« Avec 4 à 5 millions d’alcoolodépendants, 13 millions de fumeurs de tabac et un million et demi d’adeptes du cannabis, la France compte parmi les pays européens les plus exposés aux risques d’aggravation des addictions liés au confinement », s'alarme ce 21 avril l'Académie nationale de médecine.
Pour contenir ces risques, l'Académie recommande notamment de sensibiliser les professionnels au risque d’interruption des soins chez les personnes suivies pour une pathologie addictive ; et de maintenir l’activité de réduction des risques des structures sanitaires médico-sociales spécialisées en addictologie.
La série docu de Stan Neumann, diffusée le 28 avril sur Arte, revient sur trois siècles de luttes sociales perdues, mais aussi gagnées, et ce au bénéfice de toute une société.
Fillette travaillant dans une usine de filature à Newberry en Caroline du Sud, 1908.Photo Lewis Hine
«L’histoire les a changés et ils ont changé l’histoire, transformé notre façon de penser et de vivre ensemble. Sans eux, ni voyages dans l’espace ni suffrage universel.» Dans le Temps des ouvriers, série documentaire en quatre volets diffusée à partir du 28 avril sur Arte et dont le premier épisode est visible en exclusivité sur Libération.fr, Stan Neumann (1) tisse le fil conducteur d’une épopée européenne tragique et largement oubliée. Le documentariste livre un portrait passionnant, poignant et sans aucune condescendance de celles et ceux qui font tourner notre société industrielle. Rythmée par des dessins animés pédagogiques, des chansons et de nombreuses images d’archives, la série navigue entre les époques sans jamais perdre de sa cohérence. Elle fait se succéder témoignages d’ouvriers, à la retraite ou encore actifs, analyses de chercheurs et épisodes historiques racontés par Bernard Lavilliers, voix off au ton juste. «Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ? Qu’ont-ils en commun ? Qu’est-ce qui les sépare ?»
Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Il y a ceux qui ont encore un travail et prennent tous les risques pour le garder. Ceux qui craignent pour l’avenir de leurs enfants. Et il y a ceux qui ont faim. Ce sont souvent les mêmes. Les quartiers populaires entament leur deuxième mois de confinement à bout de souffle, mais encore soutenus par un faisceau de solidarités inédites, réinventées dans l’urgence.
Ce matin-là, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les premiers sont arrivés à 8 heures, soit trois heures avant l’ouverture des portes de la maison de la jeunesse de la ville. A 11 heures, la file d’attente s’étirait sur 300 mètres. Mercredi 15 avril, ils étaient des centaines à patienter pour remplir leurs chariots de salades, courgettes, pommes, yaourts et crème fraîche. Sans débourser un centime. Organisée par le collectif Aclefeu et le centre social Toucouleurs, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre, cette distribution alimentaire était la troisième en huit jours. 190 personnes se sont présentées la première fois, 490 la deuxième, puis 750.
Les cinquante palettes de nourriture données par des anciens des quartiers, grossistes, semi-grossistes et vendeurs– « qui n’ont pas oublié d’où ils venaient », se félicite le cofondateur du collectif, Mohamed Mechmache –, n’ont pas suffi à répondre à la demande. Du jamais-vu. « Il y a urgence dans ces territoires, tout va se casser la gueule, alerte-t-il. Des centaines de personnes que nous ne connaissions pas sont en train d’apparaître sur nos radars. On ne sait pas comment elles vont trouver les ressources un mois de plus pour se nourrir. »
Dans la queue, il y avait Samia (les prénoms ont été changés), une aide-soignante de 42 ans, mère de quatre enfants, dont le salaire ne suffit plus à financer le budget nourriture du foyer, qui a été multiplié par trois depuis le début du confinement. Il y avait Evana aussi, la mine lasse, assise sur son déambulateur, le visage recouvert d’une épaisse couche de fond de teint trop clair. Evana a 48 ans mais elle en paraît vingt de plus. Elle ne s’est jamais remise d’un accident de voiture qui l’a laissée avec le bassin cassé. C’était en 2014. Depuis, elle n’arrive pas à rester debout plus de quelques minutes et vit d’une petite pension d’invalidité, qui ne suffit pas à payer son loyer. Le confinement est en train de la clouer sur place. Jusqu’à présent, ses amis et sa famille l’aidaient à boucler ses fins de mois en lui donnant des « petits billets de 10 euros ou 20 euros par-ci, par-là, mais ils ne peuvent plus venir me voir, alors j’accumule les dettes et je n’ai plus rien pour nous nourrir, moi et ma fille ».
