Quatre émissions questionnent la figure du père : qui est-il, à quoi sert-il ? Vivons-nous la fin du patriarcat ? Et deux exemples de père chez Shakespeare et Dostoïevski.
"Les Frères Karamazov", publié en 1880, est l'un des chefs-d'oeuvre de l'écrivain russe Fédor Dostoïevski (1821-1881). Le roman met en scène un père et...
À quoi ressemble un père ? Existe-t-il ? Est-il un homme, fort, doux ? Peut-on s'en passer ou faut-il toujours s'en créer ? Est-il réel ou imaginaire ?...
Le Centre d'art contemporain se penche sur les graphomanes et les créateurs d'alphabets. Une exposition passionnante qui fait la part belle aux créations brutes.
Deux pages du "Don Quichotte" réalisé à la main par Reinhold Metz.
Crédits: Reinhold Metz, Centre d'art contemporain, Genève 2020.
D’un mouvement de la main (en général la droite), accompagné d’un petit geste du poignet, l’être humain trace des signes depuis la nuit des temps. Il peut s’agir d’un pur dessin. Il y a également la possibilité d’une annotation scripturale. Et pourquoi pas les deux en même temps? Voilà, très simplifié, le propos de «Scrivere Disegnando», au Centre d’Art contemporain de Genève (CAC). Une exposition portant non pas sur l’écriture au singulier, mais sur les écritures singulières. Depuis le Moyen Age au moins (une vitrine contient un texte d’Hildegarde de Bingen remontant au XIIe siècle), des hommes et des femmes éprouvent le besoin d’utiliser une graphie qui leur soit propre. Quitte à l’inventer. La chose n’est pas réservée à ceux et à celles qu’on appelle depuis les années 1950 des artistes bruts. Il existe aussi des créations cultivées. Elles vont de Thomas More au XVIe siècle à Alighero Boetti, mort à Rome en 1994.
En 2011, le photographe Graeme Brown saisit l’image d’un porte-conteneurs sombrant près des côtes de la Nouvelle-Zélande. Pour le philosophe Jacques Darriulat, ce cliché incarne l’essence de l’absurde. Comme une tour de Babel du monde contemporain, elle nous renvoie à l’insignifiance de notre quête de l’accumulation.
LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund LE 20/05/2020
Sept enfants de 8 à 11 ans racontent, un peu partout en France, leur vie au cœur du confinement: à quoi ils rêvent, ce qui les inquiète, les solutions qu’ils trouvent. Ils balayent ce qui les interroge au plus profond, de la vie légère jusqu’à la mort au bout.
Joséphine, dix ans, vit à la campagne en Bretagne. Ousmane a le même âge et vit dans une maison à Courbevoie. Tracy habite Montmagny, Sofiane, Mulhouse. Ondine a huit ans et habite dans une maison avec "deux très grands jardins". Marceau, lui, a deux maisons près de Rennes, car ses parents sont séparés. Enfin Léo habite dans le 5e arrondissement de Paris, sans jardin mais avec un espace "suffisant pour bouger".
Sofiane, confiné dans la ville de Mulhouse, très touchée par l'épidémie, confie ses angoisses.
Ma mère est tombée malade. J'ai commencé à avoir très peur pour elle, je lui donnais des médicaments. Mais ce n'étais pas le coronavirus finalement, c'était l'angoisse.
J'ai peur de mourir parce que mourir ce n'est pas simple. On ne meurt pas en clignant des yeux.
Chaque enfant a son idée sur l'apparence du virus ; de manière unanime, elle n'est pas très séduisante.
Le virus n'a pas de forme. Il est bleu avec un nez jaune et il ricane comme une sorcière. Il est méchant quoi !
La culture générale en jeux tout au long de l'année
À propos du projet
L'ELEPHANT JUNIOR, LA REVUE DE CULTURE GENERALE POUR LES 9-13 ANS
Après le succès du hors-série junior de l'éléphant cet automne, la famille de l'éléphant, la revue de culture générale accueille un dernier né :
L’éléphant Junior,c’est la culture générale en jeux !
Sa devise : apprendre, c'est s'amuser, retenir, associer les connaissances
Pour ouvrir aux plus jeuneslesportes de la connaissance et de la culture en histoire, sciences, nature, monde, arts, débats de société, de manière ludique et pédagogique.
6 numéros par an: 4 numéros principaux, tous les trimestres, et deux hors-séries de jeux
de culture générale, un pour les vacances d'automne et un pour les vacances d’été.
