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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 20 mars 2020

Journaux de confinement, la lutte des classes

Par Mathilde Serrell  20/03/2020

#LaThéorie |Il y a la littérature d’épidémie mais aussi le "journal de confinement", un genre qui se multiplie ces jours-ci et suscite parfois l'indignation. Un certain romantisme de la claustra révèle les fractures sociales et culturelles, mais aussi le délai de conscience entre la France et l'Italie.
"J’ai dit à mes enfants que c’était un peu comme dans la Belle au bois dormant" ecrit l'écrivaine Leïla Slimani dans son "Journal du confinement" publié par le quotidien Le Monde
"J’ai dit à mes enfants que c’était un peu comme dans la Belle au bois dormant" ecrit l'écrivaine Leïla Slimani dans son "Journal du confinement" publié par le quotidien Le Monde Crédits : Rieko Honma - Getty
Il y a la littérature d’épidémie mais aussi, dans un autre registre, le "journal de confinement". Un genre qui se multiplie ces jours-ci et engendrera sans doute une sorte de « manuscrits boom » après le passage du coronavirus. Pour l’heure, les premières tentatives publiées suscitent surtout l’indignation.
Evidemment, écrivain confiné égale journal de bord, c’est presque mathématique. D’autant que nous vivons un moment "dramatique certes, mais historique" comme le soulignait l’auteur italien Roberto Ferrucci depuis sa mortuaire Venise. "Du jour au lendemain, notre vie quotidienne est de­ venue singulière, étrange et incompréhensible" notait-il dans Le Monde. Invitant ses étudiants comme chacun à tenir un journal, pour nous même, mais aussi pour ceux qui dans des années auront besoin de comprendre ce que fut ce « crash » du coronavirus.

Confinement Covid-19 : il y aura des conséquences pour la santé mentale des Belges



Marianne Klaric  publié le 20 mars 2020

BELGIQUE

Confinement : il y aura des conséquences pour la santé mentale des Belges
Confinement : il y aura des conséquences pour la santé mentale des Belges - © Fabian Strauch - BELGAIMAGE

Les Belges, tout comme beaucoup de leurs voisins européens, les Français depuis quatre jours, les Italiens du nord depuis un mois, les Espagnols et bientôt les Allemands, vivent une situation inédite. Ils sont confinés à la maison et doivent respecter les consignes de distanciation sociale. Leurs déplacements sont limités à l’essentiel et étroitement surveillés, ils ne peuvent pratiquement plus quitter le pays et pour combien de temps encore ? Officiellement jusqu’au 5 avril, mais chacun redoute que cela ne soit beaucoup plus long.

C’est un facteur de stress majeur qui touche toute la population. Pour le professeur Gwenolé Loas, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Erasme, cela aura des conséquences pour la santé mentale des Belges, à moyen terme.
" Nous n’avons pas encore le recul, il n’y a pas encore d’étude clinique relative au confinement dû au Covid-19. Mais il y a eu des études sur les conséquences du SRAS, notamment en Asie. Les chercheurs ont observé l’apparition d’une morbidité psychiatrique, autrement dit des troubles psychiatriques, conséquents à l’isolement, comme des symptômes identiques à ceux du stress post-traumatique ".

Ces « entendeurs de voix » qui ne sont pas fous

Par Youness Bousenna  Publié le 20 mars 2020

ENQUÊTE Longtemps, la psychiatrie les a crus schizophrènes parce que des voix leur parlent. Pourtant, ces singuliers patients ne souffrent pas de psychose. Plusieurs approches thérapeutiques permettent aujourd’hui de les aider.


Camille Lévêque pour M Le magazine du Monde

Ça a commencé une nuit il y a dix ans. Léo, 17 ans, dormait à l’internat, dans un lycée du Mans. « Un soir, j’ai entendu quelqu’un m’insulter et me faire des propositions dégradantes. » Le jeune homme ouvre les yeux, personne ne lui parle. Pourtant, dans sa tête, la voix poursuit son monologue. Elle est accompagnée de sensations physiques oppressantes : « J’avais l’impression qu’on essayait de m’étrangler. » À l’époque, Léo ignore ce qu’il lui arrive. Mais tout va mal autour de lui : sa mère a un cancer et son père vient de tomber en dépression. « C’est la seule époque de ma vie où j’ai eu des pensées suicidaires. »