« Mes enfants ont faim toute la journée »
Lors de son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’une aide financière exceptionnelle pour « les familles modestes avec des enfants, afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels ». Chaque famille bénéficiaire du RSA ou de l’allocation de solidarité spécifique recevra 150 euros, plus 100 euros par enfant, et les familles touchant des aides au logement percevront également 100 euros par enfant. « Pffff…, souffle Ahmed, ça ne va pas suffire. » Ahmed n’est pas du genre commode. Père autoritaire de sept enfants, il est au chômage partiel depuis que le restaurant dans lequel il fait la plonge a fermé ses portes. « A force de rester là sans rien faire, mes enfants ont faim toute la journée et ce que je touche ne suffit pas ! », lance-t-il, sur les nerfs.Avec l’arrêt de la cantine à 1 euro le déjeuner, il n’a plus les moyens de subvenir aux besoins de sa famille. Une situation qu’il vit comme une humiliation. A peine évoqués les paniers-repas qui lui sont offerts par une association, il raccroche le téléphone sans préavis.
« Dans certaines familles très modestes, le repas de la cantine est le seul repas de la journée de l’enfant, témoigne Eddy, 42 ans, éducateur de vie scolaire dans un lycée du département de Seine-Saint-Denis, qui, « en temps normal », distribue des barquettes à emporter composées des restes du jour aux élèves les plus démunis. « Avec le confinement, nous avons créé un groupe WhatsApp pour tenter d’identifier les plus en difficulté, et chacun de nous achète ce qu’il peut pour eux. Le coronavirus a un effet loupe sur tous les dysfonctionnements et toutes les inégalités. »
Les personnes qui vivent avec des troubles de santé mentale vivent chacune à leur façon la crise de la COVID-19. Si certaines sentent que l’anxiété et l’isolement exacerbent leur maladie, d’autres ont l’impression que leur état s’améliore.
Il y a à peine quelques années, François vivait avec une dépression et des idées suicidaires. S’il réussit aujourd’hui à maintenir sa santé mentale, c’est grâce à son implication dans l’organisme communautaire CAMÉÉ (Centre d’activités de Montréal-Nord pour le maintien de l’équilibre émotionnel).
«Si je devais rester chez moi [seul] pendant un mois, les idées suicidaires reviendraient et pendant deux mois, je pense que je passerais à l’acte », confie-t-il.
« Si rien n’est fait aujourd’hui, comment empêcher demain la mise en place d’expérimentations dangereuses ne respectant ni l’éthique, ni les conventions internationales, ni les principes scientifiques de base de conduite des essais cliniques ? », alerte ce mercredi le collectif FakeMed qui demande aux instances ordinales et gouvernementales de dénoncer ces pratiques, « voire de les sanctionner ».
Chaque semaine, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, apparaissent « de nouveaux traitements parfois présentés comme miraculeux, ne reposant le plus souvent sur aucune base clinique fiable », fustige le président du collectif, Cyril Vidal.
Le Covid-19 sera reconnu de façon « automatique » comme maladie professionnelle pour le personnel soignant, mais pas pour les autres catégories de travailleurs, qui devront se soumettre aux procédures classiques, a indiqué mardi le ministre de la Santé, le Dr Olivier Véran.
Dans leur tête, il y a... une amoureuse imaginaire, une balle de ping-pong et des bourdonnements incessants.
Augustina 15 ans quand il s'invente une petite amie, pour faire comme tout le monde, rentrer dans la norme. Une fille idéale, qu'il ne présentera jamais à ses copains et dont il tombe quelque part un peu amoureux.
