Cette discipline connaît un engouement sans précédent. De Toulouse à Sète en passant par Albi et Paris, les expositions de patients-artistes se multiplient. Plongée dans une discipline à la mode qui montre son efficacité.
En ce jour de juin 1983, à l’hôpital Montfavet, près d’Avignon, l’art de la comédie se déploie sur scène grâce à la compagnie montpelliéraine du Passe-Temps de François Sayad. Dans la salle aussi, c’était de l’art. Différent. Comme le disait André Breton en 1948 quand il évoque « Les mécanismes de la création (qui) sont ici libérés de toute entrave (…) et garants de l’authenticité totale... »
Ami du metteur en scène, Michel Galabru était venu assister à la représentation. Un jeune homme suivi pour un trouble du comportement n’a eu de cesse de lui répéter « haut les mains » ! Véridique, on y était ! Objet de cette scène surréaliste, l’immense comédien le prend très bien. Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de remarquer la performance d’un jeune Sétois prometteur, Philippe Sablayrolles, qu’il enrôlera dans sa compagnie. « Il n’y avait pas de distinction, de différences entre les deux publics qui assistaient à la pièce. C’est ça qui lui a plu », témoigne Philippe Sablayrolles. L’art qui unit. L’art brut, comme le définissait Jean Debuffet. L’art comme point de départ d’une association d’idées, comme Freud l’a théorisé. Et les surréalistes qui, comme André Breton, ont promu le même genre d’émotion pure.