64 pages avec une BD de 12 pages, une grande énigme, des jeux très variés, un débat citoyen, des invités populaires
Un 1er numéro en kiosques et dans les librairies finjuin 2020
Des infirmières avec un patient atteint du Covid-19, le 19 mai 2020, au CHU de Nantes. (LOIC VENANCE / AFP)
Les indicateurs sont pour l'instant au vert. Réanimations, décès, contaminations... Près de quinze jours après le début du déconfinement, les chiffres autour de l'épidémie de coronavirus paraissent pour l'instant rassurants en France.
Les autorités jugent qu'il est trop tôt pour en tirer des conclusions, mais certains scientifiques n'hésitent plus à dire que l'épidémie de Covid-19 est derrière nous. Des chercheurs évoquent ainsi la possibilité d'une "immunité croisée", qui permettrait à une partie de la population d'être protégée contre le virus.
Qu'est-ce que "l'immunité croisée" ?
Cette expression est employée pour désigner une immunité acquise lors d'une première infection et qui va protéger plus tard contre un autre agent infectieux (virus ou bactérie). En règle générale, un anticorps est spécifique. Mais parfois, certains anticorps peuvent lutter contre des bactéries ou des virus d'espèces proches. Ainsi, des individus pourraient avoir acquis une protection contre le Sars-CoV-2 en ayant étant exposés par le passé à d'autres coronavirus causant de banals rhumes.
Cette hypothèse, qui reste à vérifier, a été soulevée par des chercheurs américains dans la revue spécialisée Cell. Selon eux, 40 à 60% de la population pourrait être immunisée contre le Covid-19 sans même y avoir été exposée. Si cette hypothèse se confirme, le Sars-CoV-2 n'aurait désormais plus beaucoup de monde à infecter.
Malgré le coup d’arrêt porté par l’épidémie aux voyages, le Sars-Cov-2 n’aura pas eu raison des recommandations sanitaires aux voyageurs. Comme chaque année à la même époque, le HCSP vient en effet de publier dans le BEH ses nouvelles préconisations. « Le Covid-19 ayant émergé après la rédaction de ces recommandations, vous ne trouverez pas de chapitre sur la pandémie, préviennent en préambule les auteurs. La diffusion du virus ayant été planétaire en quelques semaines, nous n’avons même pas eu le temps d’ajouter une ligne sur la nouvelle pandémie ».
Sur 68 pages, la nouvelle feuille de route détaille les mesures à prendre avant le départ et les précautions à respecter pendant le voyage.
Concernant les vaccinations, le HCSP rappelle qu’ « un grand nombre de maladies liées aux voyages peuvent être prévenues par une vaccination ». En dehors des vaccinations spécifiques, les experts soulignent l’importance de la mise à jour des vaccinations recommandées en France dans le calendrier vaccinal notamment pour les classiques DTCP (diphtérie, tétanos, coqueluche, polio) mais aussi la rougeole. Dans le contexte actuel de résurgence de la rougeole dans un très grand nombre de pays dans le monde, « la consultation des voyageurs est une opportunité pour vérifier le statut vaccinal du consultant et de le mettre à jour si besoin ».
Les modes d'accompagnement par le secteur médico-social des enfants en situation de handicap suivis par l'aide sociale à l'enfance sont précisés dans le projet de circulaire budgétaire. Ils pourront être mis en place dès 2020 dans 30 départements.
Le projet de circulaire budgétaire sociale soumis à concertation (lire notre dossier) consacre une annexe complète à la question de l'accompagnement des enfants en situation de handicap de la protection de l'enfance. Un difficile accompagnement qui a montré toute sa fragilité dans son fonctionnement actuel lors du confinement (lire nos articles ici et là). 715 millions d'euros devraient soutenir la création ou l'extension de dispositifs d'intervention médico-sociale adaptées aux problématiques croisées de protection de l'enfance et de handicap dans les 30 départements pressentis pour développer des solutions dès 2020.
« L’idée commune selon laquelle le coronavirus nous affecte toutes et tous sans faire de différences (…) est certainement utile pour susciter l’adhésion de l’ensemble de la société aux nécessaires mesures de prévention (…) mais elle est profondément fausse, et c’est même une illusion dangereuse ». Comme le rappelleDidier Fassin, directeur d’études à l’EHESS, les inégalités sociales sont au cœur des problématiques liées à la crise sanitaire actuelle.