Lors d'une soirée j'ai rencontré cette fille, Léa. Je l'ai juste croisée, mais je l'ai trouvée particulièrement jolie. Quelques jours plus tard je croise un camarade de classe dans le métro, et je lui dis : "J'ai du nouveau : maintenant j'ai une copine." C'est à ce moment-là que ça a commencé.
Un jour je suis arrivé en classe. Je tirais une tête de trois mètres de long. Je ne sais pas pourquoi, j'ai aussitôt dit que Léa, mon ex, m'avait recontacté, que sa maladie orpheline était revenue, et que j'étais dévastée.
Je me suis mis à croire à mon mensonge. Je maigrissais, je faisais des cauchemars, j'en pleurais : c'était devenu réel. De fait, j'étais triste pour moi-même, et suis devenu encore plus irritable qu'avant.
Local d'enregistrement à Mwangeza, en pays hadzabe. Les scientifiques ont emporté sur le terrain des instruments qu’on retrouve habituellement dans les seuls laboratoires de phonétique.Le rift tanzanien est la région d’Afrique qui rassemble l’une des plus grandes diversités linguistiques. Parmi les dizaines de langues présentes, le hadza et l’iraqw, deux langues à consonnes complexes, ont été étudiées pour la toute première fois avec du matériel de laboratoire. Didier Demolin et Alain Ghio reviennent sur cette mission hors norme.
Cela fait longtemps que la région du rift tanzanien intéresse les linguistes. « C’est la seule région d’Afrique où l’on retrouve les quatre grandes familles de langues africaines, raconte Didier Demolin, chercheur en phonétique expérimentale et directeur de l’Institut de linguistique, phonétique générale et appliquée, à Paris. À savoir : les langues nilo-sahariennes (comme le masaï), les langues du groupe Niger-Congo (comme les langues bantoues), les langues afro-asiatiques comme l’iraqw que nous étudions, et les langues khoïsans surtout localisées dans le sud de l’Afrique et qui sont présentes en Tanzanie via le hadza et son millier de locuteurs. » L’iraqw et le hadza : deux langues à consonnes complexes du rift tanzanien qui intéressent tout particulièrement les spécialistes par leur incroyable richesse.
Une étude biomécanique inédite
« Les langues khoïsans, auxquelles appartient le hadza, peuvent compter jusqu’à 130 phonèmes, contre une trentaine en moyenne dans les langues du monde, rappelle Didier Demolin. Elles représentent à elles seules une bonne moitié de la capacité phonatoire de l’homme, soit la moitié de tous les phonèmes que notre conduit vocal et nos articulateurs sont physiologiquement capables de produire ! »
Le hadza possède 65 consonnes différentes, dont une douzaine de clics.
Professeur de philosophie à Pékin, Alexis Lavis a vécu le développement de l’épidémie entre Chine et France. Il nous raconte son expérience, son quotidien, et éclaire la manière dont confucianisme, taoïsme et bouddhisme ont permis aux citoyens chinois de traverser cette crise.
Où vivez-vous en Chine ? Et comment cette période particulière s’est-elle déroulée pour vous ?
Alexis Lavis : J’habite à Pékin, où j’enseigne la philosophie à l’université Renmin. J’ai la particularité d’avoir vécu le développement de l’épidémie à la fois en Chine et en France. Après avoir passé les fêtes de fin d’année en France, je suis retourné en Chine fin décembre, alors que les inquiétudes autour de la situation à Wuhan montaient. Un climat d’incrédulité, de peur, voire de paranoïa s’est développé, surtout à Pékin, ville très marquée par les épidémies de Sras [syndrome respiratoire aigu sévère] et de grippe aviaire. Nous étions alors en pleine préparation des fêtes du Nouvel An Chinois, période de mouvements massifs de population durant laquelle les gens retournent dans leur province visiter leur famille ou partent tout simplement en vacances. Quand Wuhan et la province du Hubei ont finalement été soumises à un confinement strict, les déplacements dans le pays ont été très réglementés, ou bloqués. Beaucoup de monde s’est retrouvé coincé, en l’absence de vols intérieurs. À Pékin, ce n’est pas cette règle du confinement strict qui a été adoptée, mais une série importante de mesures de prévention, relatives à la circulation des personnes et à la distanciation sociale, au port général de masque, à la fermeture des écoles et autres lieux de rassemblement… C’est à ce moment que j’ai appris la mort de mon père. Je suis revenu à Paris fin février pour préparer ses funérailles et retrouver ma famille. Je suis resté trois semaines, ayant pris un congé.
