La 2e Guerre mondiale a fait des ravages, particulièrement chez les enfants. Neuf adultes, jeunes en 1940, racontent les traces indélébiles qu'elle a laissées dans leur mémoire.
Mercredi 09 mai à 20h55 sur France 3
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« L’idée, c’était de laisser mille graines fleurir. Il y a eu des fleurs magnifiques, comme Wikipédia. Mais il y a aussi eu des fleurs empoisonnées. Nous avons fait notre possible, ce sera à la génération suivante de s’en occuper. »
« Que se trame t-il donc « dans l’intervalle du lisible et du visible » - comme le désigne Michel Thévoz – ou dans ce que Dubuffet appelait les « langages implicites » ?
Que se passe t-il quand le sens se dérobe sous la profusion des signes ? Quand, écrivant du dessin ou dessinant de l’écrit, il n’est plus question que de dire, par tous les moyens à sa disposition. Au risque, sans doute, que ce métalangage ne traverse le ciel sans toucher aucune cible. Rendant plus manifeste encore que nul autre que son auteur n’était sans doute visé. À moins, à moins que l’un de nous ne passe par là, prêt à s’émouvoir de ce soliloque, prêt à comprendre, littéralement à prendre en soi ce déferlement sémantique qui s’apparente à la « pulsion babélienne » dont parle Eric Dussert dans notre catalogue d’exposition. Et celui-là deviendrait de facto le destinataire providentiel de ce sibyllin déferlement, non pas comme un cryptographe hors pair, mais comme quelqu’un qui retrouverait en lui toutes les potentialités de l’expression. Capable aussi bien de ressentir le pouvoir évocateur de l’idéogramme, image et texte indissociés, comme aux temps immémoriaux, ou de se délecter des divagations durant lesquelles la science et la poésie vont l’amble. Voire d’éprouver la petite musique des graphorrhées qui se déploient comme des mantras.