Les différences d’état de santé observées selon l’échelle des professions, les revenus ou le niveau d’études, montrent bien que la plupart des indicateurs de santé (espérance de vie, espérance de vie en bonne santé, hygiène de vie, utilisation du système de santé…) se dégradent depuis les catégories sociales les plus favorisées aux plus défavorisées. Or, la France est l’un des pays où « les inégalités sociales de mortalité et de santé sont les plus élevées en Europe occidentale et celles-ci n’ont eu aucune tendance à régresser ces dernières années, contrastant avec l’amélioration du niveau moyen de l’état de santé »,rapportait la DREESen 2016. De fait, les craintes relatives à l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur les personnes les plus vulnérables et sur le creusement de ces inégalités s’aiguisent.
Supprimé légalement en 2013, le recours aux visio-audiences pour contrôler les soins sans consentement est à ce jour autorisé dans le cadre de l'état d'urgence. Des acteurs de la psychiatrie appellent au retour sans délai des audiences à l'hôpital.
État d'urgence sanitaire oblige, un grand nombre de dispositions légales dérogatoires ont fait leur apparition et la psychiatrie n'y a pas échappé. La situation sanitaire liée à la circulation du coronavirus, en particulier la période de confinement, a ainsi nécessairement entraîné une nouvelle organisation des audiences tenues par les juges des libertés et de la détention (JLD) chargés de contrôler la régularité des mesures de soins sans consentement. La possibilité de recourir à la visioconférence pour la tenue de ces audiences, qui avait été supprimée par la loi du 27 septembre 2013, a ainsi été à nouveau autorisée. Depuis la levée du confinement le 11 mai, plusieurs acteurs de la psychiatrie publique réclament d'ores et déjà la fin de ces visio-audiences au nom du strict respect des droits du patient. Que permet à ce jour le droit en vigueur ?
En Conseil des ministres, Olivier Véran a présenté les grands axes de la concertation à venir dans le cadre du Ségur de la santé. Objectif : aller "vite et fort" pour aboutir d'ici la mi-juillet puis transposer les mesures sanitaires et médico-sociales dans le PLFSS 2021. La création d'un 5e risque pour la perte d'autonomie est déjà en préparation.
Pour financer l'accompagnement du grand âge, le Gouvernement envisage d'ores et déjà d'y réaffecter une fraction de la contribution sociale généralisée (CSG), de l'ordre de 2 Md€. (Amélie Benoist/BSIP)
Ce 20 mai à l'issue du Conseil des ministres, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a précisé les contours du prochain Ségur de la santé, dont la concertation avec les partenaires sociaux doit débuter le 25 mai. En complément des propos qu'il a tenu trois jours plus tôt dans le Journal du dimanche, il a confirmé que "des engagements forts seront pris pour les soignants" et ceci, aussi bien à l'hôpital qu'en Ehpad et en ville. Car le plan Ma Santé 2022, initiée par sa prédécesseur Agnès Buzyn, a certes offert le bon diagnostic et pris les bonnes orientations mais "nous n'avons été ni assez vite ni assez fort".
Dans son discours tenu face à la presse, Olivier Véran a donc clairement laissé entendre qu'"un renouveau" allait suivre, passé le coronavirus, pour le système de santé. "La France ne se réveille pas sonnée et abattue" de la crise sanitaire liée au Covid-19 mais "se relève et construit des ambitions nouvelles", a-t-il insisté. Évoquant "des mesures d'ampleur, multiples, générales et dans une certaine mesures radicales", il a promis d'agir "vite et fort" pour aboutir "au plus tard" mi-juillet à ce qui, il l'espère, restera "le jour d'après" dans les mémoires comme étant "les Accords de la santé".
Luxembourg, le samedi 23 mai 2020 - La bataille juridique qui oppose Sébastien Béguerie, inventeur d’une cigarette électronique au cannabidiol (CBD), aux autorités françaises pourrait bien aboutir à une victoire inattendue du premier.
En décembre 2014, l’entrepreneur marseillais annonçait la commercialisation prochaine de ce nouveau dispositif contenant du CBD, une molécule extraite de la plante de chanvre mais qui, à la différence du tétrahydrocannabinol (THC), également extrait du chanvre, serait (dans l’état des connaissances scientifiques) dépourvu d’effets psychotropes.
Dès l’annonce de la commercialisation du produit, Marisol Touraine, alors Ministre de la Santé, demandait l’interdiction du produit avant même sa mise sur le marché.