Employés de la société Derichebourg dans les rues de Paris, le 16 avril.Photo Joel Saget. AFP
Cette crise sanitaire bouleverse notre regard sur certains métiers. Les invisibles d'hier (livreurs, caissières, chauffeurs, téléopérateurs, personnel d’entretien…) apparaissent enfin comme indispensables. Comme si le théâtre du monde du travail connaissait une nouvelle redistribution des rôles.
Pendant que les hôpitaux débordent de situations dramatiques, les services sociaux, les foyers de l’enfance, les prisons, contiennent la détresse de personnes encore plus isolées depuis la crise sanitaire. Pourtant, les travailleurs sociaux continuent de les accompagner dans l'ombre sans protections ni moyens supplémentaires.
Une école de Toulouse gardant des enfants dont les parents sont obligés d'aller travailler, le 16 avril.Photo Lionel Bonaventure. AFP
Dans une étude sur le cluster de Haute-Savoie, publiée le 11 avril aux Presses universitaires d'Oxford, des chercheurs français ont établi la faible contagiosité d'un enfant contaminé.
Le grand public est habitué, grâce aux faits divers ou aux séries télé, à ce que l’ADN aide à confondre les coupables. Mais avec l’épidémie de Covid-19, un autre genre de police génétique est à la manœuvre. S’il ne fait aucun doute que le virus SARS-CoV-2 est bien le responsable de près de 165 000 morts, son patrimoine génétique est en train de révéler aux spécialistes quand il a infecté l’homme, d’où il vient, à quelle vitesse il se répand, combien de gens il a touchés…
Ces nouveaux policiers sont des phylodynamiciens, les représentants d’une discipline qui n’a pas vingt ans et qui montre tout son potentiel avec la pandémie en cours. La découverte du probable passage d’une chauve-souris à l’humain ? C’est la phylodynamique. L’origine d’une contamination dès novembre 2019 en Chine ? C’est encore elle. Les signes de ralentissement de l’épidémie dans certains pays ? Toujours elle. Les origines multiples de l’épidémie en France ? Encore et toujours elle…
« L’idée de la phylodynamique est que la manière dont les virus se propagent laisse des traces dans leur génome », précise Samuel Alizon, chercheur CNRS de l’équipe Evolution théorique et expérimentale du laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle, à Montpellier. Ces traces sont si infimes qu’il convient de les examiner avec précaution pour les faire « parler », sous peine de se tromper lourdement. Il s’agit de tout petits changements dans l’enchaînement des quelque 30 000 « lettres » qui constituent le génome de ce virus. Une lettre seulement de différence entre deux génomes est déjà une information précieuse.
Quelque 22 millions de chômeurs supplémentaires aux Etats-Unis en un mois, des banques alimentaires débordées à travers le monde… Le coût humain du confinement est déjà important. Et cela devrait aussi se traduire par une hausse de la mortalité, même une fois la pandémie vaincue.
Dans les rues de Naples, des paniers suspendus ont fait leur apparition. La population y dépose de la nourriture pour ceux qui n’ont plus rien. Au Royaume-Uni, le nombre de Britanniques n’ayant pas mangé à leur faim a quadruplé au cours des trois premières semaines du confinement. En France, aux Restos du cœur, « on voit arriver une population nouvelle de bénéficiaires : des personnes hébergées dans les hôtels ou les centres sociaux, ou bien qui vivent dans des squats ou des bidonvilles », décrit Patrice Blanc, son président. Près de Delhi, en Inde, un migrant s’est suicidé le 16 avril. Ce travailleur journalier, père de quatre enfants, avait vendu la veille son téléphone portable pour pouvoir acheter de la nourriture à sa famille.
