Plusieurs milliers de personnes dorment dans la rue chaque nuit, notamment à Paris, faute d’hébergement disponible.
Lecture 6 min.
Il est 20 heures, mardi 20 novembre, et, sur un terre-plein humide et froid de la porte d’Aubervilliers, dans le nord de Paris, plusieurs centaines de personnes font la queue devant une distribution de repas. Il est presque minuit, mercredi 21 novembre, porte de la Chapelle, et, tout proche d’un bruyant ballet de berlines à l’intérieur chauffé, une poignée de silhouettes s’abritent sous le pont du périphérique. Il n’est pas encore midi, jeudi 22 novembre, et, sur l’herbe mouillée, non loin de l’autoroute qui mène au tunnel sous la Manche, à Calais, quelques tentes de fortune se détachent dans la brume hivernale.
Ils sont entre 800 et 1 200 à Paris et Saint-Denis, quelque 500 à Calais (Pas-de-Calais), environ 400 à Grande-Synthe (Nord), 200 à Ouistreham (Calvados), plusieurs dizaines éparpillés ici et là le long du littoral de la Manche ou dans des grandes villes de province… D’après les observations faites par des associations et les autorités locales, plusieurs milliers de personnes migrantes dorment chaque nuit dans la rue, une situation qui perdure depuis des mois alors que le pays s’enfonce peu à peu dans l’hiver.