Léo consulte déjà une psychanalyste depuis trois ans, mais il ne lui en parle pas. Son père est le seul au courant : il ne s’alarme pas, mais lui cache alors que lui aussi a déjà entendu des voix. À cette époque, le phénomène s’ajoute à d’autres problèmes. « Mon vrai souci à ce moment-là était mes relations sociales. » Léo, solitaire et incompris, se sentait rejeté par les autres. Les voix s’installent et la vie s’arrête. « Je parle souvent de la période allant jusqu’à mes 24 ans comme d’une vie entièrement virtuelle. Je passais mon temps à regarder des séries, des films, des BD pour fuir mes problèmes. »

Sa sœur, Zoé, quitte le lycée pour l’hôpital ­psychiatrique. Elle aussi entend des voix : on la diagnostique schizophrène. Durant quatre mois, elle ne prononce plus un mot. Léo, lui, ne sera pas interné. Sa chance est que son entourage ne l’a « jamais foutu en psychiatrie », juge-t-il aujourd’hui.

"Au bon entendeur" : l’asso qui fait parler ceux qui entendent des voix



C’est une association destinée à tous ceux qui entendent des voix. "Au bon entendeur" née il y a un an grâce à l’action de soignants et d'usagers atteints de schizophrénie, propose des groupes d’entendeurs de voix chaque semaine. L’association va bientôt lancer son application mobile, "Schizap", pour déstigmatiser les "entendeurs de voix" et rompre leur isolement. A l’occasion des 17e journées de la schizophrénie, qui se tiennent jusqu’au 21 mars, Nicolas Heyd, président de l’association et lui-même "entendeur de voix" et Lionel Rotolo, infirmier en psychiatrie, à l’initiative de ce projet, nous ont parlé de leur action.



Asso "Au bon entendeur"
Photo issue de la page Facebook de l’association Au bon entendeur : Marie-Hélène Briot (IDE) et Nicolas Heyd.

J’ai les voix qui sont là tous les jours et parfois ça m’arrive de faire des crises de tétanie. C’est tellement viscéral que la seule chose qui me permet de passer le cap c’est de prendre des médicaments, de me coucher et de prier pour que le lendemain matin, ce ne soit pas pareil. Nicolas Heyd entend des voix depuis l’âge de 15 ans. Les premières voix que j’ai entendues étaient des cris d’enfants qui jouaient dans un parc. Quand je les entendais, ça m’apaisait mais quand j’allais voir à la fenêtre : au parc en face il n’y avait personne. Maintenant, les voix que j’entends sont toujours négatives. Elles disent toujours de mauvaises choses sur les gens, le contexte … Aujourd’hui j’ai 37 ans et je les entends toujours, malgré un traitement très lourd. J’arrive en tout cas à les repérer comme voix extérieures néfastes. Dans le jargon, on appelle ça « des hallucinations accoustico-verbales » (à la différence des hallucinations intra-psychiques), précise Lionel Rotolo, 35 ans, infirmier à l’hôpital psychiatrique depuis bientôt quatre ans, dans le Bas-Rhin et à l’initiative (entre autres) de l’association Au bon entendeur. Il a choisi de travailler en service de réhabilitation depuis le mois de novembre, après avoir exercé en admission adulte. S’ils se sont rencontrés lorsque Nicolas était hospitalisé, c’est ensemble qu’ils travaillent au sein de l’association Au bon entendeur, créée il y a un an et qui promeut la création de groupes de paroles destinés à tous ceux qui entendent des voix en structure médico-sociale et qui propose une sensibilisation de l’information aux entendeurs, proches et professionnels de santé sur le sujet. Pour les groupes en ville c’est l’association REV Grand Est, avec qui ils travaillent en étroite collaboration, qui prend le relais. Tous ces groupes se sont créés suite à la formation délivrée par REV France par Yann DeRobert et Vincent Demassiet, initiateurs de cet outil en France. Les objectifs sont multiples : déstigmatiser ceux qui entendent des voix, créer du lien social, favoriser l'empowerment des personnes concernées, rompre l'isolement social inhérent à ce phénomène, particulièrement à ses débuts et libérer la parole des entendeurs de voix.

