par Xavier Mauduit
Le 19/05/2020
Notre médecine est-elle l'héritière de celle d'Hippocrate et de Galien ? Nous verrons comment une médecine antique dont la théorie des humeurs ou les remèdes farfelus nous semblent aujourd’hui archaïque, a en réalité posé des principes qui sont encore aux fondements de la médecine moderne...
Aujourd'hui, pour le plaisir, nous allons nous perdre à Pergame, une ville de l'antique Éolide, région d'Asie mineure sur la côte occidentale de l'actuelle Turquie. Nous allons nous y perdre au deuxième siècle après Jésus-Christ. Pergame est à la fois grecque et romaine, elle est riche de son passé, un passé hellénistique, riche de ses temples, de ses monuments. Riche aussi de son présent, celui du deuxième siècle, sa bibliothèque est magnifique, Elle rivalise avec celle d'Alexandrie. Et justement, au deuxième siècle, il est possible d'y croiser Galien, un médecin, pas n'importe quel médecin : celui qui s'impose comme la référence dans l'art de guérir. Sa conception de la médecine avec ses humeurs peut nous sembler étrange, il y a le sang, le flegme que nous appelons la lymphe, la bile jaune et la bile noire. Mais Galien est un homme dont l'influence se prolonge pendant des siècles et peut être aujourd'hui encore, allons savoir... Et puisque nous nous rendons à Pergame à la rencontre de Galien, et bien allons y de bonne humeur !
Et nous nous y rendons ce matin en compagnie de Véronique Boudon-Millot, philologue, helléniste et arabisante, elle est actuellement directrice de recherche au CNRS et dirige le laboratoire (UMR 8167) « Orient & Méditerranée » à l’université de Paris-Sorbonne (Paris 4) où elle est notamment responsable de l’équipe « Médecine grecque ». Elle est notamment l’auteur d’une biographie sur Galien de Pergame : un médecin grec à Rome parue aux Belles Lettres en 2012.