hospitaliers constitués de lits alloués aux soins palliatifs ; et les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), équipes pluriprofessionnelles qui accompagnent la prise en charge des fins de vie à l’hôpital, en établissement médico-social ou à domicile.

« La seule chose qui compte, c’est d’avoir plus de malades » : l’hôpital et la course aux financements

Les maux de l’hôpital (4/6). C’est un sigle qui fait bondir les soignants : « T2A », pour tarification à l’activité. A l’occasion du Ségur de la santé, « Le Monde » se penche sur les sujets qui fâchent dans les établissements.
Par  Publié le 11 juin 2020

Manifestation pour demander plus de moyens pour le système de santé public, devant l’hôpital Robert Debré, à Paris, le 28 mai.
Depuis le 23 septembre 2019, Stéphane Dauger est en grève. Une grève un peu particulière : dans le sillon du mouvement de contestation dans les hôpitaux, ce médecin, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital parisien Robert-Debré (AP-HP) et ses équipes ont décidé d’arrêter le « codage ».
Derrière le mot technique, c’est à l’un des cordons de la bourse que s’est attaqué le professeur, coprésident du Collectif inter-hôpitaux, en refusant de faire remonter les informations correspondant à son activité médicale. Ces fameux « codes » déterminent ensuite les recettes versées par l’Assurance-maladie aux établissements. Les pressions de sa hiérarchie administrative n’y ont rien changé : lui comme la majorité des services de Robert-Debré, et d’autres en France, poursuivent cette grève.
L’action vise l’une des clés de gestion des hôpitaux les plus contestées : le système de tarification à l’activité. La « T2A ». Prononcez ce sigle et vous obtenez la même réaction chez les médecins : un long soupir. « La seule chose qui compte aujourd’hui, c’est de faire toujours plus d’activité, d’avoir plus de malades pour ramener plus d’argent », dénonce Stéphane Dauger, qui voit revenir cette logique, après la parenthèse de la crise sanitaire du Covid-19.
Hôpital entreprise, politique du chiffre, course à la rentabilité, concurrence entre établissements… Les critiques pleuvent depuis des années sur ce système d’allocation des moyens déployé au début des années 2000. Son avenir est de nouveau sur la table : il figure parmi les chantiers à l’ordre du jour des discussions du Ségur de la santé, ouvert par le gouvernement le 25 mai, qui doivent aboutir à une réforme d’ici à la mi-juillet.

RÉOUVERTURE DE LA HALLE SAINT-PIERRE À PARIS

Logo Sortir à Paris - Les Cuistots Migrateurs - Traiteur à Paris ...
Par Laurent P. · Publié le 9 juin 2020

Chicago, foyer d'art brut : l'exposition à la Halle Saint-Pierre

Bonne nouvelle pour les amateurs d'art ! La Halle Saint-Pierre a annoncé avoir rouvert ses espaces d'exposition depuis le 8 juin 2020, après plusieurs semaines de fermeture en raison de l'épidémie de coronavirus. Un bel endroit à découvrir de toute urgence !

Envie de sortir et de redécouvrir les différentes institutions artistiques parisiennes ? On fait une halte à la Halle Saint-Pierre, situé au pied de la butte Montmartre, qui a rouvert ses portes le 8 juin 2020 après plus de deux mois de fermeture, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Un véritable temple parisien de l'art brut et singulier qui vous accueille de nouveau avec toutes les mesures sanitaires de rigueur pour assurer votre sécurité.

Et pour son retour sur le devant de la scène, le musée vous propose de découvrir - ou re découvrir - l'exposition Le Monde selon Roger Ballen, dédiée au célèbre photographe américain connu pour ses portraits de freaks, visages atypiques qu'il aimait photographier, entre autres. Une exposition qui vous invite à découvrir ses installations artistiques au rez-de-chaussée, ainsi que ses photographies au premier étage.

La Suppressivité française : faites une dépression, ne vous supprimez pas, mais survivez dans ce climat

AgoraVox le média citoyen

par Mervis Nocteau
jeudi 11 juin 2020

C'est un fait connu que les Français consomment trop de médicaments. En 2016, FranceTVinfo questionnait : les Français consomment-ils trop de médicaments ? Or pour se poser la question, il faut déjà sentir qu'elle se pose, si le questionnement est honnête. Et, je vous le donne dans le mille, l'article répond par oui. Oh bien sûr, entre ces médicaments, il y a beaucoup de pilules a priori bénignes et lambdas, dont il ne faut pourtant pas abuser (suivez les recommandations prescriptives de votre pharmacien). Cela implique statistiquement que tous les types de médicaments sont consommés, jusqu'à ceux nécessitant une prescription médicale, tels que le fameux Prozac antidépresseur. La dépression est une maladie lourde, pas une déprime. Mais elle est la maladie du siècle selon Futura-Sciences, qui le dit aussi sous forme de question : Dépression, douleurs lombaires et cervicales, maladie du siècle ? On présume bien que la réponse est oui.

Dans la première moitié du XXe siècle, la dépression n'est qu'un syndrome repérable dans la plupart des maladies mentales psychoses* et névroses*, et ne fait l'objet d'aucune attention particulière dans nos sociétés.
Tout change dans les années 1970. L'épidémiologie psychiatrique montre alors qu'elle est le trouble mental le plus répandu dans le monde, tandis que les psychanalystes perçoivent une nette croissance des déprimés parmi leur clientèle. C'est sa réussite médicale.
La dépression est par ailleurs tenue par les médias pour une « maladie à la mode », voire le « mal du siècle ». Autrement dit, c'est moins la dépression qui est nouvelle que son ampleur.