Cinq ans après le mariage pour tous, alors que les gays ont gagné en visibilité, les lesbiennes restent dans l’ombre. Une volonté de se fondre dans le décor, car être femme et lesbienne, pour certaines, c’est la double peine.
LE MONDE | | Par François Rousseaux
Elles sortent de Chez Paulette, peu après minuit, laissant derrière elles un groupe de filles dansant le rock. Pour la seconde fois, ce minuscule bar de Lille, d’ordinaire très fréquenté par des garçons, a organisé une soirée « demoiselles » : rien que pour elles. Sur le pavé du Vieux-Lille, elles s’enlacent, s’embrassent et saluent leurs copines. A la vue du journaliste, elles sourient en faisant « non » de la tête puis s’éclipsent dans la nuit, main dans la main, sans un mot.