Le confinement ne nous soude pas, il nous divise encore plus

Slate.fr

Titiou Lecoq — 

Tout se passe comme si ce virus, loin de nous rapprocher, exacerbait notre conscience des inégalités.


À Paris, le 19 mars 2020. | Philippe Lopez / AFP
À Paris, le 19 mars 2020. | Philippe Lopez / AFP

Il y avait plusieurs scénarios concernant cette pandémie. Emmanuel Macron a tenté d'en esquisser un lors de ses interventions téléviso-churchilliennes: nous devions faire face telle une nation. Enfin, selon son amour de la suppression des mots inutiles, nous devions «faire nation».

Chacun·e d'entre nous, affalé·e sur son canapé en pyjama sale, le cheveu gras, la main dans le paquet de gâteaux, ferait partie d'un ensemble plus grand. Nous ne serions pas seulement l'addition d'individus errant dans leur chambre les yeux hagards, nous formerions un tout, une transcendance, une nation.
Pour être franche, ça me semblait possiblement crédible. Après tout, si en 1998, des matchs de foot avaient réussi à créer un sentiment d'union, pourquoi un confinement national n'aurait-il pas le même pouvoir?
Nous allions vivre quelque chose d'inédit tous et toutes ensemble. On avait vu des vidéos du peuple italien en train de chanter, de s'adresser au monde d'une seule voix. Nous allions vivre la même expérience. Redécouvrir notre cohésion nationale. Montrer le meilleur de nous-mêmes.
Ça ne s'est pas précisément passé comme ça.
En fait, ça ne s'est pas du tout passé comme ça.

Mais pour rester chez soi, il faut un chez soi !

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Monsieur le Premier ministre,
Notre pays traverse une crise sanitaire sans précédent. Les Françaises et Français, confinés chez eux, adoptent progressivement les gestes barrière qui sauvent. Notre quotidien change, nos vies sont bouleversées, nous restons chez nous. Confinés mais chez nous.
Mais pour rester chez soi, il faut un chez soi.
Comment est-on confiné quand on est sans domicile ? Pour ceux qui vivent dans la rue, les plus fragiles d’entre nous, la vie est chaque jour un peu plus dure. Il y a urgence. Urgence à leur permettre d’accéder aux soins nécessaires pour ceux qui sont touchés par le CoVid-19. Urgence à débloquer des moyens supplémentaires pour les associations qui interviennent sur le terrain. Urgence à aider les collectivités locales qui organisent le confinement des personnes sans abri.
Autrement, les sans domicile fixe, les mineurs isolés, les familles et personnes exilées qui sont sur le territoire français risquent de faire partie des oubliés de la crise sanitaire. 

L’héritage féministe du rouge à lèvres

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CNN (ATLANTA)

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Indissociable de l’histoire des femmes, le rouge à lèvres est aussi une arme de résistance et d’émancipation.
 
En 1912, des milliers de suffragettes défilent devant le salon new-yorkais d’Elizabeth Arden, qui a ouvert deux ans auparavant. La fondatrice de la marque soutient les droits des femmes et se joint à la cause en distribuant des tubes de rouge à lèvres aux manifestantes. À la tête du mouvement, Elizabeth Cady et Charlotte Perkins Gilman, qui adorent le rouge à lèvres parce qu’il choque les hommes, et les suffragettes adoptent massivement cette couleur audacieuse, qui devient un signe de rébellion et de libération.



Soignants : «Cela paraît évident : le risque est important de péter les plombs»

Par Ramsès Kefi — 

Pour le psychiatre Bruno Boniface, face à l’épidémie, les soignants sont soumis à une forte pression psychologique.

Bruno Boniface est psychiatre au CHU de Bicêtre (Val-de-Marne). Pour Libération, il évoque les risques quant à l’exposition du personnel soignant au surcroît de travail, de stress, de pénuries et, surtout, de décès.

Coronavirus : les soignants «la tête dans le guidon»

A l’hôpital Tenon à Paris, jeudi.
A l’hôpital Tenon à Paris, jeudi. Photo Julien de Rosa. EPA-EFE


De Paris à Cayenne en passant par Ajaccio ou Lyon, paroles de «héros» au front dans les hôpitaux. Des hommes et des femmes parfois déjà débordés ou qui se préparent avec inquiétude mais sens du devoir à une déferlante de patients.