Des poursuites pénales engagées
Après une enquête diligentée, le concepteur de « Kanavape » ainsi que son associé furent condamnés par le Tribunal Correctionnel de Marseille à dix-huit et quinze mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour avoir enfreint la règlementation sur le commerce des plantes vénéneuse (infraction sanctionnée par l’article L. 5432-1-I du Code de la Santé Publique). Se reposant sur une interprétation stricte d’un arrêté du 22 août 1990, le Tribunal en est arrivé à la conclusion que l’immixtion dans la cigarette « du produit des feuilles, bractées, ou fleurs suffisait à rendre illicite l’utilisation de la plante de cannabis à des fins industrielles ou commerciales ».
Ce jugement a été rendu alors même que le produit vendu ne comportait pas un taux de THC supérieur au seuil légal de 0,20 %, après enquête menée par l’Agence nationale de sécurité et du médicament (ANSM).
Paris, le samedi 23 mai 2020 - Le dernier livre de Luc Perino « Patients zéro – Histoires inversées de la médecine » nous offre une pause qui nous fait prendre de la hauteur. A travers chaque récit, l’auteur, médecin diplômé d'épidémiologie et de médecine tropicale, fait une analyse sans concession des errements, des excès et des dérives de la médecine d’hier et d’aujourd’hui. Un livre éclairé à l’humour corrosif qui interroge nos convictions. Luc Perino revient pour le JIM sur cette autre histoire de la médecine à l’aune de la crise sanitaire d’aujourd’hui apportant un éclairage intéressant, même s'il sera parfois probablement discuté.
JIM.fr : Vous racontez l’histoire de Steevy, né avec un os pénien, mémoire génétique du baculum d’homo sapiens. Selon vous, le passé évolutif de l’espèce humaine devrait-il être pris en considération dans l’enseignement de la médecine ?
Luc Perino : Est-il possible d’apprendre l’architecture sans connaître la géométrie ? Si l’homme n’est pas un être biologique, il faudra qu’on me le dise. Avant les biologistes, les naturalistes regardaient la beauté des œuvres de Dieu qu’ils décrivaient. Puis, un jour c’est devenu une science avec la biologie de l’évolution. Et curieusement cette science n’est pas enseignée en médecine ce qui est tout à fait désolant car cela nous permettrait d’appréhender beaucoup mieux la sémiologie, la pathologie, la physiologie… et de les voir de beaucoup plus haut. Peut-être que cela nous éviterait quelques erreurs. C’est mon opinion confirmée par l’expérience.
JIM.fr : Vous dénoncez les ministères et industriels qui, dites-vous, ne se préoccupent pas de la génération suivante. Vous prenez l’exemple de Grégor, né sans oreilles suite à la prise d’un anti-nauséeux par sa mère. Selon vous, les médicaments proposés dans les indications de symptômes induits par l’évolution auraient-ils inévitablement un rapport bénéfices-risques négatif ?
Luc Perino : La thèse selon laquelle les nausées et vomissements gravidiques sont une mesure de protection mise en place chez de nombreuses espèces de mammifères existe depuis longtemps. Cela permet de protéger le fœtus des poisons et toxiques présents dans la nature particulièrement néfastes au premier trimestre de la grossesse. Mais pendant très longtemps, le placenta a été considéré comme une barrière infranchissable. Pourquoi ? Probablement qu’un jour un grand académicien ou un grand universitaire a décrété que c’était une barrière infranchissable ! Alors, on a donné des médicaments aux femmes enceintes, n’importe quel produit, de l’alcool aussi d’ailleurs ! Si vous regardez les livrets de santé datant d’avant les années 1940, il était déconseillé à la femme enceinte de boire plus d’un litre et demie de vin par jour ! Les idées sur le franchissement de la barrière placentaire sont très récentes et viennent de ce drame du thalidomide. Le grand mythe est alors tombé. C’est l’histoire de la médecine ! Depuis, nous réfléchissons un peu plus. D’abord avec les médicaments qui ne sont pratiquement plus donnés durant le premier trimestre de la grossesse et puis parfois, il faut se dire « non » car peut-être l’abstention du patient est la meilleure des solutions pour différentes raisons. D’une part pour protéger le fœtus et surtout, une bonne explication donnée à la mère, comme dans le cas des vomissements, a un effet thérapeutique d’apaisement et de baisse de l’anxiété puisqu’elle se sent protectrice de son enfant. C’est une valeur ajoutée à sa grossesse et le vomissement n’est plus une anomalie.