07/05/2018
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On est lundi, on est au travail et on en parle… d’autant que j’ai remarqué cela depuis quelques mois : la profusion d’essais sur le travail. J’en cite quelques-uns : Qu’est-ce que le travail ?, chez Vrin ; aux éditions du Détour, Le refus du travail de David Frayne et Inconditionnel, Anthologie du revenu universel ; Fuck work, de James Livingston, chez Flammarion ; Giulia Mensitieri, Le plus beau métier du monde : dans les coulisses de l’industrie de la mode aux éditions La Découverte ; ou encore, La journée de travail et « le règne de la liberté » chez Fayard d’Olivier Besancenot. Il ne s’agit pas que d’essais philosophiques, mais tous permettent de l’aborder sous cet angle et de nous poser cette question qui évoque tant un sujet de terminale : à quoi bon travailler ?
Si ce Journal devait ressembler à une dissertation en trois parties, on pourrait commencer par le constat sur lequel tout le monde s’accorde par rapport au travail, entre chômage et précarité : ça va mal. Autrement et mieux dit : on pourrait faire une 1ère partie sur les maux du travail, reformulant ainsi la question « à quoi bon travailler ? » en : « le travail est-il déjà quelque chose de bon ? »
Dans son livre, Le plus beau métier du monde : dans les coulisses de l’industrie de la mode, Giulia Mensitieri, anthropologue spécialiste des transformations du travail, se penche ainsi sur les métiers qui semblent les plus attirants, les plus beaux, les plus prestigieux : ceux de la mode, comme on l’a entendu dans l’extrait du documentaire de Loïc Prigent, Le jour d’avant chez Sonia Rykiel. Bien sûr, tout cela n’est que paillettes. Derrière le glamour : la précarité, comme si le travail, quel que soit le domaine, l’époque, le degré de créativité ou sa visibilité, présupposait domination, aliénation, exploitation. Le travail ne serait ainsi pas seulement mauvais sous certains rapports, mais peut-être mauvais absolument…