Depuis maintenant trois jours, sur les coups de 20 heures, les Français confinés les applaudissent depuis leurs fenêtres. Ces remerciements et encouragements, pour le moins bienvenus, mettent sans aucun doute du baume au cœur des personnels des hôpitaux. Toujours est-il qu’à l’heure où le Covid-19 se déploie en France et mobilise toujours plus de lits dans les services de réanimation, c’est la certitude de temps à venir particulièrement tendus et difficiles qui s’impose chez tous ces soignants.
Cette appréhension découle du caractère inédit de l’épidémie en cours et est accrue par le manque de moyens de protection (masques, gants, gel hydroalcoolique) et de matériel (respirateurs artificiels). Ce stress maximal s’ajoute à la fatigue qui préexistait au Covid-19, chez des personnels déjà en flux tendu à cause des économies budgétaires. Voilà ce que racontent les soignants des hôpitaux dont Libération a recueilli les témoignages, à travers la France.

« Un calme apparent, une préparation intense… et l’attente d’un tsunami » : Le coronavirus, un baptême du feu pour les étudiants en médecine

Partout en France, externes et internes en médecine sont mobilisés dans les hôpitaux.
Par  Publié le 20 mars 2020
Au centre ambulatoire des maladies infectieuses qui accueille les patients atteints du Covid-19, à l’hôpital de Calmette à Lille, le 18 mars.
Au centre ambulatoire des maladies infectieuses qui accueille les patients atteints du Covid-19, à l’hôpital de Calmette à Lille, le 18 mars. PASCAL BONNIERE / PHOTOPQR / MAXPPP
A l’hôpital Edouard-Herriot, à Lyon, tout le monde se prépare à l’arrivée d’un afflux de patients atteints du Covid-19. « C’est un peu le calme avant la tempête, on s’attend à une énorme vague », raconte Lucas Reynaud, interne au service de réanimation, et à la tête du Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Lyon. « Les voisins de la Croix-Rousse commencent à se remplir, ce sera bientôt notre tour », confie le jeune homme en neuvième année. Comme ses camarades internes, étudiants en médecine en fin de cursus et déjà en responsabilité dans les hôpitaux, il vit la crise du coronavirus aux avant-postes.
« On a un peu peur, mais on se dit qu’on fait ces études pour ça, pour vivre ces périodes, confie l’interne de 30 ans. Je suis urgentiste, on va vraiment servir à quelque chose. » Un « pool » est déjà prêt à relayer en cas de besoin : 300 internes ont répondu à l’appel lancé par les Hospices civils de Lyon, rapporte-t-il, « il y a énormément de solidarité ». Lui enchaîne les réunions et les formations, par exemple pour être prêt à intuber avec l’habillement de protection. « C’est comme si on intubait en portant une armure… », décrit-il.
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Coronavirus : le gouvernement appelé à désengorger d’urgence les prisons surpeuplées

Prenant le pas de la contrôleuse des prisons, syndicats et associations pressent le gouvernement d’agir en libérant « un maximum » de détenus, afin d’éviter une crise aussi bien sanitaire que sécuritaire.
Le Monde avec AFP Publié le 19 mars 2020
Le coronavirus a pour le moment fait une victime parmi les détenus en France, un homme de 74 ans, à la prison de Fresnes (Val-de-Marne).
Le coronavirus a pour le moment fait une victime parmi les détenus en France, un homme de 74 ans, à la prison de Fresnes (Val-de-Marne). PATRICK KOVARIK / AFP
« Il y a urgence » dans les prisons françaises. De nombreux chercheurs, magistrats et avocats s’expriment dans une tribune publiée par Le Monde, jeudi 19 mars, pour alerter, à leur tour, le gouvernement sur la dangereuse situation carcérale en période d’épidémie de Covid-19. « Il y a urgence à agir pour diminuer la pression carcérale et permettre l’application, dans les maisons d’arrêt, des consignes élémentaires et impératives d’hygiène et de distanciation sociale. Pas demain. Pas la semaine prochaine. Aujourd’hui », écrivent les signataires.
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