Avec la baisse des températures, le numéro d’urgence sociale fait face à des centaines d’appels. Sans pouvoir répondre à la majorité des demandes.
« Allô, ici le 115, bonjour madame ! » A l’instant où Rodolphe s’empare du téléphone, le temps d’attente indique 57 minutes. Un délai habituel pour les 399 appels décrochés, ce mercredi 24 janvier, par les opérateurs du numéro d’urgence sociale en Seine-Saint-Denis. Au bout du fil, Karima (tous les noms et prénoms ont été modifiés) raconte son histoire : enceinte de six semaines, elle dort avec son mari et son bébé de sept mois dans une gare du département depuis deux jours. C’est la première fois qu’ils appellent le 115 :
« Allô monsieur, je suis dehors avec mon bébé. Il respire mal, il a froid. Je vous en supplie, il faut nous aider.
– On va s’efforcer de vous trouver une solution, Madame.
– S’il vous plaît, c’est très difficile.
– Je sais que c’est difficile, on va chercher un hôtel. Si on ne vous trouve rien, je vous conseille, madame, d’aller aux urgences. Vous avez la possibilité de manger ?
– La vérité, je sais pas, j’ai payé l’hôtel avant-hier, je n’ai plus d’argent. »