Partout à travers la planète, le confinement de plusieurs milliards de personnes est en train de provoquer un gigantesque choc social. La première répercussion visible se trouve dans les soupes populaires et les banques alimentaires. Des millions de personnes qui vivaient sans réserve financière ont basculé en même temps, soudain sans ressources. Mais la grande crainte est que ce ne soit qu’un début. « Pendant l’austérité [de 2010 à 2018], ça a déjà été dur, mais cette fois-ci, ça risque d’être le Far West », s’inquiète Alison Inglis-Jones, de la banque alimentaire de Norwood et Brixton, dans le sud de Londres.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), le produit intérieur brut mondial va reculer de 3 % en 2020, bien plus que lors de la grande récession de 2009, quand il avait baissé de 1,7 %. « A moins qu’on trouve une parade, les conséquences sociales risquent d’être bien pires », avertit Michael Marmot, professeur à University College London et auteur d’un rapport de référence sur les inégalités dans la santé au Royaume-Uni.
Bien sûr, cette récession est différente. L’espoir est que la reprise sera forte une fois la pandémie maîtrisée. En Europe, tous les gouvernements ont donc lancé d’énormes plans de soutien pour éviter le chômage de masse, en payant provisoirement les salaires afin que les entreprises conservent leurs employés. Mais tout indique que les pertes d’emplois ne pourront pas être évitées.
Au Royaume-Uni, selon la Resolution Foundation, un groupe de réflexion, environ 11 millions d’emplois (40 % du total) vont être touchés par la crise : 8 millions de personnes pourraient bénéficier de chômage partiel, mais 3 millions d’emplois risquent d’être supprimés. «Soit une hausse plus rapide et sansdoute à un niveau plus élevé que ce qu’on a connu dans les années 1980, la dernière grande période de chômage britannique », souligne Torsten Bell, son directeur.
La pandémie de Covid-19, ajoutée aux problèmes de sécheresse et à l’insécurité dans la région, pourrait faire exploser le nombre de personnes en crise alimentaire, alerte l’ONG Oxfam.
Le Monde avec AFPPublié le 21 avril 2020
Le nombre de personnes menacées de famine en Afrique de l’Ouest pourrait quasi tripler en trois mois et concerner 50 millions de personnes en août, contre 17 millions en juin, a alerté Oxfam, mardi 21 avril. L’organisation non gouvernementale (ONG) cite des estimations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
En ville comme en zones rurales, malgré les efforts des Etats, les populations ont des difficultés d’accès aux marchés alimentaires, et elles font face à un début de hausse des prix et une baisse de la disponibilité de certaines denrées de base, conséquences du confinement ou/et du couvre-feu mis en place, de la fermeture des frontières et de l’insécurité dans certaines zones, ajoute l’ONG.
En quelques jours au Burkina Faso, « le sac de 100 kg de mil est passé de 16 000 à 19 000 francs CFA, et le litre d’huile pour la cuisine a presque doublé. Avec le virus en plus de l’insécurité, je me demande comment le mois de ramadan sera vécu cette année », a souligné Amadou Hamadoun Dicko, président de l’Association pour la promotion de l’élevage au Sahel et en Savane (Apess).
Comment nettoyer les poignées de portes ou des toilettes ? Comment organiser les repas en salle ? Comment, en somme continuer à organiser son établissement en pleine période d'épidémie de Covid-19 ? Devant les nombreuses interrogations de professionnels démunis, le Dr Alain Sommer, ancien enseignant de la chaire de gestion des services de santé au Conservatoire national des arts et métiers, a travaillé à la cocréation d'un annuaire spécialisé. Baptisé covidorg.com, l'outil est entièrement gratuit. Il permet à tout professionnel de retrouver les documents pratiques mis en ligne sur les sites des réseaux de professionnels ou d'autres structures du secteur.